« Extermination absolue »

24 minutes de lecture

« Cette fois le "vice" est plus puissant que les précédentes fois. Nous aurons besoin de ton aide ainsi qu'une escouade entière de 10 hommes »

"La purification" de cette fois s'avérait très difficile. Élio m'avait conseillé d'aller chercher l'aide de "la fille du démon", car avec son aide, la tâche sera plus facile.

Bien que j'avais voulu écouter son conseil, on avait plus le temps d'aller la voir. Le "vice" de cette fois, qu'on avait appelé au sein de l'Église "Lycanthrope", était un monstre anthropophage qui pouvait prendre une apparence humaine.

Non seulement il était doué pour imiter les humains mais il avait aussi, d'après le rapport, une capacité de régénération exceptionnelle. Sa peau et ses poils étaient aussi très solides et seule une arme sacrée pouvait le blesser.

Lorsque l'Église l'avait repéré, il avait déjà mangé et tué 7 personnes. Et d'après les observations, ce monstre aurait besoin de se nourrir au moins 3 fois par jours comme les humains. Si on devait le laisser en liberté, le nombre de victimes va vite augmenter.

Alors, aussitôt j'ai décidé d'aller traquer Lycanthrope sans tarder. Il dégageait une forte odeur de sang qui persistait pendant quelques instants après son passage d'après les rapports, alors techniquement, cela ne devrait pas être si difficile de le retrouver.

Mais je devais être impérativement préparée à mener un combat immédiat avec les armes adéquates, et le tuer de manière efficace. C'était bien trop risqué de le capturer.

« Escouade n°3 au rapport, Lycanthrope repéré près du rue Pasteur à côté du centre de protection maternelle et infantile dans la ville de Rambouillet »

« Compris, j'arrive tout de suite »

Actuellement je suis à Orléans, donc la distance qui nous sépare est d'environ 80 km. Ma voiture peut aller jusqu'à 60 km/h, mais en ville il y a des limitations de vitesse, et si je prends l'autoroute, je pourrais conduire environ à 40 km/h, soit 2h pour arriver là-bas.

« J'arriverai dans 2h avec le reste de l'escouade, essayer de le retenir si vous n'arrivez pas à l'achever, et contacter moi dès que votre emplacement change »

En 2h normalement c'est suffisant pour neutraliser un "vice", mais dans le cas contraire, ce sera le "vice" qui tuera l'escouade. Avec 6 hommes vétérans, cela devrait être faisable, mais j'ignore combien d'armes sacrées ils possèdaient. De mon côté il n'y a que 2 armes sacrées, et j'en possède l'une d'entre-elles. Cependant ils sont conçus pour des combats rapprochés.

Lycanthrope est réputé pour avoir une force surhumaine, il très probable, avec tous ses avantages physiques, que je ne fasse pas le poids contre lui. Il va falloir se creuser les méninges si on veut le vaincre. Et pour ça, j'ai justement dans mon groupe quelqu'un pour le faire :

« As-tu un plan pour lutter contre Lycanthrope, Ju li ? »

En apparence, elle n'est qu'une vielle dame, mais en réalité, c'est sans doute celle qui s'y connaît le mieux en "vice", après le grand prêtre.

Étant donné que le grand prêtre est toujours dans le coma, c'est naturellement Ju li qui devrait prendre le relais, mais il a été décidé que ce sera Jean-Robert, celui connu comme "l'immortel" dû au nombre de fois où il a miraculeusement survécu à des dangers mortels, qui prendra le relais.

Cela permettait à Ju li de continuer à partir en mission, et poursuivre son rêve. Concrètement ce que c'est son rêve, elle ne l'a jamais mentionné, mais pour l'instant j'ai besoin de son plan pour terrasser Lychantrope. Par contre, c'est le cerveau de notre groupe, donc on ne peut pas se permettre de la perdre.

« N'essayez pas d'élaborer un plan où vous prenez des risques s'il-vous-plaît »

« Oui... bien sûr »

Elle avait tendance à prendre des risques pour que le plan fonctionne, mais c'était loin d'être inutile. Cependant, il est aussi possible de travailler avec une alternative, mais qui sera bien plus long à mettre en place, avec une chance de réussite plus faible.

Mais, avec moi, aucun échec n'est permis. Si quelqu'un devait prendre des risques, ce serait moi. Je n'ai plus envie de perdre personne.

