Il me regarde un instant et s‘écarte. Je traverse l‘entrée pour atteindre le placard où il y a la porte secrète. J‘entre le mot de passe avant d‘aller dans l‘ascenseur. Je suis obligé de le prendre étant donné que je ne serais pas très précis dans ma téléportation. Contrairement à une téléportation dans l’empire où aucune ville ne bouge, je ne sais pas quelle est la position exacte du labo par rapport à moi.

Il faut une minute à l’ascenseur pour atteindre le laboratoire. Je ne vais pas tenter de modifier les lois de l’univers. J’ai eu la preuve que mon pouvoir dimensionnel agissait à partir du moment où je l’utilisais. Si je voyage vers le passé avec des lois modifiées, il y a des choses imprévues qui pourraient se produire. Je lance la machine pour la même date que la première fois que je l’ai utilisée, mais je déplace l’arrivée de 50 kilomètres.

Je me mets dans la machine et je la lance. Le compte à rebours commence avec la fermeture des portes. Je me demande si Jeffrey sera à la sortie.

Je suis arrivé. J’entends:

-Oh… Tu… Tu y es parvenu.

-Jeffrey, tu sais très bien que j’y arrive toujours.

-Et tu arrives à parler. C’est incroyable. Tu vas faire quoi maintenant?

-Pourquoi est-ce que je devrais te le dire?

-La sphère élémentaire, n’est-ce pas? C’est assez prévisible si on prend en compte le fait que tu as été forcé de voyager dans le temps. Si je peux te donner un conseil, la sphère ne suffira pas à me battre. Sur ce, au revoir.

Je n’ai même pas remarqué que le temps était sur pause. Je me demande bien ce que les agences spatiales voient dans leurs radars. Le nombre d'objets non identifiés doit être absurdement grand aujourd’hui. Encore une fois, je tombe vers la terre. Je peux voir mon ancien moi en train de tomber vers le sol. J’étais inconscient à ce moment. Mais, je visais l’eau, alors ça va. Enfin, pas tant que ça, mais mon corps a dû résister assez bien au choc. Ce n’est pas une chute à 195 km/h qui va me tuer.

Je n’ai pas besoin d’être dans cet univers. Il me suffit de me téléporter vers la capitale. Si je me souviens bien des coordonnées de mon univers, alors la capitale… oui, je vois où est-ce qu’elle est. Je fais un portail et je laisse la gravité me tirer au travers de ce portail. Bien évidemment, les coordonnées ont changé en 1186 ans. Je suis au beau milieu de nul part. Cependant, je ressens l’énergie de la capitale. Il y a tellement de gens puissants là-bas que c’en est risible.

Je me téléporte avec un portail le plus proche possible. Mon portail s’arrête en face d’une couche anti téléportation. Je la traverse en la brisant et je vois arriver un nombre important de gardiens vers moi. En même temps, j’ai une puissance suffisante pour désintégrer l’univers. Je regarde ma main, mais il n’y a aucun symbole. Je ne vais donc pas régénéré mon énergie aussi facilement. Il me faudrait des semaines voire des mois avant de pouvoir recharger de manière suffisante mon énergie.

Les gardiens m'arrêtent avec de la télékinésie simple. Il me font signe de mettre un transmetteur pour parler. Je dis:

-Je n’ai pas besoin d’air. En revanche, si vous avez un écouteur pour vous entendre, je ne suis pas contre.

L’un d’entre eux attrape quelque chose au vol. La ville est à au moins une seconde lumière. Si l’objet a été tiré il y a une seconde, il est arrivé à la vitesse de la lumière. Il s’agit donc d’un mage de lumière. Il me tend l’appareil et je le mets dans mon oreille. J’imagine, qu’à terme, je n’en aurais même pas besoin. J’entends:

-Veuillez décliner votre identité.

-Bonjour, je me nomme Grégory James. Je suis un immortel.

Ils sont au moins une centaine. Le plus faible rang, au vu de leur armure, est maître. Je ne vais pas essayer de fuir. Je ne voudrais pas les avoir à mes trousses. J’entends ensuite:

-Comment ça, un immortel?

-Ah oui, j’oubliais que ce sont des univers protégés. Enfin, il y en a un qui s’est connecté au multivers récemment. Bref, je suis un ami de Jeffrey. La preuve étant que vous êtes encore en vie. Après tout, quelle personne qui a de mauvaises intentions et une puissance absurde s'embêterait à parler à des gardiens.

Il n’y a plus aucune voix. Il me suffit juste d’attendre leur réponse.