Rajaar

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"Quel est ton nom?"demande l'homme en face de moi. Je fixe l'homme droit dans les yeux en sachant parfaitement que je n'ai aucun droit de le faire. Sauf que cette règle, je ne m'y fait pas le moins du monde. J'évite un peu de le faire avec les gardes pour éviter de leur donner une raison de me ramener de forcer au sous-sol pour me frapper encore une fois. Mais, le clien devant moi ne me fait pas peur et je n'ai aucune envie de baisser le regard devant lui. Je me fiche pas mal d'ailleurs que ce soit un client. J'avais espérer continuer encore un moment sans avoir à tomber sur un client. Mais la chance semble tourner pour moi. J'ai été tranquille pendant des jours entiers. Je semblais décourager les clients pour mon plus grand plaisir. Sauf qu'en cette fin d'après-midi, un garde était venu me chercher dans ma chambre de fortune, et devant ma réticence à le suivre et ma façon de lutter, il dû avoir recourt à du renfort pour me mener jusqu'ici. Et je me retrouvais planté là, à genoux devant cet individu. Je déglutis peu envieux de me retrouver ici. Je suis tenté d'envoyer chier le clien en lui disant qu'il aille au diable. Agacé, je rétorquais "Et le vôtre ?" Deuxième règle que j'enfreins délibéremment, je n'ai pas le droit de parler sans autorisation. C'est d'un ridicule cette règle. Remarque il m'a posé une question donc techniquement je peux parler.. enfin pour donner ce que demande le client pas pour lui poser des questions. Sauf que je m'en fous pas mal. "Siobhan" ajoutais-je. Une petite voix intérieure me disait qu'il fallait au moins que je donne mon nom.

" Je suis étonné que vous ne sachiez pas qui je suis... pourtant, je dois être repéré dans le coin avec mon refus d'obtempérer. ça m'étonnerait que ce ne soit pas spécifié sur mon dossier tout comme mon prénom.. vous ne savez pas lire?" Je me mords la lèvre prêt à recevoir une gifle pour ma prise de parole non autorisée. Sauf que ça ne vient pas. J'enfreins toutes les règles que j'ai eu l'occasion de lire dans leur fameuse brochure de malheur et dont j'en ai strictement rien à carrer. Je n'ai aucune envie de me plier à leur volonté et aucune envie d'obeir tel un bon petit soumis. Je ne suis pas le genre à obeir. C'est pas du tout mon truc. Je me mord la lèvre alors que je guette la réaction du Prince et rien ne vient à ma prise de parole. - Tu es tel que je l'avais espéré. Comme un chiot en cage, tu aboies fort mais tu ne mords pas vraiment. Je serrais les poings à sa remarque alors qu'il ricanait. Il se foutait de moi ouvertement et ça ne me plaisait pas. *Pour le moment* pensais-je. Et je me dis que c'est assez étrange qu'il ne soit pas au courant de ce que j'ai fait jusqu'à présent ou alors au contraire, c'est ce qu'il recherchait... un esclave qui se rebellait. Allez savoir.. ils ont tous un grain. J'étais en pleine interrogation qui fut interrompue lorsqu'il reprit la parole à mon encontre.

-Du thé ? Pas le temps de répondre qu'il sert déjà deux verres en terre cuite et qu'il s'approche avec l'un d'eux qu'il tend dans ma direction. J'imagine que je n'ai pas le choix. Il poursuit alors qu'il fixe son regard dans le mien. - Mon nom est Rajaar El Azadi, Émir et Prince d'Iran, troisième fils du cheikh royal Nasir El Azadi Mais... Toi tu te contentera de m'appeler Monsieur ou Maître. Je regarde ma tasse de thé fumante entre mes doigts. Si je ne buvais pas, il risquait de mal le prendre, non? Et puis, il s'agissait d'un prince. Je finis par boire une gorgée par pure politesse.. enfin de base. Heureusement que j'aime la menthe et il faut bien admettre qu'il était bon et bien dosé donc finalement j'avais bien fait de boire.