Soudain, pendant qu'on planifiait un plan pour éliminer Lycanthrope à coup sûr, je reçus un appel de l'autre groupe :

« Désolé, Lycanthrope... était... beaucoup plus fort que prévu... il se dirige vers le centre... appelez des renforts... vous ne pouvez pas lutter avec si peu... »

Puis l'appel se termina avant qu'il n'eut le temps de terminer sa phrase. J'ai soudainement un mauvais pressentiment.

J'ai déjà une idée de ce qu'il se passe, bien que c'est le pire scénario et que je n'ai aucune envie d'y penser. Pour l'instant je vais juste appeler des renforts comme ils ont demandé.

Je sortis mon portable de ma poche, mais ma main tremblait, tellement que je fis tomber mon portable. Ju li me le ramassa gentiment et me le tendit.

« Demoiselle Justine, je sais ce que vous ressentez, mais, permettez-moi d'être un peu froide, ce n'est pas le moment. Vous devez vite établir un plan afin de s'assurer que Lycanthrope ne fasse plus de victimes. Reprenez donc votre sang froid et donner des décisions correctes, vous êtes la cheffe »

Ce "vous êtes la cheffe" m'avait rappelé mes obligations. Je suis la tête, je suis l'exemple, alors même si on tombait dans une situation désespérée, je dois être là, à réfléchir pour sauver tout le monde.

Après avoir repris mon calme, j'appelai des renforts. Ils arriveront 1h après nous. En attendant, on doit d'abord arriver en premier lieu pour analyser la situation et adapter le plan original.

Tout paraissait claire dans ma tête, pourtant, une fois sur place, le chaos m'envahit. Ce que je redoutais le plus était arrivé :

Devant mes compagnons morts je ne cessais de trembler, cela semblait pourtant évident, à en juger par l'appel c'était sûr, ce qu'il est arrivé à l'autre bout du fil. Ce n'était pas la première fois que des camarades mourraient, c'était rare et il y en a jamais qui mourraient autant à la fois.

Certains ont la tête arrachée, d'autres sont démembrés. On peut parfois toujours apercevoir la violente morsure du monstre. Le sang avait déjà peint la ruelle de rouge. Les armes sont plongées dans le lac de sang de leur propriétaire.

Des visages abordant des expressions d'horreurs et d'épouvante, le regard pitoyable et les yeux larmoyants et humides, transmettant indirectement la peur et la souffrance qu'ils ont subis avant de mourir, déchiquetés violemment.

Seulement six hommes n'étaient forcément pas suffisant pour terrasser un tel monstre. Cette erreur de jugement de ma part a couté la vie de six personnes. Je n'aurais jamais dû me hâter, peut-être que j-

« Demoiselle Justine, vous vous sentez probablement coupable, vous pensez probablement que vous n'aurez jamais dû les envoyer, mais vous vous trompez. Si vous ne les avez jamais envoyé, alors les victimes seront encore plus nombreuses, mais surtout, beaucoup de gens innocents mourront »

Ce n'était pas exagéré quand on disait qu'elle pouvait remplacer le grand prêtre aisément, sa sagesse et son expérience lui permettent de prendre rapidement des décisions ainsi que d'avoir une étonnante clairvoyance pour, par exemple, cerner l'état psychologique d'une personne.

Elle ne nous a jamais raconté son passé, mais grâce à ses expériences, elle pouvait facilement s'adapter à toute situation et s'en sortir.

Honnêtement, ce devait plutôt être elle qui devrait être la cheffe, alors je ne comprenais pas pourquoi on m'a choisi moi.

« Vous avez le droit de faire des erreurs, il suffit de ne pas commettre une même erreur plusieurs fois. À présent reprenez confiance, nous sommes là sous vos ordres »

Devant moi se trouvait des camarades morts, étendus dans un lac de sang. Mais quand je me retournai, je voyais mes autres camarades vivants qui m'ont confié leur vie et leur destin.

Ils n'avaient pas peur, ils ne fuyaient pas, ils étaient là, derrière moi pour me soutenir et suivre mes ordres. D'ici là je pouvais sentir leurs encouragements et la chaleur qu'ils m'apportent rien qu'en étant présents. Alors je me devais d'être digne d'eux, et de les guider comme il fallait.

J'étais la cheffe, et je sais maintenant aussi pourquoi je l'étais. Je repris confiance en moi et je vis soudainement plus claire. Je savais à présent quoi faire :

« Sécurisez l'accès à la ruelle. Examinons d'abord les corps, vérifions d'abord s'il y a encore quelqu'un en vie »

« À vos ordres ! »

Ju li était certe une personne exceptionnelle, mais elle n'est pas immortelle. Pourtant on a besoin de ses qualités, alors il faut quelqu'un qui puisse faire autant.

