« La cassette maudite » part. 2

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Je n'aurais jamais dû dire ça. Cela ne faisait qu'augmenter inutilement la tension pour rien. Peut-être même que mon hypothèse était fausse et que c'était ce que voulait nous faire croire le vrai coupable. Mais sur le moment c'était ce qui me paraissait le plus logique.

- Alors c'est toi le tueur n'est-ce pas, Jean ? Dit Léo d'un ton apeuré et hésitant. Je le sais, inutile de mentir ! C'est toujours comme ça ! Le coupable donne des indices pour donner l'impression qu'il n'est pas une menace et donc on l'exclût dès le début des suspects !

- T'as trop regardé Sherlock, Léo, lui répondis-je. 

- Arrête de mentir !

- Et c'est bon mec, arrête d'insister ou j'te mets une chiquette !

- De toute façon je n'ai ni mobile, ni moyen, et tu n'as aucune preuve concret, ton hypothèse n'est pas valide. D'ailleurs si on suit ta logique, tu deviens aussi le principal suspect.

Léo resta silencieux. Il était à la fois embarrassé et apeuré, car selon son hypothèse, si le coupable devrait être celui qu'on suspecte le moins, alors il est bien parmi les principaux suspects. Heureusement, son hypothèse ne se base sur rien de concret donc il n'était pas valide.

- Mais alors c'est qui ?! 

- Je sais ! C'est Morgane ! Elle n'a pas beaucoup d'amis et on l'exclut souvent de la classe elle doit forcément nous en vouloir. Elle a alors voulu masquer ses meurtres par des phénomènes paranormaux ! Elle adore les trucs de ce genre non ?

- Attendez… j–

Tout le monde fixa Morgane d'un œil suspect. En effet, cette fois Pierre a bien appris de son échec, cette fois son hypothèse est cohérente avec la réalité et on a le mobile. Mais il manquait toujours deux choses.

- Et comment elle a fait pour nous coincer ici ? Et comment elle a fait pour les meurtres ? Lui demandais-je.

- Euh… Bah… Vous êtes de mèches ! Vous avez utilisé un bâtiment avec une architecture spéciale et vous avez utilisé des miroirs pour créer des illusions d'optique et des effets de désorientation !

En effet, son hypothèse tient la route, avec cette fois le moyen de crime, mais…

- As-tu une preuve qu'on collabore ensemble ? As-tu une preuve que c'est bien Morgane la coupable ?

- Et bien…

- C'est bon c'en est assez ! Déclara Morgane. Je vais vous prouvez que c'est bien la cassette le problème !

Elle s'approcha de la cassette — à ce moment-là personne l'aurait imaginé — un monstre humanoïde sortit de l'écran et tenta de tuer Morgane.

- Attention !

Heureusement, Max qui avait de très bon réflexe, tira Morgane en arrière par ses vêtements, et lui sauva la vie. Mais elle n'en ressortait pas indemne, car le monstre, de ses longs griffes, lui a blessé l'œil droite.

Jusqu'à ce moment-là, personne ne croyait à l'hypothèse de Morgane. Mais maintenant, tout le monde était forcé d'admettre qu'elle avait raison. 

De suite, le fantôme sortit de l'écran et rampa peu à peu vers nous. Affolés, nous nous ruèrent en dehors de la pièce, moi y compris, emporté par la foule.

C'est alors que soudain, nous nous retrouvâmes dans une pièce sombre qui nous est jusqu'alors inconnue. Nous avons été dispersés, et j'étais avec Jaques, Alice, et trois autres personnes dont je ne m'en souvenais plus le nom.

Je ne faisait jamais attention aux personnes de mon entourage, c'est probablement l'une des raisons pour laquelle je fais parti des personnes détestables.

- Quelqu'un peut me dire où est-ce qu'on est ?

- Regardes par toi-même !

- Tu pourrais parler plus gentiment aux autres Jaques !

- Shut ! Taisez-vous, j'entends quelque chose ! C'est peut-être le fantôme, faisons-nous discret, chuchotai-je aux autres.

