Chapitre 4 - Lumière de Lune

8 minutes de lecture

Malken savait parfaitement ce qu’il voulait et ce qu’il pouvait obtenir d’un soumis de sa propre espèce. Quand il arrivait sur une nouvelle planète, il fallait vérifier les us et coutumes qui avaient cours à cet endroit. Parfois, la domination la plus simple était horriblement mal vue. Les choses ne devaient pas être simplement consensuelles mais égalitaires. C’était un casse-tête que Malken peinait à résoudre. Son monde d’origine était si éloigné de ce concept, il était si étrangement exotique, que le grand mâle préférait encore éviter de fricoter dans de tels lieux. Il y avait plein de raisons d’éviter autre que celle-ci. La violence des pratiques en était une également. Et à cette longue liste qu’il aurait pu formuler en y ajoutant l’incompatibilité physique, les différences morphologiques parvenant à lui couper toute envie et bien d’autres choses encore, à tout cela s’ajoutait un dernier point. Cet élément était un peu différent car tous les peuples qu’il pourrait croiser avait ce même souci. Il fallait apprendre à les découvrir. Leur corps, leur culture, leur manière de penser, tout avait une incidence -parfois minime mais parfois gigantesque- sur la manière dont ils copulaient.

Ce moment de découverte, de tâtonnement, d’imprécision était toujours une source de frustration pour Malken. Néanmoins, c’était également un moment qu’il adorait. Alors, gentiment, à grand renfort de caresses, Malken fit plier un genou à Lune, pour l’explorer. Il manipula le mâle pour qu’il attrape sa propre cheville et recommença la manœuvre de l’autre côté. Les jambes écartées dans une position inconvenable à souhait, Lune rougit de nouveau. Cette fois-ci, son intimité était entièrement accessible. Malken n’attendit pas pour glisser ses doigts le long de ses cuisses, frôler ses bourses et descendre plus bas. Le Dominant posa la pulpe de son doigt sur l’entrée fripée et appuya gentiment, brièvement, par petites saccades. Lune s’ouvrait sans aucun souci, mais le doigt ne le pénétrait pas, se contentant de le titiller.

La respiration du soumis devint lourde lorsque Malken décida soudainement de combiner les sensations. Sa bouche se régalait de l’un des tétons pointus, sa main dansait le long de la hampe dure et son doigt continuait de masser son entrée.

- Oh ! Oh ! Maître ! Oh !

Malken s’arrêta en souriant contre sa peau devant une si jolie réceptivité et lui souffla à l’oreille :

- On se retient, petit cœur. Tu entends ? Je t’interdis de jouir. Retiens-toi.
- Maître !

Mais Malken était déjà retourné au niveau de ses pectoraux fins pour jouer avec la petite pointe de chair hautement érogène qui s’y trouvait. Lune se transforma rapidement en une boule de désir et de gémissement. Se retenir de jouir n’était pas un exercice évident. Il essaya de chasser la brume de son esprit et de se concentrer sur des choses non-excitantes, mais sa tête lui jouait des tours en désobéissant allègrement.

Au bout de quelques minutes de ce traitement, Lune n’en pouvait plus. Ses hanches remuaient sans qu’il n’y puisse rien et son sexe devenait pratiquement douloureux.

- Maître !

Malken eut l’air de comprendre car il saisit brutalement la base de son pénis et serra fermement. Avec sa seconde main, il vient appliquer une seconde pression derrière les testicules. Lune couina. Pas de vraiment de douleur, mais plutôt de frustration. La jouissance qui était venue au plus près s’éloignait. Depuis quand ne lui avait-on pas offert une vraie éjaculation comme celle-là ? Trop longtemps. Et voilà qu’il la perdait. Il en aurait sangloté.

- Chut. Calme-toi… Tu te souviens. Je te l’ai dis…
- Vous avez dit que je n’aimerai pas…
- Oui. Et j’ai dis que tu m’obéirais. Est-ce que tu vas m’obéir ?