Alors j'ai été choisie pour la succéder, et d'où mon rôle de cheffe. On ne peut pas toujours dépendre d'elle, alors je devrais déjà commencer à la remplacer, faire des erreurs, se corriger et progresser en se basant sur elle comme exemple.

« Cheffe ! Pierre-Augustin est toujours en vie ! »

« Ju li, occupe toi de lui puis une fois finit, rédige moi un rapport en détail »

« À vos ordres »

Je vérifis une dernière fois qu'il n'y a personne en vie avant de donner l'instruction suivante. Mais peu importait comment je me démenais, il n'y a en tout que 6 personnes, et de qui est encore en vie ou pas, il était simple à savoir.

« Très bien, maintenant réunissez tous les équipements du premier groupe, et vérifiez s'ils sont encore en état pour fonctionner »

« À vos ordres ! »

Une fois que les équipements sont réunis, on fit une vérification des états des objets avant d'en conclure :

- 3 fumigènes utilisés

- 4 revolvers, dont 3 qui ont été détruits

- 1 barillet de 6 balles, et 1 balle de plus. Les autres barillets sont vides ou détruits

- 3 cordes cassées

- 1 pistolet taser détruit

- 2 armes sacrées de combat rapprochés

- 1 kit de secours

- 3 bouteilles de 4L d'eau vides et trouées

- 6 portables cassés

Cela conclut tout l'équipement qu'ils avaient. On pensait qu'on pourrait en finir rapidement, mais on ou plutôt j'ai été naïve. Lycanthrope était plus fort et plus intelligent que prévu.

Il a su que des renforts allaient arriver alors il a pris la peine de détruire tout ce qu'il pouvait pour qu'on ne puisse plus les utiliser.

De plus, le fait de ne pas avoir demandé des équipements défensive a été une autre de mes erreurs. J'aurais dû demander des boucliers ou des cottes de maille, de choses de ce genre (même si des cottes de maille sont maintenant plus de nos jours).

Je regardai l'heure actuelle et je le comparai à l'heure où j'ai reçu l'appel : il s'est écoulé 10 minutes. D'après les dires de Marc, Lycanthrope se dirigeait vers le centre de protection. Alors vu la distance il l'a sans doute déjà atteint, mais la rue semble étrangement calme.

Si cela se trouve, Lycanthrope est gravement blessé et il a dû se reposer quelque part pour se régénérer. Ou alors il s'est infiltré sous apparence humaine, il fait encore un peu nuit.

« Rassemblez les corps et nettoyez la zone, on part à la poursuite de Lycanthrope dans 5 minutes »

« À vos ordres ! »

La douce brise de la nuit faisait remonter dans nos narines l'odeur du sang et des cadavres. La lune était notre seule éclairage, mais les nuages sont venus la cacher. On était alors plongé dans le noir quasi-complet. On y voyait très peu, mais on avait les éclairages de nos portables.

En vérité on ne voulait pas utiliser d'éclairage artificiel, pour ne pas faire trop de lumière et déranger les gens de la ville. Ces 5 minutes étaient silencieuses, personne ne parlait, et on entendait que le bruissement des feuilles d'arbre.

Les gens dormaient paisiblement à cette heure, dans cette ville, et personne ne se douterait qu'un combat ensanglanté avec un loup-garou a eu lieu, et qu'un autre va bientôt éclater.

Nous combattons dans l'ombre, et personne ne nous connaît. Durant les jours paisibles on ne nous remarque pas, et personne ne su les nombreux combats qu'on a mené pour eux, et le nombre de personnes qui sont morts ou blessés pour eux.

Mais nous ne cherchons pas la gloire ou la richesse, car du moment qu'on peut encore contempler ce paysage de paix et d'harmonie, tout valait le coup. C'était ce que je pensais.

« Cheffe, nous avons finis »

« Très bien, alors allons-y »

C'est l'heure de venger nos camarades. J'informai les renforts de la situation et du plan, puis, dans le calme et dans le silence, nous pistons Lycanthrope grâce à ses empruntes et son odeur de sang.

