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« — Enfin on y est! Adieu boulot, métro et routine! »

Manon Beltrame venait de quitter la tour de verre et de béton où elle passait quasiment quarante cinq heures hebdomadaires à travailler comme chef de projet marketing dans une marque de luxe. S’engouffrant dans la bouche de métro, elle se projetait sur son nouveau challenge: la montagne Kholat Syakhl. Dans quelques heures elles y seraient. Le métro, elle n’arrivait pas a s’y faire. Ce boyau urbain crasseux et malodorant représentait les entrailles de Paris avec, comme son synonyme biologique, tout un tas de résidus impropres à la vue.

Une fois installée dans le fauteuil de son métro, les six mois de préparation nécessaires repassaient dans sa tête: où, combien de temps, financement, alimentation, matériel et bien évidemment, évaluation des risques.

Manon et ses trois amies n’étaient pas des novices, venant toutes d’un petit village situé non loin du mont blanc. Elles pratiquaient le ski, la randonnée, l’alpinisme à un haut niveau et cela depuis leur plus jeune âge et encore régulièrement . Elle avait dû insister pour que ses amies acceptent de venir à ce trek, le lieu ayant une mauvaise réputation. Plusieurs histoires et rumeurs évoquent qu’un yéti arpenterait la chaîne de montagnes de leur expédition. C’était Ophélie la première qui en avait parlé en se renseignant sur le parcours et autres détails.

Ophélie était la blonde du groupe, pas dans son sens péjoratif, non, ses cheveux avaient toujours fait penser à la couleur du blé. Elle travaillait dans le siège social d’une banque à Genève,

« — même enfer mais pas le même cadre, pensa Manon. »

Mais dès qu’elles le pouvaient, les amies se retrouvaient au détour d’un séminaire ou autre.

Une fois dans son appartement parisien, la jeune femme remonta de la cave ses affaires, son paquetage comme elle aimait l’appeler. Plusieurs bacs plastiques contenant une somme d’objet à rendre pâle Mike Horn. Tenues thermiques, piolets, cordages, couteaux, différents sacs de randonnée, bref le nécessaire pour partir à l’aventure en n’importe quelles saisons.

Manon prit sa liste établie à l’avance et plusieurs fois corrigée, récupéra son plus gros sac, un modèle de chez Osprey, 90 L de contenance, et commença à organiser ses affaires. Une fois chargés vêtement, nourriture lyophilisée, tente, duvet etc... elle boucla son sac et y accrochait ses raquettes à neige.

L’image de son vingt neuvième anniversaires emmargea de ses souvenirs. C’était Teresa qui les lui avait offertes, superbe cadeau qui avait dû lui demander quelques mois de sacrifice. Térésa était aussi une fille du pays, son grand-père était agriculteur et son père aussi, l’exploitation de la ferme permettait de vivre correctement. Elle avait fait le choix de vivre encore sur ces terres hostiles, travaillant lors des saisons de ski et d’été, et profitant les autres mois de la nature sauvage. En la croisant dans la rue, vous la preniez certainement pour une Irlandaise pur souche.

« — et oui, ma chère Térésa est rousse avec des taches de rousseurs pétillantes sur le visage et des yeux noisette, »

Elle aurait pu faire la pub pour la bière Guinness, admettait Manon.

Le lendemain, le réveil sonna à 6h20 le temps de manger un solide petit déjeuner et de traverser Paris direction l’aéroport Charles De Gaulle, rendez-vous étant pris à 8h le temps que les filles embarquèrent pour prendre l’avion. Juste avant de partir, Manon avait glissé dans son sac, un saucisson ainsi qu’une conserve de poivrons et tomates séchées pour Rachel. Le métro était à quai, elle se précipita et sauta dans la rame

« — Tous juste!! souffla-t-elle entre deux expirations. »

En s’installant, elle pensait à Rachel son amie d’enfance. Une belle brune au yeux aussi noirs que du charbon, avec un cœur sans limite. Elles avaient été voisines dans la même rue pour commencer, puis avaient fait leurs études ensemble, maternelle, primaire, collège, lycée et enfin même université ici à Paris. Rachel était devenu psychologue libérale et pour finir elles habitaient à quatre station de métro, autant dire qu’elles étaient voisine à l’échelle tentaculaire de Paris. Rachel vivait seule avec son chat «Sigmund». Son seul petit défaut était qu‘elle était végétarienne depuis l’âge de ses douze ans. Il fallait toujours prévoir un repas en plus sans viande…

« — Tant pis pour elle, on aura plus de saucisson ! »

Manon souriait avec béatitude.

La fermeture de la porte s’activa avec son bip sonore caractéristique, soudain se planta devant elle, Rachel.

Toutes les amies se retrouvèrent dans l’aéroport et après avoir partagé un café elles s’enregistrèrent et attendirent l’heure du départ.

Manon, Ophélie, Rachel, Teresa s’envolaient pour un voyage qui s’annonçait intense et mémorable.

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