Jour 12 - Whale || Baleine

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Les plages portugaises auraient pu être davantage peuplées de groupies ou bien de mâle jaloux. Si Alix Stafford était resté sur terre à faire du volley-ball tout aurait été différent aujourd'hui. Cependant, Alix n'était pas en vacances pour faire du sport dans le sable ou bien laisser le soleil mordre sa peau déjà hâlée à la perfection.


Alix était seul, loin des côtes, sur son petit yacht. Sa jumelle, Romane, était là aussi, en revanche, elle avait décidé de faire bronzette en feuilletant des magazines de mode. Comparé à lui, s'était une véritable accro du boulot.


Les Açores, l'océan sombre. Le vent frais, les embruns. Tous ces éléments étaient un véritable appel pour l'instinct d'Alix. En effet, il n'était pas né pour marcher. Il était né pour nager et avait été fourni avec toute la panoplie pour vivre dans l’immensité bleue.


— J'y vais, à ce soir ! Lança-t-il à l'adresse de sa sœur.


Cette dernière lui adressa un signe de la main vague, attestant qu'elle avait bien entendu sa déclaration. Cela fit sourire Alix. Romane était toujours fidèle à elle-même.

Sans plus attendre, l'homme à la musculature puissante termina de se dévêtir. Retirant le simple boxer de bain qui l'habillait encore. Seul détail qui n’était pas encore naturel chez lui : un pendentif représentant un coquillage doré. Le bijou pendait entre ses pectoraux. Il était enchanté par les sorcières. Il se souvenait parfaitement du jour où Coline Fleury le lui avait tendu. Il avait failli se noyer après que sa queue puissante eu disparu au profit de deux asynchrones.


Alix plongea avec grâce dans l'atlantique. Il était toujours excité avant l'impact. Tellement qu'il ne pouvait retenir un cri euphorique juste avant que son corps entre en contact avec l'eau fraîche. Ce n'est que lorsque le pendentif coquillage entrait en contact avec l'eau qu'il retrouvait sa forme véritable. Ses membranes de peau s'installaient entre ses doigts, rendant ses mains palmées, de même que ses ongles s'allongeaient en griffes, véritable arme de défense. Ses oreilles disparaissaient en ouïe simples. Le bas de son corps au niveau de la taille s’unissait et se couvrait d'écaille pour que le tout ne forme plus qu'une seule et puissante queue de poisson d'une couleur vert-gris. Une nageoire dorsale de quelques centimètres avait aussi poussé dans son dos.


D'un puissant coup de nageoire, il remonta à la surface, se projeta dans les airs, effectua une acrobatie sans aucune valeur artistique avant de replonger tête la première pour profiter de tout cet univers : son véritable univers.


Sous l'eau, tout y était différent. Les couleurs, les températures, la façon de respirer, les sons ou encore la perception du temps.


À quelques kilomètres, Alix pu percevoir un chant de baleine. Heureux de pouvoir revoir ses amies de longue date, il se lança dans une course effrénée jusqu'à se mesurer à plusieurs baleines. Immenses et majestueux cétacés. Si sur terre, Alix était un véritable colosse, face à ces créatures de la mer, il avait seulement la taille d'un parasite. Cependant, les baleines l’accueillirent avec curiosité. Tournant autour de lui, le frôlant sans chercher à lui faire du mal. Un baleineau s'était mis en face de lui et commençait à l'imiter. Alix l’entraîna alors dans une danse un peu ridicule. Pourtant, Alix ne rigolait pas. Il était toujours hypnotisé par l'intelligence de ces animaux.


Après quelques jeux et caresses pour se faire accepter, les baleines remontèrent à la surface. Elles avaient besoin de respirer. Ce qui n'était pas le cas d'Alix sous sa forme de triton. Cependant, il accompagna ses amies. Au plutôt, se laissa entraîné par elle étant donné qu'il était maintenant couché sur le dos de l'une d'entre elle.


C'est ainsi qu'il put remarquer que le soleil se couchait déjà. Il n'avait plus aucune notion de l'heure et sous l'eau le temps passait toujours plus vite. À moins que ce ne soit lié au fait que les sirènes avaient une longévité plus longue à celle des humains ? Ce genre de constat faisait sourire Alix, mais ne l'intéressait pas assez pour qu'il y réfléchisse plus longuement.


À contrecœur, il quitta les baleines et finit par retourner sur le bateau. Il ne voulait pas laisser Romane seule trop longtemps. Elle avait pris des vacances juste pour être avec lui...

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