Lune ferma les yeux et acquiesça. Pour 12 tiers la nuit, il aurait fait absolument n’importe quoi…

- C’est bien, mon beau. Alors tu connais mes ordres : je t’interdis de jouir. On reprend.

La main relâcha la base de son pénis pour revenir le long de sa hampe en une longue et horrible caresse. Les doigts remontèrent jusqu’à son gland qui fut flatté délicatement. Mais à cet instant précis, c’était une torture. Le plaisir était juste là, gonflant, gigotant dans son ventre, cherchant une porte de sortie.

Les baisers qui furent poser dans son cou n’aidaient pas, au contraire. Malken était visiblement un très bon amant, capable de lire le corps de son partenaire efficacement pour y faire naître des étincelles de plaisir. En quelques secondes à peine, Lune dut recommencer à lutter. Au bout d’une petite minute, il retenait ses gémissements et essayait de ne pas remuer. Et au bout de trois minutes, il était de nouveau prêt à exploser.

Dans son esprit, il évoqua tout ces Dominants incompétents qui ne savaient que le blesser. Mais les actes manqués se mélangèrent au plaisir qu’il ressentait actuellement, ne faisant que l’exciter davantage. Alors il tenta de penser à la faim, au froid et à tout ce que son quotidien pouvait avoir d’horrible. Mais ici, il faisait bon. Il se sentait bien. Il se sentait trop bien. Beaucoup trop bien. Il tenta de s’humilier mentalement en se disant qu’il n’était vraiment qu’un bon à rien, un imbécile, … Mais même ça n’y changea rien et il se retrouva à nouveau à crier :

- Maître ! Maître ! Je ne tiens plus !

Et la poigne changea encore une fois pour l’empêcher de jouir. Cette fois-ci, Lune couina, remua sous la main dure, sans parvenir à maîtriser son corps. Malken ne lâcha pas le moindre commentaire, se contentant de le tenir fermement et à nouveau, la jouissance s’éloigna lentement.

Lune aurait aimé avoir une pause. Un temps pour se calmer réellement et pour faire redescendre cette érection pénible. Mais ce n’était pas ce que le Dominant avait prévu. Au contraire, Malken accéléra. Au lieu de ses doigts, ce fut sa bouche qui se posa sur son gland. Il l’embrassa, le suçota, le lécha tour à tour. Lune poussa une série de gémissement qui devinrent de petits cris lorsqu’enfin le doigt épais du Dominant s’enfonça dans son corps.

Malken avait l’air de le palper de l’intérieur comme s’il cherchait à cartographier chaque centimètre de chair. Il trouvait toutes les zones les plus sensibles, les titillant sans relâche. A chaque fois que Lune était un peu trop proche de la jouissance, il s’immobilisait, laissait l’instant passer et reprenait sans aucune pitié.

- Maître… sanglota le soumis alors qu’une nouvelle fois, on lui interdisait de jouir.

Il était épuisé. C’était sans fin et son corps était comme un pantin désarticulé entre les mains de l’étranger. Une main douce caressa son ventre. Lune entrouvrit les yeux qu’il n’avait pas eu conscience d’avoir fermé. Il était prêt à le supplier à présent pour avoir le droit de jouir, au moins une fois. Malken avait demandé son obéissance et il l’avait eu. Il l’avait tout entière.

Sous les doigts épais, une lueur attira son regard et un hoquet de surprise lui échappa. Il brillait. Pour la première fois depuis si longtemps. Il brillait.

- On dirait bien que j’ai gagné, mon beau…

Gagné. Le pari. Lune se figea, ses yeux s’écarquillèrent légèrement sous l’horreur. Il avait perdu le pari. La lueur s’éteignit mais il était trop tard et sans aucune pitié, Malken remua ses doigts directement à l’intérieur de lui.

- Je vais te récompenser à présent… Tu as le droit de jouir, petit cœur.