Nous tombons alors sur une mystérieuse jeune femme qui semblait être blessée au bras droit et à la jambe gauche. Elle me semblait suspecte, alors j'ai décidé de la tester :

« Bonjour madame, vous semblez blessée, avez vous besoin d'aide ? L'hôpital n'est pas très loin, je peux vous y accompagner si vous voulez »

« Oui, merci beaucoup. Mais qui êtes-vous ? »

Honnêtement je ne pensais pas qu'elle accepterait notre aide. Cela ne signifie pas qu'elle n'est plus suspecte mais cela diminue la chance qu'elle soit Lycanthrope. D'ailleurs aucun rapport ne précisait le genre de Lycanthrope. Alors il y a autant de chance qu'il soit un homme ou une femme. Cependant, s'il s'agissait vraiment de Lycanthrope, alors peut-être que l'amener dans un hôpital était plutôt dangereux.

« Nous sommes une unité spéciale de police, actuellement nous enquêtons sur un tueur en série déguisé en civil. Il ressemble un peu à une bête féroce, l'auriez-vous croisé ? »

« Heu... mmh... peut-être, je n'ai pas bien vu la personne qui m'a blessé »

La jeune femme semblait inquiète, et en y regardant bien, elle semble être enceinte. Je doute que Lycanthrope puisse être une femme enceinte, donc je pense que je vais d'abord l'emmener à l'hôpital pour se faire soigner avant de mener l'interrogatoire.

« Excusez-moi jeune femme, sauriez vous dans quelle direction il s'est enfui ? »

Une jeune fille ayant le visage cachée par sa capuche posa soudainement cette question. Elle était plus jeune que moi, et était sans doute dans notre groupe pendant tout ce temps, mais bizarrement j'ai du mal à me souvenir d'elle. Pourtant je connais tous les gens de l'Église par cœur.

Je lui chuchotai à l'oreille qu'on allait d'abord aller la faire soigner avant de mener l'interrogatoire. Mais elle refusa mon ordre et continua de l'interroger.

« Ce n'est pas grave si la réponse n'est pas claire, juste une piste, ça nous aidera »

« Hum... je crois qu'il s'est enfuit dans cette direction »

D'une voix hésitante, la femme pointa du doigt le centre de protection maternelle et infantile. Cela correspond en effet le message de Marc. Lui aussi disait qu'il se dirigeait vers le centre. Je pense qu'on a enfin retrouvé Lycanthrope.

« Tu es sans doute le monstre le plus intelligent que j'ai croisé jusqu'à présent, et peut-être que tu tromperas notre cheffe, mais pas moi »

C'était la fille à capuche qui venait de parler. Elle enleva sa capuche et afficha un visage qui m'est inconnu. Soudain je sentis un frisson qui me parcourut tout le corps. Qui est cette fille ? Je ne la connais pas ! Elle s'est infiltrée parmi nous ? Depuis quand ?

Quand je re-comptai le nombre de personnes de mon groupe, il y avait non pas 5 personnes mais 6 ! Comment ai-je pu faire une telle erreur, mais surtout, comment personne n'a pu la remarquer ?! Même les autres étaient confus quand la fille a enlevé sa capuche.

Et puis, que veut-elle dire par "tu tromperas notre cheffe, mais pas moi" ? Ça veut dire que c'est elle Lycanthrope ? Mais c'est impossible !

« Dans la direction dans laquelle tu as pointé, il n'y a pas l'odeur de sang du Lycanthrope. De plus, pour masquer ta propre odeur, tu t'es volontairement blessé le bras »

« Mais... voyons, de quoi est-ce que vous parlez ? »

La voix de la jeune femme tremblait. Et pas que sa voix, tout son corps tremblait. Il se pourrait qu'elle ait juste mal au point de trembler de partout, ou alors, cette fille à capuche l'a percée à jour. Mais j'aimerais tout de même croire en la jeune femme.

« Cependant il fait encore nuit, comment tu expliques qu'elle soit sous forme humaine et non pas animal ? »

« C'est simple, parce que la pleine lune n'est pas nécessaire. J'ai déjà affronté par le passé des Lycanthropes, dans une forêt en Allemagne. Ils étaient à moitié loup alors qu'il était midi, alors une fois capturé, j'ai fait des expériences sur eux, et j'ai découvert que la pleine lune n'était pas nécessaire.

Leurs cellules sont d'une structure différente des nôtres, lorsque le corps est exposé à un taux adéquat de rayon U.V., leur cerveau sécrète des hormones qui modifient la structure de ses cellules ayant une plasticité impressionante et le change en une sorte de loup.

