Chapitre 22

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PDV omniscient

Quelques minutes plus tôt

Comme chaque début de semaine, après sa garde, Nathalie se rendait au supermarché faire ses courses pour la semaine. Ce jour-là, elle se gara dans l’allée de sa grande et belle maison puis descendit de voiture pour sortir les courses du coffre.

Quant à Mark, photographe professionnel, il se trouvait dans le studio photo aménagé chez lui. Il travaillait actuellement sur une campagne publicitaire pour la Saint-Valentin. Le client lui donnait vraiment du fil à retordre, à changer un détail par-ci ou un détail par-là, voire même jusqu'à tout recommencer à zéro. Une paire de lunettes sur le nez, le jeune photographe relisait avec épuisement pour la troisième fois les nouvelles consignes du client sur ce projet. Il allait encore devoir passer une énième nuit la tête plongée dans ses croquis. Et tout ça au plus grand désespoir de sa fiancée.

À l'extérieur, cette dernière tentait justement de porter tant bien que mal les deux sachets remplis à craquer de provisions jusqu'à la porte d'entrée. Subitement, une voix grave d'homme lui proposant son aide la fit sursauter. Sous la surprise, la jeune femme laissa échapper quelques oranges d’un des sacs en papier kraft. En se retournant, il n'y avait pas un, mais trois individus aussi étranges les uns que les autres. Le plus grand des trois, un chauve aux yeux marron, se baissa pour ramasser l'une des oranges qui avait roulé jusqu'à ses pieds. Tout en tendant le fruit juteux à la jolie brune, il lui offrit son plus beau sourire carnassier. La jeune femme sentit la chair de poule parcourir son corps. Les trois jeunes gens la terrifiaient. Elle chercha à s'échapper mais c'était sans compter sur le second homme, un grand blondinet aux yeux gris, qui empoigna très fermement son bras. Ils la forcèrent à rentrer à l'intérieur de la maison. Elle obtempéra sans sourciller de peur qu'ils ne lui fassent du mal.

Coben avait suivi les deux hommes sans broncher. Ils lui avaient en quelque sorte sauvé la vie avec ce prisonnier qui l'avait poignardé. Le nouveau fugitif ne les connaissait pas et il leur faisait encore moins confiance. Dans la prison, après l'avoir extirpé des griffes de l'homme au couteau, ils l'avaient emmené dans la chaufferie. Ils n'avaient pas dit un seul mot. En revanche, ils lui avaient montré une photo de sa femme et de son fils, brutalisés et effrayés. C'était amplement suffisant pour l'obliger à faire tout ce qu'ils souhaitaient. Il n’avait jamais voulu que cette jeune femme se retrouvait mêlée à tout ça. Mais ce n’était pas lui qui décidait. De plus, son dos le faisait atrocement souffrir. Les deux coups de poignard qu’il avait pris plus tôt dans la journée lui avaient fait perdre pas mal de sang. Ce médecin, trouvait comme par enchantement, était une aubaine pour lui. Toutefois, il n'espérait pas un miracle, il était vraiment mal en point.

Ce n'était pas la première fois que la jeune femme se retrouvait dans une situation de ce genre. L’urgentiste passait quelques heures de son temps libre dans un dispensaire. Il arrivait parfois qu’une personne en manque les braque pour des médicaments tels que des opioïdes comme la méthadone, le fentanyl ou encore de la morphine. Habituellement, elle arrivait à gérer ce genre de situation mais là c’était totalement différent. Ça se passait chez elle et ce n’était pas pour un stock de médicaments. Elle était tremblante de peur. Ça ne s’arrangea pas lorsqu’elle aperçut les taches de sang sur leurs vêtements et leurs mains. De multiples scénarios se déroulaient dans sa tête. Ils étaient pires autant les uns que les autres. Elle fut en quelque sorte rassurée lorsqu’elle découvrit les blessures dans le dos du troisième homme. Vu l’ampleur des dégâts et de la perte abondante de sang, elle s’imagina un scénario beaucoup moins macabre. Toutefois, le jeune homme était livide. Il perdit subitement conscience au côté de l'homme chauve. La panique s'emparant d’eux, les deux usurpateurs forcèrent Nathalie à soigner l’ancien détenu.

