Chapitre 3

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Les bras toujours le long du corps, je serrai les poings, incapable de savoir comment réagir. Qu’est-ce que j’étais censé faire ? Pouvais-je me retourner et le frapper violemment, en espérant pouvoir courir ? Et pour courir jusqu’où ? De toute façon, je suis prisonnier, je ne peux pas sortir quand je sais ce qu’il se passe quand j’ouvre la porte. Qu’est-ce qui arriverait après ? Pour l’instant, j’étais à peu près bien traité, mais si je tentais de l’attaquer, je finirais certainement au fond d’une cellule miteuse. J’avais peur, ne sachant pas si je devais me fier à cette peur ou à la voix du démon qui me disait qu’il me traiterait bien. Sa main sur mon ventre est remontée sur mon torse, me faisant rougir. Je n’avais pas l’habitude de ce genre d’activité. J’étais un dieu originel, je n’avais pas besoin de douceur, de partenaire sexuel ou de procréer. Toutes ces choses là étaient pour les dieux secondaires, les humains puis les démons, elles ne me concernaient en aucun cas.

Soudain, j’entendis qu’il ouvrait une fiole. Avec sa main libre, il guida la fiole devant moi et en versa sur celle qui me maintenait contre lui. L’odeur, similaire à celle qui embaumait la pièce, me fit légèrement soupirer d’aise. Elle était délicate et enivrante. Le liquide avait une couleur rosée à peine perceptible. À bien y regarder, ce qu’il avait dans sa main ressemblait bien plus à une huile qu’à du savon. Que voulait-il faire avec ça ?

Avant que je ne puisse demander, il reposa la fiole et frotta vivement ses mains l’une contre l’autre, alors que je me retrouvais coincé entre ses bras. Je me mis à me tendre légèrement, s’il frictionnait ses mains ainsi, le produit allait chauffer, il risquait de me blesser !

- Démon, att…

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase car il se recula brusquement et je sentis ses mains se poser sur la base de mon cou. Elle étaient si froides qu’un soupir d’aise m’échappa, après tout, je pensais qu’il allait me blesser ! Très gêné par ce son indécent, je remontais ma main devant ma bouche, comme si ce geste pouvait effacer ce que je venais de faire. Après quelques secondes où il ne bougea pas, ses mains se sont mises à me masser.

J’étais très perplexe, je me sentais mal à l’aise, pourtant, c’était vraiment agréable. Je sentais mes épaules se détendre, la tension était méticuleusement retirée de mon corps et l’odeur enchanteresse qui voletait autour de moi ne m’aida pas à me débattre. J’ai fini par abdiquer, baissant la tête pour lui laisser plus de place, fermant les yeux, simplement parce que j’en avais envie et que c’était plus simple pour le moment.

L’huile glacée piquait ma peau de façon délectable. Mon épiderme réagissait immédiatement, envoyant dans mon cerveau des centaines de signaux de bien-être. Ses mains se déplacèrent légèrement, massant mes omoplates et le rond de mes épaules. Ma tête tanguait à chaque mouvement, je n’avais même plus envie de le repousser, je voulais seulement qu’il continue. Tout ceci était vraiment étrange.

J’essayais de me dire que ma réaction n’était pas normale, que j’aurais dû me retourner et le frapper violemment pour avoir osé poser ne serait-ce qu’un doigt sur moi. Pourtant mon cerveau était corrompu, refusant de procéder à des connexions logiques entre ses neurones. Je secouais la tête pour tenter de tout réactiver.

- N’essaie pas de résister, détends-toi. Ici, tu es en sécurité, tu ne risques absolument rien. Tu as subi de grosses épreuves hier, ton corps a besoin de douceur. Je ne te ferai pas de mal, alors lâche un peu de leste. Tu verras, tout à l’heure tu seras heureux de l’avoir fait. Après le bain, tu mangeras. Tu n’as rien avalé depuis hier, alors je suppose que tu dois être affamé. Surtout après avoir passé deux jours aux cachots.

Tandis que ses mains tombaient dans l’eau, suivant la cambrure de mon dos, je tentais de garder les yeux ouverts. Mes paupières étaient lourdes depuis qu’il avait ouvert cette fiole, j’avais tellement envie de dormir. Il fallait que je me repose un peu, seules quelques minutes me suffiraient…

Ses doigts effleurèrent ma taille pour rejoindre mon ventre et je le sentis de nouveau se rapprocher de moi. Je gardais les yeux fermés dans un état entre la transe et le sommeil, seulement bercé par le peu de mots qu’il prononçait, sans en comprendre un seul pour autant. J’avais l’impression que sa voix résonnait en moi, qu’elle faisait réagir jusqu’à mon épiderme, y disséminant des piqûres, comme si elle était palpable. Elle ondulait en moi, me faisant me dandiner sur place.

