14 - Joyeux anniversaire Edouard (1/3)

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Un peu plus d'un mois s'étaient écoulés depuis le premier match du championnat de Quidditch et la défaite cuisante des Canaris Fougueux. Charles s'était enfin délié la langue concernant son frère ainé, Victor qu'il avait dissimulé à ses amis. Il leur avoua finalement qu'il était très jaloux de ce dernier. Édouard comprit tout à fait la situation de son ami car il éprouvait le même sentiment pour son propre frère, Ludovic.

Charles osa tout de même leur présenter Victor, qui était en quatrième. C'était le portrait craché de Charles en plus grand et plus costaud. Il était très gentil mais dégageait un charisme et une classe qui ne laissait personne indifférent. Édouard comprit mieux alors ce qui motivait Charles à vouloir éviter le sujet de son frère ainé. Mais cette rencontre avait au moins permis de briser la glace.

Mais la reprise des cours signifiait aussi le retour des devoirs et des notes. Panache n'était toujours pas revenu de son périple en Angleterre. Cela n'inquiéta pas Édouard puisque la plupart des élèves n'avaient pas reçu de réponses non plus. Sorbonne ne les blâmèrent pas mais s'assura tout de même si tout le monde avait bien envoyé un courrier à Poudlard.

— Monsieur Paillet, dit-il en montant les marches de l'amphithéâtre pour rejoindre Armand qui se crispa sur sa chaise. Avez-vous envoyé votre courrier ?

Armand, qui était d'une timidité maladive, ne put qu'acquiescer en espérant que Sorbonne ne lui demande pas de vérifier une copie de sa lettre car elle était bourrée de fautes d'orthographes.

Ce fut le cours de potion qu'Édouard redouta le plus. Kowalsky profita même de cette séance pour faire comprendre à Édouard que les Titans seront plus sévères lors de leur rencontre avec les Pégases.

— Vous avez dut remarquer que les Titans n'ont fait qu'une bouchée des minables Canaris ? glissa-t-il à l'oreille d'Édouard pendant que les élèves recopiaient sur leur parchemin la recette de la potion contre-furoncle une variante de la potion contre ongles incarnés. Rassurez-vous ce n'était qu'un avant goût de ce que mes joueurs feront à votre équipe.

Et il s'éloigna de son pas claudiquant en respirant toujours aussi fort. Après trois mois de cours, Édouard fini par se lasser des menaces de Kowalsky et prit sa réflexion pour une rentrée tout à fait ordinaire.

Pour la fin du trimestre, les élèves de sixièmes devaient maitriser le sortilège d'expulsion pendant le cours d'Alphératz. Durant la première séance, Le professeur au monocle et au chapeau haut de forme imposa un cours théorique autour de ce sortilège où il demanda aux élèves de noter les moindres détails concernant la maitrise de ce sortilège.

— Le maléfice d'expulsion est un sort à utiliser avec précaution, dictait-il pendant qu'Édouard et ses camarades grattaient sur leur parchemin en silence. Il demande une concentration extrême du lanceur et une parfaite maitrise de la baguette. Le geste circulaire doit être précis et fluide.

Tout en dictant les consignes, Alphératz mimait d'un geste de la main une sorte de spirale imaginaire.

— Ce sortilège peut être utilisé durant un duel de sorcier mais nous ne verrons les duels qu'à partir du mois de mai...

— On va se battre en duel ? Murmura Édouard à l'adresse de Charles qui lui répondit sans lever son nez de son parchemin.

— Oui, c'est prévu au programme, dit-il. Il y aura même une épreuve finale en juin qui comptera double pour la moyenne.

— Monsieur Gautier ! S'exclama Alphératz à l'autre bout de l'amphithéâtre, vous voulez faire le cours à ma place ?

— Non, monsieur, fit-il en grimaçant.

Ainsi, pour les cours qui suivirent, Alphératz avait repoussé les bancs et les tables de l'amphi pour pouvoir commencer les travaux pratiques. Pour éviter que les élèves ne se fassent mal en utilisant le maléfice d'expulsion, Alphératz mit en place des coussins pour qu'ils s'exercent. Pour réussir l'exercice, il fallait d'abords maitriser le geste qui consistait donc à dessiner une spirale en ne bougeant que le poignet. Il fallait ensuite accompagner ce geste par une formule magique qu'Édouard avait apprise par coeur.

Flipendo ! S'exclama-t-il tandis que son coussin avait à peine tremblé.

Mais Édouard ne se découragea pas. Durant la première séance de travaux pratique, peu d'élèves étaient parvenu à obtenir un bon résultat. Seule Enola et Eugénie ont put éjecter leur coussin sur trois mètre. Eugène, plus à l'aise dans les cours sans baguettes de Sorbonne, était tout de même parvenu à secouer son coussin pendant qu'Armand avait réussit à le déplacer de quelques centimètres.

En tout cas, Édouard fut complètement rassurer de voir Beaufort s'énerver contre son coussin. Daril, lui, se contenta de donner un coup de pied pour faire croire qu'il avait réussi l'exercice. Bref, il allait falloir encore beaucoup de temps avant que les élèves ne maitrisent complètement ce sortilège.

