Comme les aiguilles approchent six heures,
Un souvenir m'étreint comme une évidence ;
Un souffle m'anime et fait battre mon cœur,
M'offrant pour un temps à la voie du silence.

Comme l'eau frémit au sein de la bouilloire,
Mon esprit bout lentement et patiemment ;
Mes forces vives qu'appelle ma mémoire
M'entraînent vers la passion et les tourments.

Comme ce nectar secrètement s'infuse,
Caché sous le couvercle de la théière ;
Je sens que s'écoule ma pensée diffuse,
Ravivant mes rêves et espoirs d'hier.

Comme le thé que je verse dans ma tasse,
Découvre un instant une fumée discrète ;
Mes idées se diffusant laissent des traces
De doute extrême ou de pensée incomplète.