pensées
LE TEMPS
Au gré des saisons ne voit-on pas le temps qui passe ? tel un fleuve immuable et inaltérable. Cette chose magnifique qu’est le temps n’est là que pour nous rappeler nos incapacités à le rattraper, notre manque de vitesse face à une journée qui nous échappe, face à une borne fatale, face à ces 24 heures qui nous enferment. Mais ne serait-ce pas aussi ce qui en fait la beauté ?
Ces journées qui ne sont belles et exceptionnelles uniquement parce qu’elles sont uniques, finies et passées. Il est bien surprenant de voir à quel point l’homme jouit avec facilité de ces moments passés et à quel point il les regrette. Il est toujours plus facile de voir le chemin accompli que celui restant alors c’est à ce moment que je me demande qu’est ce qui peut bien nous donner à nous, humain, cette rage d’avancer, parfois si forte. Quelles sont les choses qui peuvent bien nous pousser aussi loin. Je ne saurais dire mais j’espère trouver cette réponse.
Quelle est notre intérêt pour le temps ?
Le temps comme variable présente évidement un intérêt tout indiqué mais le temps comme perception des choses, le temps comme nos souvenirs et nos attentes futures ?
Le temps tel un élastique qui s’étends et se détends jusqu’à donner ce que nous appelons la mémoire d’un côté et nos espoirs de l’autre. Finalement, le temps résume notre existence pourtant quand nous entendons le résumé de l’existence de chacun nous nous rendons compte que nous avons manqué de temps.
Pourquoi manquons-nous toujours de temps ?
Finalement, à quoi passons notre temps ? à travailler, à s’enrichir, à consommer, mais alors est ce que le travail, l’enrichissement sont nos priorités ? Si oui alors nous ne perdons pas notre temps, et si ce n’est pas le cas, vers quoi pourrions-nous tourner nos regards ? et si vivre passait d’abord par le partage, ou l’amusement, le jeu, le plaisir? Alors dans ce cas, il nous manquerait toujours du temps car nos envies, les choses qui nous rendent heureuses sont reléguées à un rang inférieur que l’enrichissement personnel, valeur sociétale. Ici alors nous manquons de temps car la société a pris le pas sur l’individu qui a décidé pour lui comment il devait gérer son temps en l’utilisant à s’enrichir. Mais dans un monde où l’on cherche à s’accaparer le temps qui est l’homme riche ?
Peut-être alors est ce celui qui a le luxe de prendre le temps qui devient le plus riche, celui qui marche quand les autres courent celui qui observe alors que les autres esquivent. Alors, lui, il vivra, lui, il aura vécu, lui, il n’aura pas manqué de temps.
Je pense que c’est d’ailleurs un vœu bien louable de ne pas vouloir manquer de temps mais qu’il ne sert à rien si on ne sait pas comment utiliser celui-ci justement car si on en manque c’est déjà qu’on le gaspille ou alors c’est, que, justement, il faut, que, comme toutes choses, notre expérience, notre journée, notre vie, se finisse. Est alors sage celui qui admet cette fin et qui estime avoir fait son temps.
C’est peut-être pour cela d’ailleurs que l’on réserve la sagesse à l’âge car je connais beaucoup moins de jeunes qui accepteraient un destin funeste que de personnes ayant eu le temps de fouler cette terre et de l’observer.
La sagesse devient alors, l’acceptation, l’adaptation. Tandis que la fougue de la jeunesse est passion, refus, inconformité comme si elle cherchait à vivre pleinement et à prendre le temps.
Alors le prix de la jeunesse serait de vieillir et le prix de prendre son temps serait de le perdre.
En somme, notre regret final est de n’avoir pu posséder quelque chose qui nous dépasse.
L’homme ne tourne finalement pas rond
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