Chapitre 5 - Brûlure

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Après cette soirée, plutôt étrange, je me suis mise à réfléchir à toute cette histoire. Couchée sur mon lit, j'ai regardé à plusieurs reprise mon plafond. Et il s'est passé plusieurs nuits où, ainsi, je n'ai pas vraiment trouvé le sommeil. Comment y croire ? Ou comment ne pas y croire en ayant vue ce que j'ai vue ? Un chat qui parle, les yeux de Sky ? De la triche, des effets spéciaux comme au cinéma, la réalité ? Quasiment une semaine est passée depuis cette incident, et je n'ai pas revu Sky depuis. Et d'ailleurs, quasiment personne ne parle de lui, comme s'il n'avait jamais existé. Ou presque, car les professeurs le notent quand même absent, mais ils ne demandent même pas ce qui lui arrive, comme si cela était inintéressant. D'ailleurs, aucun élève de ma classe ne le cherche ou n'essaie de savoir ce qu'il a. Personne ne prononce son nom en dehors des appels en début de cours. Normalement, au bout d'une semaine, ils devraient s'inquiéter de ce qu'il a, de ce qu'il devient, non ? J'ai fini par allé voir les surveillants, pour leur demander ce que Sky devenait et voir s'ils avaient des nouvelles. Ils ne m'ont tout simplement pas répondu et tous ont détourné les yeux. Comme si je n'existait pas. Je ne sais pas pourquoi j'agis comme cela, comme si je m'inquiétais pour lui. C'est étrange... C'est comme si une petite voix – ma conscience qui n'est pourtant pas la mienne – me dictait d'agir ainsi. Que e spassait-il à la fin ? Je ne comprends plus ce qu'il se passe, et je ne peux en parler à personne. Parce que j'ai bien essayé de parler de Sky à mes amies et de ce qu'il s'était passé lors de cette nuit. Soit elles ne m'écoutent pas ou ne comprennent pas et me font répéter, et répéter encore, et je finis par laisser tomber au bout d'un moment, après une conversation sans queue ni tête. Soit, elles détournent les yeux, elles aussi. Mais que se passe-t-il ? Qu'est-ce que l'on me cache ? Qu'est-ce qu'IL me cache ? Qu'a-t-il fait ou qu'est-il vraiment pour que tous réagisse ainsi : comme s'il n'existait pas ? Je commence à me sentir angoissée, et un peu coupable – comme si c'était de ma faute. Je ne sais pas vraiment comment me comporter, même envers mes parents, mon frère et mes amies. Que dois-je croire ? Bonne question. Surtout, qu'il n'y a pas que sa disparition est qui étrange. Il s'est passé d'autres choses… Des choses dont je n'ose parlé de risque de retourner voir un psy, de retourner dans mes années sombres…

C'est le début de la troisième semaine d'absence de Sky, Je ne l'ai toujours pas revu. Et je culpabilise énormément. Je ne dors pas vraiment... enfin presque pas. Parce que la fatigue commence à me peser, et j'arrive à m'endormir de temps en temps, sans faire de rêves, bien heureusement. Mais, pour me consoler de tout cela, les vacances approchent à grand pas, plus que deux semaines de cours et je pourrais enfin me reposer. En tous les cas, je l'espère fortement. Je me dirige donc vers mon lycée. L'automne approchant à grand pas aussi, l'air s'est rafraîchit, les nuages recouvrent quasiment la totalité du ciel, le vent souffle, presque glacial en cette région. Et pourtant, je ne porte qu'un gilet à capuche assez fin au dessus de mon pull, fin aussi. Je ne grelotte pas, je n'ai aucune sensation du froid, il n'y a que la fumée que je souffle au rythme de ma respiration qui m'indique qu'il fait froid. Mes amies, elles sont frigorifiées, me regardant souvent avec des yeux ronds, se demandant sûrement comment je fais. En fait, moi même je me le demande. Toutefois, cela ne me pose pas trop de problème, cela m'évite de m'emmitoufler tous les matins, de perdre du temps, et donc de pouvoir dormir plus longtemps – si toutefois, j'arrive à dormir.

