Encore, 11h50

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11 h 50, je me réveille. Je croise les doigts lorsque j'attrape ma montre. Mais mon espoir se dissipe, il est encore onze heures cinquante. Je suis toujours enfermé dans ce cauchemar. Ce rêve où chaque vie est en suspens sauf la mienne. Une choses, toutefois m'intrigue alors je me lève et me décide à partir à la recherche du son que j'ai entendu. De son origine, de sa signification.

11 h 50, j'erre encore dans les rues de ma ville. La tristesse prend le dessus sur la panique et la peur. Je suis triste d'avoir toujours été un solitaire. Jamais, je ne me suis intéressé aux autres. Je m'enfermais dans ma bulle. Je restais en observateur face au spectacle qui s'offrait à moi. Aujourd'hui, je le regrette. Parce que je suis véritablement seul. Triste, sans espoir.

11 h 50, je ne parviens pas à réentendre le bruit survenu plus tôt. Abandonné devient presque une évidence... Me menant à repenser à ma vie, ce que j'en ai fait. Me demandant, si j'ai réellement fait les bons choix. Si, j'ai pu réaliser les rêves que j'avais. Et la réponse qui me saute aux yeux est : non. Ce simple mot, me terrifie encore plus que ce temps d'arrêt dans lequel je suis prisonnier.

11 h 50, la déprime et le désespoir s'infiltrent sous ma peau. Mes pas, mes recherches de mouvements, de bruits. Tout est au ralenti. Je n'avance plus, j'ai cette impression de reculer. De faire du sur-place. Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je le seul à pouvoir me déplacer ? Des questions restant sans réponses. Encore.

11 h 50, Bip, Bip ! Ce bruit à nouveau. Je redresse la tête, me précipite vers ce qui me semble en être son origine. Bip. Encore... cette fois, il recommence. Il est plus proche. Je sens mon empressement de le trouver plus intense que jamais. Bip. Mon cœur s'affole de plus en plus. Au fur et à mesure que ce bruit s'intensifie, tant en volume qu'en fréquence. Bip, Bip, Bip. Je cours dans tous les sens. J'ai besoin de rejoindre ce son.

11 h 50, d'un coup,

 plus rien. Encore le silence. Non ! J'y étais presque. Il était si près. Pourquoi s'arrêter maintenant. Est-ce que je deviens fou ? Mon cerveau pour combler le silence environnant aurait-il créé ce bip ? Je ne sais pas, je ne sais plus. D'ailleurs, où je me trouve à présent ?

11 h 50, je tourne sur moi-même. Je suis devant mon arrêt de bus. Sûrement, l'habitude qui m'y a conduit. Je m'y assieds. En fait, il n'y a pas grand-chose que je puisse faire. Le temps est figé et ne se décide pas à reprendre. Moi, je suis bloqué. Totalement, perdu. Ne comprenant rien à toute cette histoire.

11 h 50, un mouvement. Oui, je ne rêve pas. Mais qui est-ce ? Ou qu'est-ce que c'est ? Je l'ignore. Je vois seulement une silhouette. Elle est encore loin mais je la vois. Elle se déplace. Quand j'en prends vraiment conscience, je me relève et cours. Je cours comme un dératé. Il faut que je la rattrape.

11 h 50, le bip a repris en même temps que cette silhouette est apparue. Il sonne de manière inlassable et répétée. Je n'arrive plus à reprendre mon souffle correctement. Mais je ne peux pas me permettre d'arrêter de courir. Il faut que je rattrape cette personne. Elle est comme moi. Je prends une grande inspiration et dans un dernier mouvement, je parviens à attraper son bras.

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