CHAPITRE 17 : Atlan

15 minutes de lecture

L’Alliance.

Après ces quelques années pendant lesquelles elle avait pu les éviter, Tiana se retrouvait directement confrontée à ses agents. Elle avait pourtant tout fait pour ne jamais les rencontrer face-à-face, afin de ne pas être tiraillée entre ce qui l’animait à ce moment-là : protéger son équipage et se venger toujours un peu plus de l’Alliance. Pourtant la Capitaine savait qu’elle ne pouvait pas faire l’un et l’autre : à cet instant, se venger de ceux qui lui avaient enlevé sa fille et sa femme serait l’équivalent d’une condamnation à mort assurée pour ses amis.

— Qu’est-ce que je pourrais bien avoir qui serait à l’Alliance ? Si tu me connais un peu, tu sais que j’essaie de vous éviter le plus possible, toi et ta clique…

Atlan, toujours dans le corps de Sarina, ricana :

— Au vu des dégâts que vous avez provoqués sur Fair Heaven, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de ne pas vous croire sur parole… Je sais très bien ce que contenaient ces caisses que vous avez volées sur l’un de nos croiseurs et je sais également que vous les avez remises à un certain Elim Bradock. Donc, ne me prenez pas pour un imbécile, Capitaine Fry.

La Capitaine ne voyant toujours pas où ce type de l’Alliance voulait en venir, haussa les épaules et répondit calmement :

— Je vois vraiment pas le rapport… Nous avons plus rien qui appartienne à l’Alliance et donc rien qui puisse t’intéresser.

Le corps de Sarina commença alors à être secoué de tremblements : Atlan était en train de perdre le contrôle de lui-même. La jeune femme avait les poings serrés et semblait sur le point d’exploser de rage :

— Le fait même que je puisse vous parler est la preuve que vous détenez quelque chose qui est à nous ! beugla-t-il. Donnez-moi Sarina Rem !

Personne dans la pièce ne semblait comprendre ce qu’il se passait et Atlan en était toujours plus agacé : celui-ci regardait tour à tour chacun des membres de l’équipage présents comme s’ils étaient tous des demeurés. C’est alors que Daniels s’immisça dans la conversation :

— Euh, mec ! dit-il. Je crois que tu l'as déjà, son corps, puisque tu es dedans…

L’autre éclata alors d’un rire sans joie. Il était effaré qu’aucun d’entre eux n’ait compris de quoi il retournait, mais s’en félicitait. D.I.M.A fonctionnait.

— Je savais que vous aviez des abrutis parmi cet équipage. Mais vous, le mercenaire, vous êtes bien le plus idiot de tous. Je vous parle depuis mon vaisseau. Le corps de la dénommée Sarina Rem n’est qu'une enveloppe pour moi. Mais une enveloppe que je veux récupérer.

Atlan se tourna alors vers l’ancien Sergent, qui semblait totalement perdue face à ses dires :

— Alors Capitaine ? Votre réponse ?

La Capitaine fronça les sourcils et un sourire engageant s’étira sur ses lèvres. Dans son esprit, une unique réaction était envisageable :

— C'est non ! Sarina est l’une des nôtres et donc sous ma protection. répliqua-t-elle, catégorique.

— Sous votre protection ? s’esclaffa Atlan en affichant un rictus mauvais. Je ne vous comprendrai jamais… Pourtant, c'est elle qui a saboté votre vaisseau par deux fois... Elle qui m'a permis de vous retrouver...

Tiana était choquée : Sarina Rem était le saboteur ? Cette jeune femme si douce et si gentille aurait presque réussi à les faire tuer par les Charognards ? Fry ne pouvait y croire tellement c’était impensable. Atlan devait mentir… Également indigné par de telles accusations à l’encontre de sa soeur, Ethan, choqué, ne put retenir une exclamation de stupeur :

— Sarina aurait été incapable de faire une telle chose ! Elle… Elle n’aurait jamais pu souhaiter notre mort...
— En es-tu bien sûr, Ethan Rem ? répliqua Atlan, jouant avec les doutes de ses ennemis.

Toutefois, l’ancien Sergent connaissait cette stratégie. Elle l’avait déjà vue à l’oeuvre : semer le doute dans l’esprit de ses adversaires pour les diviser et potentiellement les retourner les uns contre les autres. Fry reconnaissait bien cette méthode des agents de l’Alliance. Par le passé, ils avaient déjà laissé entendre que les Indépendantistes avaient été trahis de l’intérieur. Et Atlan essayait de faire de même :

— Tu me feras pas changer d’avis avec tes mensonges, Atlan ! tonna-t-elle. J’ai confiance en Sarina et mon équipage aussi ! Jamais je les abandonnerai à qui que ce soit ! Et surtout pas à l’Alliance !