Pendant ce temps, du côté du bureau, Mark était tellement accaparé par son travail qu’il n’avait rien remarqué de ce qu’il se tramait dans la pièce attenante. Cette campagne publicitaire pour une grande marque d’eau de toilette pour hommes était vraiment très importante pour lui. Il ne pouvait pas se permettre de rater ce contrat. Il n’en avait pas parlé à sa fiancée, mais son entreprise n’était pas très florissante depuis quelque temps. Il enleva ses lunettes et se frotta les yeux. Ses longues heures de travail passées devant un écran allaient finir par l’avoir à l’usure. L’attention du jeune homme fut subitement attirée par des éclats de voix provenant du salon. Il reconnut celle de sa future femme mais il put distinguer deux autres voix qui ne lui étaient absolument pas familières. N’entendant pas clairement ce qu’il se disait, le photographe s’approcha lentement de la porte et colla son oreille à cette dernière. En entendant les mots "blessure", "sang" et "mort", il paniqua. Il s'inquiéta de la sécurité de Nathalie, elle était en danger. Mark tâtonna les vêtements qu'il portait, à la recherche de son téléphone mais en vain. Il le chercha partout mais il n’était nul part. Il se rappela soudainement qu’il l’avait mis à charger dans la chambre.

Il sortit sans un bruit du bureau par la porte donnant sur le couloir. Invisible de tous, il se faufila discrètement jusque la chambre. Il voulut tellement se dépêcher que le jeune homme se cogna fortement la jambe contre le lit.

« C’était quoi ça ? questionna le plus inquiétant des deux individus.

— Il y a qui d’autre ici ? s’adressa le blond à Nathalie, d’un air menaçant. »

Ils n’attendirent pas la réponse. Le blondinet, répondant au nom de Peter, ordonna à son collègue, Jacob, d’inspecter la maison. Mark composa le numéro de son beau-frère et appuya sur la touche d’appel. Des pas se rapprochaient dangereusement de la chambre. Le téléphone à peine placé dans la poche arrière de son jean que la porte s'ouvrit dans un grand fracas sur une tonne de muscle. L'armoire à glace empoigna avec force le jeune homme, puis le traîna jusqu'au salon et le poussa avec brutalité. Peter, qui semblait avoir un rang plus important que Jacob, sortit une arme et la pointa sur Nathalie.

« Maintenant on arrête de jouer ! Tu vas chercher ce qu’il te faut et tu vas le soigner ! s'exclama-t-il d'un ton ferme.

— Désolé, mais non je ne le ferai pas ! objecta la jeune femme, pas le moins du monde impressionnée par le pistolet que le malfrat tenait entre les mains.

— Non ? répéta Peter, surpris, l'irritabilité commençant à pointer le bout de son nez. Et maintenant madame refuse toujours d’obéir ? répliqua-t-il, en pointant cette fois-ci son Ruger P-93 sur le fiancé.

— Qu’est-ce qui nous garantit qu’une fois fait vous ne nous collerez pas une balle dans la tête ? questionna le médecin.

— Je ne vous promets pas de ne pas vous tuer tous les deux ! En revanche, ce qui est sûr, c’est que si vous ne le faites pas, j’abattrai votre petit copain !

— …

— Alors ?! commença-t-il vraiment à s’impatienter. »

Nathalie montra la porte d’entrée en indiquant qu’elle avait un kit médical dans sa voiture. Pendant que Peter gardait un œil sur le photographe, le chauve accompagna la jeune femme pour récupérer le kit. Une fois revenue, la doctoresse s’occupa de soigner l’homme qui se vidait de son sang sur leur canapé en cuir. Il avait fini par reprendre connaissance. Pendant ce temps, Mark espérait que son beau-frère avait répondu à l’appel et qu’il était en chemin avec des renforts.

