Chapitre 11

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Chapitre 11

Un peu plus loin, le motard pressé s'arrêta devant un bar-tabac, éteignit sa bécane, puis pénétra dans l'établissement casqué, habillé tout de cuir, une arme à la main.

-Ferme-là ou je t'abats comme un chien ! Aboule le fric de la caisse ! Lança-t-il au vieux buraliste affolé.

Au même moment, dans la voiture, Théo demanda à son ami s'il devait l'arrêter au bar tabac comme d'habitude.

-Tiens, tu connais déjà mes petites habitudes, sourit Yves, sans que son sourire n'atteignit ses yeux.

Théo se gara en double file, derrière la moto qu'il ne reconnut pas tout de suite.

-Je reviens dans deux minute, fit Yves en poussant la porte du magasin.

Mais le truand l'avait entendu.

«Merde !»

-Toi, je te conseille de ne pas bouger d'un poil ! Lança-t-il au buraliste qui, totalement affolé, n'était pas prêt à faire le moindre geste.

-Bonsoir Alphonse, fit Yves d'un ton qui se voulait enjoué, ne remarquant pas la trappe ouverte devant le comptoir, un paquet de Marlboro, comme d'hab...

Il était trop tard, le motard braqueur avait déjà précipité Yves dans l'escalier qui menait à la cave.

-Mon Dieu, mais... Vous... vous l'avez... bafouilla le buraliste paniqué et s'imaginant que le commissaire gisait mort au fond de sa cave.

-T'occupe-pas et ferme là ! Rétorqua le criminel. T'inquiète pas pour lui, les mauvaises herbes ça ne crève jamais. Et t'avise pas d'appeler les flics directement, continua-t-il d'un ton rageur, parce qu'à la prochaine occasion, je ne te raterai pas... Puis il sortit du bureau de tabac en courant.

C'est alors que Théo fit le rapprochement avec le motard pressé de tout à l'heure.

-Mais, on dirait le...

En moins de temps qu'il ne fallut pour l'écrire, le motard démarra et se lança dans la circulation de la capitale.

-Toujours aussi pressé, marmonna Théo pour lui tout seul.

Pendant ce temps, le buraliste affolé sortit de son magasin en criant au secours. Voyant la scène, Théo comprit qu'il venait de se passer quelque chose de grave, sortit de sa voiture et courut vers le commerçant complètement paniqué.

-Au voleur ! Là-bas, il s'enfuit ! Le commissaire, je crois qu'il est blessé...

-Que faire ? Murmura Théo pour lui tout seul. Le commissaire qui est resté là... mais... je ne peux tout de même pas laisser échapper ce bandit.

Débuta alors une course folle à travers la capitale, entre le bandit motorisé et Théo au volant de sa Golf. Sans même un instant d'hésitation, le motard brûla un feu rouge. Théo leva le pied. Il n'avait ni envie de mourir, ni d'abîmer sa nouvelle voiture qui n'avait pas deux mois. Mais il tenait à rattraper ce malade. Il marqua un temps d'arrêt, puis brûla également le feu rouge.

-Hou là la, il risque d'y avoir de la casse ! S'écria-t-il pour lui tout seul en voyant le motard louvoyer entre les voitures. Le jeune garçon eut un instant d'hésitation puis brûla le second feu également en « mordant » sur le trottoir et en terrorisant quelques piétons attardés rentrant chez eux. Mais c'était compter sans un chauffeur de taxi colérique.

-Mais !!! Espèce de sale petit con, tu cherches l'accident ou quoi ? Tu n'as pas vu que le feu était rouge ! Hurla t'il à l'adresse de Théo. Non de Dieu, c'est toujours pareil avec vous les jeunes, il faut que vous fassiez les cons au volant, au mépris de la sécurité des autres. Dans un moment pareil j'aimerais bien être flic...

Le temps de tenter de s'expliquer avec le taximan et le fugitif avait naturellement disparu. La rage au cœur, Théo fut contraint d'abandonner la poursuite et de faire demi-tour pour retrouver le commissaire, Dieu seul savait dans quel état.

Il se faisait des reproches. Yves était peut-être gravement blessé et lui, impulsif comme à son habitude avait préféré tenter de rattraper le voleur. Il tenta de se rassurer en se disant que si Yves était blessé, le buraliste avait certainement appelé une ambulance.

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