Chapitre Prologue 4 : « Ce jour-là, je suis mort une deuxième fois »

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« Hé tu connais la rumeur ? Apparemment il y a un zombie dans le lycée ! Il aurait le visage défiguré et le corps en décomposition ! »

« Ouah, c'est dégeux ! Ça me dégoûte ! »

Taisez-vous !

« Faudrait appeler un exorciste non ? »

« Mais non, on a un pro du surnaturel, tu savais pas ? Tu sais, la meuf aux bandages là… »

« Ah oui, elle ! Ah elle m'écœure, cette fille ! »

Taisez-vous !

« Mais on devrait pas le tuer avec une arme à feu, tu sais, comme dans les films »

« Dans ce cas on devrait le buter à coup de mitrailleuse ! »

Vous ne voulez pas me laisser tranquille même après ma mort ?!

Bonjour tout le monde, je me nomme Élio d'Émile Louis, je suis orphelin, ou plutôt mes parents m'ont abandonné, du coup je suis orphelin. Pourquoi ils m'ont abandonné ?

Ils ont dit que j'étais fou, donc ils m'ont abandonné parmi ces fous qui habitent dans cet orphelinat, cet orphelinat nommé Émile Louis. Mais en réalité, ce sont eux qui sont fous.

Ma mère est psychologue, et à force de fréquenter ces psychopathes, en plus d'être mal payée et ses conditions de travail infernales, elle finit par devenir folle. Mon père, lui, avec ses supérieurs trop autoritaires et son épouse folle, a fini par devenir fou à son tour.

Ma mère a sombré dans la drogue, et mon père est devenu alcoolique. Ma mère a commencé à avoir des hallucinations et, ironiquement, c'est devenu sa source d'inspiration pour ses peintures. Ses peintures sont vite devenues populaires et mon père la soutenait.

Normalement, même s'ils étaient totalement fous, on gagnait pas mal d'argent grâce aux peintures de ma mère, donc j'aurais rien dit, à part peut-être pour la drogue et l'alcool.

Mais, sa source d'inspiration ne venait pas seulement de ses hallucinations causées par sa consommation de drogues, mais aussi des expériences humaines totalement tordues de mon père.

Il était chirurgien, et il était assez doué pour un débutant, mais ses supérieurs étaient jaloux de son talent, et cherchaient à tout prix essayer de le virer. Alors, lors d'une opération où le niveau requis était très élevé, ils l'ont confiée à mon père qui n'était même pas spécialisé dans ce domaine et qui débutait dans sa carrière.

Il a donc, bien évidemment, échoué, et en utilisant divers mensonges et son échec comme arguments, il a été viré. Mon père, conscient du complot de ses supérieurs, était furieux, mais il ne pouvait rien faire pour se venger, il dut alors se réfugier dans l'alcool. C'est ainsi qu'il est devenu alcoolique.

Et depuis qu'il est devenu fou, il a commencé à refaire l'opération dans lequel il a échoué dans sa chambre, en enlevant d'innocentes victimes qui n'avait absolument pas besoin de cette opération. Ma mère, lorsqu'elle découvrit les actes horribles de mon père, ne trouva rien d'autre à dire que : « C'est un magnifique chef- d'œuvre ! »

Pardon ? Ça, un chef-d'œuvre ? Une opération dans laquelle on enlève et greffe des organes, c'est un chef-d'œuvre ? Décidément, ils sont vraiment tous fous !

Découvrant la folie de mes parents, j'ai décidé de fuguer et de révéler les crimes de mes parents aux autorités. J'avais échafaudé tout un plan pour bien m'y prendre et planifié la suite de ma vie, comment je m'y organiserai sans mes parents.

Mais le jour où j'ai décidé de mettre mon plan en marche, mon père a enfin réussi son opération et cette victime "chanceuse" était une fille qui avait l'air un peu plus jeune que moi, m'a demandé de la sauver.

Normalement je l'aurais laissée là, mais étant donné que les agresseurs étaient mes parents, alors en tant que leur fils je me devais de réparer leurs erreurs. Je l'ai alors libérée, je lui ai expliqué mon plan, mais parce que j'ai trop traîné, mes parents l'ont découvert.

Ils m'ont alors frappé, et m'ont enfermé dans une salle à clef. Cependant, la fille que j'ai aidé s'est enfuie, toute seule, pas pour appeler les secours ou quoique ce soit, non. Elle s'est juste enfuie, toute seule, sans moi, mais grâce à moi, en utilisant mon plan.

Au début j'étais furieux, mais en y repensant, je me suis juste mêlé de ce qui ne me regardait pas, après tout, j'étais le fils de son agresseur, comment elle pourrait m'apprécier ? Je n'aurais pas dû être si naïf. Et puis au final, la sauver, c'était juste pour se donner bonne conscience… en quoi son sort m'importe ?

Plus tard, mes parents ont décidé de me libérer, et de me proposer de rejoindre leur cause. Bien évidemment, j'ai refusé, et en plus j'étais de très mauvaise humeur à cause de la fille, j'ai alors crié qu'ils étaient fous. Ils m'ont alors giflé, et le lendemain, ils m'ont amené dans cet orphelinat pour fous. Ils m'ont ensuite dit que c'était moi qui était fou, pas eux.

Comment ça, c'est moi qui suis fou ? Ce sont eux qui sont fous ! Mais peu importait, maintenant que j'étais dans un orphelinat pour les fous, je finirais peut-être moi aussi par devenir fou.

Mais il y a quelqu'un qui disait que le génie est juste un rang au-dessus du fou, et on dirait que j'étais justement ce "fou" qui était un rang au-dessus des autres. Je n'arrêtais pas d'étudier, jour et nuit, c'était une excuse pour ne pas s'approcher de ces fous, et un moyen de me venger de cette fille et de mes parents.

