Chapitre 3 - au nom de la connaissance

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Suivre un étranger sur son vaisseau spatial était sans doute la chose la plus imprudente qu’un soumis pouvait faire, mais en même temps, ils ne craignaient pas de se faire enlever. C’était le rêve de la majorité d’entre eux, qu’on les arrache à leur triste quotidien pour les emmener loin vers les étoiles. Lune avait pu en rêver, lui aussi, à une autre époque. Et puis, quelque part en chemin, il avait arrêté de rêver.

Néanmoins, en arrivant à destination Lune ne s’attendait pas à ça et il hésita. Le vaisseau n’était vraiment pas habituel. C’était un vaisseau scientifique. Contrairement aux plaisanciers qui contenaient toujours des peintures fantasques sur leurs coques et des gadgets en tout genre, celui-ci semblait bien austère et sur la carlingue grisâtre, il pouvait lire « Vaisseau 13467 » peint en rouge suivit d’un simple « Compagnie de la Connaissance Interplanétaire ». C’était un tout petit bâtiment, de ceux qui peuvent se manier avec peu de personnes et se poser pratiquement n’importe où.

- Je ne suis jamais monté sur ce genre de vaisseau, avoua-t-il doucement tout en tentant de masquer son inquiétude.
- C’est un petit navire. On n’est pas nombreux. Il y a Olinia, on la croisera peut-être. Sholin et Nidzu sont dans les étages supérieurs. On ne les voit presque jamais. Et il y a Hogun mais je crois qu’il est déjà parti en ville.
- C’est votre équipage, Maître ? demanda poliment le soumis.

Malken aurait pu en rire. Le mettre au centre de l’attention était une bonne idée pour un soumis digne de ce nom. Ça pouvait lui donner l’occasion de se vanter et ça lui donnait assurément l’impression d’être important.

- Non. C’est Hogun le capitaine. Sholin et Nidzu font tourner les machines. Olinia… disons qu’elle gère tout ce qu’il faut. Habituellement je suis sur un autre navire, mais je les rejoins… et bien, disons, quand ils ont besoin de moi.

Ce n’était pas la première fois qu’il travaillait avec ce vaisseau et cet équipage. Il avait toujours des missions similaires : organiser un contact, récupérer un individu, … Tout en parlant, il l’avait conduit à la base du vaisseau où le rayon tracteur les saisit avec une facilité toujours aussi surprenante. Il était visiblement réglé pour les envoyer directement dans les quartiers qui lui avaient été assignés. Ses affaires tenaient dans un petit sac qu’il avait posé près du lit, mais Olinia avait fait équiper ses quartiers de tout ce qu’un Dominant pouvait aimer. Un véritable petit donjon qui aurait pu faire peur à n’importe quel soumis, mais Lune carra les épaules et fit comme si de rien n’était, comme s’il n’était pas épuisé, affamé et meurtri.

- Prêt à commencer ?
- 12 tiers ?

Le ton du soumis n’était qu’interrogation et douceur, comme s’il n’était pas sûr que le marché tienne toujours, comme ci à n’importe quel moment Malken aurait pu dire : « non, tu vas le faire gratuitement » sans qu’il n’y puisse rien. A la place, Malken acquiesça et sortit rapidement l’argent qu’il lui tendit. 12 tiers pour la nuit. C’était bizarre de payer, inhabituel aussi, mais il avait assez étudié la planète avant d’arriver pour savoir qu’avec cet argent, Lune aurait à peine de quoi nourrir deux personnes. C’était une misère. Pourtant, il eut l’air réellement soulagé.

- Merci. Je… Comment me voulez-vous, Maître ?
- Nu pour commencer.

Lune obéit immédiatement. Son corps était couvert de petits plaies et de bleus en tout genre. Il aurait aimé être propre mais les douches communes n’étaient pas ouvertes en permanence. Il grimaça en sentant l’odeur de ses aisselles. Malken tournait autour de lui, l’évaluant comme s’il n’était qu’une marchandise étrange ou plus surement comme s’il cherchait à établir la liste de différences morphologiques entre eux.

- On va commencer par une douche. Olinia m’a fourni du…

Malken hésita et attrapa le flacon pour relire l’étiquette.

