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Un bruit fracassant résonna dans le refuge, comme des bris de verre ! Tous s’étaient réveillés en un sursaut, sortant de leur sommeil réparateur. Les cercles de lumières se mettait à éclairer en tous sens et des cris perçaient dans la nuit.

« — Putain, c’était quoi ce bruit ! fit une voix dans la nuit

Tout le groupe était installé dans la mezzanine, assez serrer, mais tout le monde rentrait. Térésa, Rachel, Manon étaient les unes à côté des autres et Hermann était collé à l’entrée. Une véritable boite de sardine, tous alignés. Seul, Ophélie, quant à elle, dormait au pied des ses amies,contre la rambarde et avait une vue en contre-bas.

Les cris s’étaient calmés et tous ne faisaient aucun bruit, les oreilles à l’affût du moindre son. Manon sentait les pulsations de son cœur résonner partout en elle. Puissantes, elles accaparaient toute son attention. Si elle regardait un cardio-fréquencemètre maintenant, celui-ci exploserait ou serait au pire au-delà des 150 BPM.

« — C’est le miroir ! Il est tombé ! Hermann éclata dans un rire.

Tout le monde s’observait, les regards échangés en disait long, soulagement, apaisement, angoisse et peur. L’allemand décida qu’il était temps de calmer tout le monde. Lampe torche en main, il explora la petite pièce, tout était normal. Le miroir avait dû se décrocher tout seul, peut être que le clou était rouillé pensa-t-il en regagnant sa couche… Le temps passa et tout le monde se rendormit avec plus ou moins de facilité.

Plus tard, dans le silence de la nuit Ophélie s’était réveillé, se tortillant dans son sac de couchage. Râlant sur le fait qu’elle ne trouvait pas la position adéquate pour rejoindre Morphée, elle tapota sa polaire en boule pour en faire un oreiller quand soudain un bruit lui fit ouvrir grand les yeux ! Un bruit qui ressemblait à un frottement, régulier, angoissant qui s’insinua au plus profond de la moelle. Tremblante, sa tête remonta doucement pour se loger dans les rondins de la mezzanine. Des gouttes de sueurs formant des petites grappes d’eau perlaient sur son front. Ça bougeait ! Quelque chose semblait se mouvoir dans le milieu de la pièce en contrebas. Ophélie plissa les yeux afin de leur permettre de faire la mise au point dans les ténèbres. L’objet qui semblait de forme carré, paraissait tourner sur lui-même, mais sans se déplacer. Elle prit sa lampe et l’alluma, la puissante lampe led illumina le plafond. Progressivement, la jeune femme fit descendre le spectre lumineux en direction du bas de la maison, tremblante elle cligna des yeux au moment où la lumière arrosait le salon.

La chaise !! La chaise tournait sur elle-même !! La vision incroyable qui s’offrait à Ophélie la pétrifia net. Sa bouche s’entrouvrit doucement, laissant échapper un son de détresse inaudible. Comment cette chaise pouvait-elle tourner sur l’un de ses quatre pieds ? Tout simplement impossible ! Elle appelait les autres qui émergeait de leur sommeil fragile. Les têtes se levèrent une à une, se rapprochant doucement de la rambarde de la mezzanine pour apercevoir l’impossible, le balai sordide de ce morceau de bois tournoyant aussi lentement qu’une valse morbide. Soudain, la chaise retomba, s’écrasant dans un bruit de bois sec. Personne n’osait quitter sa couche, des petits sanglots étranglés étaient coincés dans certaines gorges, la tension était à son maximum.

« — Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel !! Nom de Dieu ! questionna Rachel en tenant sa lampe d’une main tremblante.
— vous pensez quand même pas à ce que je pense… Merde, on dirait un fantôme ou quelque chose dans le genre ?! lâcha Ophélie dans un souffle.

Poltergeist ! Ein Poltergeist !! dit Hermann affolé, de ses yeux bleu pâle émanait une peur sans commune mesure. »

Manon faisait comprendre à l’homme qu’elle voulait passer, bien décidée à voir ce qu’il se passait dans le bas de la pièce. Armée de son couteau, elle descendit l’échelle doucement et arrivée en bas, elle fit le tour de la petite pièce. Il n’y avait rien. Sur la table, des traces d’eau faisaient penser à des empreintes. Elle se pencha aucun pas sur le sol, elle se redressa l’eau était seulement sur le plateau. C’était incompréhensible. Elle sentit un courant d’air froid qui courait dans son dos. Prise d’une peur panique, elle allait se réfugier avec les autres dans la mezzanine.

La nuit passait, lentement, très lentement, certaines avaient trouvé le sommeil ou plutôt le sommeil les avaient gagnéed malgré un combat à chaque seconde. Ophélie, Rachel et Hermann dormaient à demi-assis. Seule Manon et Térésa gardaient les yeux ouverts tant bien que mal.

« — Mais qu’est-ce qui se passe ici ? C’est une mauvaise blague ? On se croirait dans une émission américaine sur le câble…

Je ne sais pas, franchement, c’est super flippant. On est coincé dans ce refuge, qui soit dit en passant n’appairait sur aucune carte, pendant une tempête imprévu et avec un inconnu ! Finit de dire Manon en chuchotant.

et maintenant y a un fantôme où je ne sais quoi !!! Merde, je veux rentrer chez moi et vite. Une fois la nuit finie, on se casse d’ici, demi-tour !!! Crachait Térésa !

Manon regarda sa montre, 7 h 38, le soleil devait être en train de se lever. Elle réveillait ses amis, émergeant entre cauchemar et réalité, il leur fallut quelques secondes pour se remémorer de cette nuit cauchemardesque digne des meilleurs films de Wes Craven. Hermann, le plus proche de l’échelle, commençait à descendre quand tout à coup, des coups résonnèrent dans les murs, dans tous les murs partout autour du groupe. Après quelques secondes, les bruits stoppèrent.

Quand le calme fut revenu, Hermann, comme à son habitude prépara à manger, soupe lyophilisée et des tranches de viande séchées, tant pis pour Rachel. Le repas fut calme, dénaturant avec l’ambiance de la nuit .Chacun mangeait sans parler, plongé dans ses pensées et guettant le moindre bruit dans le refuge.

La tempête était toujours aussi forte que la veille, impossible de quitter le refuge. Le bois manquait et Manon décidait d’aller en chercher, elle avait vu une petit pile de bûches à l’entrée du refuge.

Quelques minutes plus tard, elle revint, ouvrit la porte et c’est là qu’elle vit ses amies, allongées par terre tel des poupées de chiffon, totalement désarticulées. Elle resta sans voix. Même Hermann, le colosse munichois était par terre, du sang s’échappait d’une plaie dans son torse. Toutes ses amies avait la gorge tranchées, le trait béant dessinait un sourire glaçant. Manon se jeta sur ses amies, une à une, pour vérifier si l’une d ‘elle était encore en vie. Aucune pulsation, la vie s’en était allée.

Elle se dirigea vers son sac quand soudain un bruit derrière elle, la paralysa. Des questions fusèrent dans sa tête, il y avait-il quelqu’un d’autre dans la pièce, elle n’avait pas vérifié tous les recoins, encore ce fantôme ? Qu’est-ce que c’était encore ? Elle entama une rotation quand la terreur lui saisit la gorge, une main puissante lui encerclait le cou bloquant l’arrivée d’oxygène au cerveau. Elle étouffait, sa tête commençait à tourner, sa gorge compressée aller exploser. L’os hyoïde se brisa et elle aperçu avant de mourir, le regard d’une haine profonde.

Elle mourut sans avoir pu se débattre.

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