Tous se turent instantanément. Bien évidemment, personne n'avait envie de mourir.

Mais c'était un mensonge. Je n'entendais absolument rien, mais il y a toujours un risque que le fantôme nous trouve en nous entendant. De plus, mieux vaut ne pas trop se disputer pour un rien, cela nous fatiguera inutilement.

Dans ce genre de situation, mieux vaut se poser calmement, bien observer son alentour, être toujours sur ses gardes, et bien se répartir les rôles avec ceux qui sont présents.

- C'est bon, je n'entends plus de bruit, mais restons discret au cas où. Il se peut qu'il rôde toujours dans les parages.

- Tss, n'importe quoi !

- Mais chut ! Tu vas nous attirer des ennuis comme ça ! s'énerva Alice.

- Roh, t'inquiète, c'est de Jaques qu'on parle, tu sais bien comment il est ! Si jamais ça se passe pas bien c'est lui qui prendra la responsabilité !

- Genre, tu penses vraiment qu'il est un minimum responsable ? 

- Hé comment ça !? Calmez vos joies là, on a autre chose à foutre !

- Hum, j'approuve.

Jaques est souvent arrogant et égocentrique mais en terme de compétences pures, il est effectivement très bon. Bien qu'il ne soit pas très appréciable, il a un bon leadership, il est intelligent et il est assez raisonnable malgré sa vanité.

Quant aux autres, je viens à peine de m'en souvenir.

Alice c'est la fille banale, Martin et Richard sont les deux fainéants qui n'arrêtent pas de se plaindre et Marguerite c'est la meuf qui approuve tout. Bref, malgré les apparences, c'est probablement Jaques le plus compétent et le plus utile du groupe mais sa personnalité reste à désirer.

Pour l'instant voyons où est-ce qu'on a atterri et ce que l'on peut faire pour l'instant.

La pièce était sombre, si sombre qu'on y distingue que par les silhouettes. Sans doute parce qu'il fait probablement nuit à l'heure qu'il est, mais il n'y avait pas d'horloge dans la salle. Il y avait cependant un grand lit, voir même un peu trop grand. Mais pas seulement le lit, le bureau, la chaise, les commodes et les armoires, tous étaient trop grands.

Même la pièce dans laquelle on se trouvait était beaucoup trop grand. On aurait dit un salon. Ce n'était pas normal. Avons-nous rétréci ou alors l'espace a été agrandi ? Nous y répondrons à cette question plus tard, car elle n'est pas prioritaire.

Pour l'instant concentrons-nous plutôt sur ce qu'on a à disposition. À en juger par les meubles, on peut conclure qu'on est dans une chambre. Alors, le principal problème survient, y'a-t-il de la nourriture quelque part ?

Peut-être qu'il y a quelques casse-croûtes par-ci par-là, mais ce ne sera jamais suffisant. Il faut plutôt trouver la cuisine. Là-bas il y aura de quoi manger et boire même si il y aura moins de confort. Mais si toutes les pièces ont été agrandies ou si nous avons effectivement rapetissé, alors on aurait suffisamment d'espace pour s'allonger et dormir.

- Désolé les gars de vous demander ça, mais on prends un drap ou une couverture et on se tire.

- Hein, mais pourquoi ?

- Tu t'es pris pour qui de nous donner des instructions ?!

- Jean, explique-nous ton idée.

- C'est simple, vous avez le droit de ne pas en prendre, c'est juste qu'on va aller dormir ailleurs, donc pour le confort et pour ne pas avoir froid, je vous demande de trouver de quoi vous couvrir.

- Mais t'es bizarre toi ! On pourra toujours revenir !

- Vraiment ? Si jamais ça s'est transformé en labyrinthe, peux-tu nous promettre de pouvoir revenir sur nos pas ?

- Que… pourquoi ça se transformerait en labyrinthe ?

- Non, il a p'têtre raison.

- Hein sérieux t'es d'accord avec lui Jaques ?! Et les gars je ne vous comprends pas !

On dirait que seul Jaques est assez intelligent pour comprendre là où je veux en venir. Va falloir tout expliquer même si c'est simple.