- J'ai un conseil à te donner Siobhan, mieux vaut que tu suives ces règles que tu détestes tant si tu veux qu'on s'entende. Je l'observe attentivement et je finis par avoir un sourire au coin des lèvres. " Vous et moi, on n'est pas du tout sur la même longueur d'onde. Sous prétexte d'être un Émir, prince, je devrais vous obéir.. Mais, je vais vous dire une chose, vous n'avez pas plus de droits que quiconque sur moi. Je ne suis pas un objet ni un animal. Je n'ai pas demandé à me retrouver ici et encore moins devant vous. Qu'on s'entende ou pas ne change rien à ma situation actuelle. Vous n'avez nullement le droit de me traiter comme un esclave. Je n'ai rien demandé. Jamais je ne permettrais qu'on me traite comme un esclave. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Alors non, je ne resterais pas sans réagir. Je ne vous appartiens pas." J'étais en ébullition et je peinais à conserver mon calme. Je finis par ajouter " Puisque je suis ici... Dites-moi au moins la raison de ma présence... Qu'attendez-vous de moi?"

Le prince fit claquer sa langue contre son palet. Il but doucement quelques gorgées de son thé. Puis, il rompt le silence qui s'était installé depuis deux bonnes minutes. Un sourire provocateur illumine son visage alors qu'il me répond - Allons tu as bien une idée... Tu es là pour me servir de façon exclusive et ce jusqu'à ce que j'en décide autrement. La véritable question, est de savoir de quelle manière tu vas me servir... Je déglutis alors que mon cœur s'accélère dans ma poitrine. Le prince glisse sa main sur ma joue et je n'aime pas du tout son attitude aguicheuse à mon encontre alors qu'il ajoute : - Et crois-moi mon esprit fourmille d'un tas d'idées à ce sujet... J'ai envie de le repousser mais je m'abstiens. Je suis soulagé lorsqu'il retire sa main.- Lève-toi, ordonna t-il. J'étais plutôt content qu'il me le demande parce que ça commençait à être douloureux et à tirer sur mes articulations de rester à genoux. Sauf que dès que je fus debout le Prince m'agrippa la nuque, sa poigne était ferme et je fus contraint de me pencher en avant incapable de me défaire de son emprise. Je ne pensais pas qu'il avait une telle force. Je comprenais mieux pourquoi il avait congédié les gardes tout à l'heure. Il n'avait pas besoin d'eux. Il était bien assez robuste pour me démolir si l'envie lui prenait de le faire. Je ne suis pas tombé sur un tendre... malheureusement pour moi.

- Maintenant, écoute-moi bien, Siobhan. Que tu le veuilles ou non, désormais tu es mon esclave et tu devras agir en tant que tel. Étant à mon service, tu représente d'une certaine manière mon nom et cela inclue qu'à partir de maintenant, tu dois avoir un comportement digne de ta condition. Le petit discours de tout à l'heure, tu le mets dans un coin de ta tête, tu l'oublies. Me suis-je bien fait comprendre ? Je me masse la nuque alors qu'il me relâchait enfin. Punaise, j'ai bien cru qu'il ne le ferait jamais. Et alors que je tâche de garder mon self contrôle, le prince reprit la parole comme si rien ne s'était passé à l'instant. - Mon grand-père me disait souvent ceci: "Le caméléon est gris tant qu'il marche sur le sable. S'il passe sous un arbre, il se colore en vert. Il n'est ni plus sincère, ni plus hypocrite dans un endroit que dans l'autre: il n'est partout qu'un caméléon. Les hommes vraiment méchants sont aussi rare que les hommes vraiment bons, mais il y a beaucoup d'impuissants qui miment suivant le souffle extérieur qui les agite, tantôt le bien et tantôt le mal" instructif, n'est-ce pas ? Qu'en penses tu Siobhan ? Pourquoi me racontait-il cette histoire ? D'ailleurs, ça m'était bien égal et je n'avais pas envie de lui répondre mais je le fais quand même. Je n'ai pas très envie de me faire encore agripper comme l'intant précédent. " Peu importe ce que j'en pense. Je dirais simplement qu'il a la capacité de pouvoir avoir la paix dans sa vie" Mécanisme de défense très utile. Pour ma part, j'étais piégé comme un rat dans ce lieu sordide ou tout semblait permis envers les esclaves coincés ici. Et je jetais un œil à la pièce où je me trouvais n'ayant pas encore pris le temps de le faire. La décoration rappelait automatiquement le statut du prince. C'était luxueux. Ça me plonge également dans mes souvenirs.. le manoir de mes parents. Ma mère décorait avec beaucoup de goût certes mais ça représentait tellement l'argent. Comme cet endroit. Je songe à ma sœur qui devait sans doute me chercher partout en ce moment. Mon cœur se serre dans ma poitrine en y songeant. Mon regard s'évade sur la pièce et atterrit sur la porte. L'envie de fuir me traverse l'esprit mais j'imagine aisément que les gardes sont encore présents. Connaissant mon tempérament il serait logique qu'ils soient encore là au cas où je décidais de prendre la fuite.

