Rencontre avec Mathilde

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En pleine nuit, un énorme bruit me réveille. Au début, j'ai cru que c'était une tempête ou une tornade. Je me suis dit que j'allais vraiment pas bien. On n'est pas quand même en Californie. J'ai dû rêver. Je referme les yeux et le bruit continue. Ça ressemblait à un bruit de moteur. Je n'est pourtant pas une voiture . Ça ne peut pas être un passage d'un train, je ne suis pas près d'une gare.

Ça ne ressemble pas aux bruits des clés des marchands. Ni aux vomissements des fêtards.

Je lutte contre ma fatigue pour ouvrir mes paupières. A côté de moi, une couverture avec des fleurs dessinés dessus. En dessous je vois une touffe de cheveux roux qui se jetait dans un dos.

Voilà le paysage des cheveux roux, un dos et un ronflement immense.

La rue n'est pas assez grande. Il a fallu qu'elle vienne là tout près de moi ronfler. J'allais hurler et puis je ne sais pas pourquoi je n'ai pas hurlé. Trop fatiguée. Même pas la force de hurler.

Je me suis allongée et j'ai gardé les yeux ouverts jusqu'à l'aube. Les ronflements ont emporté mon sommeil.

Le premier marchand arrive. D'habitude il ne me voit même pas. Là surprise en passant il me dit : vous avez trouver une copine ? Evidemment pas de bonjour, pas de comment vous aller. Marrant ça d'habitude il s'en fout mais là il avait besoin de faire une remarque. Ah il faut ronfler pour exister.

Au tournant de clé, ma voisine ouvre les yeux. Elle hurle : un café s'il vous plaît. Je la regarde ébahie. Et les passants aussi. « Allez travailler » dit un monsieur en passant. « Vous avez du boulot à me proposer ? » lui rétorque ma voisine. Je rigole à plein cœur. Le monsieur réagit en hurlant : moi je vais écrire au Maire pour vous interdire de mendier. Vous salissez nos rues.

« Ah parce que vous croyez qu'avec votre tronche c'est mieux ? ». Le gars allait nous frapper quand un policier est venu l'intercepter. Monsieur s'il vous plaît arrêtez de les provoquer.

Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir gagné au loto. Avoir cette fille à côté et ce policier qui prend notre défense. Bon la fille j'avoue au début je la maudissais avec son ronflement mais maintenant elle me fait rire. Et puis j'ai maintenant de la compagnie.

J'ignore encore comment elle a attérit ici. Pourquoi ici ?On se regarde sans se parler, on s'observe.

« T'as pas une clope Caramel? » « Non je ne fume pas. » je réponds en rigolant. Elle me fait une grimace en disant « ce n'est pas drôle, tu n'es pas une vraie SDF . Les vraies SDF fument ».

Je suis peut être princesse alors. Oui tu es princesse. Je vais t'appeler princesse.

Oh non je t'en supplie quand j'étais petite je n'aimais pas les princesses. Je les trouvais débiles à rester là à attendre un prince charmant. Je préférais les fées.

« Je t’appelle Carabosse alors. »

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