Atlan, toujours par l’intermédiaire du corps de Sarina, haussa simplement les épaules. Puis il se tourna une autre fois vers Fry :

— Vous me décevez, Capitaine. Je vous pensais plus raisonnable. Je vois donc que je me suis trompé. Dommage… Je vais donc être obligé de venir la chercher moi-même.

D’un seul coup, le corps de Sarina fut comme pris de vertige. La jeune femme lâcha son arme et Fry ainsi que Daniels se précipitèrent vers elle. La première pour la désarmer et le second pour la rattraper dans sa chute. Malheureusement, ce dernier arriva trop tard et la tête de la jeune femme heurta lourdement le sol métallique. Toutefois, les membres d’équipage du Charon n’avaient que peu de temps pour se remettre de la prise d’otage car déjà ils entendaient le raclement de la coque d’un vaisseau sur celle du cargo : Atlan arrivait.

L’ancien Sergent se tourna alors vers Tooms qui était resté interdit pendant presque tout l’échange et croisa son regard. Sans même lui dire un mot, il comprit et hocha la tête en conséquence : il fallait qu’il reprenne son poste sur la passerelle et qu’il les sorte de là. Cependant, au moment précis où il arriva dans la pièce, il entendit un bruit sourd juste au-dessus de lui. Il s’approcha de la verrière et remarqua la pointe du vaisseau : un croiseur de l’Alliance. Le pilote retourna alors vers l’unique couloir qui menait vers le mess et beugla :

— Boss ! C’est un croiseur de l’Alliance !

Il s’installa ensuite à son poste et essaya d’enclencher le moteur supraluminique, mais vit rapidement qu’aucune des commandes n’était fonctionnelle. Agacé, il serra les mâchoires et pressa le bouton de l’intercom :

— Mei, dis-moi que tu essaies pas de réparer le vaisseau alors qu’on va subir un assaut !
— Non ! Quelqu’un vient de nous lancer une impulsion électro-magnétique qui a fait griller les circuits primaires. Ils ont besoin d’être purgés et d’être relancés manuellement.
— Ce quelqu’un, c’est l’Alliance ! Ils vont nous aborder et ils en ont après Sarina ! J’ai aucun moyen de nous faire partir de là !
— Moi, si ! Programme le passage en supraluminique et la destination. Je vais…

Soudain, la voix de Mei s’éteignit brutalement, suivi par un bruit de succion caractéristique : le croiseur venait de se raccorder au Charon et s’apprêtait à y déverser ses soldats.

Tiana s’empara de son arme dans le holster à sa ceinture, tandis qu’Alistair renversait la table afin de s’en servir comme d’un rempart. Jack, lui, était parti chercher quelques unes de ses armes personnellement modifiées. Il y avait notamment une sorte de fusil à pompe laser et un lance-grenade. Devant le regard perplexe de ses amis présents, l’artilleur avait simplement haussé les épaules et ajouté un simple “juste au cas où”. Il lança également deux autres de ses calibres à Seilah et Alistair, pendant qu’Ethan lui lançait un regard rempli d’incompréhension :

— Et moi ? demanda-t-il.
— Toi, t’auras rien de ma part ! riposta l’ancien mercenaire. J’ai pas confiance.

Mais ce n’était pas l’avis de Tiana. Celle-ci fusilla l’artilleur du regard et tendit l’arme que Sarina avait eue entre les mains à son demi-frère.

— Moi, j’ai confiance. Alors, me fais pas regretter mon choix… lui murmura-t-elle.

Un bruit inquiétant attira alors l’attention de la Capitaine qui tourna la tête vers la sortie droite, celle qui menait vers la soute principale : il s’agissait d’un crissement similaire à celui qu’un chalumeau aurait produit sur la coque en métal. Et Tiana ne doutait pas une seconde qu’il ne pouvait s’agir que de ça : Atlan et ses hommes essayaient de pénétrer à bord.

Intérieurement, Fry espérait un miracle, même minuscule, qui aurait pu les sortir de ce bourbier. C’est alors que toutes les portes entre les différents couloirs se fermèrent les unes après les autres. Un bip signala également un appel sur le communicateur que la Capitaine portait à sa ceinture. Intriguée, elle décrocha :

— Allo ?
— Boss, c’est moi… chuchota une voix familière mais presque impossible à entendre tellement elle était faible.
— Mei ? Tu vas bien ?
— Oui. J’ai réussi à fermer toutes les portes pour les retarder. Je vais essayer de vous rejoindre…

Sentant l’angoisse dans la voix de sa protégée, l’ancienne militaire s’alarma presque aussitôt. Elle échangea un regard inquiet avec Seilah qui hocha doucement la tête afin de rassurer sa compagne. Cette dernière savait que Mei était pleine de ressources. Fry demanda alors :

— Où es-tu ?
— Je me suis cachée et je n’ai rien.

