Justine De Sainte-Lumière

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C'était un jour de pluie, un éclair retentit. Au même moment, un nouveau être humain est né. Ce nouveau né ne pleurait pas, mais il respirait et était bel et bien vivant. Ce nouveau né, n'était d'autre que moi.

Mes souvenirs étaient brouillons, mais je me souvenais très clairement du visage de ma mère, de son expression de dégoût et d'ennui.

« Encore un, c'est déjà le septième... Pourquoi une pauvre femme comme moi est bénie ainsi par le dieu de la fertilité ?! »

Notre famille était très pauvre, et nous étions neuf sous le même toit. Notre père travaillait dur pour sa famille, mais son travail de facteur ne pouvait fournir assez d'argent pour tous nous nourrir à notre faim. Notre mère était chômeuse, et elle ne touchait pas un sou.

Elle refilait tout le boulot à notre père et le sur-exploitait par sa culpabilité de ne pas pouvoir nous rendre heureux.

Quant aux enfants, c'était notre frère ainé, Alisha, et notre sœur ainée, Aishwarya, qui s'occupaient de nous les petits.

Chaque jour, on ne pouvait manger qu'un repas tous les jours, et tout ce que l'on mangeait, c'était du riz à moitié cuit avec de l'eau froide. Quand on avait faim et qu'on avait déjà mangé, on ne pouvait manger que des poux ou des mauvais herbes trouvées au bord de la route.

Pour les petits comme moi, qui ne peuvent pas encore digérer tout ça et qui n'ont pas de dents, on buvait du lait acheté avec tout l'économie stocké dans le dos de ma mère.

Ainsi, on a vécu pendant 5 ans à compter de ma naissance, sans réelle incident. Puis, notre mère a enfin craqué. Elle ne pouvait plus supporter ces conditions de vie. Bien qu'elle ait, dans le dos de toute la famille, essayé de tromper notre père avec un autre homme riche, elle n'a pas réussi à se trouver un homme riche la voudrait comme épouse.

La faim et la mauvaise alimentation lui ont donné une allure atroce, sa peau presque collée aux os, noir comme du charbon, car on ne pouvait prendre de douche qu'une fois par mois chacun.

Au final, pour retrouver une vie saine, ou presque, elle a tué Anju, son sixième enfant, et l'a mangé. Elle fut ensuite arrêtée pour homicide et cannibalisme.

Elle pensait qu'au moins, en prison on lui donnerait une meilleure vie, mais elle fut pendue le jour suivant, car trop de personnes utilisent cette "ruse" et cela ne peut plus continuer, car la prison ne peut pas éternellement les "héberger", et ce, pour autant de monde.

Et depuis cet incident, d'autres malheurs s'en suivent :

- Shiv, le quatrième enfant de la famille meurt d'une maladie.

- Asha, le troisième enfant de la famille, contaminée par Shiv, décède de la même maladie.

- Trois jours après la mort de Shiv, notre réserve d'argent fut volé.

Après cette suite de malheur, toute la famille restante pensait que c'en était fini de nous. Mais heureusement, il ne s'était pas passé plus de malheur que ça par la suite. Au contraire, on a presque été béni :

- La semaine passée, notre père, grâce aux lettres qu'il distribuait, découvrit un plan codé de terrorristes. Il le communiqua alors à la police et ils ont pu arrêter les suspects et empêcher un attentat.

- Après cela, notre père s'est remarié avec une femme plutôt riche qui avait été prise pour cible par les terroristes. L'économie de la famille a monté en flèche et on a pu aller à l'école.

Mais les bonnes choses se font tout de même rare. À l'école, comme j'avais un teint anormalement pâle, on se moquait de moi en me traitant de fantôme. Étant donné que j'étais habitué à manger tout et n'importe quoi, mon comportement et ma capacité à manger de tout, même de la terre et des feuilles, répugnait mes camarades de classe. J'avais donc très peu d'amis.

Mais malgré tout cela, je ne me sentais pas triste, car j'ai vécu bien pire. J'étais même plutôt heureuse, mon père s'est remarié, j'ai une mère beaucoup plus aimable, on peut manger à notre faim et avoir une condition de vie bien meilleure qu'avant.

Il parait même que j'aurais un petit frère ou une petite sœur. Tout cela me suffisait. Je n'avais pas besoin d'amis, pas besoin de se sentir aimée ou respectée.

Cependant, le bonheur ne dure pas éternellement :

Alisha avait un ami, il vivait dans une famille pauvre et il lui prêtait souvent son argent. Mais comme avant on avait aucune expérience sociale, on était naïf les uns comme les autres. La richesse de ma belle-mère lui a tapé dans l'œil et au final notre père et notre mère furent assassinés, et moi ainsi que mon frère et mes sœurs avons dû s'enfuir très loin de la maison.

