Chapitre 19

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Chapitre 19

En fin d’après-midi, Théo était toujours occupé à fouiller les dossiers de Nikko. Ce dernier était déjà rentré et lui avait servi un café avec une tranche de ce gâteau si bon, dont il oubliait toujours le nom.

- Tu penses que c’est la vérité ? Que Harold est vraiment toujours en vie ou que ce flic a menti ? Lui demanda Nikko avec son accent allemand prononcé.

- Je ne vois pas pourquoi ce flic aurait menti. Quel intérêt aurait-il ?

- Harold vivant, alors que tout le monde le pense mort et que même moi qui suis bien informé je n’ai aucune info sur lui ?

- Il a peut-être peur et il se cache ?

Nikko ricana. « Tu ne connais pas Harold toi… il n’a peur de rien ni de personne… Heureusement pour toi, tu n’as pas connu ce temps-là. Quant à ce flic, il y a des choses que je ne peux pas t’expliquer, mais c’est totalement impossible qu’il soit de mèche avec Harold. »

- Pourquoi ?

- J’ai dit que je ne peux pas t’expliquer, sourit Nikko.

- C’est ça le problème avec toi. Tu lances toujours des choses, mais tu n’expliques jamais tout.

- Et le problème avec toi c’est que tu ne suis jamais les conseils et que tu risques de mettre ta vie en danger, pour une affaire qui est terminée, enterrée depuis plus de 15 ans.

- Ma vie en danger ? Et pour quelle raison ? Cette affaire n’est pas si enterrée que ça puisqu'elle fait encore des vagues aujourd'hui. Pourquoi ma vie serait en danger ?

- Un jour je pense que tu pourras apprendre les choses, mais pas maintenant.

- Nikko ! J’en ai marre de vivre dans les secrets. Je ne connais même pas le nom de mes parents, je ne sais pas à quoi ils ressemblent. Je rencontre des gens que j’ai l’impression de connaître ou dont j’ai l’impression qu’ils en savent plus que moi à mon sujet, et chaque fois que je te pose une question, tu me réponds qu’il est trop tôt.

- Ah l’impatience de la jeunesse, sourit Nikko. Moi aussi j’étais comme toi avant. Et ça m’a fait faire beaucoup de bêtises.

- Je ne peux rien savoir sur mes parents depuis que je suis tout petit. Ca ne te suffit pas que je sois orphelin, il faut en plus que j’attende la retraite pour savoir qui étaient mon père et ma mère ? Et puis, je pense que tu me prends pour un con. Je pose des questions sur mes parents, que ce soit à toi ou à Yves, personne ne me répond. Maintenant et même avant lorsque je posais des questions ou que j’évoquais la bande d’Axel Kramer, Yves ou toi vous changiez de sujet. Ca me laisse penser que mes parents avaient quelque chose à voir avec tout ça. Est-ce qu’ils figurent parmi les victimes de la bande Kramer ?

Nikko ne put réprimer un sourire, vite effacé. « Non, ça je peux te le dire, tes parents ne sont pas du tout victimes de Kramer »

- Alors pourquoi les deux sujets sont tabou, du moins pour moi ?

- Pas uniquement pour toi, fit laconiquement Nikko. Regarde, même moi je pensais Harold mort et pourtant je suis informé…

- A quel titre tu es informé, l’interrompit Théo.

- Peu importe, je suis bien informé sur beaucoup de choses, mais le doute est là, Harold est peut-être vivant et je ne le savais pas. J’ai donc bien raison de ne pas te mettre au courant de certaines choses.

- Pourquoi ? Harold Kramer qui est censé être mort voudrait me tuer alors que j’étais un bébé ? On rejoue Harry Potter et Voldemort ?

- Tu ne crois pas si bien dire, rétorqua Nikko en éclatant franchement de rire, mais non, Harold ne te tuera pas. Mais il ne faut pas que, s’il est vraiment vivant, tu tombes sur lui ou lui tombe sur toi.

- Pourquoi ?

- Arrête de demander pourquoi…

- Qui es-tu vraiment Nikko ? Pourquoi est-ce que tu te fais appeler « Marc », De qui ou de quoi tu te caches ? Pourquoi tu fouilles réellement dans l’affaire Kramer ?

- Pas seulement dans l’affaire Kramer.

- C’est l’affaire Kramer qui m’intéresse. Tout le monde met tant d’acharnement à ne pas m’en parler. Et je commence à croire que tu n’es pas du tout un journaliste qui veut écrire un livre sur l’affaire…

- Est-ce que tu n’aurais pas reçu le conseil de quitter Kerwaremm pour t’installer à Malemort du Comtat ?

- Comment tu le sais ? Tu ne peux pas le savoir, c’est impossible… Se pouvait-il que Nikko ait également des contacts avec Luan ? Mais qui ou qu’était exactement Luan ?

A peine Théo eut-il évoqué Luan, qu’elle lui apparut, l’air paniqué « Théo, vite, file au Faouët ! Yves est en danger de mort, vite, pour une fois écoute-moi ! »

Théo la regarda sidéré. Tourna la tête vers Nikko afin de vérifier s’il voyait Luan, mais rien, aucun signe de sa part ne montrait qu’il pouvait voir la jeune fille. Il hésita, puis fit mine de se lever. Luan l’avait réellement inquiétée. Elle était emmerdeuse, susceptible, mais pas du genre à plaisanter avec la mort, qu’elle soit un fantôme ou non…

- Je suis pas un fantôme et Yves est vraiment en danger de mort. Je ne peux rien pour lui. Je suis venu te chercher, dépêche toi.

- Oui ? Fit inopinément Nikko.

- J’ai… J’ai un mauvais pressentiment… pour Yves… bafouilla-t-il.

- Fait ce que tu as à faire, suis ton instinct…

- Tu sais quelque chose ? Tu la vois ?

- Ne pose pas de questions auxquelles tu n’auras pas de réponses. Tu penses que ton ami est en danger, dépêche-toi, on y va…

- « ON »

- Oui, je pense que tu pourrais avoir besoin d’aide sur ce coup là.

Dix minutes plus tard, Nikko muni de deux armes, faisait rugir les chevaux de sa BMW et fonçait à toute allure dans les rues de Kerwaremm en direction du Faouët.

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