CHAPITRE 45 : Acte de piraterie (2ème partie)

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Sitôt revenue de son escapade sidérale, Tiana s’était extraite de sa combinaison spatiale, et ce, avec grande difficulté. En effet, elle tremblait à l’idée de se retrouver à nouveau face à ne serait-ce qu’un seul Charognard, et les quelques parties découvertes de sa peau moite s’était collées aux parois rembourrées de son habit du moment. Si bien que Seilah avait dû mettre tout en oeuvre pour la sortir de là. Lorsqu’elle en fut enfin débarrassée, elle se précipita droit vers la passerelle où l’attendait Tooms :

— Sérieusement, t’es une grande malade ! s’exclama-t-il en voyant arriver sa Capitaine. Tu pouvais pas attendre que je te donne le signal, hein ? Il a fallu que tu veuilles improviser, comme toujours !

La Capitaine ne comptait pas présenter des excuses, elle savait très bien pourquoi elle avait agi comme ça, et Tooms, sous ses airs paniqués, devait également en être conscient. Cependant, sa panique était plus que normale compte tenu de ce qui les suivait de près : une flotte entière de vaisseaux charognards fondait droit sur le Charon comme une seule et même entité.

— Écoute, Ash. On a pas le temps de se prendre la tête avec ça maintenant. On a d’autres choses plus importantes à penser…
— Comme rester en vie ? répondit le pilote, sarcastique.

Tiana fronça les sourcils tandis qu’elle recevait le reproche non-dissimulé de Tooms en plein visage. Toutefois, elle lui pardonna instantanément quand l’alarme de proximité beugla dans leurs oreilles : la flotte était bien plus rapide que le cargo qui ne serait bientôt plus qu’une des nombreuses épaves restant après le passage des Charognards.

Sentant l’angoisse monter en elle, Tiana ne put empêcher un cri de terreur tandis qu’un grappin fonçait droit dans leur direction. Cependant le timonier du Charon n’en était pas à son premier combat spatial. Il évita le projectile avec aisance tandis qu’un voyant vert s’allumait sur sa console : le moteur supraluminique était prêt à être enclenché. Tooms prit une grande inspiration tandis que le moteur derrière eux les propulsait à une vitesse supérieure à la lumière, juste assez de temps pour que la horde derrière eux les suive à la trace.

Plus que quelques secondes et notre rôle d’appât prendra fin.” pensa alors Fry, voyant la flotte d’Atlan toujours en orbite autour de Terra sur les relevés holographiques des senseurs.

Du moins c’est ce que la Capitaine espérait. Mais au fond, elle savait qu’il en serait tout autrement : les Charognards n’étaient pas connus pour laisser la moindre petite proie leur échapper, et le Charon en était une.

À l’arrière du cargo, les quelques membres d’équipages encore présents s’étaient attachés en prévision des manoeuvres particulièrement risquées que Tooms allait faire effectuer au vaisseau. Tous, sauf Mei qui était encore et toujours en train de s’occuper des systèmes primaires, et notamment ceux des moteurs.

Puis, ayant pensé à une tactique pour se débarrasser de leurs poursuivants et à leur donner une cible encore plus intéressante, Tiana donna ses ordres :

— Tooms. On a pas le droit à l’erreur. Il faut que tu me fasses une approche en vitesse supraluminique. Comme ça l’Alliance n’aura pas le temps de nous cibler.
— Et ça donnera l’occasion aux Charognards de défoncer la première ligne de vaisseaux...

Fry se précipita également sur le bouton de l’intercom et lança à sa mécanicienne :

— Mei, prépare toi à nous camoufler à mon signal.

La fin de la phrase fit rire le timonier qui ne put s'empêcher de lâcher l'un de ses sarcasmes :

— Espérons qu'elle ne soit pas comme toi, Boss, sinon tout sera à refaire...

— Tooms, c'est vraiment pas le moment. Concentre toi plutôt sur le pilotage. C'est pour ça que je te paye, non ?

Tandis que le moteur supraluminique se coupait et qu’Ash commençait à effectuer des manoeuvres d’évitement, un sourire lui allant d'une oreille à l'autre, le timonier répondit :

— Tu vois : je gère. Comme une feuille en pleine tempête !