- Souvenez-vous de tout à l'heure quand on cherchait tous ensemble la sortie mais que personne n'a trouvé. Pierre avait émis l'hypothèse que le bâtiment aurait une structure particulière qui sert à désorienter les gens. 

Maintenant regardez la pièce dans laquelle on est, n'est-elle pas un peu trop grande ? Donc, d'après moi, il se pourrait que l'espace a été modifié et par extension, a potentiellement formé un labyrinthe comme quand on a essayé de retrouver la sortie.

- Mais il se peut qu'on a simplement été rétréci non ? Me demanda Jaques.

- En effet je ne peux écarter cette hypothèse, mais dans les deux cas il y a de fortes chances qu'on n'atteint pas destination en cours de route.

Imaginez, dans le cas où on a rétréci, qu'on doit parcourir un long couloir. Rien que dans la dimension normale c'est long, alors imaginez maintenant que tout soit plus grand.

Toi, Martin, t'étais là à l'exposé des antiquités dans le couloir, tu peux témoigner à quel point c'était grand. Le couloir faisait à peu près 10 mètres de long.

- Euh…

- Moi, je suis d'accord avec eux !

- Les gars vous partez loiiiiiiiin !

- Mais ils ont un peu raison non ? 'Fin, vu ce qu'il s'est passé je pense pas que cela soit impossible.

On dirait que les deux paresseux ne semblent pas très convaincus, Marguerite ne fait que suivre le mouvement mais celle qui a réellement compris quelque chose était Alice.

Tant pis s'ils ne comprennent pas, avec Jaques comme appuie, ils n'ont qu'à faire ce qu'on leur demande sans trop se poser de questions.

Alors comme je l'ai demandé, nous avons décidé de prendre des couvertures pour si jamais on ne revenait pas. Mais un problème s'impose :

- La couverture est trop grande… et il n'y en a qu'un !

- Ah~ Ce grand lit ! C'est tellement bon !

Alors qu'on se creusait les méninges pour trouver une solution, Martin et Richard s'allongèrent sur le lit, profitant de l'énorme superficie du meuble.

- Vous arrêtez de tirer au flanc et servez à quelque chose !

- Bah… tu veux qu'on fasse quoi ?

- Et… et bien…

- Laissez, j'm'en occupe !

Alors tous se poussèrent pour laisser Jaques passer, confiant, il enleva son pull pour laisser place à un corps musclé et imposant. Jamais de ma vie je n'avais vu quelqu'un d'aussi musclé si ce ne serait que dans les films.

Il prit la couverture, et la déchira en morceaux et du cotons s'envolèrent dans les airs tels des flocons de neige. Jaques, essoufflé et en sueur, nous tendit un morceau de draps.

- Et voilà le travail.

Tous, ne purent s'empêcher de l'applaudir. C'est en effet assez impressionnant de voir un draps gigantesque se faire déchirer en morceaux à main nue. Cela avait l'air très épuisant, surtout à en juger par l'expression de Jaques en action.

En temps normal, même dans la dimension habituelle c'est assez fatiguant de déchirer une couverture alors cette fois dans une dimension agrandie, je n'imagine pas l'effort à fournir.

Bref, Jaques a bien fait son travail, maintenant prenons chacun un bout et partons chercher la cuisine, espérons que tout se passe bien.

Hahaha, que ciel soit clément est une bonne blague. Ce que je redoutais le plus était arrivé. Le bâtiment entier était devenu un énorme labyrinthe, ou plutôt, à ce stade, c'est just un bâtiment clôt. 

À chaque porte ouverte, nous arrivons dans une pièce aléatoire. Nous avons bien fait de prendre de quoi nous couvrir la nuit.

… 

Cela va faire bientôt 3h qu'on tourne en rond. Des chambres, chambres, une salle de bain, des chambre…

Pourquoi nous ne tombons toujours pas sur une réserve ou une cuisine ? C'est alors que quand nous commencions à remettre la quête pour le lendemain que soudain, par miracle, nous arrivions enfin dans une cuisine.

Pourtant, il y avait déjà des gens ici…

À suivre…

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