Le prince me ramène au présent "Viens donc t'asseoir". Je sens sa main sur mon épaule qui me guide. Pas d'autres choix que d'obéir. Il s'installa dans le fauteuil face à moi. Je croise son regard tandis qu'il parle. - "La capacité de pouvoir avoir la paix" comme tu viens de le signaler. C'est exactement ce que tu veux Siobhan... Non? Si tu veux obtenir ce que tu désires tu dois être ce caméléon. Tu dois être capable de faire semblant, de te camoufler. Pas que tu y crois, c'est la clé pour survivre dans ce vaste monde. Il te faut endormir tes ennemis, sois exactement ce qu'ils veulent que tu sois. Endors leur méfiance, obtient leur confiance. Et lorsque tu auras réussi... Tu pourras agir et prendre ce que tu veux, en l'occurrence ta liberté. Soit plus malin qu'eux, que moi. C'est ta seule chance. Même si c'est difficile, humiliant, dégradant, désagréable, tu devras te plier à tout ce qu'on te demandera. Mieux vaut être une putain soumise un temps qu'un esclave toujours. Tu ne crois pas ? Tellement facile à dire. Il n'est pas là pour assouvir les besoins des autres. Il n'est pas à ma place. " Quand je vous écoute, ça semble si facile.. mais la réalité est tout autre. Que je parvienne à faire semblant et avoir leur confiance à la rigueur... Mais être libre... Je doute que ça puisse arriver. Et vous n'êtes pas celui qui doit coucher sur commande." Rien de facile dans le fait de devoir être une prostituée soumise en somme. Rajaar alla soudainement vers la porte et je le vois discuter avec les gardes quelques instants mais il parlait trop bas pour que j'entends quoi que ce soit. Il referma la porte et s'éclipsa un instant puis il revint vers moi et me lança une serviette. - va te rafraîchir, la salle de bain est juste à côté. Nous allons dîner ensemble. Nous avons beaucoup de choses à apprendre l'un de l'autre, tu ne crois pas ?

Je passe ma langue sur mes lèvres. Je suis un peu étonné d'apprendre que j'allais rester ici cette nuit. Je rattrape la serviette et finit par hocher la tête. Je ne sais pas quoi dire donc je reste muet. Je me lève au bout d'un petit moment et file dans la salle de bain. L'endroit est tout aussi luxueux. Je n'aime pas l'idée de savoir Rajaar à côté pouvant débarquer à tout moment. Tant pis. Je finis par me glisser sous le jet d'eau chaude après avoir viré ma tenue de fortune. Je ferme les yeux un moment et songe à mon passé avant le complexe.. le palace comme ils l'ont nommé... Je ne sais pas vraiment combien de temps je restais ainsi sans bouger avant de me décider à me laver. Une fois terminé, j'enroulais la serviette autour de mes hanches et je jetais un œil à mon reflet dans le miroir. Je ne fus pas seul très longtemps. Le prince entra sans frapper et je fus incapable de bouger alors qu'il m'ordonna d'approcher. Sauf qu'il vint vers moi et sa main attrapa ma mâchoire et il me fit tourner la tête me scrutant de la tête aux pieds. Je fus incapable de bouger et je sentais la gêne s'installer. Un sourire amusé s'afficha sur le visage du prince. -J'imagine qu'étant bel homme, tu as rencontré diverses conquêtes, je me trompe? Il ne me laisse pas le temps de répondre car il poursuit et ce qu'il ajoute me laisse sans voix. - Qu'en est-il des hommes ? Est-ce que tu as déjà essayé ? Je ne me suis jamais intéressé à la gente masculine. Jamais posé de questions à ce sujet. C'est que je ne dois pas être intéressé, non? Pourtant, le prince me déstabilise depuis mon arrivée. Et j'étais loin du compte. Rajaar me laisse en plan riant de bon cœur à l'expression de mon visage. Que me réserve t-il exactement? Qu'est-ce qu'il compte me faire? Je soupire en sachant pertinemment au fond de moi qu'il n'y a pas beaucoup d'options quant à mon futur en présence du Prince. Il ne m'avait pas loué pour parler tricot.. faut pas rêver non plus... ça serait trop beau. Je sais bien que des clients sont bisexuels voir homosexuels. Il avait oublier ce détail... et ça lui revenait en pleine figure alors qu'il se retrouve coincé avec un autre homme.. et visiblement le Prince n'est pas rebuté face à la gente masculine. Je reste un moment devant le lavabo à regarder mon reflet dans le miroir. De longues secondes qui se transforme en minutes. Je finis par enfiler le sarouel noir que le Prince avait déposé ainsi que le t-shirt blanc et décide de le rejoindre alors que je repense à l'une des paroles qu'un garde m'avait dit. Il ne pouvait pas me toucher au niveau de mes fesses. Je déglutis en y repensant et en songeant que Rajaar comptait sans doute le faire.