- Du Flistin… chu… Flistinchukli.

Lune sursauta et l’observa, incertain. Ce produit valait une fortune. Ce n’était pas en tiers que cela se comptait. Ni en demi ou en entier.

- Tu sais l’utiliser ? demanda Malken.
- Oui… Est-ce que… Est-ce que je vais en avoir besoin ? murmura-t-il paniqué.
- Tu vas en mettre maintenant.
- Et après ?
- Tu n’en auras pas besoin. Tout va bien Lune. Je ne te frapperai pas.

Remettre en question les décisions du maître n’était jamais une bonne idée, alors, Lune obéit sans rien dire. Il traita chaque goutte du produit avec soin, se massant longuement pour le faire pénétrer dans ses chairs. Seuls les plus dangereux des Dominants possédaient ce genre de chose. C’était un produit terrifiant car quand on peut soigner aussi facilement, alors on peut massacrer sans s’inquiéter. Lune ne savait pas quoi en penser. Il ne voulait même pas y penser. Ce serait juste terrifiant…

Sous le regard curieux de Malken, les traces de coups disparurent et ses fesses retrouvèrent des couleurs normales. Sa peau tendue semblait déjà plus fine. La douleur qui ne le quittait jamais s’éloigna. Il avait visiblement oublié ce que c’était de ne pas avoir mal. Malken lui demanda soudainement, le faisant sursauter :

- Réponds moi honnêtement. La dernière fois que tu as brillé, c’était sous les coups ?
- Oui.
- Et maintenant ? Tu penses que l’autre idiot aurait pu te faire briller ce soir ?

Lune émit un petit rire charmant.

- Non. Pas ce soir.
- Très bien… Ton bracelet… Je vais te faire quelque chose que peu de soumis apprécie en soit. Ce que je veux, c’est simplement ton obéissance. Tu vas te donner à moi. Au moins pour cette nuit. D’accord ?
- Oui, Maître.

Malken ne semblait pas décidé à lui dire ce qu’il allait lui faire et Lune ne posa pas la question. Ce qu’on lui demandait, c’était de l’abandon. Il était bien assez fatigué pour réussir. Le Dominant poussa ce qui ressemblait juste à une paroi, dévoilant la plus petite salle de bain personnelle que Lune n’ait jamais vu. Une toute petite cabine minimaliste avec directement à l’intérieur une petite glace. Sans attendre, il se glissa dedans et elle sembla s’actionner automatiquement. Une eau savonneuse le frappa de toute part. Il jeta un coup d’œil inquiet vers le maître. Il n’avait pas fermé la cabine, s’il en mettait de partout, il risquait de se faire punir. Seulement l’eau ne sortait pas. Il y avait visiblement une technologie qu’il ne connaissait pas à l’œuvre. La texture du liquide changea et sagement, Lune se frotta. A ses pieds, le liquide devenait grisâtre. Il s’acharna un peu plus sur son entrejambe et sursauta, surpris, lorsqu’un grand courant d’air le balaya tout entier, l’asséchant avec une efficacité redoutable.

- Parfait. Viens ici.

Malken le fit se placer devant le lit et d’un vague geste de la main, il commanda aux lumières pour qu’elles se tamisent efficacement. Sous cet éclairage doux, le soumis commença à lui sembler désirable. Ce n’était pas que son corps ne lui plaisait pas maintenant qu’il était débarrassé de toute trace de coup. Simplement, il aimait que ses amants aient envie de lui. C’était juste une histoire de contexte… Et ça ne l’empêcherait pas de le faire briller car il comptait bien découvrir le petit secret du soumis.

Alors il s’approcha et posa ses doigts au hasard du corps frêle. Il tâta son flanc et sourit : la peau était douce et encore chaude de sa douche. Lentement, il posa des caresses sur son corps tout en surveillant son pénis flasque en attente d’une réaction qui ne venait pas. Les zones érogènes étaient classiquement les mêmes chez leurs deux espèces, mais l’excitation était avant tout mentale. C’était si simple d’y parvenir… Aussi simple que de ne pas réussir.

- Tu es sublime, le flatta Malken.