Je l’entendis saisir à nouveau la fiole et remettre de l’huile sur ses mains. Ces dernières arrivèrent rapidement sur mon buste, m’enduisant d’huile. Après m’avoir badigeonné entièrement, ses doigts passèrent sur mes tétons. Je sursautais à cette sensation un peu étrange et rouvrais les yeux, relevant la tête brusquement. Le démon ricana doucement dans mon dos.

- N’aies pas peur. Je t’ai dit que je ne te ferai pas de mal. Alors ferme les yeux et laisse-toi aller.

Tout en parlant, je l’avais senti se rapprocher. Sa tête s’était lentement glissée dans mon cou et ses doigts s’étaient emparés de ces petites zones si sensibles de mon corps. Il les pinça et les fit doucement rouler entre ses doigts. Suite à son geste, une délicieuse sensation de froid naquit dans mon ventre et mon souffle se saccada. Dans un réflexe, je voulus remonter mes mains sur les siennes pour le stopper, mais quand j’ai entamé mon geste, il embrassa mon cou. Ce fut furtif et étonnamment doux, cette fois-ci, une vague de frisson me submergea et je ne pus empêcher un gémissement de franchir mes lèvres.

- C’est bien, accepte-moi. Tu ne le regretteras pas.

Sa voix qui résonnait en moi, cette douce fragrance qui embrumait mes sens, la sensation de frais et de plaisir se mêlant. Toutes ces nouveautés me firent tourner la tête et quand il recommença sa douce torture sur mes boutons de chair, mon corps bascula naturellement jusqu’au sien. Son torse réceptionna délicatement mon dos et je laissais ma tête rouler en arrière pour finir sa course dans le creux de son épaule.

- Qu’est-ce que tu m’as fait ?, demandais-je difficilement en relevant les yeux vers lui.

L’une de ses mains descendit sur ma cuisse et l’agrippa, m’envoyant de nouvelles vagues de frissons, plus fortes, plus intrusives, plus profondes, alors que l’autre maltraitait toujours mon torse. Sa tête se baissa vers moi et il déposa un baiser sur ma pommette. L’accumulation me fit de nouveau gémir, ce qui fit rire le démon.

- Je t’aide seulement à te détendre. Ce n’est pas agréable ?

Je tournais la tête pour qu’il ne puisse plus m’atteindre, mais il profita de ce dégagement pour attaquer mon cou. Le vil démon profitait de mes faibles forces ! Il en embrassa la peau fine de nombreuse fois, tandis que ses mains s’évertuaient à me rapprocher de lui. Son toucher me mettait dans un état vraiment étrange, un état que je ne connaissais pas, que je maîtrisais pas et que je ne comprenais pas. Alors que son corps s’activait sur le mien, je ne pus retenir une série de petits gémissements indécents.

Mon dos se cambrait, m’obligeant à prendre plus appui sur lui pour ne pas couler au fond du bassin et alors que je pensais que subir plus m’enverrait dans les tréfonds de mon ignorance, la main sur ma cuisse se souleva pour se poser rapidement sur mon sexe. La sensation de sa peau à cet endroit me fit crier. Rapidement, mes mains agrippèrent son poignet et je tentais de me replier sur moi-même.

- Non, ne touche pas là !, suppliais-je presque.

Sa main se retira aussitôt pour venir attraper ma mâchoire et tourner ma tête vers lui. Allait-il me crier dessus ? Allait-il me corriger ou me faire du mal ? Des larmes perlèrent bientôt au coin de mes yeux qui entèrent en contact avec les siens et avant que je ne puisse me plaindre, il fondit sur moi pour m’embrasser.

Ses lèvres, s’étant auparavant posées sur mon cou étaient plus froides que la glace et le goût de l’huile était absolument divin. Je ne cherchais donc pas à me soustraire au baiser, finissant même de me déshonorer entièrement en remontant une main sur le bras qui maintenait ma joue. Cependant, je n’osais pas fermer les yeux, je voulais voir, comprendre ses intentions et quand il a ouvert les yeux aussi, sans pour autant relâcher ma bouche, le regard qu’il me renvoya me fit gémir. J’y décelais tant de chose que ça devenait compliqué de ne pas simplement le laisser faire ce qu’il voulait de moi. Il y avait de la douceur, de la joie, mais aussi un profond désir qui me fit rougir. Il referma les yeux et ouvrit la bouche. Je ne pus que suivre le mouvement, complètement envoûté et sa langue entra facilement dans ma cavité. Sa langue, bien plus longue que la mienne s’enroula facilement autour et je reculais brutalement, un peu effrayé.

