Etrange lune de miel (titre provisoire)

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Pendant ce temps là, Adila fut ramenée au cachot sans ménagement. L’eau continuait de couler inexorablement à travers les soupiraux. Peu enclins à se mouiller, ses geôliers l’enfermèrent dans la première cellule de l’étage qui leur servait de bureau et qui possédait un soupirail plus large. Ils l’enchainèrent au mur à l’aide d’un bracelet de métal.

À la pensée de la souffrance qu’Adila ressentirait en apprenant la mort de son fiancée, le cœur de Zarhan se serra. Sa fille était si jeune pour devoir endurer déjà autant de souffrances. Encore une fois, il eut le sentiment que tout était de sa faute. Quelque part, il se sentait toutefois soulagé d’avoir la certitude que le Massaké n’était pas digne de diriger le pays. Tuer ainsi son propre fils relevait sans aucun doute possible de la folie.

Il s’éloigna en se mêlant aux badauds et rejoignit discrètement une des tentes du Clan de Jobuloni. Ce dernier, inquiété par les événements climatiques, souhaitait rejoindre au plus vite ses territoires et donnait des ordres pour rassembler les bêtes et les tentes. Quand il vit Zarhan arriver, il comprit de suite que quelque chose n’allait pas et donna l’ordre à son fils de quitter la tente pour pouvoir parler librement avec son ami. Ce dernier refusa toutefois d’obéir.

— Père, le temps presse, nous ne devrions pas remettre à plus tard les préparatifs du voyage.

— Ne discute pas ! Tu as assez de choses à faire pour le moment.

— Très bien, dit-il à contre cœur. Il quitta la tente en lançant un regard mauvais en direction de Zarhan.

Jobuloni se tourna vers Zarhan, mi-inquiet mi-furieux de sa présence.

— Que fais-tu là ? Je t’avais recommandé de rester caché tant que nous n’avions pas décidé de la marche à suivre avec le Prince.

— Hakim est mort !

— Oh non ! Je savais qu’il avait été blessé mais j’ignorais que ce fut si grave.

Jobuloni parcourait la tente de long en large en secouant la tête.

— Il n’est pas mort des suites de la tempête. Il a été pendu tout à l’heure.

— Qui a osé sans prendre à lui ? tempêta Jobuloni, abasourdi et outré d’une telle nouvelle.

Devant le silence de Zarhan, il comprit.

— Ne me dis pas qu’il a osé commettre un tel acte.

— Si. Il a même menacé quiconque se mettrait au travers de sa route.

— Il a perdu la tête. Horrifié d’apprendre une telle nouvelle, Jobuloni se laissa tomber sur un des coussins qui jonchaient le sol. Il prit sa tête entre ses grandes mains rugueuses.

— J’en ai bien peur. On ne peut pas rester sans rien faire. Il faut essayer de sauver ma fille si elle est encore en vie. S’il a tué Hakim, je n’ose pas imaginer ce qu’il a bien pu faire d’elle.

Jobuloni fit malgré lui une grimace. Il compatissait à l’épreuve qu’endurait son ami. Si quelqu’un osait s’en prendre à un de ses enfants… Mieux valait ne pas y penser pour le moment. Il réfléchit en se frottant le menton au meilleur moyen d’aider Zarhan tout en protégeant les siens.

— Je dois retourner au Grand Palais pour annoncer mon départ, en espérant que le Massaké ne s’y oppose pas. Je vais par ailleurs essayer d’en apprendre davantage sur ce qui s’est passé et découvrir où se trouve ta fille. -Voyant les yeux de son ami briller, il ajouta à contre cœur-. Je ne te promets rien. Je dois à tout prix protéger mon Clan et je ne peux pas me permettre d’éveiller les soupçons. Je ne sais pas où se trouve Falda et j’espère la convaincre de partir avec nous. J’ai bien peur que sa vie aussi soit en danger. -Il secoua la tête en partie découragée par la difficulté de la tâche qui l’attendait.- Je ferai de mon mieux.

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