En revenant dans le salon, le Prince est en train de boire son thé alors que je constate la présence des serviteurs qui installent des affaires tels qu'une table, deux chaises, une nappe blanche, des couverts en argent avec de très jolies assiettes puis des bougies trônent au centre de la table, il y a également un lit dépliant qui est mis au bout du lit qui trône vers la porte-fenêtre. Tout ce remue-ménage me perturbe beaucoup et je m'interroge. Visiblement, je vais passé la nuit-là.. le lit est un bon indicateur. Je croise le regard du prince qui me détaille de la tête aux pieds. J'ai la nette impression qu'il aimerait me voir complètement nu... Ou me faisais-je des idées ? En effet, j'ai la nette sensation qu'il me déshabille du regard et j'en ai même un frisson dans le dos. J'essaie de l'ignorer mais il s'adresse à moi au même moment - En attendant que notre repas arrive, prenons un verre. Je le vois ouvrir un meuble laissant place à diverses bouteilles d'alcool. Visiblement, je n'ai pas plus le choix que pour le thé. Je m'approche doucement et observe ce qu'il y a et jette mon dévolu sur une bouteille. "Un whisky, merci" dis-je. Le prince me trouble. Je le trouve déroutant. Autant, il pouvait être impitoyable et dur. Autant, il était doux et gentil à cet instant."Pourquoi êtes vous attentionné envers moi? Je ne suis qu'un esclave lambda parmi d'autres" Le prince sourit avant de lâcher - Désolé de te décevoir Siobhan, mais je ne suis pas un monstre. Je ne fais que protéger ma famille et mon nom. Rajaar prit deux verres et en versa le liquide, puis il me tendit l'un d'eux. Je prend le verre dans ma main droite et mon regard se perds sur la couleur ambre. Tellement étrange comme situation. Être à la merci d'un prince et pourtant, il prenait le temps de discuter et de partager avec moi plus qu'une simple partie de jambes en l'air. D'ailleurs, je redoute vraiment qu'il ait fait appel à moi pour cela. Je n'ai aucune expérience avec la gente masculine. Je n'ai jamais été tenté. Je n'ai jamais songé à essayer. Rajaar me sort de mes pensées en rompant le silence. - Alors, comme ça, tu n'as jamais rien tenté avec un homme ? Je secoue la tête négativement. Je sens la gêne s'emparer de moi alors qu'il poursuit -Ah, la plupart des hommes ignorent à quel point ça peut être jouissif comme expérience ou alors ils préfèrent ne pas y penser. Ça les fait rougir comme des petites pucelles à l'idée qu'ils puissent aimer ça. Cela le fait éclater de rire. Il continue de me fixer, un sourire charmeur et amusé sur le visage. Je n'aime pas sa façon de m'observer. - Tu crois que ça te plairait ? Je pourrais te faire découvrir, si tu veux. Je hausse les épaules. "Je ne sais pas." En effet, comment pourrais-je savoir si ça me plairait ? Je n'avais jamais rien essayé avec un homme, je n'avais jamais été tenté de faire quoi que ce soit. Et je redoutais le fait de me retrouver avec lui dans cet unique but. "Je ne suis pas dupe, je sais très bien que vous ferez bien ce que bon vous semble" Après tout je suis un esclave, je n'ai donc pas le choix. Que je le veuille ou non, il me prendra de force ou de gré. -Ne fait pas cette tête-là! En cherchant un peu, tu te rendras vite compte que tu aimerais ça. Tu n'as pas à avoir honte, tu sais. "Je n'ai pas honte." Rajaar termina son verre et se leva, déposant son verre sur la table basse.