Il commençait à faire de plus en plus froid et les nombreuses fontaines du jardin à la française avaient cessée de cracher leurs jets d'eau. Il y eut un nouveau match de Quidditch comptant pour le championnat. Mais peu d'élèves y assistèrent car c'était la période des premiers examens blancs pour les Lycéens et leurs révisions les empêchaient de pouvoir assister au match.

Les Dragons rouges avaient vaincu l'équipe féminine des Sirènes du Diable de Mérald par 155 à 36. Portant les Dragons rouges à la deuxième place du classement, derrière les Titans grâce au nombre de points. Oui, car Édouard apprit par Jérémy, lors d'un entrainement particulièrement glaciale, que le décompte des points au championnat de Quidditch se faisait par rapport au score de chaque match. Ainsi, plus vous marquer de but, plus vous gagnerez de points. Le cumul des points se fait donc au fur et à mesure des matchs qui se déroulent.

— Par exemple, fit Jérémy alors qu'ils se changèrent dans les vestiaires, les Titans sont en tête avec 224 points suivis par les Dragons rouges avec 155 points et les Sirènes, elles en ont 74 et finalement les canaris en ont 5.

— Si je comprends bien, récapitula Édouard, on peut prendre la tête du championnat si on marque plus de 224 points lors du match contre les Tentacules ?

— Oui, si on y arrive, fit Jérémy en cachant son inquiétude.

— Mais vous y arriverez, fit une voix familière à l'entrée des vestiaires.

C'était Odilon accompagné d'un elfe de maison qu'Édouard reconnu immédiatement avec ses gros yeux ronds et ses oreilles en pointes.

— Monky ?

— Bonjour Monsieur Vittel. Dit l'elfe en esquissant un large sourire et en posant une grosse malle au pied du vieux professeur, désormais président des Pégases.

— Édouard, fit Odilon en sortant sa baguette magique d'un pan de sa robe miteuse, j'ai cru comprendre que le premier match de notre équipe se déroulera le jour de ton anniversaire, n'est-ce pas ?

— Oui, monsieur, affirma Édouard en rougissant légèrement.

— C'est vrai Ed ? fit Gaëlle interloquée, tu es né le 19 ?

Édouard acquiesça timidement. Il n'aimait pas trop parler de son anniversaire. En réalité, cela lui rappelait trop de mauvais souvenir. Lorsqu'il a eu six ans, sa famille avait complètement oubliée de le lui souhaiter. Mme Vittel trouva comme excuse, un peu plus tard, qu'elle ne lui souhaiterait pas son anniversaire s'il ne remontait pas sa moyenne scolaire. À neuf ans il reçu des vêtements emballés dans du papier journal qu'il reconnu comme étant d'anciennes affaires ayant appartenu à Ludovic. Mme Vittel les avait teintés afin de les faire passer pour des neuves.

— Comme ça tu arrêteras de te plaindre de n'avoir que de vieilles affaires, avait rétorqué sa mère.

Non, Édouard n'aimait pas vraiment sa date d'anniversaire. De plus, étant de la fin de l'année, il était généralement le plus jeune de la classe et subissait constamment les railleries de Kévin et sa bande. C'était pour toutes ses raisons qu'Édouard préféra ne pas divulguer sa date d'anniversaire. Mais malheureusement pour lui, il allait devoir jouer un match de Quidditch ce jour là. Cependant, Odilon semblait avoir une annonce à faire.

— Et bien pour ce jour spécial, poursuivit-il en souriant à ses joueurs, je vous propose de devenir une véritable équipe de Quidditch.

Tout le monde se demanda bien ce qu’Odilon avait à leur dire, et surtout, que pouvait-il y avoir dans cette malle ? Monky observait les vestiaires avec curiosité en manquant de trébucher sur le bas de la robe du professeur.

— Toutes les équipes arborent leurs couleurs avec fierté lors de chaque rencontre, il est temps pour les Pégases d'avoir leur propre tenu...

Et d'un geste de la main, il ouvrit la malle à l'aide de sa baguette magique. Le couvercle se souleva aussitôt pour laisser apparaître des tenues de Quidditch flambant neuves. Des exclamations se firent entendre au sein de l'équipe. Alf, Abe et Gaëlle en prirent chacun une entre les mains et observèrent les moindres détails de couture.

— Wouah ! fit Jérémy en allant serrer la main d'Odilon, merci beaucoup professeur.

Édouard prit une des tenues à son tour en restant bouche bée devant l'uniforme. Désormais, les pégases porteraient des tenues de Quidditch blanches avec un pantalon et une doublure bleus ciel. L'écusson de Beauxbatons était cousu sur la poche de la cape et la boucle de la ceinture était un pégase en argent.

Il y avait aussi dans la malle des épaulières en cuir avec des renforcements en métal et des cuissardes pour protéger les jambes des joueurs.