Tiana leva les yeux au ciel en entendant cette allusion à un vieux holo-vid (1). Puis elle constata que les vaisseaux de l'Alliance et les Charognards se tiraient mutuellement dessus. Tout comme l’avait prévu Sarina. Tandis qu’un nouveau grappin les frôlait, la Capitaine se rua sur l’intercom et ordonna à sa mécanicienne de les camoufler :

— Vas-y, Mei !

Le sifflement caractéristique du bouclier occulteur retentit à travers tout le vaisseau tandis qu’il se camouflait petit à petit.

Soudain, Tooms s’écria en pointant du doigt un minuscule point sur les relevés holographiques des senseurs du Charon :

— Je l’ai retrouvée !

Fry haussa un sourcil jusqu’à ce que le pilote ne s’explique :

— C’est notre navette.
— Bien. répondit la Capitaine. Au moins, on aura ça de récupéré.

La jeune femme soupira tandis que Tooms essayait par tous les moyens de s’approcher du croiseur auquel la précieuse navette que Jack Daniels avait emprunté était accrochée.

* * *

Depuis qu’Atlan avait quitté la salle de torture, Jack et Sarina avait immédiatement su qu’il se passait quelque chose de grave. Le premier indice ? La bruyante alarme qui hurlait partout sur le vaisseau, y compris dans le couloir adjacent de la pièce où les deux compagnons étaient enfermés.

La jeune femme gigotait sur la chaise métallique sur laquelle elle était vissée, essayant, tant bien que mal, de se libérer de ses attaches. Malheureusement, les pointes métalliques plantées dans son squelette de Synthétique ne semblaient pas vouloir bouger. La jeune femme était totalement impuissante, coincée, sans avoir aucun espoir d’aider son compagnon.

Bien évidemment, elle savait pourquoi les Forces Militaires de l’Alliance étaient en état d’alerte : les Charognards venaient de faire leur apparition dans le système de Terra ; et si Sarina, n’étant constituée que de métal, ne serait d’aucun intérêt potentiel pour eux, Jack, quant à lui, était un humain fait de chair fraîche. Sa peur monta d’ailleurs d’un cran quand elle entendit les raclements de bottes sur le sol suivis par des tirs et des sifflements caractéristiques à travers la porte de la salle de torture : les monstrueuses créatures étaient bel et bien montées sur le croiseur.

Tenaillée par la panique, la Synthétique s’adressa brusquement à son compagnon, toujours dans sa cage :

— Jack ! Réveille-toi !

— Ça va, gamine. Je suis conscient.

L'artilleur se releva et gémit de douleur, inquiétant la jeune femme par la même occasion :

— Jack, est-ce que tout va bien ?

— Bien sûr. répondit-il, sarcastique. Je viens de me faire torturer alors tu t’imagines bien que tout baigne…

Un hurlement suivi d’un choc brutal contre l’épaisse porte métallique fit sursauter la Synthétique qui, totalement paniquée, s’écria :

— Peux-tu te libérer ? Je crois qu’ils arrivent !
— Qui ça ?
— Les Charognards. C’est le plan que j’ai soufflé à notre Capitaine. Et je crois maintenant que c’était une erreur…

Entendant le nom des créatures, Daniels soupira profondément. Il s’attendait à se faire écraser par Atlan ; se faire tuer par les militaires de l’Alliance, à la rigueur ; mais pas de se faire dévorer par des monstres. Cependant, il voyait le génie dans la tactique de sa compagne : les Charognards occuperaient Atlan et les siens pendant leur fuite et pourraient même les débarrasser du Synthétique en détruisant son croiseur.

— Ton plan est vraiment tordu, ma belle. Mais il peut marcher. Quant à moi, je sais pas si je peux sortir de là, mais j’imagine que j’ai pas trop le choix…

L'artilleur se pencha vers l'unique ouverture de sa cage, et nota qu'elle n’était verrouillée que par un simple mais puissant cadenas magnétique. Il s'empara d'un bout de métal coincé dans sa ceinture et le positionna de telle sorte qu'il produisit un court-circuit. Un clic sonore se produisit et la porte de la cage s'ouvrit dans un grincement particulièrement pénible.

— Te voilà libre ! s'extasia la Synthétique. Maintenant, à mon tour !

