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Quand il revint à lui, son regard se posa sous une voûte de feuilles d'un vert pâle et vivant. Pas un souffle de vent ne les agitait. Tout était d'ailleurs parfaitement silencieux, si bien que Gabriel crut encore être frappé de surdité. Mais il s'entendit respirer et ses articulations craquèrent lorsqu'il se releva. Il jeta un œil alentour : manifestement, il se trouvait en pleine forêt. Une observation absolument incompréhensible. Après un moment, il entendit un léger clapotis, comme celui d'une petite cascade ou d'un ruisseau un peu agité. Après avoir appelé son frère plusieurs fois en vain, il se dirigea vers le bruit.

Il avait chaud et vraiment très soif. Aussi ne se souciât-il pas de savoir si l'eau était potable quand il atteignit le ruisseau. Il s'en aspergea le visage, en bu de longues gorgées. Il ne savait pas où il se trouvait, mais il fut tout de même heureux d'avoir regagné l'air libre. Cela lui parut comme un bon progrès. En revanche, il avait perdu la trace de son frère, et ça l'embêtait beaucoup. Que va dire maman ? pensa t-il avec angoisse.

Il entreprit de suivre le cours d'eau. Il avança pendant plusieurs minutes, appelant de temps à autres son frère, toujours en vain, et finit par atteindre l'orée des bois.

Devant lui s'étendait une vaste plaine couverte à perte de vue d'une mousse qui ressemblait à s'y méprendre à du gazon, offrant un immense tapis vert uniforme. Très loin, il distingua des cimes enneigées. Gabriel se repéra au soleil, qui brillait ardemment. Les montagnes se trouvaient droit devant lui, et il faisait face à l'Est. Un peu plus proche, au Nord, un nuage de poussière se déplaçait doucement vers l'Est. Rien d'autre n'était visible. Il ne se souvenait pas de montagnes aussi hautes dans la région.

Il jura, se demandant où il pouvait bien avoir atterri et commença franchement à paniquer. Thomas restait invisible.

Il continua machinalement son chemin le long du ruisseau qui finit par disparaître sous la mousse, s'éloignant de la forêt. Il avait parcouru 500 mètres environ lorsqu'il entendit une sorte de grognement, comme d'un fauve. Il fit volte-face, inquiet.

Il ne vit rien, absolument rien et crut un instant avoir rêvé. Mais il entendit de nouveau le même bruit, toujours derrière lui. Son regard balaya tout autour. Alors qu'il faisait un pas en arrière, il reçut un coup violent dans le dos qui le projeta au sol.

Face contre terre, il se releva aussi vite qu'il put et aperçut enfin la source des grognements ; la silhouette était celle d'un homme grand et épais, mais rien n'aurait pu paraître plus éloigné d'un homme. La chose, entièrement vêtue de loques noires, avait de grands yeux jaunes, avec une pupille rouge en fente horizontale. Sa peau d'un noir mat semblait écailleuse, des mains griffues dotées de six doigts chacune se greffaient au bout de bras longs et puissants. Une chaîne de métal terni pendait de sa taille, retenant à la fois un pantalon sale et une épée à large lame noire. Sa bouche frappait plus encore : elle semblait trop grande, disproportionnée, et les lèvres violacées parcourues de veines dorées ne parvenaient pas à cacher une rangée de dents longues, pointues et brillantes, couleur acier.

Gabriel se remit sur ses jambes. La créature fut sur lui en un instant et le fit de nouveau basculer à terre. Atterrissant lourdement sur le dos, Gabriel décocha un violent coup de pied dans le genou de la créature qui poussa un grognement de douleur, puis un cri de rage. La chose souleva Gabriel d'une seule main en le saisissant par le cou. Il sentit un froid intense l'envahir, comme s'il venait de plonger dans de l'eau glacée. Puis il vit la créature le jeter brutalement par terre. Lui ne sentait plus rien, ses membres semblaient de plombs et sa dernière vision avant de perdre connaissance fut celle de l'immonde créature dégainant son épée.


Quand il reprit conscience, il se trouvait sous un arbre en bordure du bois, allongé sur le sol. Quelqu'un l'avait recouvert d'un long manteau noir et épais qui lui donnait trop chaud. Sa tête le torturait de nouveau. Une voix inconnue résonnait à ses oreilles sans qu'il parvienne à comprendre un traître mot.

— Ah, tu es réveillé, fit la voix quand Gabriel remua et ouvrit les yeux. Je ne pensais pas que tu reviendrais à toi aussi vite.

Gabriel se redressa et contempla l'homme qui lui faisait face. Assis tranquillement sur une large souche, il mâchonnait un bout de viande séchée. Mince, grand, le visage anguleux. Ses cheveux argentés coupés aux épaules lui donnaient un air étrange. Et ses curieux vêtements noirs n'arrangeaient rien. Il aurait été très difficile de donner un âge à cet homme.