Moins ils sont exposés au rayon U.V., plus leur métamorphose sont similaires à un loup gigantesque. Donc ils peuvent se transformer même en plein jour, dans un coin de rue sombre. Après ce taux varie en fonction du monstre »

J'étais à la fois surprise et terrifiée par cette révélation. J'étais d'abord surprise, comment elle en sait tant ? Puis j'étais terrifiée, combien d'expériences a-t-elle mené pour obtenir tant de connaissances, et comment procédait-elle ?

« Puis-je savoir ce qui était arrivé à tes cobayes par la suite ? »

« Ils sont tués. C'est trop dangereux de les laisser vivre. Mais ne t'inquiète pas, ils n'ont pas soufferent »

Cette fille, de son attitude froide et cruelle, nous donnait à tous la chaire de poule. En particulier la jeune femme enceinte, qui tremblait encore plus qu'avant, et avec une expression de dégoût et d'horreur sur le visage.

« Comme tu es plutôt bête et naïve, disait la fille au capuche en me fixant du regard, je vais te donner quelque leçon de chasseur de monstre :

- Premièrement, les monstre ne sont pas ou plus des humains, traite-les comme des calamités, ou des bactéries, virus, ou autres organismes nocifs et dangereux »

Elle marchait pas à pas vers la femme apeurée, tout en continuant son discours. La jeune femme, terrifiée, recula pas à pas avant de s'écrouler par terre.

« - Deuxièmement, si par hasard ils sont doués de parole, souviens-toi de ce qu'ils te disent, mais ne les laissent pas influencer ta façon d'agir »

Elle continuait d'avancer. Et aussitôt, arriver devant la jeune femme, elle sortie de sa sacoche un poignard blanc orné d'or, qui est le style typique d'une arme sacrée. Pourquoi a-t-elle en sa possession une arme sacrée, qui en plus n'appartient pas à l'Église ?

« - Troisièmement, tue-les jusqu'au dernier et n'en laisse aucun vivre. Ils sont beaucoup trop dangereux et ils servent le Démon »

« Attends ! Répliqua la femme. Je ne sais rien de ce démon, et je ne sers personne ! En plus je suis blessée et enceinte, s'il-vous-plaît ne me tuez pas ! »

La jeune femme affichait un visage pitoyable, de manière que personne n'ose être aussi cruelle que de la tuer. Les larmes coulaient le long de son visage, et son expression faciale fait appel à notre compassion.

« Donc tu affirmes que tu es bien cette Lycanthrope ? »

Mais cela ne l'atteignait pas. Elle était sans pitié, et était obstinée à la tuer. Plusieurs d'entre nous essayèrent de la dissuader ou d'interférer avec, mais elle les balaya aisément. On était alors tous conscients d'une chose : La différence de niveau est clairement trop grande.

Que ce soit en technique ou en expérience, bien qu'elle était plus jeune que nous tous, elle nous était supérieur. Ce qu'elle avait mis à terre ne se relèveront pas avant longtemps.

« Non ! S'il-vous-plaît ! Ne me tuez pas ! Je ne mangerai personne et je ne blesserai personne, alors laissez moi vivre ! »

« Avant de te tuer, j'ai juste une dernière chose à te demander : à qui est cet enfant ? »

J'en pouvais vraiment plus. Vu la manière dont elle parle, elle ne compte même pas épargner l'enfant, et peut-être même son père. Je devais agir, quand soudain une voix faible et rauque retentit derrière nous :

« Il est à moi. S'il-vous-plaît laissez les en dehors de ça. J'assume toute la responsabilité. Si vous voulez tuer quelqu'un, ne tuez que moi »

C'était la voix de Pierre-Augustin. J'étais si étonnée que je suis restée paralysée pendant quelques secondes. Pourtant, la fille au capuche avait l'air tout à fait calme. C'était comme si elle attendait qu'il se dénonce.

« C'est donc toi, le père de cet enfant... Cela ne change en rien ma mission.

- Comment peux-tu être aussi cruelle ?!

- J'ai obtenu la réponse à ma question, je n'ai plus l'obligation de discuter »

Aussitôt elle se jeta sur la femme à terre, le poignard à la main. La femme esquiva le coup avec fluidité, laissant l'impression que ce n'était pas la première fois que cette situation lui arrive.

Puis, des poils commença à pousser de son corps, son visage se déforme et ressemble de plus en plus à un visage de canidé. Ses yeux devinrent noirs et ses iris devinrent jaunes. Les ongles tombèrent, laissant place à des griffes acérées de bêtes sauvages.

À présent sous sa forme de Lycanthrope, elle n'avait plus rien d'humain. Elle paraissait 2 fois plus grande que sous sa forme humaine, et juste à sa vue on pourrait être tétanisé.

