14 - Joyeux anniversaire Edouard (2/3)

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Et c'était ainsi pendant toutes les autres séances d'entrainements d'avant match. Mais une situation bien pire allait se produire alors qu'Édouard assistait au cours de potion. Les élèves étaient en travaux pratique ce jour là. Chacun a un chaudron devant lui sur un petit réchaud au feu de bois et une infusion qui mijote à l'intérieur. Kowalsky leur avait demandé de réaliser une potion intitulée La goutte du mort-vivant.

— Cette potion est un somnifère extrêmement puissant. Dit l'imposant professeur de sa grosse voix derrière son bureau. On l'a dit, on le redit, on le rabâche, si vous ne respectez pas le mode opératoire votre potion n'aura aucun effet ou au contraire, des effets totalement imprévisible...

Pendant qu'il parlait, Édouard incorporait les racines d'asphodèle en poudre dans son infusion d'armoise. Mais son dosage ne semblait pas correct puisque sa potion devrait prendre une teinte verte fluo et non gris souris. C'est à ce moment là que Kowalsky se leva de son siège pour vérifier de ses propres yeux chacune des préparations. Il passa à coté d'Armand qui tremblait comme une feuille. Paniqué, il renversa de la potion sur son réchaud et éteignit malencontreusement son feu.

— Monsieur Paillet aime tellement la sixième qu'il fait tout pour vouloir y rester l'année prochaine ! dit-il à la classe pour humilier le pauvre redoublant.

Édouard vit Beaufort pouffer de rire au fond de la classe et avait une soudaine envie de se jeter sur lui pour le faire taire. Mais lorsque Kowalsky vint le voir à son tour, il préféra se concentrer sur sa potion. Il sentit le souffle chaud de la respiration bruyante de Kowalsky prêt de son oreille et s'est sentit épié, observé jusqu'à ce qu'il commette une faute. Mais ce qu'il ignorait c'est qu'il avait déjà commis sa faute.

— Monsieur Vittel, fit-il en élevant la voix pour se rendre plus menaçant que jamais. Je vois que vous avez pris la fâcheuse habitude de ne pas écouter en cours ? De quelle couleur devrait-être votre potion ?

Édouard, qui ne savait que répondre mit un temps de réflexion trop long au goût du professeur de potion.

— Vous irez en retenue samedi prochain, monsieur Vittel, peut-être cela vous délira la langue ?

— Samedi prochain ? S'indigna-t-il, mais c'est impossible, il y a le match de Quidd...

— Il faillait y réfléchir avant, coupa-t-il sèchement tandis qu'il rejoignit son bureau de son pas lourd si caractéristique.

À la pause déjeunée, Édouard était très remonté contre Kowalsky. Tellement énervé qu'il broya les os de poulet et écrasa ses petit pois sans s'en rendre compte.

— Kowalsky n'est qu'un crétin ! fit-il en repensant à l'injustice dont il vient d'être la victime. Il n'a pas le droit de me punir le jour de notre premier match de championnat.

— C'est vrai c'est un idiot, poursuivit Enola qui voulu faire la morale à Édouard, mais si tu avais répondu à sa question, tu n'en serai pas là.

Édouard se tourna vers elle en lui lançant un regard noir lourd de sens. Charles observait l'assiette d'Édouard et lança un coup de coude à Enola pour la faire taire. C'est alors que Jérémy arriva à leur table avec son plateau, le regard courroucé.

— Ed, fit-il d'un ton ferme, j'ai appris que Kowalsky t'a collé en retenu le jour du match !

Édouard ne sut plus où se mettre. Dauvel avait l'air très en colère contre lui.

— Comment tu t'es débrouillé ! On avait besoin de toi, tu fous tout en l'air avant même que le championnat ne commence pour nous !

— Excuse-moi Jérémy, commença Édouard qui rougissait, mais c'est pas ma faute, j'ai...

— Non, Ed, coupa l'élève de première avec fermeté. Je vais aller voir Odilon et lui présenter la situation, peut-être pourra-t-il faire quelque chose.

Et il s'éloigna sans se retourner. Il avait jeté un froid à la table qui mit Édouard plus mal à l'aise que jamais. N'ayant plus l'appétit, il se leva et pris son plateau sans adresser un mot.

Il passa le reste de la pause du midi dans le foyer à contempler le feu de cheminée. Mais ruminer l'incident du cours de potion ne l'aida pas à se sentir mieux. Il resta silencieux le reste de la journée. Comment a-t-il pu se faire punir le jour ou tout le monde avait besoin de lui ? Pourquoi Kowalsky cherchait-il tellement à le déstabiliser ? Une chose était sûre, Édouard culpabilisait. Il venait de mettre dans l'embarras son équipe et le peu de supporter qu'ils avaient déjà.

