13 - Halloween (2/2)

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Le lendemain donc, Édouard fut réveillé par Charles qui arborait un ridicule chapeau à plume d'un jaune criard. Il venait de lui siffler une langue de belle mère à quelques centimètres de son visage tout en crachant de petits oisillons jaunes qui virevoltaient autour de son lit avant de s'évaporer dans les airs.

— Charles... fit-il à moitié réveillé, qu'est-ce c'est que ton truc...

— Un crache-moineau ! fait-il en montrant son étrange sifflet qu'Édouard prit pour une langue de belle mère. Aujourd'hui c'est le début du championnat, il faut supporter les Canaris, ils vont en avoir besoin.

— Il est quelle heure ? fit Édouard en passant la main dans ses cheveux pour rabattre son éternel épi rebelle.

— Près de midi, le match commence à 14h, il est temps de te lever, paresseux.

Tandis qu'Édouard s'habilla d'un pull chaud et d'un jogging confortable pour descendre au réfectoire, Charles aborda le premier sujet qui fâche de la journée.

— Alors t'as fait de beau rêve ? dit-il en dissimulant clairement un sous-entendu.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

— Allons, Ed, fit Charles en ricanant. Tu sais très bien de quoi je veux parler. Et puis d'ailleurs, pourquoi tu es parti avant le bal d'Halloween ? Lisaine te cherchait partout.

— J'étais sûr que tu me parlerais d'elle...

— Ah ! Tu vois ? Je savais qu'elle te plairait. À vrai dire, c'est Enola qui a eu l'idée. Depuis ton match contre les Titans elle n'a pas cessé de parler de toi. En plus elle est sympa et plutôt jolie, non ?

— Arrête Charles, répondit Édouard qui commença a en avoir assez des réflexions de son compagnon de chambre. J'ai pas envie d'une petite amie et j'ai encore moins besoin qu'on m'aide a en avoir une.

— Allez, te vexe pas...

Mais il préféra s'éloigner pour prendre son petit déjeuné en silence. Il ne décrocha pas un mot une fois dans le réfectoire. Le château avait retrouvé son décor habituel et tous les éléments qui avaient été utilisés pour faire du château une maison hantée avait totalement disparu pendant la nuit, comme par magie. Mais dans un endroit comme Beauxbâtons, c'était un pléonasme.

Bref, ce matin là, Édouard n'était pas d'humeur à plaisanter. Lorsqu'Enola a rejoint les garçons pour déjeuner, Charles fit une grimace très explicite afin d'éviter un nouveau dérapage concernant Lisaine.

— Oh... fit-elle en ayant comprit le message, salut les garçons. Bien dormi ?

Mais Édouard avait beau vouloir éviter le sujet de Lisaine, il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer.

— Salut les garçons, salut Édouard

C'était effectivement Lisaine qui venait leur dire bonjour. Elle portait une écharpe jaune et verte aux couleurs des canaris. Gêné, Édouard lança un salut timide avant de plonger son nez dans son bol de céréale.

— Tu vas supporter quelle équipe Édouard ? demanda-t-elle avec un petit rictus. Les Canaris, évidemment, pourquoi je pose la question, franchement...

Elle semblait parler pendant une heure sans s'arrêter ni-même pour respirer. Édouard resta concentrer sur son petit déjeuné. Lorsqu'elle eu finit, elle tourna les talons en sautillant.

— Tu vois Charles, dit-il en se tournant vers son ami, je préfère largement écouter les histoires trépidantes de la comtesse du couloir Nord plutôt que les sornettes de cette Lisaine.

— J'avoue, admit Charles. Pourquoi elle s'est mise à nous parler des mulots qu'attrape son chien uniquement les soirs de pleine lune ?

Cette petite phrase aura au moins permis à Édouard de décrocher son premier sourire de la journée. Mais cette réflexion agaça quelques peu Enola qui répliqua aussitôt.

— Franchement les garçons, je vous trouve un peu dur avec elle.