Lune émit un petit rire nerveux. Sublime ? Il n’avait pas l’habitude de ce genre de déclaration et s’il n’était absolument pas pudique, le compliment lui donna néanmoins envie de se cacher. Ça ne pouvait pas être honnête après tout.

- Chez moi, les mâles aiment rarement se soumettre… et ils ont la peau épaisse et rêche. Tu es très doux.

Lune rougit un peu ce qui sur sa peau pâle se voyait immédiatement, mais la pénombre parvient à le camoufler. Les doigts continuaient de le flatter avec une forme de déférence étrange. En voyant ce géant tout en muscle, Lune s’était attendu à tout sauf à ça et il craignait toujours le moment où cela allait déraper.

- Tout va bien… Je vais te donner des ordres et tu vas les suivre, n’est-ce pas ?
- Oui, Maître.
- C’est bien… Très bien.

Tout en chuchotant, Malken se pencha sur lui, inspira l’odeur que dégageait la peau de son cou puis l’embrassa doucement. Il tira le soumis contre lui et le garda, serré contre son corps tout en suçotant son cou. Pour réussir, il devait se plier en deux, mais il profita néanmoins de ce moment câlin même si son soumis ne paraissait pas y être réceptif. S’il avait l’habitude uniquement des coups, il avait le droit d’être perturbé.

- Couche toi sur le lit. Bras et jambe écarté. Offre-toi à moi, mon beau.

Lune obéit, heureux d’avoir une consigne, un ordre, quelque chose à quoi se rattacher. Le lit était étrangement dur, mais il était également tiède, juste assez pour le réchauffer. Il cligna des yeux doucement, entre les caresses et la chaleur, il pourrait s’endormir. Les mains épaisses revinrent sur son corps, se glissant à l’intérieur de ses cuisses sans pour autant remonter jusqu’à son entre-jambe. Elles étaient chaudes. Il avait décrit ceux de son espèce comme ayant la peau rêche mais ce n’était pas ce qu’il sentait. Le bout de ses doigts était… Un petit courant grimpa le long de son échine. Du désir ? L’idée le perturba tellement que l’excitation retomba aussi tôt. Mais les doigts, eux, continuèrent de le flatter tendrement.

Malken se pencha sur lui et posa ses lèvres sur la hanche trop proéminente. Cette douceur sous sa bouche était délicieuse. Il la savoura. Contrairement à bien des Dominants, il n’était pas pressé. Ce qu’il avait prévu allait demander des heures et des heures d’endurances. C’était ambitieux compte tenu de l’état de fatigue de son soumis. Il se promit de s’arrêter pour le laisser dormir s’il flanchait un peu trop. Cette nuit n’était pas faite pour qu’ils réussissent après tout. Malken voulait juste tester un membre de l’espèce et optionnellement se faire plaisir.

Lorsqu’il fut sûr que Lune était dans le bon état d’esprit, il se pencha vers ses tétons et y posa un coup de langue sec. Le soumis poussa un petit cri de surprise et son érection grimpa légèrement en intensité.

- Maître ? chuchota-t-il.
- Chut. Tout va bien…

Il recommença et Lune dut se retenir de cacher son visage dans ses mains quand il émit un nouveau petit couinement. C’était horriblement gênant de simplement rester là à profiter de ce genre d’attention sans pouvoir au moins lui rendre la pareille. Habituellement, c’était l’inverse ! Lentement, sans même sans rendre compte, il commença à se trémousser. Le désir était en train de l’envahir durement et la frustration montait peu à peu. Lune voulait une friction sur son sexe douloureux, mais elle ne venait pas. Les baisers remontèrent dans son cou, des doigts jouèrent avec ses tétons tendus et le contact tant désiré se faisait attendre.

- Tu es une petite chose très demandeuse, n’est-ce pas ?
- Ou-oui, Maître.
- Mais tu vas te retenir, mon beau. Tu vas patienter.

Un gémissement lui répondit au moment même où Malken saisit le petit membre en érection. Il fut satisfait de le trouver dur mais couvert d’une peau particulièrement soyeuse. Lune était doux de partout. L’envie de poser ses lèvres dessus pour l’embrasser le traversa, mais il décida de se retenir pour le moment. Le soumis grimpait mais il était encore bien loin de luire et pour ça, il allait devoir le pousser beaucoup plus loin.

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