Chapitre 3.1

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Je baissais à nouveau la tête, tiraillé par le plaisir et le besoin d’en avoir plus. J’étais proche de l’explosion, proche de la jouissance et de fondre en larmes. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je devais ressentir ça ? C’était puissant et je ne pouvais rien faire contre ! J’étais complètement esclave de ce blizzard dans mon ventre et plus le temps passait, moins je voulais le combattre.

Ses doigts ont repris leurs mouvements sur mon téton et mon corps se blottit naturellement contre le sien. Ne me contrôlant plus, je donnais quelques coups de hanche et le démon se mit presque à ronronner derrière moi. Il grogna si profondément que je pus sentir sa peau trembler contre la mienne. C’est alors que quelques chose d’énorme se fit sentir sous mes cuisses. J’écartais les jambes, les passant de part et d’autre de celle du démon et je vis très bien ce qui venait de butter contre ma peau. Un sexe si gros que si on me l’avait décrit, j’aurais traité la personne de menteur. Même en étant dissimulé sous sa tunique, je voyais bien que ma paume dissimulait à peine sa largeur. J’ai vivement redressé ma tête pour ne plus le regarder et j’ai jeté un coup d’oeil aux alentours.

- Ne t’inquiète pas, tu n’es malheureusement pas encore prêt pour ça. On y reviendra plus tard, quand tu me supplieras de te prendre, ricana-t-il en enfouissant son nez dans mes cheveux, embrassant mes cornes au passage.

Sa main sur mon buste me tira à nouveau contre lui tandis qu’un doigt de la seconde s’amusait à effleurer mon sexe. Je n’allais plus tenir longtemps. Je voulais seulement… Seulement qu’il remette sa main autour de moi et qu’il me caresse.

Je relevais les yeux vers lui et lui demandais dans un gémissement plaintif :

- Démon…

- Dis-mon nom, m’ordonna-t-il presque.

Je ne pus que laisser échapper un couinement avant de prendre mon courage à deux mains.

- Esteban… suppliais-je.

Je vis alors une lueur s’allumer dans le fond de ses yeux et en même temps que sa bouche fondait sur la mienne, sa main retrouva sa place sur mon sexe. Je fermais les yeux et me tournais au mieux vers lui pour poser une main sur sa joue. Elle glissa le long de sa mâchoire et finit sa course dans son cou, tirant sa nuque vers moi.

Sa langue infiltra ma cavité buccale rapidement, elle s’enroula à nouveau autour de la mienne, me procurant la sensation encore inconnue d’être rempli. J’haletai et gémissais dans sa bouche sous le coup de ses caresses démoniaques. Il accéléra son mouvement sur mon membre, venant parfois presser mon gland.

Chaque sensation était nouvelle ; son toucher, mon excitation, la fraîcheur qui m’enveloppait, l’odeur de l’huile sur ma peau. Je finis par rompre le baiser, posant mon dos contre son torse frais, ne tentant même plus de retenir mes râles de plaisir.

Mon corps n’était plus que désir. Je devenais avare de ses mains sur moi, de ses baisers et de sa voix qui m’envoûtait. Bientôt, mon dos se cambra. La main du démon se déplaça alors de mon téton à mes bourses, les pressant délicatement entre ses doigts et maintenant un rythme rapide sur mon membre. Mes soupirs se sont faits plus aiguës et rapprochés. Puis, l’explosion éclata dans mon ventre. Ma vision se remplit de centaines de points blancs et mon plaisir s’extériorisa de multiples façons. Mes muscles se contractèrent, ma tête se révulsa, laissant sortir un long gémissement et mon sexe tressauta avant de libérer une quantité importante de flocons parfaits. Ils volèrent un instant dans la pièce avant de tomber sans bruit dans l’eau, créant de petites vagues autour d’eux.

Je laissais mon corps retomber lourdement contre celui du démon, le tête sur son épaule. Mon coeur battait à un rythme fou, j’avais du mal à respirer et j’étais véritablement épuisé. Il ne disait plus rien, sa main toujours autour de mon sexe, finit par remonter sur mon ventre et me serra contre lui.

- Tu es vraiment plein de surprise. Qui aurait dit que tu éjaculais des flocons ?

Même si je sentais une pointe de rire dans sa voix, j’y décelais aussi beaucoup de chaleur et de joie. Je restais contre lui, les yeux fermés, tentant de reprendre mon souffle, mais il ne me laissa pas le temps de récupérer. Il me porta de nouveau, enserrant ma taille et il nous replongea dans l’eau. De là, il me lava consciencieusement tandis que je tentais par tous les moyens de ne pas m’endormir sous ces caresses si délicates. Il frotta mon corps pendant un long moment, enlevant l’huile et me laissant récupérer un peu. Et finalement, je ne sais pas vraiment quand, j’ai fini par m’endormir.