— Pas besoin de me le dire deux fois. répondit Jack en s’élançant vers la console reliée à la chaise métallique.

Il s'approcha de la console qui était pleine de boutons plus étranges les uns que les autres. Voyant les piques enfoncées dans le corps de Sarina, l'artilleur hésita. Il savait qu'au moindre faux pas, il pourrait lui faire du mal et ne se sentait pas résolu à agir. La Synthétique le regarda alors dans les yeux et prit sur elle :

— Jack, regarde-moi. dit-elle, doucement.

L’ancien mercenaire avait du mal à respirer. Il n’avait, pour ainsi dire, jamais ressenti ça.

— Jack ! réitéra la jeune femme. On ne va pas y passer la journée : on va les retirer manuellement. Ensemble. Mais avant toute chose, détache-moi.

Son compagnon ramassa une barre en métal et l’abattit d’un coup sec sur les attaches liant les poignets de Sarina à la chaise. Puis, voyant le succès de l’opération, il se pencha vers la jeune femme qui inspira profondément. Enfin, d’un signe convenu, les deux compagnons poussèrent brusquement les deux armatures principales et, sous les cris déchirants de Sarina, toutes les pointes s’arrachèrent du squelette de la jeune femme.

La douleur était telle que les yeux de Sarina s’emplirent de larmes. Le mercenaire, quant à lui, était partagé entre une malaise profond face à la souffrance de sa compagne et le sentiment de fierté devant son courage. Le surprenant tout autant, les différents entailles dans sa peau se mirent instantanément à se refermer d'elles-même. Voyant le regard ébahi de son compagnon, la Synthétique haussa les épaules avant d’expliquer le phénomène :

— Ma peau est composée d’un tissu nanique (2). Elle se répare d’elle-même à chaque fois qu’elle est détruite. C’était certainement pour faciliter l’infiltration au sein des humains que j’en ai été dotée. Atlan, lui, en est dépourvu ce qui signifie qu’il doit être moins perfectionné que moi…

Cependant, un coup plus puissant sur la porte interrompit les deux compagnons qui se retournèrent comme un seul homme. Ils comprirent rapidement de quoi il en retournait quand un cri strident retentit : un Charognard avait senti la proie potentielle que représentait Daniels.

Instinctivement, Sarina se prépara à protéger l’élu de son coeur et tendit un bras protecteur devant lui. Celui-ci, quant à lui s’était muni de la barre en métal, une arme bien dérisoire face à leur futur adversaire. Il regardait également d’un drôle d’air la Synthétique faire bouclier entre ce dernier et lui comme s’il n’avait été qu’un gringalet inexpérimenté dans l’art du combat.

Soudain, une énorme pointe transperça la porte et celle-ci fut arrachée. Devant eux se dressait un Charognard quadrupède qui poussa une sorte de renâclement lorsqu’il vit Daniels, derrière la silhouette frêle de Sarina. Brusquement, la jeune femme s’élança et en quelques enjambées, elle atteignit le monstre. Celui-ci prit un coup de pied en pleine face, mais déjà la créature venait de changer de forme et avait pris d’elle d’un colosse bipède, aux énormes bras qui commencèrent à s’enrouler autour des membres de la jeune femme. La chair suintante et molle devenait petit à petit un piège dans lequel il était difficile pour la Synthétique de bouger, si bien qu’elle fut bientôt presque immobilisée.

— Sarina ! s’écria alors la voix de Daniels dans son dos.

L’artilleur avait en main le Bâton de la Mort appartenant à Atlan et il le lança en direction de sa compagne. Celle-ci l’attrapa au vol et planta l’arme dans le corps du monstre qui se tordit de douleur sur le sol libérant la jeune femme, que Jack rejoignit rapidement bien que souffrant le martyre après le traitement que lui avait infligé Atlan. De nombreux cris se firent entendre et les deux amis comprirent : les autres Charognards avaient entendu le hurlement du colosse qui, meurtri, rampait sur le sol de la salle de torture. Intérieurement, Jack regretta de ne pas avoir son arme sous la main pour achever la créature mais fut rapidement sorti de ses pensées par d’autres cris, beaucoup plus puissants et donc plus proches.

