Doutes

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7 PL

Affinité Louis : 10/10

"Je prends la rouge...", me décidai-je, un peu au hasard. Sa couleur me plaisait bien, peut-être ne l'avais-je choisi que pour cela. La gouvernante rangea les autres et nous commençâmes à manger.

Du bruit à l'extérieur interrompit notre fin de repas.

"Non, vous ne pouvez entrer sans son autorisation, Prince. Prince !"

Je me levai immédiatement, reconnaissant la voix d'Elisa qui avait dû revenir par ici afin de se préparer avec moi, sans doute. La porte s'ouvrit à la volée sur un jeune homme de forte carure, la jeune fille derrière tentant en vain de le retenir. Ma gouvernante s'interposa :

"Prince Louis, que puis-je pour vous ?

- Adeline (j'avais au moins son prénom à présent), je vous prierais de bien vouloir nous laisser, Sahara et moi. J'ai à lui parler en toute urgence."

Heureusement, la fiole rouge était déjà dissimulée dans un petit tiroir de ma commode. Je sentis ma gourvernante se raidir et supposai qu'elle n'avait pas l'autorité pour l'empêcher de discuter avec moi.

"Adeline, laissez-nous sans inquiétude, ce ne sera pas long.

- Bien, princesse." Elle s'inclina mais ne daignit pas accorder la moindre déférence face au dénommé Louis. Nous nous retrouvâmes seule à seul. Je ne dis rien, ne sachant à quoi m'attendre, ni ne le connaissant. Il me surprit violemment en me prenant par les bras.

"Sahara ! Je suis si inquiet pour toi. Père veut que tu ailles au manoir, n'est-ce pas ?"

Je hochai la tête.

"Il y a quelque chose de bizarre, là-bas. Depuis que nos trois frères et quatre soeurs y sont allés, ils ne peuvent se passer de leurs liqueurs de fruits ! Nous sommes les deux dernières possibilités de père pour dénouer l'affaire.

- Heu..."

Il se recula pour m'observer.

"Tu ne sais pas tout ce qu'on dit à ce sujet ? Leurs liqueurs seraient enchantées, obligeant les amateurs à en acheter jusqu'à la fin de leur vie...

- Hm, ça m'a l'air d'être... des fables", levai-je les yeux, presque certaine de ce que j'avançais. Enchantées ? La magie... n'existait pas, non ? Enfin, je n'étais sûre de rien, après tout. Pourquoi pas ?

"Sahara, tu es bizarre, tu sais bien que ce genre de choses est possible. Je suis ton seul allié ici et tu es ma seule véritable amie-soeur... Je ne veux pas te perdre.

- Si je ne réussis pas, je rentrerai au château, c'est tout, pas de quoi s'inquiéter.

- Non ! Tu ne comprends pas ! Ils te dévoreront, là-bas ! Il y a des tas de hauts-placés et tu n'es pas prête à les rencontrer. Tu n'as que seize ans, si belle ! Ils vont te dévorer...

- L...Louis ?" Je le regardai, interloquée par ses propos. Me dévorer ? Etaient-ils des loups ? Il paraissait véritablement paniqué.

"Père ne devrait pas t'envoyer là-bas, je devrais y aller à ta place.

- ..." Je ne savais que répondre. J'avais déjà préparé cette soirée. Enfin, une partie tout du moins. Et je doutais que le roi accepte un tel revirement, surtout après ce que je lui avais dit ! Non, c'était impossible.

"Louis, ne t'inquiète pas, je vais y arriver. J'ai... je me prépare, je saurai y faire face." Le mensonge était flagrant, il était évident que je n'avais aucune idée des événements qui allaient me tomber dessus. Je me dégageai doucement de ses bras et m'inclinai légèrement.

"Je vous en prie, prince, chassez vos angoisses."

Le jeune homme m'observa comme halluciné. Oh, je n'avais peut-être pas agi comme d'habitude. En même temps je venais de passer du tutoiement au vouvoiement ! Puis il soupira.

"Bien, Sahara, mais ne m'appelle comme ça, tu sais comme... cela me gêne."

Lorsque je relevai les yeux, je vis très bien ses joues rougir. Je ne pus masquer ma surprise face à cette constatation et il n'en parut que plus embarrassé, tournant les talons.

Elisa et Adeline attendaient derrière, anxieuses. Je les fis rentrer.

"Eh bien, il s'inquiétait seulement..."

S'assurant qu'on ne pouvait l'entendre de l'extérieur, la gouvernante s'approcha de moi et murmura:

"Êtes-vous sûre que tout va bien ? Votre... frère peut avoir d'étranges réactions à votre égard. Hum, vous ne vous connaissez que depuis trois ans après tout.

- Comment ça ?! laissai-je échapper.

- Princesse, vous savez bien qu'il était à la guerre jusqu'à il y a trois ans ! intervint ma servante, troublée par ma mémoire.

- Oui, et vous êtes née après son départ, lorsqu'il avait votre âge..., reprit Adeline, fronçant les sourcils."

Je manquai m'étouffer avec ma salive.

"QUOI ?! Mais ! Mais il a... il a donc trente-deux ans ?! Il... il ne les parait pas du tout..."

Les deux se regardèrent, brusquement silencieuses. Oups.

"Vous savez d'ordinaire très bien tout cela. Vous m'avez même confié vous sentir mal à l'aise en la présence de prince Louis. Qu'il aurait essayé de... de vous embrasser, bredouilla Elisa, un regard oblique vers la gouvernante.

A. Oh ! Je... j'avais seulement... seulement oublié cela. Je suis stressée à cause de la fête à venir, c'est tout.

B. M'embrasser ? N'est-il pas mon frère ?

C. Je gardai le silence, très confuse.

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