Les doigts pétrissaient sa chaire trop sensible. Son souffle frôlait son gland à vif. Sa langue vient le laper. Lune était horrifié mais son corps, lui, semblait mu d’une volonté propre car il explosa en une longue et terrifiante jouissance. Il se révulsa, convulsa légèrement, son cœur s’emballa et la lueur traitresse réapparu brièvement. Pourtant, malgré le plaisir, Lune n’avait qu’une envie : pleurer.

Malken lui fit lâcher ses chevilles qu’il tenait toujours d’une caresse et l’attira contre sa poitrine. Il le câlina tendrement, mais le bouleversement du soumis ne lui avait pas échappé. Ce n’était pas de jouir ou même de briller qui l’avait mis dans cet état. C’était d’avoir perdu. Pour Malken ça n’avait strictement aucun sens, mais surtout ça ne lui plaisait vraiment pas du tout.

- Chut… calme-toi. Tout va bien… Chut…
- J’ai perdu, murmura-t-il d’une voix blanche.
- C’est pas grave… Ca arrive de perdre, mon beau… C’est pas grave…

Lune aurait aimé le croire, mais Malken cherchait quelqu’un. Pas pour une nuit, mais pour une longue période et maintenant qu’il avait brillé pour lui, comment penser qu’il le laisserait partir sans résister ? C’était tout l’intérêt de sa demande. Savoir ce qui le retenait, c’était aussi pouvoir agir dessus. Certains Dominants les plus vicieux n’hésiteraient pas à aller très loin pour obtenir ce qu’ils voulaient… Jusqu’où irait celui-ci ?

- Sois simplement honnête, d’accord ?

Malken repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille avec cette douceur enveloppante qui avait sut le pousser jusqu’au bout. Lune baissa les yeux. Revenir sur sa parole et se taire ? Il ne savait pas faire. Il en était simplement incapable. Alors, d’une petite voix choquée il admit :

- Mon âme sœur vit ici.
- Un Dominant ?
- Non… nous sommes… nous sommes incomplets.

Un autre soumis c’était mieux qu’un amant ou qu’un enfant, pensa Malken froidement. C’était quelque chose qu’il pourrait gérer. Il avait réussi à faire briller ce petit et il s’était beaucoup amusé durant la séance. Lune avait quelque chose de touchant.

- Et si je vous prenais tous les deux ? lança-t-il tranquillement.

Lune se raidit et baissa le regard. En chuchotant il demanda :

- Ce sera toujours comme ça ?
- Comment comme ça ?
- Le… le plaisir…

Malken pencha la tête sur le côté et sourit.

- Et si tu me disais ce qui t’inquiète plutôt ?
- Je ne veux pas qu’il souffre… Syna… Il est... Il est fragile. Mais… si vous acceptez qu’il reste dans un coin, il se fera tout petit. Vous ne le remarquerez même pas. Je pourrais vous servir, Maître, vous servir comme vous le vouliez.

Le regard bas, les doigts crispés, Lune était l’image même de la soumission. Il cherchait pourtant une solution qui convienne à tout le monde, une solution qui ne mette pas son âme sœur encore plus en danger simplement parce qu’il avait brillé.

Malken ne répondit pas vraiment. Il était curieux. Il avait envie de voir ce fameux Syna que le petit voulait protéger à ce point-là. Pire encore, il se demandait comment il pourrait les faire vibrer tout les deux. Si l’autre était à l’image de Lune, il allait vraiment se régaler.

- Allons le chercher.
- Il pourra rester dans un coin ?
- On verra ça avec lui.

La voix de Malken s’était raffermie, Lune déglutit. Il ne pouvait plus essayer de négocier. Il n’avait plus qu’à obéir et à prier. Si Malken voulait massacrer son âme sœur, il n’aurait pas la force de le protéger. Ce fut donc avec le cœur lourd et l’esprit angoissé qu’il conduisit le Dominant jusqu’à son quartier.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Hendysen ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0