Les deux amis s’enfuirent alors, Sarina soutenant Jack par-dessus son épaule. Dans les corridors jusque là immaculés, ils découvraient un immonde spectacle : le blanc des murs était taché du rouge des massacres qui les avaient précédés, mais également par des morceaux de cadavres à moitié dévorés jonchant le sol.

— Viens. C'est par là. s'exclama Daniels en reconnaissant le couloir où Atlan l’avait littéralement massacré.

Ce dernier n'eut malheureusement pas le temps de parcourir beaucoup de distance car il s'effondra, exténué par la séance de torture. Il put toutefois compter sur le soutien indéfectible de Sarina, qui, malgré sa frêle carrure, pouvait aisément le porter intégralement grâce à sa nature de Synthétique.

Ils parcoururent quelques mètres avant de se faire héler par une voix qu'il reconnaissait bien :

— Sarina ! Jack ! s’écria Seilah, une lueur de soulagement sur le visage. Ils sont là !

Ainsi la Synthétique et son compagnon venaient de retrouver leur Capitaine, suivie de sa propre concubine et du médecin de bord qui en voyant l’artilleur sembla à la fois affolé de son état et soulagé de le voir en vie.

— Comment nous avez-vous trouvés ? demanda Sarina, intriguée.
— Grâce au même gadget qui a permis à Jack de te tracer. commença Fry. On a isolé ta…
— … ma signature bio-électrique et vous l’avez suivie jusqu’ici, c’est ça ? coupa la Synthétique.

Tiana eut un soupir de soulagement et un sourire s’étala sur son visage quand elle s’aperçut que la jeune femme était toujours aussi vive d’esprit.

— Ravie de voir que tu as toujours une longueur d’avance.

— Ce qui est peut-être un peu la surestimer… tonna une voix menaçante que tous reconnurent.

Derrière eux, la silhouette en armure noire d’Atlan se découpait à l’extrémité du couloir. Il avait en main le même objet que Mei avait fait, celui-là même que Jack avait “emprunté”.

Tiana et Alistair pointèrent leurs armes droit sur le demi-visage d’Atlan sur lequel une immense rage était visible. Celle de se venger de Fry et de son équipage.

— Vous m’aurez tout pris ! hurla-t-il. Tout ! Mais je vais vous réduire à néant ! Pour moi et pour l’Alliance ! Je vais détruire la nuisance que vous…

Soudain, un décharge de plasma en plein visage interrompit son monologue, le projetant contre le mur derrière lui : sous les regards éberlués des amis de Sarina, le bras de cette dernière venait de se transformer en un véritable canon de fusil.

— On ne t'a jamais dit que tu parlais trop ? tonna-t-elle.

Le Pisteur se releva et ne répondit pas. Le tir de Sarina venait de lui arracher le restant de peau qui lui servait de visage et dévoila entièrement son crâne de synthétique, avec ses diodes lumineuses et ses circuits. La jeune femme fit feu à nouveau dans l’espoir de les toucher, mais Atlan évita le tir avec aisance. Mais, tandis que les deux Synthétiques commençaient à combattre, un hurlement strident retentit.

Un hurlement qui glaça le sang de Tiana Fry tant il lui était familier : des Charognards approchaient. L’ancienne militaire se figea un instant, revivant les événements qui s’étaient déroulés sur Sieran, avant de sentir une main sur son bras. Elle eut un mouvement de recul tandis qu’elle réalisait qu’il ne s’agissait que de Seilah :

— Il faudra qu’on en parle, tu sais. Mais plus tard. Là, il faut que tu nous dises quoi faire. déclara la Demoréenne.

Fry inspira longuement et se prépara à tenir la position. Elle avait cru bon de faire ajouter par Mei à son blaster un système de tir désintégrant, similaire à celui qu’avait employé Skye sur Sieran ; et elle allait dans quelques instants pouvoir découvrir si cela fonctionnait. Elle mit l’extrémité vide du couloir en joue et attendit. Quelques secondes tout au plus mais qui pour Tiana semblaient durer une éternité. Quand soudain ils arrivèrent : une dizaine de Charognards leur fonçaient droit dessus. Terrifiée, Fry se mit alors à tirer ; mais la tension lui fit manquer pas mal de ses cibles. Heureusement, derrière elle se trouvaient Alistair Gun et Seilah qui, en tirant sur les monstres, les rabattaient droit vers leur Capitaine qui les achevait d’un tir de blaster. C’est alors que l’arme de cette dernière perdit de sa puissance, laissant les deux humains et la Démoréenne sans défense.

