Yann me regarde un instant et dit:

-Je dois l’avouer, tu ne fais pas semblant lorsque tu déduis certaines choses. En effet, j’ai plutôt envoyé 20% des membres de mon groupe. On est 75’000’000’000. C’est assez peu, mais bon… Il faut voir le bon côté des choses. C’est simple à contrôler. En revanche, je possède bel et bien 1’500’000’000’000 univers. Comment? J’ai dit posséder, je n’ai jamais précisé de quels univers il s’agissait. Ils sont tous assez vide. Tu m’as démasqué… Je ne faisais que gonfler les chiffres.

Il y a une chose qui cloche, mais je ne sais pas quoi. Je dis:

-Bien, merci pour toutes vos aides. Si vous souhaitez ajouter une chose, je suis toute ouïe.

Personne ne parle pendant plusieurs secondes. Je dis:

-Bien, je pense qu’on peut terminer cette réunion. Je souhaiterais avoir ce que vous avez dit la semaine prochaine si possible.

Je retourne dans mon labo en passant par le couloir. Les autres ne se lèvent pas. Je sais qu’il y a une chose qui se trame, mais je ne vais pas pouvoir l’empêcher.

Je vais continuer de développer l’armure dans la semaine qui vient. En espérant ne pas être dérangé cette fois. En soit, il est surtout question d’ajouter des fonctionnalités qui seront automatisées. Si ce n’était que du code, je pourrais finir en moins d’une minute, mais il va falloir tout tester et s’assurer de le rendre impossible à pirater. Il va falloir aussi s’assurer de ne pas dépendre des trous de vers pour toutes les machines. En plus, l’exohaurio est difficile à travailler. Il me faudra au moins une semaine pour assembler le tout une fois terminé.

Au bout de cinq jours, le second me prévient qu’il a pris le contrôle du multivers de Delfor.

Il ne reste plus que deux jours avant de recevoir les recherches que faisait Lisa sur la possibilité de changer d’élément. Je me demande tout de même pourquoi elle les a données à Johnny. Mais, je verrais ça en temps et en heure.

La réunion a lieu dans 30 minutes. Je sauvegarde toute ma progression et je me prépare à aller dans l’univers du second pour rejoindre la bulle. Cependant, le portail s’ouvre sans que je ne fasse quoi que ce soit. Sebastian passe le portail et me regarde. Il dit:

-La prochaine fois, efface l’historique du téléporteur. Je n’ai qu’une question… Comment as-tu expliqué ma disparition aux autres?

-J’ai dit t’avoir tué.

-Tu es sûr qu’il n’y a rien d’autre?

-J’ai autorisé Yann a allé dans ton multivers, mais je l’ai interdit d’aller dans un seul des univers que le prédécesseur de Denis possédait… Oh…

-Tu l’as laissé aller dans mon multivers! Je t’avais dit que je quittais la bulle pour une bonne raison! J’avais enfin un espoir! Ça fait depuis des années que je cherche le peu de lumière que je peux et... je l’avais enfin trouvé! Pourquoi tu l’as autorisé?

-Il y serait allé de force de toute manière.

-Donc, tu as préféré avoir l’air gentil plutôt que de prendre une option qui aurait pu l’empêcher de venir?

-Qu’est-ce qu’il a fait?

-Tu as l’arme qui peut détruire un univers?

-Qu’est-ce qu’il a fait?

-Il me faut une arme! Je vais le tuer! Passe moi n’importe quoi!

Il déplace l’intégralité des objets se trouvant sur les tables pour trouver une arme. Je dis:

-Dis-moi ce qu’il a fait!

-Ce qu’il a fait? Il a brisé le peu de lumière que j’avais! Ce peu de lumière que tu m’as apporté.

-Tu parles de quoi?

-Non, tu n’y es pour rien. Il a tué tous les rescapés! Il a tué tout le monde de ses propres mains…

-Je vois. Il te faut quelle puissance de feu?

-Assez pour le tuer à tous les coups.

-Je vais te donner trois bombes de dix tonnes d’antimatière chacune avec un gant qui te permettra d’effacer son aura et… il est déjà là.

Il sort du portail, puis dit:

-Eh bien, je suis plutôt envié à ce que je vois.

Sebastian lui court dessus, mais il est plaqué au sol en un instant. On dirait des ondes sonores qui le poussent à terre. Yann dit:

-Ils ont tous souffert comme ça avant de mourir. Quel dommage que tu ait été dans ton château durant tout ce temps… foutu noble pas capable de protéger son peuple.

Je prends mon pistolet et je vise Yann. Il dit:

-Toi aussi, tu vas mourir.

Il active une onde sonore sur moi. La pression est absurdement grande. Le sol se déforme sous mes pieds, mais ce n’est rien pour moi. Je dis:

-Yann…

Je ne peux pas me faire entendre. La pression qui vient d’au-dessus est trop forte pour me laisser parler. En regardant, je vois qu’il s’agit de trou de ver qui mènent derrière lui. Il veut que je le tue, mais pourquoi?... Tant pis, c’est un criminel qui vient de commettre un génocide. Il mérite la mort. Je tire avec 1 gramme d’antimatière. La balle va à 120 millions de mètres par seconde, mais il esquive. Le portail est resté ouvert… Il vient de l’univers de Sebastian. Il y avait quelqu’un derrière Yann, à travers le portail. Yann me regarde et parle. Je n’entends rien, mais j’arrive à lire sur ses lèvres:

-Tu as tué le dernier membre de la famille de Sebastian. Comme c’est dommage. C’était son cousin je crois. Je m’en fous un peu de toute manière.

Activation vitesse lumière et concentration absolue. Je charge mon pistolet avec un kilogramme d’antimatière et tire. La balle est déviée vers Sebastian. Je tire dessus afin de l’empêcher de le tuer. Il ne peut pas être tué avec des balles. Je vais y aller au poings.