Je me réveillais à nouveau dans la chambre plongée dans le noir. Avais-je rêvé ? En regardant autour de moi, je compris rapidement que j’avais été déposé dans le lit rond. Je levais les yeux pour voir un ciel noir parsemé d’étoiles blanches à travers le toit en verre, ne voulant pas encore me mouvoir. Je savais que l’une de ces étoiles était ma maison, mais d’ici, j’étais incapable de déterminer où était mon royaume. Le voyage entre les mondes s’effectuaient en passant des portes spéciales. C’est aussi comme ça que nous combattions, en nous rendant sur un planète colonisée puis abandonnée. Pas de pertes d’innocents, mais pas de récupération de corps. Certaines vallées étaient jonchées de cadavres et de squelettes en pièces. Certaines collines n’étaient que des amas de morts. La fumée des os qui se brisaient sous nos pas, l’odeur de la mort qui flottait autour de nous. Cette terre n’était que désolation. J’ai baissé la tête, encore triste de ma situation puis, mon ventre se mit à gronder. Je grimaçais, sentant la torsion violente de l’organe à l’intérieur de mon corps.

- Allons manger.

Je sursautais à la voix et me tournais vers le démon, allongé dans le lit à côté de moi. Il avança la main vers moi et la posa sur ma joue. Je basculais la tête pour me dégager de sa caresse ce qui le fit ricaner.

- Ne sois pas gêné.

Il se redressa à son tour, me gratifiant d'un grand sourire, puis il bascula sur le côté pour attraper un plateau rempli de fruits et me le tendre.

- Mange, m'a-t-il dit avec un sourire.

J'ai saisi le plateau afin de le placer sur mes genoux sans lui répondre, ni même lui adresser un regard et j'ai pris un fruit pour le manger. Mon ventre criait famine, alors je n'allais pas me faire prier. Tout en reprenant des forces, je me demandais s'il était resté à côté de moi tout le temps où j'avais dormi. Ça aurait été un peu étrange... Et de toute façon, je n'allais pas lui demander. Je n'accepterai jamais de faire ami-ami avec un être tel que lui! Autant finir de ruiner toutes mes chances de rentrer chez moi dès maintenant.

Un long soupire sortit de ma bouche. Comme s'il me restait une chance de rentrer. Jamais il ne me laissera repartir. La mort dans l'âme, je croquais à nouveau dans un fruit.

Les fruits du monde démoniaque étaient bien différents de ceux du royaume céleste. Chez moi, ils étaient insipides et secs, je n'en mangeais que rarement, préférant les offrandes qui nourrissaient bien plus et tout au long de la journée. Mais ici, les fruits étaient juteux et sucrés. Je me gardais pourtant bien de toute remarque. Il était hors de question que j'admette un seul bon côté de ma vie ici.

Je mangeais donc rageusement, en tentant de ne pas trop prêter attention aux saveurs, les mâchant à peine pour les avaler. Au bout de quelques fruits, je fus repus. Je poussais donc le plateau au bord du lit et pliais les jambes en tailleur.

Le démon pencha la tête vers moi.

- Tu n'es plus fatigué ?

Je ne répondis pas et tournais la tête pour ne plus le voir ce qui le fit rire.

- Tu peux bouder si tu en as envie. Je suis d'accord pour te laisser quelques jours afin de t’acclimater à la maison, mais ne joue pas l'indifférent avec moi. Pas quand, il y a quelques heures, tu me suppliais de te faire jouir.

Le souvenir qu'il venait d'évoquer me revint en mémoire. Je baissais ma tête rougissante en évitant soigneusement de croiser son regard. Je le sentis pourtant se rapprocher de moi. Ses mains enserrèrent ma taille et je fus tiré en arrière, retombant lourdement contre lui. Je vis ses jambes s'étendre autour des miennes et sa tête vint se loger dans le creux de mon épaule.

- Tu étais pourtant si mignon, me dit-il en ne voilant même pas son ton amusé.

Je croisais les bras sur mon buste, ayant toutes les peines du monde à ne pas me retourner pour le repousser. Baissant enfin le regard sur moi, je compris vite qu'il m'avait habillé. Je portais le même genre de short qu'avant... Avant le bain. Il était de couleur claire, blanc peut-être, mais avec l'obscurité de la nuit, je n'en étais pas certain.

J’ai fini par me dégager de ses bras rageusement et me lever du lit pour quitter l’alcôve.

- Où vas-tu ?, me demanda-t-il.

- Je vais dormir sur le canapé. Tout à l’heure, tu as pu me toucher parce que tu m’as drogué. Mais là, je suis tout à fait capable de dire que je ne veux pas que tu m’approches. Plus jamais !

En pénétrant dans la partie principale de la pièce, je remarquais que tout était revenu à sa place. La chambre était aussi immaculée que la première fois que je m’y étais éveillé. Je l’entendis pourtant rapidement me suivre et alors que je me retournais vers lui, il a commencé à parler d’une voix calme.

- Ne dis pas que je t’ai drogué, c’est complètement faux. Je te l’ai expliqué hier, l’huile ne fait que te faire comprendre ton envie. Si tu n’en avais aucune pour moi, elle n’aurait eu aucun effet.

Je grognais.

- Et puis de toute façon, tu me répugnes ! Tu n’es qu’un démon stupide et arrogant ! Une sous-race de vermines qui auraient dû être exterminée depuis longtemps !