— C'est ça, fit Charles sans prêter attention à la remarque d'Enola. En attendant, on a un match à aller voir.

Les élèves qui rentrés chez pour les vacances revinrent finalement à l'Académie plus tôt pour assister au match d'ouverture du championnat. Édouard en fit la remarque lorsqu'il aperçu Beaufort, Daril et les filles se diriger vers le stade en portant les couleurs des Titans et en s'amusant à critiquer les joueurs des canaris à voix haute.

— Beaufort n'a pas profiter de ses vacances pour s'acheter un cerveau au marché des sorcier, ironisa Charles en les observant ricaner dans leur coin.

Le stade semblait encore plus remplit que lors du match amical des Pégases. Mais cette fois-ci, les supporters noirs et or semblaient faire jeu égale avec les jaunes et verts. Armand expliqua que malgré leur grand nombre de saison sans le moindre succès, les Canaris restaient tout de-même très populaire.

— Ils existent depuis 219 ans, expliqua-t-il tandis qu'il ajustait son écharpe jaune autour du coup lui donnant une tête de chouette plus vrai que nature. Quand ils sont rentrés au musée de la magie pour leur cinquantième titre c'était de véritables héros. Et dire qu'il ne leur manque qu'un seul petit trophée pour pouvoir devenir de véritables légendes. Espérons que cette année sera la bonne.

— Pff, ils n'ont aucune chance, répliqua Charles tandis qu'ils prirent place dans les gradins de la tribune Ouest. Tu n'as pas arrêté de le dire toi-même, ils ont faillis passer à la trappe l'année dernière. Tu crois vraiment qu'ils vont renverser la tendance ?

— On ne sait jamais, fit Enola sous son bonnet péruvien coloré, regarde Édouard et les Pégases. Ils ont été capables de retourner le match.

— Ça n'avait rien à voir, fit Édouard en se frottant les mains sous ce vent glacé. C'était un match amical. Et puis je te rappel qu'on a perdu.

— Eh salut Ed, salut les gars, fit une voix familière derrière eux.

C'était Jérémy Dauvel qui rejoignit Édouard accompagnée d'Helena et de Rémi. Ils étaient tout les trois radieux même si Rémi gardait encore des ecchymoses sur son visage suite à sa lourde chute contre les Titans. Édouard était content de les retrouver car avec toute cette agitation il était devenu difficile pour les Pégases de se réunir.

— Prêt pour le début du championnat ? dit-il avec impatience. J'ai reçu la convocation pour notre premier match. On jouera mi-décembre contre les Tentacules frénétiques de Domptin. Je suis impatient de commencer, pas toi ?

— Si, moi aussi, affirma Édouard tandis que la voix du commentateur s'éleva dans le stade.

— Mesdames et messieurs, élèves et professeurs ! introduisait-il, Bienvenu pour ce premier match de championnat de l'Académie de Magie de Beauxbâtons !

— Tu es bien Charles Gautier, n'est-ce pas ? demanda Helena à l'adresse Charles. C'est toi le petit frère du commentateur ?

Aussitôt, Édouard, Armand et Enola se tournèrent vers leur ami au nez en trompette en le regardant fixement.

— Oui c'est moi, avoua-t-il sans grand enthousiasme. Victor est mon grand frère.

La stupéfaction pouvait se lire sur les visages d'Édouard Armand et Enola. Comment avait-il put leur cacher une telle information ? Charles avait un frère ainé et il n'en avait jamais parlé à personne du groupe. Et qui plus est, c'était le commentateur des matches de Quidditch !

— Tu as un frère ? s'interloqua Enola

— Tu ne nous en as jamais parlé ! fit Armand d'un air grave

— C'est vrai ça, poursuivit Édouard déçu que son ami lui cache une telle chose, je croyais qu'on était ami, qu'on pouvait tout se dire...