À une quinzaine de kilomètres, Matt avait bien répondu à l’appel de Mark. Ses amis et collègues, le voyant devenir livide, s'inquiétèrent. Il mit le haut-parleur afin que tout le monde puisse entendre. Le jeune lieutenant coupa le micro.

« Ça ne peut pas être une coïncidence que ma sœur et son fiancé se fassent prendre en otage maintenant ? Pas alors qu’ils vivent à quelques kilomètres d’ici et qu’on soit à la recherche de personnes dangereuses ! exposa-t-il à son chef, la nervosité se lisant clairement sur son visage.

— Je suis de ton avis Matt ! lui confirma Steve d’un air grave. »

Sans plus attendre, le Commandant Steve McGarrett donna l’ordre à son équipe et à toutes les forces de police présente de se rendre à Kahili. Danny tentait tant bien que mal de soutenir son compagnon. Il se sentait impuissant face à la détresse de Matt. Le trajet parut interminable pour l’aîné de la famille des Devalois. Après le départ de Rébecca pour l’armée, le grand frère s’était beaucoup occupé de la benjamine. Il avait toujours eu tendance à la surprotéger. Et encore plus depuis qu’il était revenu vivre sur l’île quelques années auparavant. Le jeune homme ne le supporterait pas s’il arrivait aussi malheur à Nathalie. Il n’avait rien pu faire pour Rébecca, mais il se devait de faire le nécessaire pour sa seconde sœur. Habituellement, il arrivait à gérer le stress et ses émotions, mais lorsqu'il s'agissait de sa famille, les barrières explosaient, et il se retrouvait à découvert face au Monde. Pour lui, ce furent les vingt plus longues minutes de sa vie.

La jeune médecin quant à elle, de ses mains gantées, finissait soigneusement de panser la blessure de l’homme. Tous les regards étaient tournés dans leur direction. Subitement, des crissements de pneus retentirent à l’extérieur, suspendant le temps dans la demeure du jeune couple. L’incompréhension se lisait clairement sur tous les visages. Mark ressentit un réel réconfort. Il savait exactement ce que cela signifiait. Il était soulagé de savoir que son beau-frère avait répondu présent à son appel au secours.

« C’est quoi ce bordel ? s’insurgea le blondinet. Comment ont-ils pu nous retrouver aussi rapidement ? Qu’est-ce que t’as foutu bordel de merde ? se retourna-t-il contre son compagnon.

— Qu… Quoi ? s’exprima Jacob, interloqué que son supérieur puisse penser une seule seconde que ça puisse être de sa faute. Pourquoi ça serait obligatoirement à cause de moi ?

— Peut-être parce que tu as une petite cervelle de moineau dans un corps d’armoire à glace ! s’emporta Peter. »

Les deux hommes continuèrent à s'écharper comme deux pimbêches se crêpant le chignon. Ils ne s'arrêtèrent que lorsqu'une voix provenant d'un mégaphone retentit à l’extérieur. Ils restèrent stoïques face à l'annonce faite par le Commandant Steve McGarrett. Avec toute cette foutue merde, ils ne pouvaient plus se rendre à l’appartement de Moanalua Road. Ils devront se contenter de cette maison. La présence de la police n’allait certainement pas les dévier de leur objectif. Peter ordonna à Jacob de trouver un ordinateur. Coben étant rafistolé, il était temps pour lui qu’il mette en pratique ce pour quoi on l’avait fait sortir de la prison d’Halawa. Le malheureux fut jeté sur l’une des chaises en bois de la salle à manger. Peter se pencha derrière lui, faisant parcourir le canon du pistolet le long de la nuque du hackeur. Une goutte de sueur froide coulant de son front, Coben écouta avec attention les paroles de son kidnappeur. D'un ton empreint de froideur, il lui rappela les vies qui étaient en jeu. Coben savait qu’un jour, son talent pour le hacking ferait sa perte. Cela avait déjà été le cas deux ans plus tôt lorsqu’il s’était fait pincer par les flics. Mais aujourd'hui, ce n’étaient pas les flics son problème, mais les vies de sa femme et de son fils étaient en jeu. Et le programme de protection des témoins ne les avait pas protégés. Cela n’avait pas empêché des personnes malveillantes de les prendre en otages. On lui avait pourtant promis que sa famille serait en sécurité s’il témoignait contre Monsieur Léo.