Pour ma part, je suis perdu dans mes pensées. Comment pouvait-il être si sûr de lui? Je me sens déstabilisé et je ne comprends pas pourquoi ça me fait cet effet. J'étais tellement absorbé par mes pensées que je n'ai pas remarqué que le Prince avait verrouillée la porte à clé et cacher celle-ci dans un pot sur le meuble du hall d'entrée. J'avale les amandes que j'avais prises sur la table basse du salon alors que le Prince revient près du canapé. Il s'installe beaucoup trop près de moi. Mon instinct me souffle de me reculer sauf que je ne bouge pas. Rajaar enlève alors le verre de ma main en précisant - Jouons à un petit jeu. Tentons de découvrir tes désirs et tes vices les plus profonds. Je sursaute lorsque je sens sa main se promener le long de ma jambe. Clairement, j'aurais dû me reculer. J'ignore si je vais rester très longtemps sans réagir . Mon cœur s'accélère alors que le Prince vient effleurer mon sexe. Je n'ai pas le temps de réaliser qu'il vient plaquer son autre main sur mon épaule et qu'il me pousse avec pour me contraindre à m'allonger sur le dos. Rajaar me surplombe de toute sa hauteur. Je déglutis et l'instant suivant, je me fais embrasser. Le baiser n'est pas le plus éprouvant et ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus. Ce sont ses mains qui s'activent et qui viennent me caresser. Le plaisir monte malgré moi alors que Rajaar grogne au même moment. Je ne sais plus où j'en suis, j'ai la tête qui tourne et je décide de repousser son corps afin de pouvoir me lever du canapé. J'ai le cœur qui bats la chamade, et je n'ose pas regarder mon sarouel au niveau de mon bas ventre. Je suis sûr d'être en érection et je me maudis de me retrouver dans une telle posture. Je me sens faible, pris au piège. Je n'ose pas croiser le regard de Rajaar. En fin de compte, je me sens honteux. Je crains que cela me fasse plus d'effets que je ne l'avais imaginé, je crains d'avoir apprécié. Où est-ce tout simplement par instinct ? Après tout, je ne suis qu'un homme et mon corps ne faisait que réagir de façon physiologique, non? Je m'enfonce dans mes pensées, complètement chamboulé par les émotions qui me traverse. Rajaar savait très bien comment agir... Comment me faire succomber malgré moi. Je ne pouvais pas croire qu'il puisse me mettre dans cet état. Hétérosexuel, j'étais hétérosexuel, non? D'un coup, j'ai des doutes... Je ne sais plus. Est-ce normal ce que je ressentais ? C'était physiologique, mon corps réagissait... Impossible pour que ce soit autre chose. Je reste bêtement debout non loin du canapé et je sens le regard de Rajaar posé sur moi et cela ne m'aide pas à retrouver mes esprits. Par réflexe, je me recule jusqu'à me trouver devant la fenêtre. J'ai envie de fuir mais ça n'arrangerait rien. Je passe une main sur mon visage toujours aussi perdu. Bordel mais qu'est-ce qui me prenait? Pourquoi me suis-je laissé faire sans réagir? Pourquoi ne l'ai-je pas automatiquement repoussé lorsqu'il s'est approché de moi? Pourquoi ai-je apprécié ce baiser? Bordel de merde! Je viens vraiment de songer au fait que j'ai aimé cet échange? Je suis perdu. Je ne comprend pas ce qui me prend et ce qui m'arrive. Rajaar me met dans un drôle d'état. Je déglutis et me frotte nerveusement la nuque. Je n'ai pas l'expérience pour savoir comment faire dans ce genre de situation. Je fixe le paysage devant moi.. je peux distinguer au loin divers bâtiments ainsi que des murs immense entourant sans doute tout le complexe. Je me demande alors sur combien de kilomètres s'étend l'Eden. J'oublie un vague instant ce qui vient de se produire avec Rajaar. Mais, la distraction est de courte durée.

