Vendredi 5 Juin 2116. J’embauche en retard, j’ai des faux dossiers sous le bras pour faire croire que je suis très occupée. C’est une belle journée pour faire du quiet quitting. Je croise Rachelle qui me félicite :

• Vous avez carte blanche, plus besoin de ma validation. Excellente idée cette séparation des pouvoirs. Les agents peuvent arrêter les politiciens.
• Oui et nous on peut les dissoudre. C’est plus efficace qu’une exclusion de Conseil. Sécurité, sûreté on s’en fiche, il ne s’agit que de gestion de menaces.

J’ai bien appris ma leçon. Elle me regarde de façon étrange. C’est bien. Il faut qu’elle arrête de me faire confiance, qu’elle me surveille, au cas où je déconne vraiment. Je lui fais un salut militaire et je me réfugie dans mon bureau en précisant à la secrétaire stagiaire que je ne suis là pour personne. Je jette les faux dossier sur le canapé et je cours me connecter à l’ordinateur pour mon activité préférée sur écran, lire l’annuaire. Qui fait quoi, avec qui, qui sont leurs parents et qui sont leurs enfants. Et je repense à la stagiaire que je n’avais jamais vue. Je vérifie les enfants de Izzy. Sabine. Qu’elle a eu avec Bri. Choc. C’est ma stagiaire. Je vais vérifier. J’ouvre doucement la porte et je cherche où elle est. Personne. J’ouvre en grand et je suis surprise, elle est là devant moi.

• Ils ont pensé qu’une illuminée de plus ne serait pas de trop à la sûreté.
• Intéressant. Petit-déjeuner ?

On monte à la Cantine sur le toit de la Mairie et on s’installe en terrasse avec vue sur le Parc Central. Elle me raconte son CV mais je ne l’écoute pas. Je l’observe. C’est un beau mélange. Et dire que j’ai confirmé la détention de son arrière grand-père... Comme par hasard, elle débarque, deux jours après. Étrange. C’est une taupe. Une jolie taupe. La relève est prête. Je peux déjà réfléchir à ma retraite. Merde… elle a des pouvoirs, je me demande si elle entend mes pensées.

• Absolument, et oui ce n’est pas un hasard, quand j’ai vu le poste c’était l’occasion de venir voir de plus près le bourreau de Vivien.
• Cool. Tu peux prendre des notes sans que je parle alors. Ou peut-être savoir ce dont j’ai besoin avant que je le pense. Sinon, est-ce que tu veux que je te montre toutes les cochonneries que je fais avec ta mère ?
• Laquelle ?
• Je n’ai pas l’honneur d’être une intime de Izzy.
• Maëlle, mon pouvoir est un fardeau. Je suis là pour que tu m’aides, aussi.