Tom était là avec l'impression de ne plus rien comprendre à ce qui lui arrivait. Tout à coup son quotidien, son cher métro-boulot-dodo qu'il appréciait tant auparavant ne lui convenait plus. Ici, à Paris tout lui semblait gris.

Gris, la façade des immeubles.

  Gris,le ciel de ces premières journées d'hiver.

  Grise,la mine des personnes qu'il croisait

  Gris, gris et encore gris.

Il n'arrivait plus à voir la lumière de la capitale qui l'avait tant émerveillé lorsqu'il était arrivé, jeune cadre pleins de projets il y a cinq ans. C'était une déprime qui s'état glissée en lui doucement, sans qu'il ne s'en aperrçoive. D'abord on n'apprécie plus le café qu'on boit le matin, puis c'est le bruit qui nous gêne et enfin au bout de quelques temps tout nous agace. Le monde qu'on trouvait cosmopolite, les personnes qu'on adorait rencontrer nous font maintenant presque peur. S'intéresser aux autres devient de plus en plus difficile. Alors Tom s'enferme dans son appartement après être sorti du travail.

Alors qu'avant, il faisait son possible pour sortir tout le temps. Quitte à faire un détour. Les quais en bord de Seine lui paraissaient si beaux, ces gens en terrasse à rire tout en prenant un p'tit verre. Il aimait s'asseoir sur un banc et les observer tous. Il s'imaginait leur vie. La rousse et la blonde qui riaient à pleine dents se moquant certainement du date de la première de la veille, la p'tite vieille avec son journal qui attendait que son ami de toujours la rejoigne ou encore ces deux gars qui finiraient par se rendre compte qu'au final ce qui les liaient était plus que de l'amitié. Maintenant qu'est ce qu'il s'en fichait de ces histoires bien trop niaises pour lui. En plus, le boulot lui prenait bien trop la tête pour imaginer ne serait-ce que son avenir à lui donc pourquoi aller raconter celui des autres. Puis d'abord qu'est ce qu'il foutait là, à tourner en rond dans son appart ? Et pourquoi faire toujours plaisir à son boss qui lui demande toujours plus.

On l'aura compris Tom était dégoûté de la ville des Lumières. Mais depuis quelques temps il avait repéré une petite maison dans une ville dans le fin fond du Limousin. S'il trouvait le courage de l'acheter il se rapprocherait de ses racines. Le seul problème c'est qu'il se demandait bien ce qu'il pourrait faire pour gagner sa croûte. Il avait toujours eu pour but de devenir cadre huppé de la capitale, il n'avait rien appris d'autre que toute la logistique dont il avait besoin. Mais il avouait qu'avoir sa propre ferme, comme son grand-père l'avait fait avant lui, était une idée qui l'obsédait de plus en plus. Il faudrait travailler d'arrache pied mais après tout pourquoi pas ? Il avait fait des économies durant ses longues journées dans les bureaux à Paris puis ça serait l'occasion de se rapprocher de sa famille qui finissait par lui manquer....