Rajaar revient vers moi avec un autre verre de Whisky qu'il me tends sans un mot. Je le prends et boit une bonne gorgée alors que le prince finit par rompre le silence en annonçant - Dommage, t'aurais adore la suite... Je me raidis davantage alors qu'il semblait bien s'amuser. Il s'éloigna vers le canapé et je me sens respirer de nouveau. Je fixe l'horizon. Le silence demeure un instant avant que Rajaar reprenne. - Tu comptes bouder encore longtemps ? Allez, viens je te promets de rester sage. Enfin, sauf si tu me demandes le contraire, bien entendu. Cela eut pour effet de le faire rire une nouvelle fois. Je soupire alors qu'il mets de la musique en fond sonore. "Je ne boude pas, je réfléchis." Je finis par daigner le rejoindre. "Dis-moi Siobhan.. d'ou vient tu? Parle moi un peu de toi." "Je viens de Londres. Et je suis infirmier. C'est lors d'une mission humanitaire en Afrique que je me suis fait arracher à ma vie, par un garde d'ici. J'ignore son prénom mais je le reconnaîtrais si je le croise. J'ai une mémoire visuelle." Je serre les poings en songeant à ce type. J'en avais dis un peu plus parce que je savais que Rajaar poserait des questions, donc autant le faire directement et puis il voulait qu'on apprenne à se connaître. "Et vous, pourquoi êtes vous présent en ces lieux? Ce n'est pas chez vous. Vous venez juste passer du bon temps comme les autres ?" C'était une certitude vue comme il insistait pour me faire découvrir le sexe avec un homme. Je savais que ce n'était que partie remise, il recommencerait. Et ce n'est pas sûr qu'il me laisse m'éclipser. Un moment donné, il finirait bien par me faire plier à sa volonté. Je songe au fait qu'il peut faire ce qu'il veut de moi, me briser, me forcer pour m'avoir et cela me donne la nausée. - c'est l'une des raisons pour lesquelles mes frères aînés m'ont emmené afin que je puisse me détendre un peu de tous mes devoirs... Mais, je suis également là pour rencontrer ma Future épouse et célébrer mon mariage. Drôle d'endroit pour un mariage. - A vrai dire, c'est mon second mariage. Ma première épouse, je l'ai perdu dans une tempête de sable, il y a quelques mois. Et je n'ai rien pu faire. Un laps de temps, le visage du Prince changea. Rien qu'une seconde. Une seconde où la tristesse s'empara de lui. Mais, ce fut vraiment très bref... Il retrouva rapidement son masque. "Je suis désolé." Je ne prononce rien d'autre. Il n'y a rien à dire. Perdre sa moitié doit être très difficile à vivre. Perdre quelqu'un est la pire des épreuves. -J'ai du mal de saisir la logique de vos frères.. vous êtes en deuil et vous devez déjà songer à une autre épouse.. n'est-ce pas un peu prématuré ? Et n'est-ce pas un manque de respect envers votre défunte épouse d'aller trouver une autre femme aussi vite? Et n'y a t-il pas de meilleures façons de se changer les idées ou de faire son deuil que de se retrouver dans un tel lieu. Non vraiment, je suis désolé mais, j'ai beaucoup de mal de vous suivre... Et pourquoi vous laissez-vous faire? Vous avez le droit de faire votre deuil comme bon semble et je maintiens ce que je dis, il est bien trop tôt pour songer à vous marier de nouveau. Drôle de monde qu'est la royauté! Enfin peu importe... il s'agit de votre vie.. ça ne me regarde pas de toute façon. Mais, clairement, la vision du mariage est assez étrange par chez vous. Je n'aimerais pas être à votre place. Elle n'est pas plus enviable que la mienne actuellement.