« Quand je pense aux Lycanthropes, je me posais souvent la question "les Lycanthropes sont-ils des humains transformés en loups ? Ou alors ce sont des loups qui ont pris une apparence humaine ?" Maintenant, il me suffit de vérifier grâce à l'instinct primitif des animaux. Cet instinct, c'est la peur du feu »

Elle alluma ensuite une allumette et la jeta par terre, dans un liquide transparent, légèrement jaune. C'était de l'huile. Le feu enflamma ensuite l'huile, et parcoura tout le tour de la ruelle, encerclant le Lycanthrope dans un cercle de feu.

Comme si elle connaissait déjà la réaction du Lycantrhope, elle s'avança vers lui tranquillement. Quant au Lycanthrope, il était paralysé. Il ne pouvait pas franchir ce cercle de feu, à cause de l'instinct naturel des animaux vivant dans des forêts, où le risque d'incendie était élevé.

Soudain, un crie retentit dans notre dos : c'était Pierre-Augustin qui avait volé le revolver qu'on avait trouvé et qui s'apprêtait à tirer sur la fille au capuche.

Cependant, la fille l'avait déjà remarqué, et lui jeta une fléchette qui le paralysa de suite. C'était une fléchette tranquillisante. Et pendant qu'on essayait de récupérer son revolver, le combat contre le Lycanthrope avait déjà commencé.

Mais en y repensant, si même 6 vétérans n'ont pas pu battre ce monstre, comment une seule fille puisse le battre ? J'ai pensé à envoyé quelques hommes aller l'aider, mais Ju li m'arrêta.

« Cette fille n'a pas besoin de notre aide. Au contraire, on ne fera que la gêner »

Je n'avais jamais encore vu ce regard sur son visage. C'était une expression mélangeant peur et colère. La vieille Ju li toujours calme et raisonnable, on ne la reconnaîtrait même plus. Elle me montra du doigt le combat et me demanda juste de contempler le spectacle.

Protégée par un masque à gaz, la fille employa tout un arsenal d'armes " faits maison ". Grenade fumigènes, sac à poussière, bolas, que des armes rudimentaires et facile à fabriquer et qui n'infligent pas beaucoup de dégâts. Pourtant, le but était atteint. Sa façon de faire était différent de la nôtre :

Nos manières de faire consistait à tuer rapidement le vice tout en limitant les dégâts environnementaux.

Sa façon de faire consistait à faire saigner la "proie" à petit feu et l'affaiblir suffisamment pour l'achever sans qu'il puisse riposter.

En effet, dans cette situation, sa tactique est la plus efficace. Bien que Lycanthrope est toujours debout, on voyait clairement qu'il se fatigue, de plus, en créant un nuage de gaz et de poussières, cela permet de se dissimuler et limite la vue et l'odorat de Lycanthrope.

Avec un nuage de poussière assez dense, le feu enflamma le nuage de gaz et de poussière et créa une puissante explosion. Les deux semblent encore vivants, mais étonnamment la fille au capuche semblait très peu affectée par l'explosion par rapport à Lycanthrope. La veste de la fille était légèrement différente de la notre, en effet, celle-ci était ignifugue.

Maintenant que l'explosion a créer des cendres en plus des blessures ainsi que la fatigue, Lycanthrope devint faible et lent. Ses poils et sa chaire brûlés par l'explosion devinrent aussi moins rigides et moins résistants. Ce qui permet à la fille au capuche de le ligoter avec ses bolas et de le mettre à terre.

« Je vous en supplie, tuez moi mais seulement moi »

La fille restait silencieuse, nous empêchant de savoir si elle avait accepté ou non. La femme repris forme humaine et supplia en sanglotant d'épargner son enfant et son conjoint mais la fille restait muette. D'un coup sec, avec son poignard elle décapita la femme et enfonça son poignard dans son ventre pour tuer l'enfant.

En voyant la scène, Pierre-Augustin ne put s'empêcher de crier de colère et de tristesse. Même blessé, avec un bras et une jambe en moins il se débattait pour aller tuer la fille. Pourtant, elle, était calme et froide comme si de rien ne s'était passé et sa seule réaction était :

« Chut, avec l'explosion on a déjà dû réveiller certains, crie moins fort »

On aurait presque dit qu'elle était une simple machine à tuer sans pitié, sans humanité. Elle s'approcha de Pierre-Augustin et lui demanda le poignard pointé vers son cou, personne n'osait s'approcher d'elle :

« Pourquoi elle t'a attaqué ? Où l'as-tu rencontrée ? Comment vous avez eu cet enfant ? »

Rongé par la haine, Pierre-Augustin n'avait nullement envie de lui répondre. Il pris la fléchette sur sa jambe et essaya de la planter dans le cou de la fille, qui, le para d'un seul revers avec son bras. Sous sa tenue incombustible se cachait une plaque de métal et une chemise en cotte de maille.