Ils porteront aussi des mitaines en cuire noire idéales pour avoir une bonne prise au manche et au souafle. Avec cet équipement complet, ils avaient une meilleure allure que lors de leur match amical contre les Titans et leurs robes dépareillées.

Mais malgré ce nouvel uniforme qui faisait des Pégases une équipe à part entière dans le championnat, Édouard ne put s'empêcher de s'inquiéter à propos du balai volant qu'il aura pendant le match contre les Tentacules. Depuis la reprise des entrainements, Édouard volait sur un Astiquer 5 prêté par l'école.

C'était un balai en chêne robuste mais pas très rapide. Il ne pouvait monter qu’à 90 km/h au même titre que les comètes 260 des cousins Cousin. Mais pour un poste comme les leurs, la vitesse n'était pas très importante. Ce qui comtait pour les batteurs c'était la stabilité de leur balai car envoyer des cognards à plus de 100 km/h obligeait à rester bien stable dans les airs.

Mais pour un poste de poursuiveur comme celui d'Édouard, il fallait un balai rapide et agile pour pouvoir esquiver les coups et filer vers les buts. Jérémy, qui avait un Nimbus 2000 rapide léger pour pouvoir se saisir du vif d'or s'empressa de rassurer son jeune poursuiveur.

— Ne t’inquiète pas, Ed, fit-il tandis qu'il lustrait l'inscription dorée gravée sur le manche de son balai. Les balais, c'est un peu comme les baguettes, il suffit de se l'approprier. Quand tu le maitriseras parfaitement, ton Astiqueur pourra même rivaliser contre un Nimbus, à sa manière évidemment.

Même si ces paroles se voulaient rassurantes, Édouard ne put s'empêcher d'être pessimiste concernant le match qui allait venir. Il avait, en effet entendu des bruits de couloirs qui disaient que les poursuiveurs des Tentacules frénétiques avaient tout les trois des éclairs de feu. Soit l'un des balais les plus rapides et efficaces du marché. Édouard a put en voir un sur une coupure pub que lui avait trouvée Charles.

L'éclair de feu était doté d'un manche en bois de frêne recouvert d'un vernis inattaquable. La brochure garantissait des accélérations de 0 à 240 km/h en dix secondes. Une véritable flèche qu'Édouard rêvait de posséder. Mais le prix de ce petit bijou était tout aussi inatteignable.

— 50 gallions et 15 Mornilles ! S'exclama Armand en arrachant la brochure des mains d'Édouard pour être sûr qu'il avait bien lu.

— Ça fait beaucoup ? Fit Édouard qui n'était pas encore habitué avec l'argent sorcier.

— Tu rigoles ! S'exclama-t-il avec de grands yeux, c'est plus qu'une boule de cristal de chez Madame Irma !

De toute évidence, il était hors de question pour Édouard de demander au service d'administration de l'Académie de lui acheter ce genre de balai.

— Je ne pense pas qu'Alphératz approuverait, confirma Enola alors qu'ils dinaient tous les quatre dans la salle aux centaines de miroirs. Le service d'administration n'est pas là pour couvrir les frais de Quidditch mais uniquement de scolarité.

— Ça va j'ai comprit, fit Édouard bougon, je vais devoir jouer avec le vieil Astiqueur poussiéreux de l'école.

Mais avant de pouvoir en découdre avec les Tentacules frénétiques, il fallait encore subir les cours horrible de Kowalsky. On arrivait au début du mois de décembre. Panache n'était toujours pas revenu de son voyage en Angleterre tandis que la plupart des élèves avaient enfin trouvé leur correspondant.

Édouard s'inquiétait donc de plus en plus de ne pas retrouver le plumage en bataille de son hibou moyen duc dans le ciel gris de Beauxbâtons. Enola a pu entrer en contact avec un certain Walter et Charles un autre garçon nommé James. Seul Armand n'avait pas encore trouvé de correspondant. Il se demanda-même si on parviendra à déchiffrer sa lettre à Poudlard.

— Je suis tellement nul en orthographe. Même en français alors vous imaginez en anglais... Disait-il dépité.

— T'en fais pas, Armand, ironisa Charles, ce n'est pas ça qui te fera redoublé ta sixième.

— Ah ah très marrant, répondit ce dernier qui n'aimait pas trop la plaisanterie.

Mais voyant que Panache n'était toujours pas revenu, il fallait se concentrer sur les cours et le match qui va arriver le jour des 11 ans d'Édouard. Les entrainements s'intensifiaient et Jérémy voulait travailler des combinaisons complexes de passes et de protection avec les batteurs. Mais les Pégases avaient du mal à se trouver dans les airs et le balai d'Édouard ne semblait pas suivre la cadence.

— Allez il faut recommencer, encouragea Jérémy à ses joueurs à bout de souffle. Si on veut remporter le championnat on doit se démarquer des autres équipes et développer notre technique.

— Mais on y arrive pas, se plaignit Gaëlle, ta combinaison de Crock-machin-chose est trop dure pour nous...

— La combinaison de Crockstone, rectifia le capitaine boutonneux. Allez courage, les gars, on reprend du début.

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