J’ai baissé la tête, le souffle court et le corps dans un état étrange. J’ai pressé mes cuisses l’une contre l’autre. Il se passait quelque chose dans mon corps. Quelque chose que je ne saurais décrire. J’avais chaud, j’avais froid et surtout, j’avais comme une force dans mon intérieur qui semblait vouloir exploser. J’avais l’impression d’avoir besoin qu’il me touche. Je voulais que mon corps soit contre le sien. C’était un sentiment proche de l’urgence, il fallait qu’il me touche !

J’ai refermé mes mains sur son torse, le repoussant d’avantage, sachant pertinemment qu’il suffirait d’un seul geste de sa part pour que je le supplie.

- Qu’est-ce que tu m’as fait, vil démon ?, dis-je d’une voix que j’aurais préféré plus dure.

Il a de nouveau remonté mon visage vers le sien. En rencontrant ses yeux, je détournais immédiatement le regard. Il se pencha alors vers moi et me parla sur un ton de murmure :

- L’huile t’aide à te détendre c’est tout. Il y a un léger aphrodisiaque dedans. Il est là pour que ton désir te sois accessible, pas pour le contrôler. Alors ce que tu ressens en ce moment, c’est seulement toi qui le ressens. L’huile t’aide seulement à t’en rendre compte. Parce que si tu ne ressentais rien, de base, il n’aurait pas d’effet. Est-ce que je peux maintenant ?

Un aphrodisiaque ? Mais pour qui me prenait-il ? Je n’étais pas un dieu du plaisir ! Ces manières ne me plaisaient pas du tout ! D’ailleurs... Qu’est-ce qu’il voulait faire « maintenant » ? Soudain, je lâchais un long gémissement. Le temps que j’avais passé à réfléchir, il l’avait passé à bouger sa main et attraper mon sexe qu’il caressa sur toute sa hauteur. Je me suis replié sur moi-même, tentant de me cacher, mais il fut plus rapide. Un de ses bras enserra brusquement ma taille puis il se leva. Je m’accrochais à son avant bras en criant de surprise.

Cependant, il ne fit rien de plus que s’asseoir sur le rebord du bassin, me plaçant dos à lui, à cheval sur ses cuisses.

- Démon ! Qu’est-ce que tu fais ?!, m’exclamais-je.

Sans me répondre, il attrapa la fiole et vida le reste de l’aphrodisiaque sur mon torse. Je sentis le produit glisser sur mon nombril puis mon bas-ventre, réveillant mes récepteurs sensoriels pour finir sa course autour de la garde de mon sexe bandé. Mon souffle se saccada une nouvelle fois et je ne pus que gémir quand ses mains retournèrent à leurs douces caresses, l’une pressant légèrement un de mes tétons et l’autre s’appliquant à câliner chaque centimètre carré de ma virilité.

Mon corps se cambra naturellement, alors que j’étais incapable de retenir ma voix. La brise fraîche sur mon corps et ses attentions allaient me faire tourner la tête. Je me laissais donc retomber sur lui, remontant mes mains devant mon visage, comme pour me cacher de moi-même.

- Tu es magnifique. Je suis tellement heureux de t’avoir trouvé. Susurra-t-il à mon oreille, me faisant gémir d’avantage.

Ne me laissant aucun répits, il embrassa férocement mon cou, raffermissant ses prises sur moi. Sa main sur mon sexe se concentra sur mon gland, appliquant des caresses appuyées tandis que l’autre tirait sur mon téton en le pinçant. Je sentais mon plaisir augmenter de façon significative, m’empêchant de fermer la bouche pour restreindre mes cris de plaisir. J’étais comme le dernier des dépravés.

- Démon… suppliais-je.

Son rire grave me fit frémir.

- Appelle-moi par mon nom et je te laisserai jouir.

Je gémis longuement, sentant sa main s’écarter de mon sexe. Je relevais un regard plaintif vers lui et son sourire victorieux me fit rougir. Car, pendant un instant, la petite voix dans me tête m’avait intimé quelque chose de dangereux. Elle s’était faite furtive et pourtant, elle résonnait encore en moi. Cette petite voix qui me disait « Je veux lui appartenir ».

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