Aujourd'hui, pour la première heure de cours de la semaine, nous avons le droit à du sport. Certains s'en réjouissent, et je les comprends vu la température, mais moi pas. Pour la seule et unique raison que je hais le sport, et encore plus l'escalade. C'est bien le seul sport que je dois détester. Je ne supporte pas la hauteur, ni d'être suspendu par un simple fil... Bon, une corde pouvant supporter environ... 800 kilos ? Je ne suis quand même pas rassurée. Encore moins quand notre professeur de sport nous pousse à monter encore plus haut, bloquant la corde pour éviter que notre camarade qui nous sécurise ne nous permette de descendre. Un vrai sadique. Pour couronner le tout, je suis avec une fille très gentille, mais... malheureusement, elle aussi a le vertige, ce n'est pas très pratique pour faire de l'escalade. Elle se nomme Eva Amos. Elle est un tout petit peu plus petite que moi, elle a les cheveux brun, légèrement clair, avec des reflets dorés, et les yeux brun. Je la trouve un peu timide, et je fais tout pour la faire rire. Enfin, je ne la connais que depuis quelques semaines, vu que je n'ai fait ami-ami avec elle que depuis que je suis rentrée dans cette classe. Je n'ai pas le temps de bavarder beaucoup avec elle le temps que le professeur fasse l'appel, comme toujours. J'essaie de lui sourire. Je cri un léger « Présent » lorsque le professeur prononce mon nom. Et Eva fait de même lorsque c'est son propre nom. Nous sommes toutes les deux au début de l'alphabet. Puis, soudain, j'ai un frisson...J'écoute la suite des noms, et j'entends :

- Sky Lavallais ?

- Présent !

Présent ?! Présent... Où ça ? Je cherche, m'agitant légèrement. Voulant éviter de me montrer, de me faire voir du professeur, mais également de Sky, je tourne doucement la tête pour observer les autres élèves. Je le vois, mais je sens également, de nouveau depuis des jours, la sensation d'être épiée qui revient peu à peu. Toutefois, cela ne vient pas de lui. Je suis sûr que c'est l'un de ses étranges pouvoirs, il peut m'observer sans me regarder. J'en suis sûre ! Je secoue la tête et ferme les yeux. Je deviens folle. Après quelques instants, il daigne enfin tourner la tête vers moi. Je me fige. Ses yeux… Ils sont violet sombre, tellement sombre qu'ils en sont presque glacial. Il fait le temps, ou je rêve ? Je détourne le regard, stupéfaite, et – j'avoue – un peu effrayée.

Le professeur a fini l'appel. Nous allons donc commencer l'échauffement puis les exercices. Je qualifierais plutôt cela de séance de torture pour moi. Je commence une montée, et j'arrive à la moitié. Je suis déjà bloquée. J'en profite que le prof soit à l'autre bout du gymnase pour descendre et laisser gentillement ma place. Entre temps, alors qu'Eva défait son nœud pour pouvoir en refaire un, et pouvoir monter, une fille, blonde, légèrement pimbêche sur les bords, nous hurle dessus – et encore, je suis gentille – pour avoir la corde et pouvoir monter sur notre côté du mur. Je garde mon calme tandis qu'elle nous lance :

- Hey, les intellos, laissez moi la place ! Je veux grimper, et vous êtes lentes en plus.

- Eva montera avant toi, Lyni. Elle n'a fait aucune montée et… essayé-je de rétorquer, mais elle me coupe la parole.

- Non ! Vous allez me laisser la place !

Exigeante en plus de cela. Je lui tiens tête, et elle insiste ! Elle commence à m'énerver, mais vraiment beaucoup. Elle continue de hurler toute seule dans le gymnase, sans que personne ne fasse attention à ses jérémiades. Elle me tape sur les nerfs cette fille. En plus, les deux nanas qui la suivent ne sont pas mieux, des petites moutonnes, c'est tout. Je sens quelque chose en moi, comme un surplus d'énergie m'envahir pendant que la dénommée Lyni continue d'insister. Une sensation d'électricité statique me picote les mains – surtout le bout des doigts –, le bout des oreilles aussi, et tout le long de mes jambes. Cela me fait frissonner, mais cette sensation me donne surtout l'impression d'être plus forte.

