Samedi matin.

La fraîcheur matinale, l’odeur habituelle de lavande et autres senteurs aussi parfumées, les oiseaux qui chantent… C’est ce qu’aime Shayleen Wood. Assise sur son appuie de fenêtre, regardant à l’horizon, en direction de la forêt.

C’est son petit rituel du week-end, car en semaine, elle n’a malheureusement pas le temps de profiter. C’est ça, la vie estudiantine !

Elle a un autre rituel, mais celui qu’elle effectue tous les matins : le jogging.

C’est un sport qu’elle aime. Ça l’aide à se défouler, à calmer ses pulsions, ses pouvoirs, pour ne pas mettre en péril les humains. Elle ne veut pas être considérée comme un monstre, même si au fond, elle sait qu’elle en est un.

Un monstre ? Elle ne ressemble pas à cela, mais sa nature en est un. Comme sa famille. Mais ils sont inoffensifs.

Comme tous les matins, elle s’inquiétait de ça : d’être un monstre. Cette pensée la motiva pour qu’elle se prépare pour son jogging.

Shayleen enfila son training noir, un t-shirt blanc et un gilet de sport. Ses baskets blanches d’une marque qu’elle n’a jamais entendue parler mise, elle alla se contempler face à son miroir.

Cet objet reflétait une fille de taille moyenne, assez mince, aux cheveux blond platine qui lui arrivait à la clavicule et ses yeux verts, habillée comme une adolescente qui allait courir avec son école secondaire dans les parcs. Elle ne veut pas acheter des vêtements de marque pour aller courir en sachant qu’elle fait tout pour pas qu’on la remarque.

Elle se rapprocha de son reflet et fixa ses pupilles : légèrement dilatées, mais rond. Lorsque ses yeux commencent à ressembler à ceux d’un chat, elle sait que c’est signe qu’elle va avoir faim.

Pas faim comme un humain, qui imagine une bonne pizza dégoulinante de fromage. Mais faim comme un vampire, mais en moins sauvage.

Ses parents ont tout fait pour qu’elle ne ressente pas la faim d’un vampire. Ce serait, selon son père, tellement douloureux qu’on attaquerait n’importe qui. Même si on veut épargner toute forme de vie dans ce monde. Alors ils lui ont enseignés cette technique chez elle. Il a fallu quelques mois d’observation lorsqu’elle était bébé pour deviner quand elle allait avoir faim.

C’est déjà une chose de calmée chez elle.

Elle lia ses cheveux et descendit discrètement vers l’entrée de chez elle et démarra directement son jogging.

Comme tous les matins, elle emprunte la même route, l’emmenant vers la forêt derrière chez elle.

Avec la bonne technique inspiré-expiré, elle observait autour d’elle.

Elle adore son village. Un coin tranquille, un grand champ de lavande pas très loin de la forêt, des grandes maisons. Des villageois sympathiques, accueillant, chaleureux.

Et surtout une délicieuse odeur de lavandes, de feuilles. Son village porte bien son nom : Lavandia, car c’est là où il y’a l’un des plus grands champs de lavande dans ce monde. Un des seuls endroits où l’odeur des pots d’échappement ne circule pas dans la ville, grâce à l’odeur de cette plante mauve.

Elle arrivait dans le bois de son village, se trouvant de l’autre côté de la plantation de lavande. Les villageois nomment le bois des sorcières. Cette appellation date du Moyen-âge car auparavant, c’est là où, les nuits de pleine lune, les sorcières se réunissaient pour jeter des mauvais sorts.

Elle connaît la véritable histoire, et elle est beaucoup plus gentille que celle qu’on raconte aux enfants. Elle connaît même les arrières petits-enfants de ces fameuses sorcières ! L’un d’eux est la meilleure amie de sa maman.

Elle s’arrêta et s’assit sur le tronc d’arbre échoué sur son chemin. Aujourd’hui, comme tous les samedis, elle n’a pas besoin de libérer cette force qui mettrait en péril énormément de personne si elle s’énervait. Ce qu’elle a, c’est une boule à l’estomac.

Ce soir, sa famille et elle vont là où normalement les monstres comme eux doivent vivre : au Royaume Obscur. Son père a cette fameuse réunion satanique où elle a la chance d’y être conviée.

Si c’est une chance, ça ?

Son père est général, un clerc. Elle déteste ça. Les démons, les chefs,. Ils ne vivent que pour la torture, le mal et la mort des êtres humains.

So père est l’homme qui calme le mieux les choses, où le chef comprend qu’il ne doit pas dépasser les limites s’il ne veut pas que son peuple soit découvert à la lumière des humains, de ces catholiques.

Le chef du Royaume des ombres s’appelle Lucifer. Et il a un frère, qui gère les troupes de guerres : David.

Shayleen ne redoute pas Lucifer, il ne se mêle que de qu’il trouve utile. David, moins.

Elle sait qu’il la surveille. Pourquoi ? Selon son père, c’est dû à ses pouvoirs.

Être vampire, ce n’est pas dramatique. Démon non plus. Mais quand tu es issue d’une union entre une vampire et un ange-démon, tu as devant toi trois possibilités :

Un enfant vampire. Et c’est son grand-frère, Keenan, qui travaille avec David au Royaume.

Un enfant ange-démon, et c’est sa petite sœur, Duclina. Elle n’a que 4ans.

Et le meilleur pour la fin…. Un ange-démon-vampire. Ou pour faire plus court : un démon-vampire.

C’est la première partie de la théorie de son père. La deuxième est qu’elle aime les humains, et les protège comme si c’était des animaux sans défense. Et cela déplaît à David, sentant la rébellion arriver de la part d’une des créatures les plus dangereuses et imprévisibles, selon lui.

Imprévisible ? Oui, elle l’est. Dangereuse ? Non, elle fait tout pour être inoffensive.

Mais est-ce qu’elle veut faire une rébellion contre le Royaume ? Au fond, oui. Mais elle n’a pas un allié assez puissant pour le faire, quelqu’un qui connaît tout du Royaume et qui sera tout prévoir avant les contre-attaques du camp adversaires.

Sa famille ne veut pas. Ils la surveillent aussi.

Ses amis sont au courant de ses idées.

Ah ! Ses amis ! Ce ne sont pas des humains. C’est une famille de vampires qui habitent dans le village d’à côté, Verrisia. Elle les a rencontrés avec sa famille en chasse dans le bois des sorcières.

Elle s’est très vite attachée à eux car ils partagent, comme elle, la fascination de l’humain et l’amour à leur égard.

Elle sursauta quand elle entendit son gsm sonner. Elle réfléchissait un peu trop.

C’était un message d’un des vampires. Enzo. Elle l’ouvrit pour le lire.

Hello Bloodie ! On se voit avant ton escape en Enfer ?

Enzo est le plus grand des frères de la famille Bottaï et c’est son meilleur ami.

Elle lui répondit que oui. Elle se sent tellement bien avec lui ! C’est un peu son protecteur, son tampon en cas de crise ou de montée brutale en puissance. Il n’a pas peur de ses pouvoirs et de sa nature. Selon lui, elle est même facile à dompter. Il faut juste trouver le bon sens du poil !

Et là, elle a besoin d’un tampon anti-stress.

Elle regarda l’heure : 9h. Elle rebroussa chemin vers chez elle voir ses parents et sa petite sœur, se changer et voir son meilleur ami.