On a fini par atterrir dans une jungle, loin de la ville. Au début c'était un peu compliqué, mais par la suite, comme on était habitué à vivre dans la misère, on a pu rapidement s'adapter à l'environnement et finalement, ce n'était pas si mal que de vivre dans la nature :

- On avait de l'eau (à peu près) potable dans la rivière, on vivait en chassant et en cueillant et cultivant des plantes (potentiellement comestibles).

- On avait construit une tente qui était assez solide et assez grand pour nous quatre.

- On avait de très bonnes récoltes chaque année.

Ainsi on avait passé 7 ans à vivre dans la jungle. Puis un jour, une étrangère était venue nous rendre visite. C'était une journaliste indépendante qui enquêtait sur l'affaire de la tentative d'attentat, car apparemment les choses n'étaient pas aussi simple que l'on nous a raconté :

D'après ses explications, plus de la moitié des terroristes étaient innocents, et les "vrais" étaient toujours en activité. Ces terroristes formaient un groupe aussi puissant qu'une mafia. Le frère de notre belle-mère en était le chef. Mais il a été arrêté, en partie à cause de notre père et il s'est fait exécuté car il ne donnait aucune information sur le groupe, donc il a été jugé "inutile".

Notre belle-mère avait repris le poste de chef, et a voulu se venger. Il avait un fils adoptif qui était justement "l'ami" de mon frère. Et en réalité, notre belle-mère n'était pas morte, et nous cherche toujours.

Cette étrangère nous inspirait pas vraiment confiance, mais finalement elle a su nous convaincre et elle nous a même proposé d'aller habiter dans son pays. Pendant ce temps, elle ira enquêter et essayer d'arrêter ce groupe terroriste.

C'est alors pour la première fois qu'on était monté dans un "avion". Durant le voyage, mes sœurs avaient peur et s'accrochaient l'une contre l'autre en fermant les yeux. Tandis que moi et mon frère étions émerveillés et pendant presque tout le voyage on avait le visage collé à la fenêtre. Je n'oublierai jamais cette sensation et ces émotions que j'ai ressenties à ce moment.

Quand le vol était terminé, alors que moi et mon frère voulions refaire un voyage, l'étrangère rassurait mes sœurs que tout s'était bien passé et qu'il n'y avait rien à craindre.

Le pays qu'elle habitait s'appelait "la France" et notre pays d'origine s'appelait "l'Inde", mais pour moi, peu importait le nom du pays. Je voulais juste savoir s'il était agréable d'y vivre. Et j'avais ma réponse : oui.

Elle nous a ensuite logé, fait les "passeports", les "cartes d'identité" et autres "papiers" dits "super important pour vivre dans la société". Elle nous donnait des cours le jour et continuer son enquête le soir. Nous, témoins de son acharnement, avons décidé d'y mettre tous nos efforts dans nos études pour alléger ses tâches.

Finalement, j'ai pu apprendre à lire et à parler français au bout de 6 mois, et j'ai su lire correctement le nom complet de l'étrangère sur sa pièce d'identité :

Elle s'appelait Justine Févraly, nationalité française, anciennement anglaise, elle a 28 ans, célibataire et journaliste indépendante.

En apprenant à lire, j'ai tout de suite su plein de choses qui m'étaient inaccessibles avant. J'ai donc décidé de me concentrer sur l'étude de la langue pour apprendre davantage de nouvelles choses et de m'ouvrir davantage de chemin vers l'avenir et la connaissance.

Mon frère, qui n'était pas très doué en langue, avait pris de passion pour la technologie, la science et les mathématiques. Quant à mes deux sœurs, elles avaient plutôt un penchant pour l'art et la musique.

Au bout de 5 ans, l'affaire du groupe terroriste a enfin été résolu, et notre "formation", du moins, celles d'Alisha et d'Aishwarya étaient terminées.

Ils pouvaient désormais faire le métier qu'ils veulent et vivre indépendamment. Alisha a décidé de faire ingénieur robotique et Aishwarya, après les "Beaux-arts", était devenue une peintre dont les tableaux vendus coûtaient plus de 1000 euros. Quant à nous, les plus petits de la famille, on avait encore du chemin à faire et notre formation était loin d'être terminée.

Mais nous n'avons rien à envier à nos aînés, grâce à l'argent gagné par eux, on a pu aller à l'école, moi au lycée et Chameli à l'université. Bien que je subissais de temps en temps des discriminations ou de l'harcèlement, nous mangions à notre faim, menions une vie confortable et c'est tout ce qui comptait.