Des coups frappés à la porte nous interrompit et c'est à cet instant que je constatais qu'il avait fermé à clé. Autant dire que je n'aurais pas pu me dérober s'il l'avait vraiment voulu. Je sentais un frisson me parcourir à cette observation. Il m'avait laissé tranquille volontairement mais pour combien de temps ? Des serviteurs firent leur apparition pour déposer le plat. Je songe à mes parents et aux réceptions données par ma chère mère. Un sourire triste se dessine sur mes lèvres. C'était le bon temps finalement... Je termine mon verre d'un trait alors que Rajaar m'invite à le rejoindre pour dîner. J'ai l'impression de me retrouver à un rencart.. c'est assez troublant... Je ne comprend pas la logique du Prince. Pourquoi prend-il la peine de faire tout ça? Et alors que je m'approche de la table, je ne suis pas tellement à mon aise car je commence à être sacrément gêné au niveau inférieur n'ayant toujours pas dégrossi. Sauf que je préfère ne rien laisser transparaître alors que je me pose sur la chaise et que le Prince s'active. Je parierais même que je dois être légèrement rouge au niveau du visage. Je pense même que j'ai clairement raison sur ce point. Mon regard se pose sur lui alors qu'il est en train de servir. Rajaar dépose deux assiettes dont l'une devant moi. Une soupe encore bien fumante dont l'odeur est alléchante. Le prince s'occupe de remplir également nos verres l'un d'eau et l'autre de vin blanc. Je suis vraiment troublé par toute cette mise en scène. J'ai vraiment l'impression de me retrouver au restaurant à quelques détails près. Je prends ma cuillère alors qu'il annonce -Bon appétit. J'observe mon assiette puis énonce "Bon appétit" Je reste poli et courtois. Je finis par goûter la soupe qui semble bonne vue la réaction du prince. Limite s'il n'a pas un orgasme culinaire vu le soupir qu'il avait lâché. Et effectivement, je comprenais pourquoi, c'était un pur délice. Un vrai régal pour les papilles... Et je dois bien admettre que mon estomac est reconnaissant de recevoir cette soupe. Cela me change grandement de l'eau et du pain. Faut dire que j'étais un vrai emmerdeur depuis mon arrivée. On me faisait payer mon comportement, j'imagine en me nourrissant mal. Je souris en coin. Rare sont les moments ou ça m'arrive. A vrai dire, ça doit être le premier vraiment sincère depuis ma captivité. Diantre, j'étais plutôt bien tombé... Rajaar était un maître tellement différent de ce que je m'étais attendu... en tout cas, pour l'instant. Méfions-nous de l'eau qui dort, comme dit le proverbe. Je termine ma soupe assez rapidement. Je m'essuie les lèvres avec ma serviette que je repose sur mes genoux. Je bois une gorgée d'eau. J'ai du mal de croire que je me retrouve à manger comme dans un restaurant gastronomique alors que je suis en compagnie de l'homme que je me dois de servir. Il avait raison... il pouvait y avoir de bons côtés si on oublie un temps le reste qui est disons plus désagréable... pas si désagréable dans le fond me crie une petite voix intérieure et je me sens à nouveau troublé. Je passe ma langue sur mes lèvres. Mes yeux se posent sur Rajaar et inévitablement j'aperçois à nouveau son torse avec sa chemise resrée entreouverte. Je détourne le regard pour porter mon attention sur mon verre de vin afin de sentir celui-ci. Ça me changerait un peu les idées ! Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Le Prince me fait perdre le fil en rompant le silence.

- Dis-moi, Siobhan. Pourquoi ça te pose problème au juste, que quelqu'un comme moi t'excite? Il n'y a pas de honte à avoir, tu sais. De nos jours, la plupart d'entre nous sont assez évolués pour savoir que l'attirance envers un individu du même sexe n'a rien d'une maladie! Il sourit de plus belle et entreprit de découper quelques morceaux de pain avant de rajouter d'une voix rieuse : -Ah attends, je sais! Parce que tu es encore tellement obsédé par le fait de vouloir contrôler le peu qu'il te reste, que la simple idée que tu puisses apprécier de te faire baiser par un "maître" t'es intolérable. C'est ça, hein? Tu aurais l'impression... de perdre la partie. De te voir arracher ce qu'il te reste encore de "liberté. "Je n'ai pas honte et je sais déjà tout cela.. que c'est toléré." rétorquais-je, en soupirant. Je hume à nouveau mon vin puis le fait tournoyer dans le verre, l'air pensif. Je bois une gorgée pour goûter, puis lève les yeux alors que Rajaar me lance assez rieur la raison pour laquelle je réagissais ainsi. Le pire c'est qu'il n'a pas tort. Mais, si j'acceptais de me laisser aller, c'était mon choix. Cela voulait dire que je renonçais au peu de liberté qu'il me restait, non ? Je ne sais pas... je ne sais plus. Je repose mon verre sur la table. En quoi est-ce normal d'accepter le fait de se faire baiser par son ''maître'' ? D'apprécier ? Je ne trouve pas que ce soit tellement normal... je suis un esclave... pourquoi pourrais-je trouver normal de coucher avec lui ? Parce qu'il semblait doué en la matière me souffla une petite voix et qu'au fond de moi, peut-être bien... que je voulais tester avec un homme. Mais, je ne comprends pas pourquoi soudainement je me sens dans un état pareil avec un homme. Jusque-là je n'avais jamais cherché à faire quoi que ce soit avec la gente masculine. Son contact avait éveillé quelque chose en moi et cela m'effrayait dans un sens... je me sentais perdu. Je ne savais plus qui j'étais finalement.

