099 - disparition

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Vendredi 7 Août 2116. Je suis Bri en mieux. Elle est Izzy en mieux. Adèle et Sabine. On a la classe jusque dans nos prénoms. La Fée et l’Illuminée. C’est les vacances. No drama. Je me sens bien partout, tout est beau, tant qu’elle est avec moi. Ça veut dire que sans elle je suis malheureuse. Ça veut dire que j’ai besoin d’elle. Alors je la réveille avec quelques caresse et je lui murmure :

  • I need you Sab, you know, now. I love you.
  • Sans Philtre ?
  • En fait, je crois qu’il n’est pas efficace, sur les gens, connectés, à l’Invisible. Tu m’a juste séduite, avec ta peau sucrée, dorée, ton odeur douce et chaude, apaisante, enveloppante, enivrante.
  • Adèle, tu n’as encore rien vu.
  • Ah ouais ?

On prend une navette, elle fonce vers l’océan, loin.

  • Tu es sûre ? L’espace temps, Sab. Il n’est pas le même au dessus de l’eau.
  • On va retrouver la terre ferme, t’inquiète.

On atterrit sur une île.

  • On est où ?
  • Sur mon île. Tu te rappelles, notre génération avait un rêve, refaire la civilisation ailleurs, se libérer de notre histoire. Ici, je pensais pouvoir m’exprimer, être vraiment moi et plus la fille fabuleuse de Brigitte et Izzy. J’aurais pu savoir qui je suis vraiment. Qu’est ce qui s’est passé ? On a vendu notre âme, Adèle.
  • J’étais prête aussi. Qu’est ce qui a bien pu se passer ?
  • On n’a plus eu besoin de partir. La spiritualité est venue à nous. Plus la peine d’aller la chercher. La B4 a répondu à nos attentes. Et ça n’aurait servi à rien de fuir nos problèmes. Valait mieux les affronter. C’est pour ça que j’ai fait le Collège. L’école politique. Pour avoir les meilleures armes. Pour travailler à la sûreté. Pour pas que ça merde à nouveau. En plus, on a un nouvel outil pour ça. L’Invisible.
  • Ça a l’air bien ici. La plage, les grands arbres, les cabanes et personne.
  • Juste toi et moi. Loin de nos identités, de nos rôles sociaux, de nos problèmes. Tout oublier. Se laver l’esprit. S’oublier. Ne faire qu’une. Oublier le temps. Oublier de rentrer. Ne jamais repartir. Rester ici. Pour toujours.

En guise de réponse, j’enlève mes chaussures. J’enlève mes vêtements. Je la déshabille aussi. Pour repartir à zéro. Boire. Manger. Dormir. Et fumer un peu aussi, il y a tout un stock d’herbes étranges à goûter.

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