Jour 5

2 minutes de lecture

– Ah, vous voilà déjà à la tâche ce samedi matin, c’est bien !

– C’est que j’ai peur de ne pas avoir tout le temps nécessaire ce week-end, docteur.

– Vous savez que c’est un travail d’endurance, alors il ne faut pas lâcher, même le week-end. Et si vous avez l’occasion de prendre de l’avance, c’est encore mieux, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver, n’est-ce pas ? Mais parlez-moi plutôt de votre histoire. Comment se porte-t-elle ?

– Heu, ce n’est pas plutôt à vous de me le dire, docteur ?

– Ah mais moi je ne suis qu’un facilitateur, vous savez. Je contrôle les paramètres, les pages, le volume des mots, je fais en sorte que votre environnement soit agréable, propice à la concentration, je m’efforce de vous rassurer autant que faire se peut, mais c’est vous qui faites avancer les choses, qui inspirez, qui expirez, qui détenez ce souffle créatif… Alors, dites-moi, que pensez-vous de votre histoire ?

– À vrai dire… Je l’aime bien, mais j’ai l’impression qu’elle avance trop lentement, qu’elle risque d’être trop longue à la fin… Est-ce que je devrais accélérer ?

– Gardez-vous bien de dire cela ! Vous vous rendez compte que vous allez l’effrayer, enfin ! Tant mieux si elle s’étale, si elle est longue… Il sera toujours temps de l’alléger de ses paragraphes disgracieux, de ses mots en trop. C’est bien plus simple que de devoir colmater des trous béants. Mais je vous rappelle que nous n’en sommes qu’au début du cinquième jour de travail. Excusez-moi, mais vous êtes encore loin d’avoir mis au monde votre œuvre…

– C’est juste que je veux bien faire…

– Je le sais bien. Mais je vous le répète, cessez de vous inquiéter de sa longueur. Si vous saviez le nombre d’histoires que j’ai vues se terminer prématurément. Parfois même sans que leur auteur ne s’en rende compte lui-même, jusqu’au dernier moment… Imaginez que votre personnage prenne la fuite ou décide de se suicider… Non, respirez, reprenez-vous, faites une pause, mangez quelque chose ou buvez un thé, mais cessez de vous tracasser de la longueur de votre histoire. Tâchez d’y mettre plutôt votre intention sincère et elle trouvera son propre rythme.

– D’accord. Je comprends. Je vais essayer de faire comme vous dites, alors.

– Bien, je vous laisse.

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