Liny continue ses bavardages et ses remarques blessantes. Les deux derrière se gaussent bien d'ailleurs. Eva derrière moi commence à laisser tomber. Je la vois défaire son nœud pour leur laisser la corde. Je lui tiens la main et lui fais signe de continuer de s'attacher. Je me tourne alors vers Liny et là, je me sens sortir de mes gonds. D'un coup, la corde qui était juste aux pieds de Lyni – la corde de sa ligne qu'elle n'a même pas rangé –, s'enroule autour de ses chevilles doucement, mais sûrement. La blonde s'en aperçoit très rapidement, et panique. Elle hurle, comme si elle avait un serpent qui essayait de venir la dévorer. Elle hurle, mais elle a beau ouvrir sa grande gueule, la corde continue de s'enrouler, de s'attacher, de monter de son genou jusqu'à ses hanches. Et alors la corde orange fluo s'enroule autour de son ventre, doucement, presque sensuellement. Liny continue de hurler tant bien que mal. Les deux suiveuses sont étrangement distantes, ne sachant apparemment pas comment aider leur amie. Puis, enfin, quand la corde a finit se s'entortiller autour du poitrail de Liny, la belle blonde, elle s'étire vers le haut, emportant sa proie avec elle. Liny, l'emmerdeuse de service, finit alors suspendu en un instant en haut du mur, la tête en bas, la corde enroulée tout autour d'elle. C'est alors que je sors de ma transe, de mon état second où ma seule volonté était qu'elle soit punie. Je titube et regarde la jeune fille qui est suspendu au mur en train de pleurer, la bouche grande ouverte, ébahie. Je reste légèrement paralysée un petit moment, regardant le salle, le gymnase, le mur. Je ne sais pas si je dois sourire, me moquer comme les autres élèves, ou paniquer totalement. Je sens alors, un effleurement au niveau de mon esprit, et une présence se rappelle à ma mémoire : Sky. Je me tourne vers lui, ou plutôt, là où je pense le trouver. Il est au fond de la salle, bien derrière les autres élèves, dans l'ombre. Il me regarde et lui, par contre, il sourit. Il me sourit, plut précisément. Est-ce de l'amusement, de la moquerie ? Ou sait-il que c'est moi qui ai fait cela ? Je ne saurais le dire, mais je détourne le regard, un peu perdue. Je suis perdue et perturbée. J'ai la certitude d'avoir provoqué cette événement, que par ma volonté, la corde a fait ce que je désirais. Mais… Mon esprit rationnel reprend le dessus, et je ne suis plus sûre de rien. Je finis par retourner à ma tâche : aider Eva à monter. Très vite, le professeur revient et aider la Liny à se détacher et à revenir sur le sol. Il met une bonne heure de colle à tous ceux qui attendaient, se moquant de la pauvre fille, tandis qu'à Eva et moi, il ne nous mets rien. Comme si le vieille homme nous avait oublié. Sky y est-il pour quelque chose ? Peut-être. Finalement, je finit par me dire que Liny l'a bien mérité. Cette dernière me lance un regard noir lorsqu'elle sort pour se changer. Je suis ma classe, mais de loin, je n'ai pas envie qu'on me remarque. En plus, ce n'est que le début de la journée.

Pourtant, cette événement ne devrait pas me surprendre, ce n'est pas le premier. Toutefois, c'est le premier où Sky est présent. D'autres choses se sont passées un peu avant cette semaine, mais là, c'était le summum. Par exemple en TP de chimie, les cheveux de notre vieille prof ont pris accidentellement feu alors qu'elle faisait une réflexion tout à fait désagréable sur notre travail. Nous n'avions alors encore manipulé aucun produit sur notre paillasse. Elle a passé le reste de l'heure sous le robinet. Elle a finit à l'infirmerie, et nous en permanence, le cours étant annulé. J'avais alors ressentit les même frissons, les même fourmis dans mes doigts. Pareil pour le garçon suspendu à un arbre à cause d'une bourrasque de vent un peu trop forte. Celui-ci avait voulu nous piquer notre banc, à mes amies et moi. Étrangement, j'avais refusé au plus haut point qu'il nous prenne notre place alors que la récréation est le seule moment que j'ai pour voir et parler avec Kitsune, Katty et Aria. Et à chaque fois, les mêmes frissons et la même électricité statique se sont propagés dans mon corps. Mais ce matin, c'était la première fois que les sensations étaient aussi puissante, et que l'événement était aussi visible. Je rumine durant le reste de la journée. De toute manière, cela m'occupe plus que de suivre les cours.