« Qu'est-ce que vous attendez de moi ? leur demanda-t-il.

— Tu vas détourner un avion pour nous et le faire se crasher sur O’ahu ! »

Cette annonce en ébranla plus d’un, et à bien des égards. Personne ne s’était douté que les deux hommes faisaient partie de quelque chose de bien plus important qu’un cartel. Il s’agissait là d’un acte terroriste. Le malfrat lui donna toutes les informations nécessaires : le numéro de vol, d'où il venait et quelle était sa destination. Coben n’était pas une mauvaise personne. Tout ce qu’il avait fait jusque là c’était hacker les grandes firmes internationales et divulguer au monde entier leurs secrets. Il a seulement fini par s’en prendre à la mauvaise personne et s'était retrouvé mêlé à des choses vraiment illégales. Il ne voulait absolument pas retomber dans ce genre d’affaires macabres, mais apparemment, le destin en avait décidé autrement et avait placé ses deux hommes sur son chemin. Il ne posa pas de questions, par peur de représailles et se fut à contrecœur qu’il se mit à la tâche.

Dans la maison, à part Mark bien sûr, absolument personne ne se doutait que les policiers entendaient tout ce qu’il se passait à l’intérieur. Et ça, grâce à Matt qui avait gardé son beau-frère en ligne. L’officier Tani Rey afficha sur l’écran de sa tablette toutes les informations trouvées sur le vol D746. Ils réalisèrent qu’il ne s'agissait pas d’un simple vol commercial. C’était bien plus important que ça, il s’agissait d’un jet privé avec à son bord des présidents, des rois et des ministres du monde entier. C’était des figures toutes aussi importantes les unes que les autres. Le crash de cet avion allait créer un incident diplomatique d'une grande envergure qui risquait très probablement de conduire à une guerre sanglante entre tous les pays. Les forces de l'ordre devaient agir rapidement. Ils avaient déjà fait appel aux informaticiens mais malgré ça, ils ne faisaient pas le poids face à Coben Makeno. Cet homme était un pro de l'informatique, un hacker vraiment doué. L'équipe du 5-0 devait trouver une personne tout aussi bonne dans ce domaine voire même meilleure. Danny avait bien un candidat potentiel. C'était un très bon hacker et l'homme idéal pour la situation actuelle. Malheureusement, pour Lou, ça lui rappellerait tous les cauchemars et l'horreur qu'avait subis sa fille à cause du frère de cet homme. L'ancien capitaine du S.W.A.T. accepta de mettre ses émotions au placard, cet avion était beaucoup plus important que son passé. Faire appel à Aaron Wright était risqué. Toutefois, ils étaient acculés et Aaron était leur seul espoir. Il était la seule personne que Danny connaissait étant en capacité de contrer Coben Makeno.