-Tu ne crois pas que ce serait plus facile si tu acceptais la situation et décidais de te laisser aller un peu? On pourrait terminer ce fabuleux repas, puis après le dessert, je pourrais t'allonger sur le lit, glisser mes doigts sur ton corps puis faire glisser ma langue sur ton sexe gonflé de désir avant de te prendre et te faire jouir de désir comme jamais une femme n'aura réussi à le faire. Mais, si tu préfères, je pourrais tout aussi bien te prendre là, violemment sur la table et on se ferait l'amour comme des bêtes en grognant jusqu'à réveiller tout le bâtiment. Qu'en pense tu, Siobhan? Je fixe ses yeux qui me regarde avec désir et cela me fait frissonner. Je revois soudainement la scène du canapé et je baisse mon regard. Je peine à rester impassible à la situation, surtout que mon corps me rappelle combien il m'avait excité en me touchant tout à l'heure. Mon érection est toujours bien présente et je fixe mon regard sur la nouvelle assiette qu'il avait disposé devant moi contenant de la viande de faisant avec du riz accompagné de sauce, de thym et de persil. L'odeur est délicieuse mais étrangement, je ne parviens pas à manger contrairement à lui. Je suis tout chamboulé par ce qui se passe à cet instant. Je revois ses mains courir le long de mon corps et je sens de nouveau ses lèvres sur moi. Je me surprends à vouloir revivre... bordel. Je secoue la tête et prends mon verre de vin et boit une gorgée. Je ne sais absolument pas quoi répondre aux paroles du Prince. Je finis par demander « Est-ce parce que vous vouliez un homme que je me retrouve ici ou est-ce le hasard qui fait que ce soit moi votre esclave ? » J'ignore pourquoi je lui demande ça. Je doute qu'il ait vraiment choisi. Quoi que, ils ont bien le droit de donner leurs conditions. Je reporte mon attention sur mon assiette et je suis tellement dans un état second que je ne parviens pas à me décider à manger. J'ai les images malsaines décrites par Rajaar et je sais que quoi qu'il arrive... je finirais nu devant lui et qu'il me baisera. Et je ne sais pas si ça me flatte ou si au contraire je suis écœuré. Je finis par avaler un bout de pain. Rajaar avait un effet dévastateur sur ma personne... j'étais troublé... et me posais de plus en plus de questions. Quand il dit on se ferait l'amour, sous entend-il que je pourrais aussi le prendre ? Bon sang, Sio... je chasse cette idée de ma tête et tente de manger. Pas que le repas ne soit pas bon... mais je n'arrive plus à rien avaler. Je me force à prendre un peu de viande. Je délaisse mon assiette au bout d'une minute et me rabats sur mon verre de vin. Prends-toi une cuite... ça vaudra mieux... ou pas. -Oh le hasard fait parfois bien les choses fut la réponse donnée. Je n'aime pas sa réponse. Et je me souviens alors d'un autre document que j'avais lu en diagonale. Il était inscrit quelque part que nous étions au service des clients du complexe et qu'ils étaient également nommés VIP. Qu'il y a les différents pallier... Je guette mon bracelet par réflexe. Une plume.. pallier numéro 3, si je me souviens. Mais, un garde m'avait dit qu'ils passeraient bientôt pour modifier mon bracelet.

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