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Arrivé à l’Aéroport Juan Santamaria à San José, Jorge Senazo l’attend. De petite taille, une chemise à manches courtes et à carreaux rentrée dans le pantalon, il regardait partout tout le temps, comme si un voiture pouvait débarquer devant son chemin à tou moment même à l’intérieur de l’aéroport, ou si quelqu’un le suivait alors même qu’ils étaient dans la queue pour récupérer les bagages.

Manuel récupéra Favien et l’emmena dans une petite voiture verte, une vieille alpha roméo. Flavien avait trouvé Jorge sur une application internationale de taxis et il était moyennement noté, mais il s’en fichait car il avait fait vite.

Pendant le trajet, il parlait beaucoup. Il voyait la ville défiler. Flavien lui voulait rester silencieux. « Où allez vous ? » « Faire une autopsie ». Son regard dans le rétroviseur se glaça. « Nom de Dieu. De qui ? ». Flavien passa outre l’absence de gêne de Manuel pour lui poser une telle question. Il comprit enfin pourquoi à la télé, lors des attentats, les familles des victimes n’hésitent pas à témoigner à chaud face à la caméra, chose qui l’avait toujours révulsé. Cela faisait du bien de parler, en réalité, telle était la douleur. « De ma petite amie ». Le chauffeur donna un fort coup de volant : il failli de pas voir la jeune femme qui traversait la rue à ce moment là. « Nom de Dieu nom de Dieu ça ne devrait pas être permis ces choses là. Figure toi mon garçon que ma femme est morte il y a deux ans. On était marié depuis bientôt sept ans ». Cela faisait du bien de lui parler. « On s’en remettra peut être un jour, il suffit de patienter et de prendre son mal en patience, elle est là haut, et ta petite amie aussi elle est là haut. Ne t’inquiète, elles nous regardent toutes les deux ».

Flavien appuya la joue sur le bord de la voiture et regardait les rues de la ville défiler. Il n’était pas marié à Hannah mais il lui aurait fait sa proposition bien assez tôt, elle était après tout la future mère de ses enfants, sans aucun doute.  Il avait envie d’arriver, d’en finir avec cette chose ingrate que la vie lui demandait. La voir une dernière fois, en avoir le cœur net malgré les dires des unes et des autres. Combien de temps s’était il écoulé depuis le départ de l’aéroport ? Manuel parlait mais ne semblait pas prendre le chemin le plus court. Selon Google Maps, ils devraient tous deux arriver dans 16 minutes.

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