Elle était déjà bien mieux équipée défensivement que nous, mais sa clairvoyance s'étendait bien au-delà : constatant qu'il ne lui répondra pas avec les méthodes classique, elle lui injecte un liquide avec une seringue, probablement de l'alcool.

Bientôt, Pierre-Augustin perdit toute sa combativité et n'est plus qu'un simple ivrogne qui répond avec des réponses vague et parfois mélangeant réalité et imaginaire, pourtant la fille réussit à restituer ses dires pour qu'il soit aussi fidèle qu'au faits réels :

« Donc si j'ai bien compris, pendant un jour de repos, tu es allé te reposer dans un bar et tu l'as croisée sous sa forme humaine. Vous êtes ensuite tombé mutuellement amoureux et vous avez donné vie à cet enfant quelques mois après que vous soyez en couple.

Un jour tu as découvert que c'était un Lycanthrope et tu as prévenu l'Église, et elle t'en veut pour ça. Cet incident s'est déroulé il y a 3 jours, et comme un boulet tu as gêné tes camarades et à cause de toi ils sont morts. J'ai bien résumé ?

- JE NE SUIS PAS COUPABLE ! dit-il ivre et larmoyant. J'SAVAIS PAS QU'ELL ÉTAIT UN VICE ! MAIS C'était aussi une bonne femme, POURQUOI TU L'AS TUÉE ?!! MEURTRIÈRE !!!

- J'ai bien résumé donc ?

- NOTRE ENFANT N'A RIEN FAIT DE MAL ! IL N'ÉTAIT MÊME PAS NÉ ! POURQUOI TU L'AS TUÉ ?!!

- Si c'est tout alors... »

Je ne pouvait plus rester spectatrice de cette scène. Je me jetai sur la fille et saisit son bras pour l'empêcher de remuer l'objet tranchant, mais il y a un écart de niveau même au combat. Après deux-trois échange elle me mît à terre et me ligota avec un morceau de tissu arraché à ma tunique.

Les autres aussi voulaient l'affronter mais Ju li les arrêta aussitôt. C'était inutile car ici personne n'avait son niveau, même en groupe. Je commençai alors petit à petit comprendre pourquoi notre vielle dame la craignait.

« Attends ! Il est humain pourquoi tu veux le tuer ?!

- Il a eu un rapport sexuel avec le Lycanthrope, il l'a fréquenté pendant plusieurs mois, à cause de lui 5 de tes camarades sont morts, et il a été blessé par le Lycanthrope.

- Mais ça ne change en rien le fait qu'il est humain !

- Si, il a aussi le potentiel de devenir un Lycanthrope. As-tu déjà vu un humain normal qui peut avoir encore tant de fougue après s'être pris une fléchette tranquilisante tout en étant gravement blessé avec une jambe et un bras de moins et rester en vie pendant tout ce temps en étant ivre sans soins supérieurs ?

- C'est...

- Et aussi regarde, ses cheveux et sa barbe sont plus épais que la normale, ses yeux sont plus sombre et son iris est légèrement orangé. Ses canines sont plus développés et ses ongles sont beaucoup trop longs. Et aussi, il y a son do–

- C'est bon on a compris »

Elle était même bien plus douée et renseignée que nous en matière de vice. Elle avait probablement le même niveau que Ju li, et en la regardant, je paraissais tout simplement ridicule. Les erreurs que je fais ne sont que des erreurs de débutants. Si j'avais un peu plus réfléchi, et que j'avais été un peu plus attentive, peut-être que tout se serait bien passé.

Par ma faiblesse, j'ai laissé mourir 6 de mes camarades, et j'ai échoué à protéger l'enfant et la femme d'un collègue. Beaucoup de matériels ont été gaspillés pour rien. Je suis vraiment indigne d'être la succession de Ju li, mais...

« Au moins, il y aura plus de victimes.

- Non, me répondit la fille d'un ton sec »

J'étais confuse. Comment ça "non" ? Elle veut dire qu'il y aura toujours des vices qui tueront des humains ? Bien évidemment, ça doit être ça. Je ne vois pas d'autr–

« Elle avait dit "Je ne mangerai personne et je ne blesserai personne " et non pas " je ne mangerai plus personne " donc même si elle a tué 5 hommes, ce n'est probablement pas elle le Lycanthrope qui a mangé les 7 personnes.

