Chapitre 16

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Toutes les personnes présentes à la laiterie avaient fini par découvrir son histoire et son obsession. Il n’y avait pas eu de railleries, aucune moquerie, aucun sourire malveillant, rien. Tout le monde avait vu un rêve se briser, on n’atteignait pas cette partie de la couveuse sans en payer le prix. Sans le vouloir, Yu s’était mis à représenter quelque chose : un rêve qui ne s’éteint pas. C’était sans doute un peu idiot, un peu naïf, de croire qu’il pouvait réussir… mais peut-être le pouvait-il réellement ? Ses performances avaient commencé à être suivi par énormément de monde et si en dehors de cette petite enclave qu’était la laiterie personne n’en entendait parler, en son sein, il était devenu important.

Dans une semaine tout juste l’Akoutie appellerait leur représentant, généralement le premier d’entre eux en termes de production, parfois le second, parfois le troisième afin d’avoir des interlocuteurs différents. Yu devait atteindre la tête de classement, à la loyale, sans faire baisser les chiffres des autres. Et s’il parvenait à plaire à autant d’anciens prétendants, c’était grâce à ses méthodes : il n’abandonnait pas ! Il s’acharnait, il avait une manière très personnelle d’aborder les choses et au lieu de considérer son corps comme un adversaire à contraindre, il l’envisageait comme un partenaire prêt à faire des sacrifices et à encaisser bien des choses. Yu était en paix avec lui-même.

Chaque jour, il allait voir ses résultats. Il avait réussi à graver bien des échelons mais il n’était pas en tête, il n’était pas premier. Il le talonnait de près néanmoins. Il avait beau réfléchir il ne trouvait pas comment aider son corps à faire plus, à faire mieux. Son régime alimentaire, ses activités et même son moral était surveillé de près pour que tout aille dans le bon sens. Les dernières limitations étaient avant tout physiques.

Les mamelons engloutis par une trayeuse avide, il sentait la totalité de ses petits seins. Le renflement doux sous la machine, plus sensible qu’on aurait pu le croire. Le galbe délicat sur le côté de ses seins qui frottaient parfois ses bras. Chaque zone, chaque recoin, avait une sensibilité propre qui faisait naitre frissons et fourmillements dans son corps. Et le tout était comme condensé, concentré, en un petit point fixe au bout de ses tétons, malléables.

Pendant la traite, il aimait que ses seins soient flattés avec douceur. Il aimait qu’on embrasse sa peau et qu’on la lèche afin de sentir le plus petit des souffles le parcourir. Cela ne suffisait néanmoins pas, les limites de son corps ne bougeraient sans doute jamais. Lorsque le grand jour arriva, il était toujours second et chacun espérait que l’examinateur annoncerait qu’il était choisi.

Cette cérémonie était comme un grand événement dans la laiterie. Durant plusieurs jours, chacun venait parler de ses problèmes aux quelques meilleurs puis ils se réunissaient dans le grand dortoir central où ils s’asseyaient tous sagement. Là, l’examinateur arrivait. Ce n’était pas souvent le même et cette fois-ci ce fut un grand Onabias à la musculature développée et à l’air cruel. Sans attendre, sans même prononcer le moindre mot, il s’approcha, fouillant la pièce du regard pour trouver celui qu’il désirait.

Lorsqu’il la saisit, l’emmenant sans plus de considération, elle se tourna vers Yu pour lui murmurer qu’elle était désolée. Seulement, elle n’y était pour rien. Il n’avait pas été choisi. Aussitôt, des paroles réconfortantes et des mots apaisants lui furent offerts comme s’il risquait de s’effondrer. Il ne s’effondrerait pas. Il était Yu. Quoiqu’en pense l’Akoutie, il deviendrait son compagnon. Il lui prouverait sa valeur et ce n’était pas en s’effondrant qu’il y parviendrait. Sa réussite serait faite de volonté, d’acharnement et de courage. Alors il se releva aussi gracieusement qu’il s’était installé et parti se reposer. Demain serait un autre jour avec beaucoup de travail.

Coucher sur le flanc, tentant de trouver le sommeil, il s’imagina devant l’Akoutie, avec ce ventre rond et pourtant stérile. Qu’en penserait-il ? Ressentirait-il le besoin impérieux de chasser ces œufs, factices, pour le remplir de petits bien plus réels ? Ou serait-il indifférent ? Que lui dirait-il ? Entendre sa voix profonde serait un honneur. Sentir ses doigts forts sur son corps serait une extase. Il était prêt à tout recevoir de lui, même sa colère. Il s’endormit finalement sur ce rêve…

Lorsqu’il se réveilla, sa volonté était toujours aussi inébranlable. Il changea son planning pour rajouter des tétées dans l’espoir de stimuler légèrement sa production. Il proposa de prendre le temps de masser les poitrines sensibles de certaines de ses consoeurs qui décidèrent de lui rendre la pareille. Ainsi, il passait entre leurs doigts délicats qui venaient soulager les tensions avant qu’il ne s’offre à la machine. Il la régla pour qu’elle soit plus impitoyable. Ainsi couché, les seins dans le vide, il sentit l’aspiration tirer ses mamelons vers l’avant comme si ses globes de chairs se jetaient eux-mêmes dans la machine. Il lâcha un couinement surpris alors que l’engin aspirait avec force son lait en alternant d’un sein à l’autre.

- Chuuuut…. Lui chuchota une voix douce tout contre l’oreille tout en massant son dos tendu.

Il tenta de se relaxer malgré la brutalité que sa poitrine subissait, comme pour détourner son attention, un appendice vient se coller à son anneau de chair, appuyant juste assez dessus pour le faire se contracter. La machine recula et le heurta avec un peu plus de force, lui arrachant un hoquet alors qu’elle reprenait la manœuvre avec un peu plus de vivacité encore.

