Chapitre 34

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Je dis:

-Tu peux très bien avoir entendu ce nom sortir de ma bouche.

-Quoi? Tu parles de Midas, l'homme le plus riche au monde? L'homme qui a permis au monde d’avancer dans l’ère quantique en te finançant?

-Tu peux très bien avoir envoyé l’un de tes espions là-bas…

-En effet, Grégory James. Mais, est-ce qu’un espion pourrait découvrir que tu es né le 22 février 2000 ou, pour être plus précis, que tu as été déclaré ce jour-là? Après tout, tu n’as aucun parent. Tu es un foutu génie qui s’est élevé tout en haut de la chaîne alimentaire. Tu approchais des 500’000’000’000 $ le jour où je suis parti. Pour ma part, Midas ne m’a pas accordé le moindre doute. Il n’a pas donné un seul centime pour me financer et je suis quand même parti avant toi.

-Bien, c’est assez impressionnant je l’accorde. Imaginons que cela soit vrai, qu’est-ce que ça change? Tu pourrais avoir le passé le plus triste au monde, si tu es un criminel sans culpabilité, je te tuerai.

-Donc, tu ne me tueras pas si je suis honnête?

-En effet.

-Cependant, tu as tué tous ceux qui connaissaient l’existence d'autres multivers dans le multivers de Richard.

-En effet.

-Donc, tu as tué des individus qui ne le méritaient pas.

-Il s’agit là de quelques sacrifices pour une cause qui sauvera bien plus de vie. Je l’ai appris au détriment de bien d’innocents. Leur mort est parfois nécessaire.

-Tu es exactement comme je me l’imaginais. Tu es empli de convictions et tu ne doutes jamais.

-Si tu le dis.

-Et c’est ça que je déteste. Comment un individu qui ne doute pas de son idéologie peut être apte à régner.

Je lui dis d’un ton agacé:

-Tu vas me dire que tu es un meilleur dirigeant que moi.

-Non, je vais juste te faire goûter un peu de l’enfer que j’ai vécu pour te rendre meilleur. Tu verras, on se fait au goût du rat au bout d’un moment. Enfin, tu ne le supporteras sûrement pas. Tu peux être sûr d’une chose. Il s’agit de la raison de ma venue. J’ai posé tous les dominos. Tu vas voir ce que cela fait de voir ses rêves être brisés en un seul mot.

-Je vois. Ça explique ça…

-Ne fais pas comme si tu avais compris.

-Je ne fais pas comme si. Mais bon, je sais plus ou moins ce qu’il reste à faire dorénavant. La seule zone d’ombre est Sebastian.

-Il ne peut être raisonné. Je le dis en connaissance de cause. Il a vécu un pire enfer que moi, même si c’était plus court. Soit il accomplira sa vengeance, soit tu devras le tuer.

Il part en traversant le portail. Le problème n’est pas de le tuer, mais de garder son multivers sous contrôle après sa mort. Il n’y a aucun doute sur son passé de criminel. Le simple fait d’avoir collaboré avec le crâne le prouve. Enfin, je dois me concentrer sur Sebastian pour l’instant. Comment puis-je le raisonner? Je suis un peu mal placé pour lui dire que la vengeance ne sert à rien étant donné qu’on s’est quitté le jour où j’ai tué le crâne. Il faut que je retourne dans son multivers pour le raisonner.

Je prends ma clé de piratage et je vérifie s’il y a des micros ou caméras laissées par Yann… Il n’y en a aucune. Je règle le téléporteur sur l’univers de Sebastian. En le traversant, je vois que Sebastian m'attend sur une souche d’arbre. Il y a encore le château à moitié détruit à quelques kilomètres d’ici. Il dit:

-Je savais que tu allais venir…

-Tu sais également pourquoi.

-Oui. Mais, je ne veux pas le pardonner. J’ai agi sur le coup la dernière fois désolé.

-Tu parles de quoi?

-Le robot. Delfor l’avait dans ses plans. J’ai décidé de lui dire quelques-unes de tes faiblesses, car je n’avais pas aimé que tu te mettes entre moi et Denis.

-Je vois. C’était un acte irrationnel.

-Exactement. J’imagine qu’il est mort…

-Oui.

-... Tu ne changeras jamais. Dis-moi, qu’est-ce qui te pousse à vivre?

-Transformer le monde en un meilleur endroit.

-Et, tu en es capable. Dis-moi, qu’est-ce que je devrais faire?

À ce moment, plusieurs personnes avec des habits et visages crasseux sont sortis des bois. Il dit:

-Ils se cachaient dans la forêt qui entoure l’ancienne ville. Ce sont les survivants de la catastrophe. Ils sont environs quatres cents. S’il y en a ici, il doit y en avoir sur toute la planète. On pourrait reconstruire ce paradis. Tu es capable de changer le monde. Tu es un génie sans équivalent. S’il te plaît, dis-moi si je suis capable de le faire.

-Capable… Sûrement pas. Sauf si tu as les connaissances de tous les spécialistes de ce monde ce qui n’est pas le cas. Mais, avec un peu d’aide, tu pourras sûrement y arriver. L’aide de ton peuple.

Des larmes commencent à couler le long de ses joues. Il balbutie:

-Me fais pas des coups pareils… Merci, je retire mon multivers de la bulle. Il est l’heure de bâtir ce monde à nouveau.

-Sinon, tu as attendu combien de temps sur cette souche?

-Ça va faire vingt minutes.

-Bien, sur ce, bonne chance.

Je traverse le portail pour retourner dans mon labo. C'est incroyable comme un discours assez simple a un effet assuré. La seule personne dont je ne connais pas les intentions est Johnny.

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