Cependant, Aaron ne se trouvait pas à Hawaï. À l'heure actuelle, il se trouvait même à plus de sept mille kilomètres de l’archipel d’Hawaï, à Cincinnati. Tous, même les plus réticents comme Steve, espéraient que malgré la distance, Aaron Wright puisse leur venir en aide mais surtout qu’il accepte la mission. À l'affichage du nom du Commandant McGarrett, le jeune homme hésita quelque peu à répondre à l’appel. Encore deux ans auparavant, il considérait plus ou moins le 5-0 comme en partie responsable de la mort de Ian, son frère. Bien sûr, il s'était voilé la face. Ian était brillant et un encore meilleur hackeur que lui-même. Néanmoins, il avait été un abruti beaucoup trop gourmand et c'était ce qui lui avait coûté la vie. Partir vivre à Cincinnati et prendre un nouveau départ avait été une merveilleuse aubaine pour lui. Il avait réussi à se reconstruire, à trouver un travail honnête, rencontrer sa femme et d’ici quelques semaines il s’apprêtait à devenir père. Il était retourné sur le droit chemin. Toutefois, il leur était redevable. Les policiers n’auraient jamais repris contact avec lui si ce n’était pas vraiment important et s’ils ne se trouvaient pas aux abords d’une catastrophe. L’homme finit par décrocher son téléphone et consentit à leur venir en aide. Danny fut tout aussi surpris que les autres agents de cette réponse en leur faveur. Assis dans le bureau de son appartement, Aaron admirait nerveusement la sublime vue qui s’offrait devant lui. Il n’avait pas hacké quelque chose depuis deux ans. Il se sentait rouillé et la peur de l’échec s’enroulait autour de lui tel un boa s’enroulant autour de sa proie pour l’étouffer. Il finit par s’installer devant son ordinateur portable. Le contact du plastique sous ses doigts le fit frémir. Son corps se souvenait très bien des émotions passées. Des picotements traversaient son échine. L’adrénaline parcourait chaque parcelle de ces cellules, atteignant son cerveau, lui procurant un sentiment de pure plénitude, comme pouvait l’être un drogué avec de l’héroïne. Il avait beau aimer sa vie bien rangée avec sa femme, sans illégalité, mais par moments ses sensations lui manquaient un peu.

Avant de vraiment commencer, Aaron étudia le travail effectué par Coben. Il put constater avec admiration l'œuvre d’un génie du piratage informatique. Le jeune homme était ravi de contrer un hackeur de ce niveau. Il ne faisait plus ça uniquement pour s'acquitter d’une dette. Il le faisait également pour sa propre satisfaction. À chaque étape achevée, une autre apparaissait, montant la difficulté d’un cran à chaque fois. Pour Aaron, c’était similaire à un jeu vidéo où chaque niveau était plus ardu que le précédent. Arrivé au dernier niveau, l’homme s'attendait à trouver encore d’autres codes mais ce ne fut pas le cas. Coben avait intégré dans ses codes un appel au secours dans l’espoir qu’une personne lui vienne en aide, vienne en aide à sa famille. À l’insu de ses ravisseurs, le prisonnier avait piraté le téléphone portable du chef. Il avait retrouvé la photo qu’on lui avait montrée de sa femme et de son fils en captivité. Grâce à cette photo, il avait réussi à localiser leur emplacement. Il avait intégré les coordonnées GPS à son appel de détresse. Il avait également donné quelques instructions à celui qui aurait réussi à résoudre son casse-tête. Aaron transmit les coordonnées GPS au 5-0, qui envoya une équipe secourir Leila et Akela Pouha. Il prit soin d’adresser un message à Coben que seul lui pourrait décrypter. Il lui annonça que la police allait sauver sa famille et qu’il resterait avec lui jusqu’à ce que tout soit terminé. Il le lui prouva en piratant la caméra de l’ordinateur, ce qui fit apparaître le voyant. Coben remercia silencieusement son bienfaiteur. Après plusieurs dizaines de minutes d’attente, Aaron eut avec soulagement la confirmation que la famille de Coben était saine et sauve. Il communiqua l’information au principal concerné. Afin de ne pas éveiller les soupçons, Aaron laissa les commandes de l’avion à Coben. Tout était presque bientôt fini. Il suffisait seulement de patienter. Subitement, Aaron remarqua un subtil changement chez Coben. Le jeune homme sut aussitôt ce qu’il comptait faire. À travers la caméra, il vit le soulagement et la paix dans le regard de Coben. Il prévint immédiatement Steve de ses soupçons. Aaron se voyait en quelque sorte en Coben. Ses activités lui étaient retombées dessus et le karma était venu le rouer de coups. Sa famille avait fini par être impliquée et ça aurait pu très mal finir pour tout le monde. Aaron aimait sa femme et son futur enfant de tout son cœur. Il souhaitait être heureux avec sa famille et espérait que son passé ne viendrait pas le hanter au péril de la vie de ceux qu’il chérissait.