- Prends-le en toi… murmura la voix.

Et il le fit. L’appendice le pénétra dans un grand mouvement sec qui poussa tout son corps vers l’avant. Sans reculer, il se mit à bouger, testant l’élasticité de ses parois et le fouillant si intimement qu’il aurait presque pu en rougir. Ce n’était pas un contact anodin. Il cherchait l’entrée de sa matrice. La machine avait le droit de s’y frotter, mais pas de l’ouvrir au risque de lui faire perdre les œufs. Il ne se sentait pas encore prêt, pas encore capable d’affronter une telle épreuve et s’il s’y préparait tous les jours, il ne voulait pas que cela se passe ainsi. Conformément à ses demandes, la machine ne fit que coulisser en douceur sur cette partie si particulière de son corps, alors qu’elle martelait ses boyaux sans aucune pitié. Son lait s’était tari depuis longtemps déjà, lorsque les appendices se retirèrent, le libérant enfin. Il reviendrait dans une petite heure pour recommencer. Encore. Et encore. Et encore. Jusqu’à réussir parce qu’il était ainsi. Parce qu’il était Yu et parce qu’il refusait l’échec.

Durant le temps d’attente, il s’occupa des autres. Il les caressa et les adula, chuchotant qu’elles étaient magnifiques, caressant les courbes intimes et s’offrant même le loisir d’une fellation, puis il retourna sur la machine et laissa les appendices s’emparer une nouvelle fois de son corps. Il rua en avant sans même le vouloir sous l’impulsion qui s’enfonçait profondément en lui. Yu gémit alors que son lait s’écoulait dans les grandes vasques où il serait analysé. De temps à autre, il jetait un regard au liquide qui s’accumulait paisiblement. Chaque goutte était sa réussite et pour chacune d’entre elles, il pouvait se remercier.

- Est-ce que tu es sûr que ce n’est pas trop fort ? demanda celui qui l’accompagnait à présent.
- Oui. Je peux le faire.

Ce n’était qu’une prière adressait à l’univers, qu’on le laisse faire, qu’on le laisse trouver sa place celle qu’il avait toujours sut avoir au côté de l’Akoutie. L’appendice le martela un peu plus fort encore et une bouche vient se poser sur sa fesse droite, l’embrassant et le mordillant tour à tour, couvrant son corps de frissons.

- Est-ce que tu me laisserais… rentrer en toi ?

Yu ferma les yeux et acquiesça. Les sensations étaient fortes, virulantes, étranges, mais il voulait bien en avoir un peu plus encore. Il sentit un doigt parcourir le pourtour de son anus qui suivait le rythme de la machine s’ouvrant à chaque fois qu’elle se retirait pour la laisser passer avant de se recroqueviller légèrement sous l’impulsion suivante. Le doigt, curieux, testa son élasticité avant de suivre le rythme de l’engin et de bondir dans son corps. Yu cria et déjà le doigt était ressorti. Il n’y eut pas le temps du soulagement qu’il avait de nouveau surgit en lui. Les cris se firent régulier, un peu choqué et pourtant emplis de délices.

- Un jour, je te prendrais entièrement en même temps que cette machine. Promit le bel androgyne qui le sollicitait ainsi.

Mu par une excitation étrange, le petit Oom lui répondit sans vraiment y croire :

- Pourquoi attendre ? Viens.

Son corps fut enjambé. Le sexe de l’ancien prétendant n’avait rien à voir avec les diamètres importants auxquels il avait été préparé, mais son corps était déjà investi et lui accorder l’entrée supplémentaire ne serait pas si aisé. Le pénis fut frotté le long de sa raie, comme une promesse, avant de venir chatouiller son entrée.

- Vas-y. cracha Yu.

Et l’autre y alla, il le pénétra sèchement, l’écartelant assez pour lui arracher un nouveau cri et il resta fermement planté en lui alors que la machine poursuivait ses coups de butoirs. Pour l’autre androgyne c’était une expérience des plus étranges. Son sexe était enserré dans un conduit bouillant et doux alors que dans le même temps, un engin ayant la forme d’un sexe, venait le caresser sur toute sa longueur, le compressant et lui offrant des sensations inégalées. Il se mit à gémir sans bouger pour autant, appréciant ce contact si particulier. Lorsqu’il commença finalement à bouger, tentant de suivre les mouvements frénétiques de la machine, il tira d’autres bruits à Yu. C’était comme jouer d’un instrument mystérieux, il arrondit le dos pour venir toucher une autre zone dans son corps et immédiatement les sons lui répondirent, obéissant à sa seule impulsion.

Ainsi, il le baisa durant ce qui lui parut être des heures tout en se demandant qui avait bien pu refuser un tel ancien prétendant, un animal de sexe, capable de prouesses rares et de biens des délices. Il n’aurait sans doute jamais cette réponse mais lorsqu’il se retira enfin après avoir joui dans ses entrailles stériles à cause des œufs, la session se poursuivit avec la même rudesse. La voix cassée par les cahots brutaux, Yu tenta néanmoins de le remercier comme s’il lui avait offert un cadeau. La sensation était pourtant qu’il avait pris quelque chose, un fruit défendu, un cadeau qui aurait dû être offert aux étoiles.

- Tu es magnifique Yu. Superbe.

Le petit Oom se mit à sourire au milieu de la session et ferma un peu plus les yeux pour se perdre davantage encore dans la pression sur le bout de ses seins et sur celle, dans son antre, qui faisait écho à son ventre lourd. Le lait qui s’écoulait de lui était un soulagement et pour chaque goutte, il avait envie de crier victoire.

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