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Aube fuyait.

Elle marchait à grandes enjambées, ses cheveux imprégnaient l'air de la ville d'un soupçon de neige brillante dont les flocons s'éparpillaient dans son sillage. Son cœur tailladait sa poitrine par ses battements désordonnées, apeurés. L'ombre l'avait retrouvée. Elle la traquait partout où elle allait.

Aube se désintégrait de terreur.

Son corps se fragmentait en particules d'effroi, il se dissolvait dans l'atmosphère lourde qui pesait sur ses épaules et étouffait ses cellules terrifiées. Il lui était impossible de courir, l'ombre glaçante aurait su qu'elle se sentait menacée. Le cœur au bord des lèvres, prête à cracher ses poumons qui s'emballaient, inspiraient et expiraient dans une cacophonie essoufflée, elle se dirigea vers le parc. L'ombre dorée dont elle sentait la présence derrière sa nuque qui picotait ne l'agresserait pas devant tous.

Aube était si anxieuse qu'elle ne se sentait plus capable d'inhaler. Ses côtes semblaient s'être contractées, elles empêchaient ses poumons de se déployer dans sa cage thoracique. Cette compression restreignait à la fois sa respiration et les battements de son cœur, qui se faisaient plus faibles, et peinaient à alimenter ses membres. Bientôt, ses jambes se mirent à trembler, comme si elles possédaient une volonté propre, et tout le corps de la jeune fille fut pris d'une faiblesse insoutenable. 

Aube s'assit, les mains tremblantes.

Son sang bourdonnait contre ses tempes, comme s'il allait fracasser son crâne pour se répandre sur les petits cailloux aux arrêtes tranchantes.

Aube hoqueta.

Elle les voyait luire doucement, protégés du soleil par les arbres immenses qui projetaient une ombre bienfaisante. Aube se pencha, saisit un caillou et le serra entre ses doigts jusqu'à ce qu'il transperce sa peau opalescente. Une goutte de sang blanc perla. Elle roula dans sa paume, glissa sur le banc, et finit sa course dans l'herbe. Aussitôt, elle se désagrégea dans une déflagration de lumière immaculée qui décolora les brins d'herbes avec lesquels elle entra en contact. 

Aube releva les yeux.

Et Aube crut mourir en croisant un regard doré, si ardent qu'il lui colora l'âme. Si brillant qu'il fit naître des larmes de lumière dans ses yeux. Si aimant que son cœur fondit comme une petite meringue fondante.

Aurore était là.

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