Je le vis froncer les sourcils, mais je ne me démontais pas. Cette fois, je ne baisserais pas les yeux devant lui ! Il retrouva un visage neutre rapidement, me rendant perplexe.

- Est-ce qu’il y aurait quelque chose qui t’aiderait à te faire à ta nouvelle vie ? Quelque chose qui te ferait plaisir ?

- Je veux rentrer chez moi !, hurlais-je. Qui y a-t-il de si compliqué à comprendre ? Je veux simplement partir le plus loin possible de toi et de tous ces êtres dérangeants ! Je suis un dieu originel. J’ai contribué à construire ce monde infâme dans lequel tu vis. J’ai des milliards d’années d’existence. Pourtant, aujourd’hui, je me retrouve loin de chez moi et de tous ceux que j’ai déjà connu. Je me retrouve coincé avec toi et l’autre ! La seule chose qui me ferait plaisir c’est de réduire votre monde en poussière, de vous tuer tous dans une aire glacière ! Comme ça, je pourrais enfin rentrer chez moi !

Quelques larmes perlèrent de mes yeux et roulèrent sur mes joues. Il fit un pas vers moi et je levais la main pour le stopper.

- Je t’interdis de m’approcher, de me toucher, de me parler. Je ne veux plus jamais te voir. Comme tu me l’as dit ; ici, c’est ma chambre, alors je t’en interdit l’accès. Et tu diras à Estia de partir aussi. Je ne veux plus avoir de contact avec vous, vous me répugnez.

J’ai croisé les bras et détourné les yeux, je ne voulais même plus le regarder. Il a marché en direction de la salle de bain et a appelé Estia. J’ai entendu la démone plonger dans l’eau et ils sont ressortis de la salle après avoir chuchoté. Avant de sortir de la chambre, Estia s’est tournée dans ma direction et m’a rejoint. J’ai relevé les yeux vers elle et elle a pris mes mains dans les siennes.

- Je viendrai t’apporter tes repas et si tu veux, on pourra discuter !, me dit-elle, attendant clairement une réponse positive.

Je levais les yeux au ciel, ôtant mes mains.

- Pourquoi perdrais-je mon temps avec toi ? Tu n’es rien de plus qu’une esclave qui passe la majeur partie de son temps métamorphosée en pierre.

D’abord, je lus de la surprise sur son visage, puis son regard s’assombrit. Son expression changea complètement ; ses lèvres se rétractèrent, affichant sans censure ses dents aiguisées et effrayantes, ses yeux virèrent à un violet profond et ses cheveux se hérissèrent légèrement sur son crâne. Elle fit un bruit qui ressemblait à un feulement de chat, mais, en beaucoup plus terrifiant.

- Pardon ? Je suis quoi ?, me dit-elle d’un ton menaçant. Mon grand, tu ne connais rien de l’esclavage. Parce que si tu l’avais vécu, tu n’oserais même pas en faire mention. Tu connais la douleur de te faire battre ? La peur de mourir à chaque instant ? Tu sais ce que ça fait de savoir qu’une seule erreur te vaudra des coups de fouets ? Que tu si tu as du retard, un membre de ta famille sera torturé ? Est-ce que tu sais ce que ça fait d’abandonner les siens à une mort certaine pour pouvoir t’enfuir ? As-tu déjà vu des enfants mourir de faim, et des maîtres jeter leurs petits corps froids dans une fausse commune derrière les poubelles qui nous servaient de maison ? Est-ce que l’odeur de la mort était celle qui régissait ta vie, car tu n’avais pas le droit de recouvrir les corps ?

Elle se stoppa, visiblement éprouvée, le souffle court et le regard haineux. Puis, elle me fixa avec un air de dégoût si profond que je baissais instinctivement les yeux. Elle ricana avant de reprendre la parole.

- Toi le dieu originel, toi le pacha qui a vécu ses milliards d’années d’existence dans l’opulence et la sécurité. Dis-moi, qu’est-ce que tu connais de la populace et de la vie réelle ? Tu sais, celle qui se déroule tous les jours sous ton balcon et à laquelle tu ne prêtes même pas attention parce que tu es trop occupé à t’assurer que « pour toi, tout va bien » ! Qu’as-tu à répondre Monsieur le dieu originel ?

J’ai reculé d’un pas, impressionné par cette démone. Mais je me reprenais rapidement, lui jetant un regard glacial.

- Hors de ma vue, rebus, lui crachais-je.

Elle dit quelque chose en langue démoniaque à Esteban qui a soupiré avant d’acquiescer, puis elle est sortie de la pièce. Le démon a relevé les yeux vers moi.

- Ce n’était pas très intelligent. Si tu avais pris cinq minutes pour discuter avec elle, tu aurais appris qu’elle a été esclave pendant plus de trois cent ans. Peut-être qu’elle te racontera tout ça un jour, mais pour l’instant, tu as intérêt à rapidement t’excuser. Parce que, ça, je ne le laisserai pas passer.

Suite à sa tirade, il est sorti de la pièce et a fermé la porte.

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