La jeune femme soupira de soulagement. Sa mécanicienne ne semblait pas avoir le moindre mal. Elle continua d’espérer que la chance n’allait pas tourner pour eux alors que le bruit d’un objet lourd tombé sur le sol attira de nouveau son attention. C’était la dalle de métal découpée qui venait de s’écraser bruyamment et cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : les soldats de l’Alliance était là.

De là où elle était, Tiana put percevoir le piétinement des bottes et estimer le nombre d’assaillants. Jack en avait fait de même alors qu’il s’exclamait :

— Ça va ! Y en a qu’une petite vingtaine ! On va se les farcir facilement !

La Capitaine fit volte-face vers l’ancien mercenaire, lui lançant l’un de ses regards les plus noirs. “Cet idiot ne peut décidément pas se la fermer !” pensa-elle en levant les yeux au ciel.

D’un geste, elle lui intima l’ordre de se taire tandis que de l’autre côté de la porte les forces armées au service d’Atlan se dépêchaient de l’ouvrir : des voix s’élevaient ainsi que le crépitement caractéristique des étincelles provoquées par le chalumeau. Les membres de l’équipage présents virent alors sur la fermeture de la porte rougeoyer un point s’étalant pour devenir une tache de plus en plus grosse. Celle-ci commença alors à descendre mais s’arrêta brusquement. Un silence se fit, suivi rapidement par une série de coups sourds sur la porte. Celle-ci se gondola à plusieurs endroits puis elle commença à s’ouvrir, ou plutôt quelqu’un l’ouvrait en attrapant ses bords à pleines mains, la repoussant comme si elle n'avait pesé que quelques dizaines de kilos. Tiana put enfin découvrir l’aspect réel d’Atlan, son armure sombre, son casque dont la visière obscurcie ne permettait pas de distinguer ses traits ainsi que son sabre dans le fourreau qu’il portait dans son dos :

— Je dois avouer que je suis un peu déçu, Capitaine. Vous ne serez pas de taille et le combat sera de courte durée. Je ne vais même pas m’amuser. Vous êtes pitoyables. déclara la voix distordue du Commandant de l’Alliance.

Ce que ce dernier n'avait pas prévu, c'était la charge de Jack qui avait décidé de pulvériser l'envahisseur à mains nues. Avant même que Tiana ait pu dire quoi que ce soit pour arrêter son artilleur, Atlan, lui, avait déjà donné ses ordres :

— Je vais m’occuper de lui personnellement ! Tuez les autres et sécurisez l’atout !

Les soldats passèrent de part et d’autre des deux combattants. Le mercenaire était impatient : il ne s'était pas battu depuis longtemps et son corps réclamait de l'action. Quant à Atlan, si Daniels avait pu voir son regard, il n’y aurait vu que du mépris mélangé à une pointe de sadisme. Le Commandant attrapa son adversaire avec une facilité déconcertante et le maintint au sol d’une seule main. Malgré sa carrure imposante, Jack n'arrivait pas à se défaire de la prise d'Atlan sur sa gorge et commençait à manquer d’air. Il avait beau cogner de toutes ses forces dans le casque de l'autre, ce dernier ne lâchait pas.

— Tu es vraiment pitoyable. ricana-t-il. Vous n’avez aucune chance contre moi.

Il vit cependant un large sourire s’étirer sur le visage de Daniels qui pourtant était à deux doigts de perdre connaissance. Intrigué Atlan lui demanda :

— Je peux savoir ce qui te fait tant sourire ?
— Tu vas perdre. souffla Jack, encore étouffé par l’unique main de son adversaire.
— Et je peux savoir pourquoi ? répliqua ce dernier, resserrant sa prise tant l’insolence de Daniels l’horripilait.
— Parce que tu es seul ! cracha l’artilleur avec le peu d’air qu’il avait pu inspirer. Et même si tu m’abats, les autres lâcheront rien !

Le Commandant de l’Alliance s’esclaffa puis releva sa victime avant de la plaquer contre le mur métallique :

— Écoute ! ordonna-t-il en pointant le mess de son autre main. Ça, c’est le bruit de la cuisante défaite de ton fameux équipage et ma victoire ! Tu crois peut-être que j’ai envoyé qu’un seul bataillon de mes hommes ? Il y en a bien plus et ils vont les cerner de tous les côtés !

