Chapitre 3 : Ou pas

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Chapitre 3 : Ou pas

«Bip Bip Bip ! Bip Bip Bip ! » Ce bruit était celui du réveil. Il était horrible. Horrible car il me rappelait qu'il fallait qu j'aille en cours très bientôt. J'ouvris difficilement les yeux et fus éblouie par la lumière du soleil qui entrait dans ma chambre à travers les rideaux. Je regarda donc l'heure pour voir le temps qu'il me restait avant de partir. Et je devais partir... Il y a dix minutes !

Je me leva en vitesse, enfila un jean, un t-shirt et prépara mon sac. J'y fourra mes cahiers et ma trousse ainsi qu'un paquet de feuilles. J'allais rapidement à la cuisine pour petit-déjeuner et vis mes parents en train de manger. Il me regardèrent, exaspérés. Ma mère me demanda :

- Tu ne voudrais pas essayer de te lever à la bonne heure un jour, Marie ? Ou au moins te coucher plus tôt ?

- Tu t'es couchée à quelle heure hier ? Surenchérit mon père.

- J'ai pas le temps, répondis-je en baillant.

Je pris deux pains au chocolat et partis en courant en lançant «Bonne journée» à mes parents. Je me dirigea vers l'entrée, pris mon trousseau de clés et partit.

Il faisait très chaud dehors, malgré un petit vent frais. Je courus pour tenter de limiter mon retard et peut-être même être acceptée en cours.

Je pris un raccourcis. J'arriva à proximité du passage d'un train. D'ailleurs, il arrivait. J'avais le temps de traverser. Vite !

Une fois juste devant les rails, je m'arrêta. Et attendis qu'il passe. Pendant qu'il passait, je fus pris d'une énorme migraine. Je vis des images tourner dans ma tête. Des images où je me fais écraser par ce train. Encore et encore. Je ne savais pas de quoi il s'agissait. J'avais... J'avais déjà vécu cela. Des centaines, non, des milliers, non une INFINITÉ de fois. Et, c'était la première fois que j'avais survécu.

Je... pouvais revivre. Mais, à partir de cet instant, je ne connaissais rien. J'étais censée mourir il y a quelques instants. Que se passait-il ? Je n'étais pas du genre à croire en la résurrection. Mais pas de temps à perdre, il fallait que je sois à l'heure.

Je recommença donc à courir en direction du lycée. J'arriva enfin au lycée. Je sonna à l'interphone, et rentra dans l'enceinte de l'établissement. Je me précipita jusqu'à ma salle de classe. «Toc Toc !»

Ma professeur de français ouvrit la porte, et, quand elle me vit, je lui fis un sourire gêné. Elle soupira et me dis :

- Marie, Marie, Marie... Qu'allons-nous faire de toi ?

Ses paroles firent rire une partie de la classe. D'un geste de la main, elle m'invita à entrer. J'allai m'installer à côté de Cathy, une amie.

- T'as encore passé la nuit à jouer à tes jeux de rôles ? T'es vraiment irrécupérable.

J'acquiesçai en hochant la tête. Elle avait raison. J'adorais jouer à des jeux de rôles avec des amis en lignes. C'était l'occasion d'avoir la vie dont je rêvais. Le jour, j'étais une lycéenne normale, qui faisait des études littéraires. Mais la nuit, j'étais une puissante sorcière. La fiction était un refuge parfait pour s'isoler et oublier ses problèmes. Mais à l'heure actuelle, j'avais d'autres problèmes.

- Marie ! Cria la professeur pour me tirer de mes pensées. Répond à la question, s'il te plaît.

Je n'aimais pas cette prof, elle était sévère, froide, et son visage exprimait sa colère permanente envers ses chers élèves. Elle ressemblait à une folle avec ses cheveux gris ébouriffés. Malheureusement, je n'avais pas entendu sa question. Cathy glissa une feuille sous mes yeux. Sans doute la réponse. Je lus donc à voix haute :

- L'auteur voulait exprimer sa peine.

- Bien, me répondit-elle. Mais essaye quand même de suivre.

J'écris «merci» sur la feuille et la rendis à ma voisine. Elle m'aidait toujours de cette manière. Elle devait même en avoir marre. Mais bon, j'étais comme ça. Étourdie.

Finalement, la journée passa tranquillement, et je rentra chez moi. Je repris le même chemin que ce matin. En essayant de ne pas mourir. Une fois chez moi, je me dirigea directement vers ma chambre, pour réfléchir à ma nouvelle vie.

Je le savais, j'avais vécu une infinité de fois jusqu'à être à chaque fois écrasée par le train. Pourquoi est-ce que cette fois, je m'étais arrêtée ? Pouvais-je recommencer ? Essayer présentait des risques. Mais est-ce que d'autres personnes était comme moi ? Ou bien tout le monde répétait sa vie à l'infini sans s'en rendre compte. C'était horrible, vivre en aimant ou non sa vie, puis la recommencer à l'infini sans le savoir. Je ne comprenais rien, et ne savais même pas comment avoir des réponses.

Mais si je pouvais recommencer ma vie à l'infini et corriger mes erreurs, je n'allais pas me gêner.

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