— Et bien quoi ! s'énerva-t-il en faisant sursauter tout le monde, ce n'est que mon frère et puis quoi ? Il commente les matches, et alors ? Tout le monde le connais c'est une vedette ici ! Mais ce n'est qu'un Gautier avant tout...

— Calme toi, fit Enola pour détendre l'atmosphère, ce n'est pas grave, on a tous nos petits secrets...

— Enfin quand-même... conclut Armand

La conversation s'arrêta là. Édouard sentit que son ami ne voulait pas parler de son grand frère Victor. Après tout, Édouard aussi avait son sujet qui fâche en la personne de Lisaine, pourquoi Charles n'en aurait pas un aussi ? Mais la tension était soudainement devenue palpable entre les quatre amis. Heureusement que le match allait commencer afin de réchauffer l'atmosphère pour de bon.

— C'EST PARTI ! LE MATCH COMMENCE ! criait Victor dont la voix résonnait dans tout le stade.

Aussitôt, la foule se mit à exulter et agiter les écharpes colorées. Le stade n'avait pas la même allure des tribunes en comparaison au terrain. Édouard s'en rendit bien compte. Les cris et les chants des supporters étaient assourdissants. Édouard trouva qu'il était plus intéressant de regarder les élèves chanter et sauter sur place plutôt que de regarder le match. Mais lorsque les Titans marquèrent le premier but, il jugea bon de suivre enfin le match.

Ainsi, comme lors du match amical, les Titans marquèrent rapidement. Édouard entendit Jérémy dire que le match était encore plus violent que celui dans lequel ils ont joué. Les Titans frappaient fort et assommaient les pauvres Canaris.

Ils furent rapidement menés par 58 à 0 lorsque les canaris marquèrent enfin. Le match prit une tournure catastrophique pour les Canaris. Leur capitaine fut frappé par les deux cognards en même temps. Il chuta sur plusieurs mètres avant que son équipe ne concède un nouveau but en or.

La rencontre tourne à la correction. À cet instant, Édouard comprit que le match amical auquel il a participé n'était rien face à l'enjeu colossal de la compétition. L'arbitre, le fantôme de la SOIF Rouge-Carton siffla de nombreuses fautes en faveur des Canaris mais sans exclure de joueurs noirs.

Malgré les coups francs qu'ils obtenaient, l'équipe légendaire ne parvenait pas à remonter au score. Pire encore, ils concédèrent deux nouveaux but dont un en argent. Au bout d'une demi-heure de jeu intense où l'on ne voyait que les Titans jouer au souafle, les supporters jaunes se crispèrent et grimacèrent à la moindre altercation. On n'entendait plus que les supporters des Titans scander des

Titans sont les rois,

Les canaris restent pantois !

C'est alors que Victor s'écria dans tout le stade.

— ALORS QUE MÉNARD, L'ATTRAPEUR DES TITANS SE LANCE À LA POURSUITE DU VIF D'OR !

Dès lors, le stade retient son souffle. Une silhouette noire fila à toute vitesse vers le sol. Tout se passa très vite. L'attrapeur des Titans fit une pirouette avant de lever le poing en l'air.

— C'EST FINIT ! Hurla Victor, MÉNARD VIENT D'ATTRAPER LE VIF D'OR AU BOUT DE 45 MINUTES DE MATCH EXTRÊMENT INTENSIF ! LES TITANS L'EMPORTENT PAR 224 À 5 !

Édouard avait remarqué la grimace significative sur le visage de son capitaine. Le championnat allait être corsé. Une pointe d'inquiétude envahit alors son corps traduit par un léger frisson. Armand avait laissé tomber son écharpe jaune et Charles demeura silencieux.

Était-il toujours fâché contre les autres pour leur avoir parlé de son frère ? Ou bien était-ce la prestation pitoyable des Canaris fougueux qui l'ont mit dans cet état ? Une chose était sûre, la rentrée allait être difficile. Beaufort et sa bande allaient sûrement rajouter leur grain de sel à cette défaite cuisante et continuer à se moquer d'Édouard et ses amis.

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