Chapitre 15

Peu après, non sans une pointe d'émotion, les deux amis se séparèrent et Théo reprit seul le chemin de la capitale de Nirgends. Au bout d'une demi-heure de trajet, il parvint au centre de Kerwaremm.

- Suivons le conseil d'Yves et téléphonons à l'inspecteur Dufour. Marmonna Théo.

- Oui inspecteur, j'aurais voulu vous voir, à titre officieux, à 12 heures chez moi.

- Avec plaisir.

A midi.

- Le commissaire a besoin de nous inspecteur, commença Théo, assis dans un fauteuil en face de l'inspecteur Dufour, tous les deux un verre à la main.

- Certainement. Répondit Dufour. J'en serais heureux, j'ai une dette vis à vis du commissaire.

- Je vais peut être vous étonner, continua Théo, mais « AXEL » doit appartenir à la police. Vous comprenez, continua-t-il, malgré le regard étonné de Tony, cela explique pas mal de choses. D'abord la clé volée au commissaire. Le dossier secret replacé dans le bureau. Enfin le magnétophone dans le cabinet du maire. Qu'en pensez-vous ?

- Je crois que vous avez raison, rétorqua Tony, car il y a encore un autre indice : l'empreinte de Goldberg sur la bouteille de Martini. Si « AXEL » fait partie de la police, il s'est procuré cette empreinte grâce au fichier anthropométrique.

- Et comment l'a t'il reproduite sur la bouteille ? Interrogea Théo.

- Supposez que le coupable ait réalisé, d'après cette empreinte, un tampon en caoutchouc.

- Compris ! Emit Théo, c'est ingénieux, il a suffit à Axel d'imprimer l'empreinte à l'encre sur la bouteille.

- Exactement.

- A nous deux nous trouverons la solution. Fit Théo d'un ton déterminé. Puis, étonné, mais, que... qu'avez-vous ? Voyant l'inspecteur Dufour se tourner brusquement vers la gauche d'un air surpris.

- Du bruit... Répondit le policier en se levant rapidement. J'ai entendu des pas par là.

Théo en laissa tomber son verre.

- Dans ma chambre ? Vite ! Fit il en plongeant derrière Tony.

Arrivés dans la chambre de Théo, aucun signe de vie ni de cambriolage, mais la porte-fenêtre donnant sur la terrasse était ouverte.

- Personne. Ragea Théo. Il a du partir par la terrasse. Restez ici, je vais faire le tour. Mais il n'y avait rien.

- Alors, interrogea l'inspecteur.

- Rien. Volatilisé une fois de plus, lança Théo avec colère.

- On nous épiait sûrement ! Mais qui pouvait être au courant de notre rendez-vous ?

- Attendez, interrogea Théo, qui se trouvait près de vous quand je vous ai téléphoné ?

- Personne, répondit Dufour. Ah si, l'inspecteur Schuller est entré. Vous croyez que...

- Une vieille rivalité l'oppose à Mercadier, mais ce n'est pas le seul suspect. Rétorqua Théo. Il y a aussi le cas du maire... continua Théo, les deux hommes se détestent.

- C'est pas impossible, fit Dufour pas choqué pour deux sous.

- Il aurait eu toute facilité pour placer lui-même le magnétophone avant la réunion, ne l'oublions pas.

Tony se frotta le menton, semblant irrité par cette hypothèse.

Puis

- Putain, déjà 13 heures, je dois filer.

- Le temps de passer mon blouson et je descends avec vous, répondit Théo.

Les deux hommes se retrouvèrent sur le trottoir, Tony monta dans sa voiture en demandant à Théo s'il devait le déposer quelque part. Celui-ci déclina l'invitation.

- Non merci, ma voiture est là bas.

- Alors à bientôt fit Dufour. S'il y a du nouveau, je vous tiendrai au courant.

Et Tony démarra.