En effet, on ne pouvait qu’entendre que le son de l’intense fusillade entre les quelques membres de l’équipage du Charon et les soldats de l’Alliance. Mais le sourire n’avait pas quitté les lèvres de Daniels.

— Tu oublies juste quelqu’un. déclara-t-il

Intrigué par l’affirmation de l’artilleur, Atlan inclina la tête de côté et une masse profita de sa surprise pour le projeter vers l’arrière du couloir, loin du mess. Cette dernière se releva et se tourna vers Daniels :

— Ça va ?
— T’en fais pas, Mei ! répondit l’ancien mercenaire en scrutant la silhouette sombre d’Atlan dégainer son sabre. Retourne avec Tiana et les autres ! Je m’occupe de lui !

Ne quittant pas Atlan qui fonçait vers lui, Daniels suivit rapidement Mei à l’intérieur du mess et tendit le bras vers Alistair :

— Doc ! Une arme ! ordonna-t-il.

Le médecin s’empara du premier calibre qui se trouvait près de lui et le lança vers l’ancien mercenaire. Ce dernier l’attrapa au vol. D’un coup d’oeil, il nota qu’il s’agissait de son fusil à pompe et sourit. Il tira sur la garde avant de l’arme et appuya sur la détente, répétant l’opération à mesure qu’Atlan approchait de lui. Cependant, le Commandant semblait impossible à arrêter. Alors que la fusillade battait son plein tout autour des deux combattants, ceux-ci se retrouvèrent bientôt à quelques mètres l’un de l’autre. Daniels se retrouva bientôt à court de munitions. Atlan, lui, ralentit son avancée, certainement pour faire durer le plaisir de voir la détresse de son adversaire dans ses yeux. Mais l’ancien mercenaire n’était pas résolu à être défait. Au contraire, il était mû par l’envie d’écraser celui qui l’avait ridiculisé.

Atlan brandit alors son sabre et trancha l’arme de Daniels en deux. Celui-ci regarda alors les deux parties de son fusil alors inutilisables. Il essaya de frapper le Commandant avec, sans succès : d’un geste vif, son adversaire avait attrapé le poignet de l’artilleur et fracassa son casque protecteur sur la tête de Daniels, qui s’écroula à demi-conscient sur le sol. Atlan leva son arme et transperça rapidement le corps de Jack à plusieurs endroits non-vitaux. Daniels, ne comprenant pas la tactique de l’officier, affichait un air de stupeur alors qu’il s’attendait à mourir dans l’instant.

— Je ne vais pas te tuer. Du moins pas immédiatement. expliqua Atlan à sa victime, avec un plaisir non-dissimulé. Ça serait trop rapide et bien trop peu humiliant. À la place, je vais te briser.

Voyant la scène depuis son abri, Tiana ne put étouffer un cri alors que le Commandant de l’Alliance retirait son sabre enduit de sang du corps de son artilleur. Toujours caché derrière son casque, Atlan se tourna alors vers Fry et cette dernière sentit son regard la transpercer. Il agrippa le corps de Daniels et le projeta à l’autre bout de la pièce, près de la porte qui conduisait à la passerelle.

Une larme de rage roula sur la joue de la Capitaine alors qu’elle voyait le corps de son artilleur s’effondrer contre la paroi métallique, ne bougeant qu’à peine. La jeune femme serra le poing autour de la crosse de son blaster, à tel point que ses phalanges étaient devenues blanchâtres. Elle essuya son visage de sa manche et sortit de sa cachette et tira à tout va. Les soldats se mirent alors à tomber comme des mouches, à la grande surprise d’Atlan. Celui-ci commença alors à ricaner :

— Il était temps, Capitaine. Je pensais que je n’aurai jamais la possibilité de voir toute cette rage à l’état brut.

Il essuya la lame sur le corps inanimé de l’un de ses soldats et se prépara à charger vers Tiana et les siens. Voyant leur Capitaine en danger, Seilah et Alistair l’assistèrent en prenant Atlan pour cible et vidèrent plusieurs chargeurs sur lui, sans le moindre effet. Quant à l’autre, il jubilait de les voir ainsi, sans le moindre espoir de l’arrêter.

— Je l’ai dit à cette raclure que vous appelez “votre ami” : vous ne pouvez rien contre moi !

Il avança patiemment, sûr de lui, alors que les tirs étaient absorbés par son armure et qu’ils commençaient à cesser.

— Franchement, c’est vraiment trop simple ! s’exclama-t-il.
— Vraiment ? Je crois que tu m'as oublié, salopard ! répliqua une voix caverneuse.