De son côté, Sarina était toujours aux prises avec le Pisteur et le combat semblait s’éterniser, aucun d’eux n’ayant un réel avantage sur l’autre : Atlan avait l’expérience et la rage de vaincre ; Sarina, la puissance brute et des capacités de calcul encore plus rapides que celles de son adversaire.

Soudain, le Commandant tourna sa tête sans visage vers la jeune femme et la nargua :

— Tu es vraiment pathétique. Regarde donc ce que tu as fait en essayant de m’échapper. Tu as conduit ces raclures que tu appelles des amis sur le chemin de la mort.

La jeune femme fit volte-face vers ses compagnons et fut surprise de les voir si proches des Charognards. Tandis qu’elle parait un coup du Pisteur en aveugle, son bras se transforma à nouveau et elle s’écria :

— À terre !

Une rafale de projectiles au plasma se dirigea droit vers les monstres, créant d’énormes trous qui s’élargirent petit à petit sans jamais s’arrêter. Les créatures se mirent alors à hurler à la mort et leurs bruits de pas lourds se firent de plus en plus discrets jusqu’à disparaître totalement : Sarina les avait mis en fuite, tous autant qu’ils étaient.

C’est alors qu’Atlan attira l’attention de Sarina une nouvelle fois : il venait de lui agripper le bras dans l’espoir de l’immobiliser. Malheureusement, Sarina avait prévu le coup et contra. Puis elle se baissa et balaya les jambes de son adversaire avant de lui bloquer le bras dans le dos et de le plaquer au sol :

— Abandonne et tu auras peut-être la vie sauve ! lança Sarina.
— Jamais ! beugla l’autre.

Dans un dernier effort de volonté, le Pisteur empoigna la garde de son sabre entre Sarina et lui, et le sortit brusquement de son fourreau. Surprise, la jeune femme lâcha sa prise sur Atlan qui, libéré, commença à tenter d'embrocher les entrailles métalliques. Soudain, il réussit à atteindre la jeune femme en plein abdomen et la planta dans le mur.

— Tu vois, rien ni personne, pas même toi, ne peut m’arrêter ! jubila-t-il.

Puis, voyant que Sarina souriait, intrigué, il se reprit :

— Pourquoi souris-tu comme ça ? Tu sais que dès que je t’aurai transformée en pièces détachées, tes amis finiront morts.

La jeune femme releva alors la tête. Ses longs cheveux étaient pourtant devant ses yeux mais n’arrivaient pas à masquer son regard dans lequel on pouvait voir de la colère et du mépris. La première par rapport à la déclaration du Pisteur. Le deuxième vis-à-vis de ce qu’elle allait faire :

— Tu es vraiment d’une arrogance sans borne, mon pauvre Atlan. Et c’est ce qui va causer ta perte.

Ne comprenant pas, il eut une légère inclinaison mécanique de la tête puis il la tourna vers Fry et son équipe dans l’espoir d’y voir un début d’explication. Quand soudain, les deux mains de la Synthétique se refermèrent sur le cou du Pisteur et serrèrent, petit à petit. Puis d’un mouvement tout aussi lent et dans un crissement strident, Sarina sépara le crâne métallique du corps d’Atlan. Totalement inactif, le corps du Pisteur tomba au sol. Soupirant devant un tel spectacle, Tiana ne put retenir un soupir de soulagement quand soudain la voix claire de Sarina retentit :

— Bon, et bien, on fait quoi maintenant ? dit-elle en retirant la lame d’Atlan de son corps comme si de rien n’était.

— On s’en va... Et on essaie de pas se faire bouffer. répondit Tiana qui, avec Seilah, soutenait le massif Jack Daniels.

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Note de fin de chapitre :

(1) Holo-vid : film en réalité virtuelle utilisant la technologie holographique.

(2) Tissu nanique : tissu ressemblant à de la peau, composé de petits robots appelés nanites.

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