Et enfin arrive la fin de la journée. Je suis exténuée, à croire que réfléchir m'épuise. Ou que les frissons que je ressentais, m'ont vidé de toute mon énergie. Je traîne un peu les pieds, trop lourd à mon goût. De plus, j'ai trop chaud. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ce matin. Il fait frais, et pourtant, j'ai chaud malgré mes petites épaisseurs. Je marche pour rentrer chez moi, n'attendant même pas mes amies pour les raccompagner. Je couve peut-être quelque chose, et je veux rentrer, vite. Je parcours le chemin habituel – enfin je pense, parce que je ne sais pas vraiment où je vais –, mes pieds font tous le travail tout seul, ils connaissent déjà le chemin par cœur. J'arrive à un boulevard. La plupart du temps, je le traverse au rouge, mais parfois je m'arrête quand même. Et cette fois, je m'arrête mais pas pour le feu rouge. A cause d'un colosse qui me fait face. Je le regarde, attendant qu'il se pousse pour me laisser passer. Le colosse est vêtu d'un jean long, de grosse baskets blanche, et d'un t-shirt noir. Il n'a pas froid lui non plus. Il a les cheveux d'un blanc argenté, ce qui me surprend un peu. Puis je me dis que c'est une teinture plutôt sympathique. Mais quelque chose me choque un peu plus : il a les yeux d'un bronze légèrement doré au centre, brillant et espiègle. Une main fine, avec de long ongles se pose alors sur son épaule, et le colosse se décale légèrement pour laisser place à une femme, ou plutôt une jeune fille – environ mon âge je pense – de quelques centimètres plus grande que moi. Elle est blonde, les cheveux lisses, presque dorés, tout comme ses yeux. Des yeux qui ne sont pas banal non plus. Sa tenue est composé de tissu léger, parfois en dentelle, ne montrant aucune pudeur en fait. Si elle avait pu se promener nue, je crois que c'est ce qu'elle aurait fait. Elle mâche un chewing-gum, rose flashy – oui, car quand elle mâche, elle ouvre tellement grand la bouche, qu'on en voit toutes les dents. Et, vue comment elle me fixe, de la même manière que Sky presque, j'ai l'impression que c'est une de ses cousines. Eloignée ou proche, je ne sais pas, je ne veux même pas savoir. En tous les cas, elle s'approche de moi, et va pour poser sa main sur mon visage. Je l'évite en reculant, la fusillant du regard.

- Mmmm, bon réflexe...

- Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que vous me voulez ? je réplique.

- Moi ? Rien... Je me demande juste ce qu'une si tendre chair fait toute seule dans la rue à cette heure-ci, surtout à cette période de l'année... où la nuit tombe plus vite...

En effet, je n'ai pas remarqué jusqu'à présent, mais le soleil est déjà bien bas à l'horizon. Les nuages sont déjà rouge-orangé, parfois rose. C'est magnifique, et pourtant, cela me surprend. Aurais-je été plus longue que ce que je ne l'aurais pensé ? Aurais-je traîné les pieds ? Je dois vraiment couver quelque chose. J'écarte doucement la jeune femme pour passer et continuer mon chemin. Mais d'une part son colosse me barre la route, d'autre part, elle m'agrippe le poignet et me le serre fortement. Je grince des dents de douleur. Je me demande d'où elle tient toute cette force, car vue le peu de musculature qu'elle possède à première vue, je doute qu'elle puisse faire cela seule. Puis, enfin, sa prise se relâche, et je peux récupérer mon bras. J'ai la peau toute rouge, et j'ai des fourmis dans la main – dû au sang qui revient peu à peu dans les veines. Je frotte un peu mon poignet pour essayer d'estomper la douleur, même si ce n'est pas très efficace, cela me soulage un peu. Quand je n'ai plus de fourmis dans ma main, je me tourne et regarde derrière moi ce qu'il s'est passé pour que la fille m'ait lâchée. Et là, je suis stupéfiée. Sky, tenant fermement la fille, a son couteau à la main posé délicatement sur la gorge blanche de celle-ci. J'ai un mouvement de recule à la vue du couteau et la menace qu'il fait peser sur la vie de la blondinette. Il a les yeux d'un violet sombre, le même regard que ce matin. Je frissonne de peur. A ce moment là, je me demande vraiment s'il serait capable de tuer de sang froid. Il m'effraie d'ailleurs bien plus que toute les autres fois. Je recule encore plus, prenant peur. Le colosse, toutefois, ne m'a pas oublié et m'attrape de la même manière que Sky a attrapée la fille au chewing-gum.

- Lâche la, espèce de brute épaisse ! grogne alors Sky.