— Tu veux bien me rendre mon manteau ?

Gabriel le lui tendit aussitôt.

— Je ne m'attendais vraiment pas à ce que tu reprennes conscience aussi vite... Tu m'intéresses mon garçon, dit-il en enfilant son vêtement.

— Et vous êtes ?

L'homme afficha un large sourire.

— Et tu as déjà l'esprit de nouveau clair ! C'est bien. Je me nomme Nihyr Talion, à ton service.

Et il s'inclina.

— Euh... Enchanté, répondit Gabriel, surpris par les manières de l'individu. Moi c'est Gabriel.

Nihyr jeta un rapide coup d'œil vers la plaine, les sourcils froncés.

— Nous devons nous dépêcher de nous en aller. Suis-moi, Gabriel.

Gabriel lui emboîta le pas sans hésiter, avide de réponses.

— Vous auriez pas vu un autre garçon ? demanda-t-il. Mon frère, il me ressemble beaucoup, mais il est plus pe... plus jeune.

— Non, je n'ai vu personne d'autre que toi, à part l'har-lin.

— Le quoi ?

— D'où sors-tu donc ? L'homme-lézard pardi ! Celui qui t'a attaqué tout à l'heure! Que fais-tu dans le coin, par ailleurs ?

Gabriel se rappela soudain sa mésaventure qu'il avait complètement oubliée durant cette dernière minute. Un frisson lui parcourut le dos et il prit conscience d'un horrible mal de crâne.

— Je ne sais vraiment pas où je suis, ni pourquoi... Et où est-il maintenant ce har-lin?

— Mort. Je l'ai tué. Lui et sa monture sont encore là-bas, dans la plaine.

Il sortirent à ce moment du couvert des arbres. Gabriel aperçut, environ 500 mètres devant, une énorme masse noire et blanche. Il se porta à la hauteur de Nihyr qui se dirigeait droit dessus.

— C'est un dragon ? demanda Gabriel, les yeux exorbités, peinant lui-même à croire ce qu'il venait de demander.

Son air complètement suffoqué et incrédule étonna Nihyr, qui fronça les sourcils.

— Bien sûr que s'en est un ! Et un gros qui plus est ! Il devait bien mesurer 40 mètres. Dommage que j'ai dû le tuer lui aussi.

La tête, semblable à certaines illustrations de livres fantastiques, hérissée de 11 cornes était plus grosse que lui. La gueule entrouverte laissait voir des crocs énormes et translucides. Des écailles d'un noir profond recouvraient le corps et brillaient au soleil. Mais ce qui marquait le plus, c'était les deux gigantesques ailes aux plumes blanches qui cachaient une bonne partie du corps. Sous l'une des ailes, en arrivant tout près, Gabriel aperçut l'har-lin, baignant dans une large flaque de son propre sang, un sang épais et doré.

Nihyr arracha quelques écailles au corps du dragon, puis les rangea dans un sac. Il entreprit ensuite d'ouvrir le ventre de l'animal d'où s'échappa un liquide épais et visqueux, noirâtre et apparemment acide. Lorsque le liquide ne s'écoula presque plus, Gabriel vit Nihyr enfoncer son bras, manche remontée, dans le ventre de la bête. Il en ressorti une sphère noire et brillante aux reflets irisés de la taille d'un poing. Il la rangea également puis, faisant signe à Gabriel de le suivre, se dirigea vers le Nord-Est. S'essuyant le bras, il annonça :

— Nous devons être bien à l'abri cette nuit, un énorme orage va éclater, dit-il en observant le ciel. J'espère que tu tiendras le rythme, il va falloir marcher très vite pour atteindre le village avant ce soir.

— Qu'est-ce que c'était ? Ce que vous avez pris dans son ventre.

— On appelle ça une perle. Comme celles des huîtres, oui, mais en beaucoup plus gros. Les dragons se nourrissent de choses bizarres ; de cristaux, de roche en plus bien sûr des animaux ou de gens égarés. Toujours est-il que des perles comme celle-ci se forment dans leurs estomacs. Plus le dragon est vieux, plus la perle est grosse et plus elle est grosse plus le dragon est puissant. Maintenant tais-toi et suis-moi, tu auras besoin de tout ton souffle.

— Mais ! Et pour mon frère ? s'enquit Gabriel, inquiet.

— Je ne crois pas qu'il soit dans le secteur. Je te demande de me faire confiance pour le moment. Je suis sans doute l'une des personnes les mieux placées pour t'aider.