Tiana ouvrit des yeux ronds, ne s’attendant pas à entendre Jack Daniels de sitôt. Elle tourna la tête pour découvrir son artilleur qui se tenait péniblement debout. Il agrippait entre ses mains son lance-grenade et le dirigeait droit vers Atlan.

— Dégage de chez nous, pauvre tache ! poursuivit-il avec un air de défi.

Voyant ce que Daniels allait faire, Fry n’eut que le temps de crier à tout le monde de se mettre à couvert. L’ancien mercenaire pressa ensuite la détente et une unique grenade fut expulsée de l’arme. Le projectile alla se loger droit dans l’abdomen de l’ennemi, qui, - on ne pouvait que le deviner sous son casque -, était des plus surpris. À l’impact, la grenade explosa et catapulta Atlan plusieurs mètres en arrière, loin de la Capitaine et des membres d’équipage présents.

Content de lui mais à bout de forces, Jack s’affala et ricana en voyant la silhouette du Commandant de l’Alliance enfin à terre. Malheureusement, ce dernier n’était pas encore hors d’état de nuire. Atlan commençait à reprendre ses esprits après l’explosion. Il secoua la tête et la releva pour croiser le regard de Tiana. Le casque du Commandant étant en partie brisé, elle put voir ses yeux remplis de haine envers elle. Elle porta deux doigts à sa bouche et siffla. Seilah comprit rapidement et agrippa l’arme qui gisait au côté de Daniels et la jeta à sa compagne. Celle-ci s’empressa de viser son adversaire et de presser la détente à plusieurs reprises. Si la plupart des projectiles manquèrent leur cible, l’un d’eux tomba près de la tête d’Atlan et le casque vola en éclat.

Quand la fumée due à l’explosion se dissipa, Fry n’eut malheureusement pas le loisir de noter si son ennemi était mort : toute trace d’Atlan avait disparu, excepté les débris de son casque.

— C’est bon ! Il est parti ! s’exclama-t-elle.

— Tu en es sûre ? demanda Seilah, perplexe.

Le raclement de la coque du croiseur contre celle du Charon se faisant à nouveau entendre, Tiana hocha la tête. Puis se souvenant que l’Alliance avait percé un trou dans ladite coque, elle s’affola :

— Merde ! Ils vont provoquer une dépressurisation !
— Non. Enfin pas si je peux accéder à l’ordinateur central d’ici. déclara Mei.
— Je croyais qu’il fallait purger… répliqua Ethan.

— Ça, je l’ai déjà fait. expliqua l’Azrienne en levant les yeux au ciel. Je n’ai pas attendu qu’ils s’approchent de la salle des machines pour verrouiller les systèmes principaux. Y compris l’installation des champs de force.

La Capitaine sourit tendrement en voyant sa mécanicienne travailler et exécuter de tels miracles. Seilah s’approcha de sa partenaire et lui prit la main, également très fière de la benjamine de leur équipage. Puis, réfléchissant à toute vitesse, elle demanda :

— Vous croyez qu’ils vont faire quoi avec leur croiseur ?

Un silence gênant s’installa et la voix d’Alistair s’éleva, alors que le médecin administrait les premiers soins à Daniels :

— Il vont nous détruire… Ils préfèreront voir leur atout réduit en cendres plutôt que de le laisser échapper à leur contrôle.

Interloquée par les dires du Docteur Gun, Tiana fit volte-face vers lui :

— Comment ça ? Qu’est-ce que vous savez ?
— Rien de plus que ce que le Commandant Atlan a pu dire. Mais nous perdons du temps, Capitaine. Cette ordure n’attendra pas pour nous tirer dessus.

L’ancienne militaire soupira. Un fois de plus, le médecin était pragmatique et avait vu juste. Elle se retourna vers la jeune Azrienne qui était toujours en train de pianoter sur la console près du mur opposé :

— Mei, tu crois que tu peux accéder à ton système de camouflage ?
— Non. Pas d’ici. Il faut que je sois dans la salle des machines pour le remettre en route.
— La propulsion alors ?
— Oui. Ça, je peux la relancer d’ici.
— D’accord. Fais ça et fonce droit à l’arrière. Je veux que tu sois prête à nous faire disparaître.

La jeune alien hocha la tête tandis que l’intégralité des portes du vaisseau se rouvraient. La Capitaine s’élança alors vers la passerelle, où Tooms l’attendait, plus anxieux que jamais.

— Ash. Prépare-toi. Ça va être chaotique comme départ !

Annotations

Vous aimez lire Alexander Williams ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0