Tiens, il me défend maintenant ? Un chevalier servant ? Quelle ironie dans une telle situation. Puis j'entends un feulement derrière le colosse. Je reconnais alors Noke, le chat qui parle de Sky, sautant au dessus de la brute, il lui flanque un coup de patte sur la tête au passage. Le colosse aux yeux de bronze me lâche, surpris et blessé à cause des griffes. Je peux de nouveau respirer correctement, ayant commencé à manqué d'air à cause de la poigne beaucoup trop ferme du garde du corps de la blonde. Je regarde Sky et Noke l'un après l'autre, les remerciant d'un regard. Ils me répondent d'un sourire. Quand la fille empoigne le couteau à Sky, se retourne et se dégage de sa prise. Une minute d'inattention lui a suffit à s'échapper.

- Alors comme ça tu protège cette petite ? Une future Gardienne peut-être ? Oh, oui, et pas n'importe laquelle : une Gardienne légendaire!!!

- Tu ferais mieux de partir avant que je ne m'énerve Lucia, continue de grogner Sky, Noke l'imitant de façon très féline.

- Tu crois que tu me fait peur ? Misérable... Espèce de sang impur, ta famille t'a abandonnée ! Je suis bien la première à comprendre pourquoi, réplique la fille, dénommée Lucia, avec un ton sarcastique

- Tais toi, et va-t-en! Avant que je ne décide de véritablement te trancher la gorge.

Je regarde ce duel verbal plutôt étrange. Je ne comprends pas tout de ce que la fille raconte, ni tout ce qu'elle semble sous entendre, mais ce n'est pas vraiment le moment de poser des questions. En fait, cette fille commence à me taper sur le système également. Je voulais simplement rentrer chez moi ! J'ai envie de lui donner une leçon pour m'avoir importunée et m'avoir ainsi menacée. Je n'aime pas qu'on s'acharne sur mes amis non plus ! Amis ? Oui, car là, Sky m'a bien prouvé que c'était un ami, non ? Peu importe ! Je commence à sentir les fourmis dans mes doigts, les frissons dans mon dos. L'électricité statique qui devient bien plus que de l'électricité, mais plutôt de la chaleur. Une chaleur puissante qui m'envahit, une énergie qui afflux. Et de nouveaux des phénomènes se produisent : le vent souffle, plus fort qu'il n'y a quelques secondes, faisant voler mes cheveux. Des flammes, de petites flammèches, s'échappent du bout de mes doigts. La brute me regarde alors, remarquant probablement ce que je suis en train de faire, et commence à se précipiter vers moi pour m'arrêter. D'un réflexe, à l'instinct – je ne sais pas car je ne contrôle plus de trop mon corps et mon esprit – je lui empoigne le visage et le lui brûle. Il hurle de fureur, de douleur en même temps. Un hurlement qui aurait dû faire venir des gens qui auraient dû être aux alentours, mais il n'y a apparemment personne. Quand je retire ma main, ma paume et la peau de son visage son carbonisée, mais je ne ressens pas de douleur. Lui, par contre, semble souffrir beaucoup. Puis, je me retourne vers Lucia et Sky. Je suis enragée. Tous deux ont arrêté de parler et me fixent, stupéfié. Lucia surtout semble effrayée, mais en partie satisfaite. Sky, lui, me fixe avec des yeux ronds, pour la première fois, je le vois étonné.

- Vas-t-en immédiatement ! je hurle à la fille, toujours les cheveux volant, le vent soufflant dans mon dos, les flammes qui me lèchent les mains.

Elle ne dis pas un mot et s'enfuit, empoignant la brute au passage, ne me quittant pas des yeux. Le colosse grogne, toujours souffrant. Je les observe, toujours enragée. Ils finissent par partir, disparaissant au coin de la rue. Je commence à me calmer doucement. Puis je m’effondre, épuisée. J'ai mon bras droit qui me fait souffrir le martyre, celui où les flammes sont apparues. Je le regarde pour voir ce que je me suis fait, si je me suis blessé ou brûlée plus que ce que je ne le pensais. Il n'y a aucune trace de sang. Juste... une marque brillante, argentée, comme celle de Sky. Toutefois, celle-ci représente un dragon. Je sens la présence de Sky et de Noke, mais sans les entendre. Ils sont là, juste à côté de moi. Je les entrevois. Mais je me sens partir doucement vers l'inconscient, une fois de plus. Je ferme les yeux, et la douleur disparaît, les voix aussi... les bruits... les ténèbres reprennent leur droit...

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