Gabriel se rendit bientôt compte que Nihyr n'avait pas parlé à la légère lorsqu'il lui avait dit qu'il aurait besoin de tout son souffle. Ils marchèrent excessivement vite et excessivement longtemps. Pourquoi faisait-il confiance à cet inconnu ? Mystère. Mais de toute façon il était visiblement perdu où en train de rêver, alors il suivait son sauveur. Et bientôt, ses jambes le torturaient tant qu'il ne parvint plus à réfléchir.

En chemin, il aperçut un troupeau d'animaux, massifs et dotés de cornes, puis plusieurs autres troupeaux d'animaux plus petits, qui couraient avec une agilité remarquable dans la plaine.

Au cour de leur marche, le ciel s'assombrit peu à peu, jusqu'à devenir d'un noir d'encre. Les nuages et la nuit s'étendirent doucement sur toute la région. Nihyr et Gabriel essuyèrent quelques petites averses. La mousse rase fit bientôt place à une région d'herbes plus hautes et de petits buissons. Alors que l'obscurité devenait presque totale, Nihyr poussa un soupir de soulagement en voyant devant lui une colline, longue et peu élevée.

— Nous sommes arrivés ! Crois moi, tu te sentiras beaucoup mieux dans le lit d'une auberge que dehors, cette nuit.

À peine avait-il terminé sa phrase que des trombes d'eau s'abattirent sur eux. Nihyr rabattit son capuchon sur la tête et se mit à courir, Gabriel s'efforça de le suivre, les poumons et les jambes en feu. Ils arrivèrent au sommet de la colline et Gabriel put enfin voir la ville.

— Voici Slimap, annonça Nihyr. C'est la ville qui se trouve le plus à l'ouest dans le pays.

Slimap, en réalité, restait quasiment invisible aux travers de la pluie et des arbres qui semblaient l'entourer, la surplomber de toute part. Seule la lumière parvenait jusqu'aux deux hommes, une lumière douce et chaude, promesse d'un peu plus de confort et d'un peu moins d'humidité. La ville se situait dans une sorte de cratère et Gabriel dévala la pente derrière Nihyr, traversa un bois d'une cinquantaine de mètres et se retrouva directement dans une rue assez large.

Il continua à suivre Nihyr qui courait toujours, mais la pluie semblait s'être grandement estompée. Ils parcoururent une centaine de mètres, bifurquèrent dans une rue sur leur droite et entrèrent dans une auberge.

La hall brillamment éclairé contrastait avec l'extérieur. Nihyr ôta son manteau et l'accrocha à une des nombreuses patères sur le mur. Gabriel examina son guide pendant une seconde ; alors que lui était trempé jusqu'aux os, cet homme semblait parfaitement sec. La faute sans doute au fait qu'il s'était habillé ce matin (mais était-ce vraiment ce matin ?) pour vivre une journée normale et ensoleillée.

Une forte femme entra dans le hall. Elle remarqua Nihyr et le salua d'une profonde révérence.

— Bonsoir monseigneur, dit-elle, je suis ravie que vous soyez de retour ici aussi tôt ! Vous aurais-je manqué ?

Nihyr répondit en riant qu'il avait simplement mis la main sur un jeune homme aux prises avec un har-lin et qu'il avait besoin d'une table.

— Une table, une chambre et tout ce que vous voudrez, Nihyr.

Elle regarda Gabriel et poussa une exclamation horrifiée qui le fit sursauter.

— Mon pauvre garçon ! Tu es trempé jusqu'à la moelle ! Viens, suis-moi.

Elle le saisit par le bras et l’entraîna dans l'escalier qui se trouvait à droite, dans l'entrée. Au premier étage, elle le fit entrer dans une chambre assez vaste, munie d'une cheminée, de deux lits et d'une grande armoire. Tout en fouillant dans cette armoire, elle se parlait à elle-même. Gabriel peinait encore à reprendre son souffle.

— Quelle idée de voyager pendant la période des tempêtes ! Ce pauvre gamin va attraper la mort... Où donc l'ai-je mise ? Ah ! (Une chemise couleur crème virevolta jusque sur le lit). Voyons, je dois bien en avoir un à ta taille.

Elle se retourna, un pantalon, des chaussettes et plusieurs autres vêtements dans les bras. Elle posa le tout sur le lit, saisit une couverture et l'abattit sur les épaules de Gabriel.

— Sèche toi et enfile donc ces vêtements. Et descend ensuite, le service à déjà commencé. Tu dois avoir faim.

Elle sortit aussitôt. Gabriel eut l'impression d'avoir échappé à une tornade.

Quand il redescendit un peu plus tard, il entra dans la pièce qui se trouvait face à l'entrée : une grande salle meublée en grande partie de chaises et de tables. Assis devant l'une d'elle, dans une chaise ouvragée en bois sombre, Nihyr examinait une carte avec attention. Gabriel s'approcha et s'assit face à lui.

— Te sens-tu mieux ?