J'avais que très bien compris que le monde était régné par l'injustice, il n'y avait pas de refuge face à ça. Seul quelques personnes sont vraiment "juste" dans ce monde, comme ma famille (à part ma mère) et Justine. Mais comme frappé par une malédiction, un terrible malheur s'est abattu sur nous.

Un soir, Justine était rentrée très tard, et elle avait l'air paniquée. Elle tremblait des mains, de l'une, elle tenait des photos, de l'autre, elle tenait des feuilles avec des mots codés. Je ne l'avais jamais encore vue dans cet état auparavant.

J'étais inquiète pour elle, alors j'ai voulu la réconforter, et par la même occasion, en savoir plus sur ce qui la faisait si peur. Mais elle avait vu claire dans mon jeu, et n'a voulu rien me dire. Elle me disait que c'était dangereux et qu'il ne fallait pas que j'en apprenne davantage.

J'étais évidemment très curieuse, mais je me suis retenue et la seule chose que j'ai pu apprendre, c'est que cela a un lien avec un certain "Project D.H.S", qui, d'après mon frère, est fort probable que ce soit un projet national ou international classé top secret.

Un jour, Justine a subitement disparu et on ne l'a plus jamais retrouvée. Chameli était partie la chercher et avait arrêté l'université, mais quelques mois après elle a disparu aussi. On avait conclu que la théorie d'Alisha était peut-être vrai, que Justine avait vraiment enquêté sur quelque chose de tabou.

L'État l'a éliminée pas conséquence et, probablement Chameli aussi. Pour l'instant on avait aucune preuve qu'elles étaient bien mortes, mais qu'on ne les verrait plus jamais était presque une certitude.

C'est alors qu'un prêtre d'une église, une église que je n'ai jamais connu, était venu me voir :

« Cette journaliste et ta sœur se sont approchées de quelque chose dont elles n'auraient jamais dû y toucher. Le simple fait de connaître son existence leur méritait la mort. Mais si tu veux, je peux t'en apprendre davantage et t'assurer un maximum de protection pour que tu ne finisses pas comme eux »

Cette homme m'avait l'air plus que suspect, mais il avait réussi à piquer ma curiosité, et j'ai fini par le rejoindre. Bien évidemment, j'étais un minimum équipé, mais apparemment il ne me voulait aucun mal. Il voulait sincèrement m'aider et rien de plus.

Mais quand il voulait me parler de la "vérité", quelque chose que même ces disciples ne sont pas au courant à 100%, il fut attaqué par un sniper, et il finit dans le coma. Il n'était pas mort, mais il était gravement blessé et plongé dans le coma.

Tous les adhérents de l'église se sont rués vers le prêtre quand ils ont appris l'incident et l'espion qui l'avait blessé s'était déjà suicidé avec un poison en plus d'un virus très contagieux et qui possède un taux de mortalité élevé.

Le corps de l'assassin fut incinéré et on a pu rien apprendre sur lui. Heureusement, le prêtre avait déjà défini son successeur, et "l'organisation" a pu être maintenu sans gros incident par la suite. Cependant, mon adhésion n'a pas été facile dans ces conditions. Mais j'ai tout de même pu adhérer.

J'ai par la suite, "selon la volonté du grand prêtre", appris un peu sur ce qui m'entoure, et sur la disparition mystérieuse de ma sœur et de Justine :

Cette église s'appelle "Église de Sainte-Lumière", en apparence il ressemble juste à une église orthodoxe. Mais, en réalité c'est un organisation de "chasseurs de monstres". Le "Démon" crée des monstres, ce sont des incarnations du mal sous une forme concrétisée et le devoir de l'Église est de les neutraliser.

Justine avait certainement enquêté et découvert des choses sur le Démon, et elle a dû se faire éliminé par celui-ci. Ma sœur, a probablement subi le même sort en enquêtant sur la disparition de Justine, en découvrant des choses qu'elle n'aurait pas dû.

Quant à moi, victime indirecte du Démon, et je fus "abritée" par l'Église comme pour 80% des adhérents. Mon cas était donc plutôt commun dans le milieu.

Comme il y avait aucun mal à adhérer et qu'en plus je peux en apprendre plus sur le Démon, j'avais décidé de rejoindre définitivement l'Église, en prévenant mon frère et ma sœur bien sûr.

D'ailleurs, grâce à cela, ma famille bénéficie aussi d'une protection de l'Église. Ainsi commença alors ma vie de chasseuse de monstres.

Dans l'église, il y a trois baptême, dont l'une est celle de l'adhésion :

On jure fidélité à la justice, à la foi en l'humanité et Mère Nature puis on reçoit un nouveau nom et prénom, pour le prénom, on choisi en général le prénom d'un de nos proches qui ont été victimes du Démon, et le nom, celle de l'église.

Je fus alors baptisée Justine De Sainte-Lumière.

À suivre…

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