Mais alors qu'un cours d'Odilon se termina et que les élèves quittèrent l'amphithéâtre, le vieux professeur interpella Édouard.

— Monsieur Vittel, venez ici un instant.

Édouard s'approcha du professeur vouté en jetant son sac noir sur le dos.

— J'ai appris qu'Igor Kowalsky vous avait mit une retenue samedi.

— C'est exact, fit-il en baissant la tête comme s'il ne voulait pas qu'on aborde le sujet.

— Je vois, dit-il en se grattant les sourcils broussailleux. Cela pose visiblement un problème. J'en ai parlé à votre professeur des potions et j'ai pu reporter la punition.

Édouard sentit un souffle chaud parcourir son corps. Il ne sut pas quoi répondre à cette déclaration et ne savait pas comment exprimer sa gratitude. Mais Odilon poursuivit en le mettant en garde.

— Mais je ne serais pas toujours là pour vous tirer d'affaire, jeune homme. Vous devez augmenter votre moyenne en potion sinon M. Kowalsky ne vous lâchera plus d'une semelle. Je lui ai garanti que vous ferez des efforts, alors ne me décevez pas, comprit.

— Comprit monsieur ! affirma-t-il, merci beaucoup.

Et il se précipita dehors pour annoncer la nouvelle à ses amis. Mais Édouard n'avait pas le temps de se réjouir d'avantages car le jour du match arriva enfin et, pensant qu'il allait être en retenue, il ne put assister au dernier entrainement. Mais dans les vestiaires, tout le monde fut ravi de le voir de retour. Jérémy s'en félicita mais n'hésita pas à reprendre Édouard pour l'avertir au même titre qu’Odilon auparavant.

Les Pégases avaient enfin revêtu leur tout nouvel uniforme. Ils avaient fière allure et Jérémy décida d'immortaliser ce moment en prenant une photo. Il sorti un appareil étrange ressemblant à un veux polaroid mais avec un flash énorme sur le coté. Il le posa sur un banc avant de rassembler l'équipe en tenue de Quidditch. Alf et Abe, les batteurs étaient derrière et les trois poursuiveurs accroupies devant. Jérémy s'installa au milieu et sorti sa baguette magique. Tous tenaient leur balai sur l'épaule et attendaient que Jérémy actionne l'appareil.

D'un coup de baguette, il déclencha l'appareil qui cracha un nuage de fumée violette en faisant sursauter Édouard. Quelques secondes plus tard, l'appareil se mit à vibrer bruyamment avant de cracher la photo par la fente de devant. Jérémy secoua la petite carte avant de la regarder en souriant. Il paraissait visiblement très ému. Après un temps, il se remit dans le match et encouragea une dernière fois son équipe.

— Allez, à nous de jouer !

Le stade était beaucoup moins remplit que lors du match amical et le match d'ouverture du championnat. Mais il était toujours plus rempli que lors de la rencontre opposant les Dragons rouges aux Sirènes du Diable. Il restait donc de nombreuses places ça et là et les rangs des supporters étaient moins colorés que lorsque les Titans ou les Canaris jouaient leur match. Mais Jérémy assura qu'après le premier match de chaque équipe, les clans se dessineront.

— C'est toujours comme ça, confirmait-il. Si on gagne aujourd'hui, vous pouvez être sûr que le stade sera tout blanc lors du prochain match !

Mais avant, il fallait jouer celui-ci. Édouard s'envola donc avec son Astiqueur 5 et rejoignit le centre du terrain.

Ce fut l’habituel fantôme de la SOIF qui arbiterait le match. Victor, qui était toujours au commentaire annonça qu’Humphrey Rouge-Carton était un ancien poursuiveur des Tapesouafles de Quiberon. Il était tombé de son balai lors d’une demi-finale de la coupe de ligue européenne de Quidditch et il en est mort.

Depuis, il arbitrait tous les matchs et rôdait en permanence autour du stade lorsqu’il n’y a pas de rencontre. Bref, c'était un sorcier très expérimenté maitrisant parfaitement les règles complexes du Quidditch.

Les Tentacules Frénétiques sortirent à leur tour de leurs vestiaires pour rejoindre les Pégases au centre du stade. Si l'équipe d'Édouard était toute de blanc vêtue, les Tentacules mêlaient le vert foncé sur leur cape et des pantalons couleurs crème. Ils avaient à peu près le même équipement que les Pégases avec leurs épaulières et cuissardes en cuir.

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