— Et bien je suis sec au moins. Mais j'ai toujours la nausée et un mal de crâne abominable. Il faudrait s'inquiéter de mon frère.

— Nous le trouverons s'il est dans les environs, ne t'en fais pas trop. Certains de mes amis patrouillent dans la région. Et tout le monde ne fait pas d'aussi mauvaise rencontre que toi. La patronne va venir nous apporter notre dîner, tu te sentiras mieux après un bon repas.

Sur ces mots, la femme arriva effectivement, un grand plateau dans les bras.

Elle disposa les assiettes, les verres, les couverts. Posa une belle petite marmite au centre de la table. Après avoir soulevé le couvercle, elle remplit les assiettes avec le contenu de la marmite : un breuvage à l'aspect douteux, violet foncé.

— Merci, dit Nihyr.

— Merci m'dame.

— Je vous apporterai le reste un peu plus tard.

Elle s'éclipsa avec un sourire. Nihyr saisit un pot sur la table, qu'il ouvrit. Il plongea sa cuillère à l'intérieur et en ressorti une grosse quantité de crème qu'il plongea dans son assiette.

— C'est toujours meilleur avec « un peu » de crème, dit-il avec un grand sourire. Allez, mange, ça va te faire du bien.

Gabriel se servit copieusement en crème lui aussi et se risqua à goûter le breuvage. Son assiette ne tarda pas à être vide. Malgré son apparence étrange, la soupe était délicieuse. Bien meilleure que toutes les soupes auxquelles Gabriel avait jamais eu l'occasion de goûter.

— C'est tellement bon que j'ai presque peur de demander ce qu'il y a dedans, se risqua t-il.

— Des légumes mon cher ! Des légumes et un petit supplément ! répondit la patronne qui passait justement derrière lui.

Gabriel la regarda s'éloigner vers une table où mangeaient deux hommes qui riaient bruyamment. Tout en se resservant, il jeta pour la première fois un vrai coup d'œil autour de lui.

Dans la salle se trouvait une vingtaine de personnes. Gabriel fut étonné de voir que deux d'entre-elles, deux hommes chauves et maigres, portaient des robes bleu nuit. En les examinant un peu plus attentivement, il remarqua également leurs yeux : ils étaient entièrement blancs, brillants d'une lumière électrique ténue et des craquelures, comme des rides aux coins de leurs yeux, brillaient du même éclat.

Gabriel jeta aussitôt un coup d'œil à la table d'à côté, où cinq hommes, tous grands et roux, bavardaient. Ils portaient tous les cinq le même habit (hormis l'un d'eux qui portait des vêtements plus riches) et à y regarder de plus près, de petites flammes dansaient par intermittence sur leur peau et dans leurs cheveux. A une autre table, trois personnes qui semblaient au premier abord tout à fait normales, mangeaient tout en flottant au-dessus du sol, comme s'ils étaient assis sur des chaises invisibles.

— Qui sont tous ces gens ? demanda Gabriel.

— Oh, et bien, il y a là quelques Foudroyants (il désigna furtivement les hommes aux yeux blancs), des lanceurs de feu (les grands hommes roux) et quelques autres. Je parie que tu n'as jamais vu personne comme eux auparavant. Je me trompe ?

Gabriel fit non de la tête.

Nihyr sourit et continua de vider tranquillement son assiette.

Gabriel terminait la sienne pour la deuxième fois lorsque la patronne refit surface avec un nouveau plateau. Elle déposa un plat fumant sur la table, débordant de viande, de légumes, de pâtes, tout cela trempant dans une sauce brune et épaisse au parfum enivrant.

— Dina ! Tu veux bien apporter du sel à la quatre s'il te plaît?

Une voix de jeune fille répondit que oui, dans la pièce voisine. Sans doute la cuisine. Presque aussitôt, la jeune fille en question apparut, se dirigea vers la table de Gabriel et y déposa un pot en verre rempli de gros sel en jetant un regard appuyé au garçon qui la dévisagea à son tour. Elle disparut dans les cuisines, les joues rosissantes.

Le repas fut succulent, du début à la fin. Et comme Nihyr le lui avait dit, Gabriel se sentit bien mieux après avoir mangé à sa faim, mais également fatigué.

— Je crois que je vais aller me coucher. J'ai l'impression que je vais tomber raide sur la table sinon.

Nihyr approuva d'un signe de tête. Il contemplait de nouveau une carte de la région.

— Vas-y, je vais bientôt monter me coucher moi aussi. Bonne nuit.

Gabriel se rendit dans la chambre, non sans difficulté car ses jambes le faisaient souffrir atrocement, se déshabilla et se glissa sous les draps. Il eut une pensée inquiète pour Thomas et se contraignit à fermer les yeux.

Il s'endormit aussitôt.

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