- Tu veux dire... que tu as tué une innocente ?! »

Je ne savais plus si je devais être en colère ou être triste. Si ce qu'elle dit est vrai, alors on a perdu des hommes et des matériels pour tuer le mauvais vice, et qui se trouve en plus être la conjointe d'un collègue ? Je crois que je vais devenir folle. J'avais envie de rire tellement c'était bête.

« Sache que jamais on ne tuera de monstre "innocent". Il a déjà tué 5 cinq hommes et en a gravement blessé 1. Si elle est déjà capable de tuer, alors elle finira forcément par devenir un danger.

Mieux vaut l'éliminer tout de suite. De plus, les Lycanthropes, sont ceux ayant le plus de capacités de contaminations après les zombies modernes et les vampires.

Alors en temps normal, je devrais tuer tous ceux qui ont fréquentés cet Lycanthrope, et peut-être même vous tous, vous qui avez fréquenté quelqu'un sur le point d'en devenir un. Mais comme sa capacité de contamination reste faible, je vais laisser passer pour cette fois »

Elle s'approcha de Pierre-Augustin, et lui trancha la gorge d'un coup sec. Elle murmura quelques mots avant d'annoncer à nous tous des règles d'hygiène après les combats contre des vices. Puis quand elle décida enfin de partir et de nous laisser nettoyer derrière elle, je leva la tête en sa direction et lui demanda ces questions qui nous tourmentaient tous :

« Qui es-tu ? Depuis quand tu t'es infiltré parmi nous ? Quel est ton but ?

- Je suis juste une chasseuse de monstre, ou "vices" comme vous le dites. Ça fait environ 3 jours que je me suis infiltrée parmi vous, vous donnant une idée du degré de sécurité de votre organisation. Et mon but, je pense que c'était assez clair : tuer ces monstres jusqu'au dernier et tuer le démon.

- Joins-toi à nous s'il-te-plaît ! Nous avons besoin de toi ! »

Bien que je déteste cette fille, sa nécessité parmi nous était réel. D'après le grand prêtre, l'Église était une organisation récente de quelques années à peine. Nous manquons d'organisation et de talent.

« Je refuse »

Cette réponse abrupte et directe me met hors de moi. Se rend-t-elle compte à quel point elle nous est précieuse et à quel point c'est bénéfique pour elle ? Il y a quelques temps, je disais que

" Que ce soit juste ou non, qu'ils soient humains ou non, qu'ils existent réellement ou non, je ne dois pas hésiter dans ce que je fais. Car "l'hésitation empêche la progression". Mais surtout, j'ai envie de croire en ma justice actuelle "

Mais maintenant que je vois à quoi cela ressemble quand cette pensée est exécutée parfaitement mot pour mot, je n'ai plus aucune envie de continuer à penser et à agir ainsi. Désormais je vais croire en mon cœur et de faire ce qu'il me semble juste, même si je devais mettre le monde à mon dos.

« Avant de partir, une dernière chose : qui est le démon ?

- Moi aussi je me le demande. Demande à Élio, il saura peut-être quelque chose »

Elle avait mentionné le nom " Élio ", le garçon prétendant connaître l'avenir. Alors il serait derrière tout ça ? Ce serait lui qui a aidé cette fille à s'infiltrer parmi nous ?

Le regard obscur, les cheveux longs et noirs comme du charbon, ses yeux vairons luisent dans l'obscurité telle un prédateur guettant sa proie dans l'ombre. Sa peau claire et pâle semblable à celle d'un mort à qui on aurait vidé tout le sang, son image resta gravé en moi.

Elle était à la fois mon rêve utopique, mais aussi mon cauchemar redouté. Elle avait tous ces talents que je jalousais, mais aussi cette attitude insupportable qui me répugnait. Étant donné qu'elle était d'une certaine utilité et qu'elle connaît peut-être des choses dont on ignore, l'Église m'a confié la mission de la surveiller.

Parfois on effectue des missions ensemble car le ou les vices à éliminer sont ingérables pour nous seuls. Mais elle m'intriguait peu importe le temps que je l'espionne, alors j'ai décidé d'aller demander à Ju li :

« Ju li, qui est-elle au juste ?

- C'est la fille du démon, l'exterminatrice absolue »

À suivre…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire vaDX ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0