Retour à la capitale

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Retour à la capitale

 

 

 

 

 

 

La longue caravane s’était rapidement remise en mouvement vers Al-Hasa. Les derniers événements parmi lesquels la mort d’Idriss, l’arrestation de Zarhan et de sa proche famille, la disparition du Tout Puissant et l’annonce des fiançailles d’Hakim avaient laissé les voyageurs assommés, terrassés. Même les enfants, d’ordinaire bruyants et turbulents, avançaient calmement, contaminés par cette humeur morose sans vraiment en comprendre le pourquoi.

Les Chefs de tribus présents comprenaient que le destin du Royaume tout entier pouvait basculer et, alors que le Clan du Massaké était résolu jusqu’à présent à suivre l’ordre établi, chacun mettait à présent en balance les gains et les pertes à vouloir à tout prix continuer à suivre la voie du Monarque. Malgré tout, personne ne se hasardait à parler ouvertement avec les autres tant était grande la peur générée par les éventuelles conséquences encourues pour oser dévier de l’ordre établi. Surtout si le Souverain venait à apprendre que de tels propos séditieux circulés. Il fallait attendre leur arrivée dans la capitale et les entrevues secrètes, au cœur de la nuit, pour que les alliances se forment ou se défassent. Malgré cela, pendant les quelques jours qui les séparaient encore de l’arrivée à destination, les Chefs de tribu du Clan du Massaké pouvaient ruminer à loisir les implications stratégiques de la mort d’Idriss dans le proche entourage du Monarque et chacun observait l’autre en silence dans l’espoir de surprendre un signe de défaillance de leur absolue allégeance. Le neveu du souverain était craint par tous et sa mort représentait une brèche dans la défense inattaquable du père d’Hakim. Les courtisans qui n’avaient jamais fait entendre leur voix, par passive soumission plus que par consentement, allaient enfin pouvoir s’exprimer ; si ce n’était librement, en tout cas plus clairement. Alors que très peu voyait en lui le Chef charismatique qu’il pouvait devenir, certains avaient déjà choisi d’apporter leur soutien au jeune Prince Hakim dans l’espoir de pouvoir facilement manipuler le prétendant au trône.

Même si le Massaké refusait d’admettre que le Royaume était en péril, les plus anciens voyaient dans la disparition des Dankil les prémices d’une succession d’événements climatiques qui conduirait le territoire à sa perte. La venue d’Alrick parmi eux ne faisait que confirmer leur hypothèse. Il était urgent de revoir toute l’organisation du Royaume et la rupture du subtil équilibre qui venait de s’opérer laissait la porte ouverte à de vastes changements. Ils avaient enfin eu la preuve que le Tout Puissant existait et ils pouvaient se nourrir de l’espoir qu’il reviendrait les délivrer. Il fallait donc se préparer au grand départ et négocier l’influence dont on disposerait dans l’Ancien Monde ; ou alors, fallait-il l’appeler le Nouveau Monde ? Car si ce n’était pour les conduire vers leur ancienne terre, pour quelles autres raisons le Tout Puissant leur serait-il apparu ?

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