Il est tout de même étrange que j'écrive alors que je n'ai jamais été doué pour raconter des histoires. Comme si ma bouche, voulant suivre alors ma pensée, s'enivrait d'elle, encore et toujours elle s'ennivre jusqu'à en perdre le fil des mots justes.

Ces mots justes, ceux qu'on aurait rêvé d'avoir au bon instant. Mais ceux aussi qui se révelent souvent absents... Tels des objets perdus au fond d'un tiroir que l'on recroîse par hasard, avec mélancolie...

Ces mots justes ne sont justement pas les mots que nous voyons sortir de notre bouche au juste ton de notre ambition qui viendrait alors moucher un auditoire qui bien serait alors une tombe, droite, et juste là devant nous. Nous avons tous bien justement jubilé devant cette idée, ce fantasme de trouver les mots justes.

Mais les trouverons nous un jour?

Car les mots justes, ceux qui résonnent en nous, sont des autres, aux autres, à ceux qui nous font du bien par ces mots justes. Ils sont à ceux qui ont su nous bouleverser, qui de leur bouche est sortie une vérité, pure, brute, sans animosité ni douleur. De leur bouche, est sortie une vérité qui nous a construit. Après tout, comment se construire si ce n'est par rapport aux autres? Car ces mots justes sont justement l'émanation de ce que nous avons choisi de montrer aux autres.

Finalement, nous ne pensons jamais les trouver, mais ils sont en nous, ces mots justes. Ils résonnent qu'ils soient bons ou mauvais, ils ont résonnés en nous telles des vérités. Et ces avec ses vérités que nous nous sommes construit. Alors, à défaut de les trouver pour nous, essayons de réfléchir, de penser aux autres. Afin que nous soyons pour eux, des mots justes, soyons un roc sur lequel on puisse bâtir des chateaux qui durent mille ans.

Il n'y a pas plus belle grandeur que de vivre pour les autres, il nous restera à voir si ce n'est pas aussi le plus grand de nos echecs.