Bien sûr, je ne déteste pas mes parents, et pour la trahison de la fille, c'était juste moi qui étais trop naïf. En réalité, j'étais juste énervé contre moi-même. Sur le fait que j'étais trop faible. Sur le fait que j'étais trop inutile.

Et lorsque grâce à mes études, je deviendrai quelqu'un d'important, d'influent, et de puissant, je pourrais vivre une vie meilleure, voir soigner la folie de mes parents. À mes 16 ans, j'ai quitté l'orphelinat pour aller au lycée.

J'étais le meilleur élève de tout le lycée, j'avais les meilleurs notes de la ville, les professeurs m'appréciaient beaucoup. Quand je pensais que ma vie allait enfin prendre une bonne tournure, quelqu'un me poussa depuis le quatrième étage du lycée, et je suis mort avec la chute.

Mais qui est-ce qui m'a assassiné ? Le bref instant où j'ai pu me retourner et voir qui est-ce qui m'a poussé, j'aperçus un visage familier. C'était la fille qui m'avait trahie ! Elle m'a reconnu et semble m'en vouloir. Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal pour mériter tout ça ?!

Lorsque je me réveillai, j'étais dans la cours du lycée. Pour une raison inconnue, j'ai ressuscité, j'ai gardé mes souvenirs de mon ancienne vie, et j'étais incapable de sortir en dehors du lycée ou en plein jour.

Je ne pouvais donc que sortir la nuit, et rôder dans le lycée, espérant croiser quelqu'un que je connais. Et lorsque je croisai un élève du lycée qui semblait vouloir rentrer dans la salle de professeur afin de tricher au contrôle, je lui ai abordé et il s'est enfui en criant.

J'ai alors cherché à voir mon reflet dans une vitre, et j'ai failli crier moi aussi. Mon visage était difforme, et il ne restait plus que quelques bouts chairs, et de peau. Il semblerait que j'étais devenu une sorte de zombie. Pas étonnant qu'il soit enfuit en criant.

Mais maintenant, il ne me restait plus qu'à rôder dans les parages en espérant tomber sur quelqu'un qui s'y connaît dans ce domaine. La nuit suivante, deux lycéens, une fille aux cheveux noirs avec un style gothique, et un garçon qui a l'air totalement banal traînaient dans les couloirs du lycée.

La fille avait l'air d'être sur ses gardes, munie d'un gros sac plein d'objet, je ne pense qu'elle soit là pour tricher au contrôle. Elle avait plus l'air d'être là pour chasser les mauvais esprits. Mais à côté d'elle, le garçon avait l'air d'être ennuyé, comme s’il était là contre son gré (en fait c'était là cas).

Peut-être qu'ils pourraient m'éclaircir sur ma situation actuelle ? Cependant, si ce sont des chasseurs de mauvaises esprits, ils pourraient probablement ne pas vouloir discuter avec moi, et m'éliminer sur le champ. En tout cas, je dois les suivre de près.

La fille, qui semble s'y connaître en occultisme et en spiritualité, éparpillait du sel avec de l'eau (bénite) là où elle marchait, et dès que je posais pied, j'avais l'impression de marcher sur un sol en feu, mes pieds me brûlait tellement que je ne pouvais même pas faire un pas de plus.

Je devais donc abandonner l'idée de les suivre de derrière. Ils se dirigeaient vers le troisième étage, or, je ne pouvais pas marcher là où ils ont mis du sel (et de l'eau bénite), j'ai donc décidé de monter au troisième étage de l'extérieur.

Je n'avais jamais pratiqué de l'escalade, mais j'étais étonnamment doué, ou plutôt, je ne ressentais pas la fatigue, et j'avais beaucoup de force. Est-ce que j'ai toujours été aussi fort et athlétique, ou est-ce que c'est parce que je suis un zombie ?

Et lorsque j'étais arrivé dans une salle de classe, au troisième étage, les deux lycéens étaient aussi dans la même salle.« Attention ! Il y a quelqu'un derrière toi ! » cria la fille, et d'un mouvement brusque, le garçon se retourna et me donna un violent coup de pied dans la tête.

Bien que je ne sentais rien, j'entendais le bruit de ma boîte crânienne se briser. Puis je tombai depuis le troisième étage, et je meurs une deuxième fois.

Pourquoi ? Pourquoi la vie s'acharne-t-elle ainsi sur moi ?! Qu'ai-je donc fait de mal ?! Est-ce dans ma précédente vie, j'ai commis un crime atroce ?

« Ce n'est pas la vie qui s'acharne sur toi, mais les gens »

-Qui es-tu ?! Et qu'est-ce que tu me veux ?!

-Ces parents atroces, qui t'accusent à tort et qui t'abandonnent, cette fille que tu as aidé mais qui t'as trahi et qui t'as assassiné, cet inconnu, à qui, tu ne veux aucun mal, t'abat sans crier gare... Ne veux-tu pas te venger ?

-Tu n’as pas l'intention de me répondre c'est ça ?

-Ne veux-tu pas te venger ?

-Réponds-moi !

-Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ? Ne veux-tu pas te venger ?

Un torrent de "Ne veux-tu pas te venger ?" affluait dans mon esprit, et bientôt, je cédai à la tentation.

" Oui, après tout, je suis à présent un zombie sans attache avec la tête détruite et le corps difforme. Je ne sais rien et je suis déjà mort deux fois. Est-ce que j'ai encore quelque chose à perdre ? "

« Je veux me venger. Donnez moi la force nécessaire »

À suivre...

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