Sur l’île d’Hawaï, devant la maison de Mark Benton et de Nathalie Devalois, le S.W.A.T. et le 5-0 essayaient d’établir un plan d’attaque et de sauvetage. Steve était toujours en ligne avec Aaron.

« STEVE ! s’écria subitement le jeune hackeur de l’autre côté du combiné.

— Qu’est-ce qui se passe Aaron ? s’inquiéta Matt.

— Vous devez absolument entrer dans cette foutue maison ! MAINTENANT !

— On ne peut pas y entrer comme ça sans préparation ! lui expliqua Steve.

— Il va faire une connerie ! s’exclama Aaron, la peine s’entendant dans sa voix.

— Qui ça “il” ? questionna Tany, ne comprenant pas.

— Co… »

Il ne put finir sa phrase qu’un coup de feu retentit à l’intérieur de la bâtisse. Matt se figea, envisageant la possibilité que sa sœur soit blessée, voire pire. Sans attendre une seconde de plus, le jeune lieutenant accouru vers la demeure. Steve donna l'ordre à toutes les forces de police présentes dans le périmètre d’intervenir. Steve rattrapa de justesse Matt et entra le premier. L’un des ravisseurs, le plus costaud, Jacob, était allongé sur le sol, inconscient. Mark avait profité de la stupéfaction de tous pour le maîtriser à l’aide d’une statuette d’éléphant rapportée lors du dernier voyage en Inde du couple. Peter, le chef, était sous le choc. Tout se passait à merveille. Pourquoi avait-il fallu qu’il joue au héros ? Jamais il n’avait voulu tirer sur cet homme. Le coup était parti tout seul pendant la bagarre. Sans aucune réaction, il se laissa faire. Un officier vint lui prendre son arme, le menotta et le fit sortir. Puis tout le monde se tourna vers Nathalie. Cette dernière avait du sang sur son tee-shirt et sur les mains. Elle était en pleurs face à son impuissance, face au corps inerte et sans vie de Coben Makeno. Nathalie et Coben savaient que la première blessure par arme blanche qui avait été infligée au jeune prisonnier au pénitencier était grave et lui serait fatale. C’était un miracle qu’il ait réussi à tenir le coup jusque-là. Lorsque Aaron lui avait appris que sa femme et son fils étaient hors de danger, et sachant pertinemment qu’il n’allait pas sortir de cette maison en vie, il avait décidé de choisir comment partir. Et cela fut en héros. Le S.W.A.T. et l’équipe du 5-0 quittèrent la bâtisse, laissant la place aux policiers pour qu’il puisse faire leur travail. Matt était heureux de retrouver sa jeune sœur saine et sauve. Toute l’équipe était heureuse de retrouver les deux jeunes gens sains et saufs. Toutefois, une lueur de chagrin s’était installée en eux. Le pilote de l’avion avait entièrement repris les commandes de son avion grâce à Aaron. Leila et Akela Pouha allaient pouvoir rentrer chez eux mais avec l’esprit en deuil. Ce soir ils allaient pleurer la perte d’un mari et d’un père. Toutes les personnes présentes sur le lieu du crime eurent une dernière pensée pour cet homme, ce héros avec un grand H.

Du côté de l’hôpital, un médecin et des infirmiers s’affairaient dans la chambre 156. Dans ce lit, une patiente dans le coma commençait à se réveiller. Il était temps pour cette jeune femme de revenir auprès des siens.

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