Les retrouvailles

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Mehdi et Pierrot s’approchèrent de la maison en passant par la petite cour à l’arrière. Aucun bruit. Personne dans le jardin et la grande table n’était pas préparée pour le repas du soir. Mehdi fit la courte échelle à Pierrot afin qu’il jette un coup d’œil par la fenêtre. L’intérieur était vide. Le silence leur donnait des frissons.

Pierrot pris alors conscience de l’importance de sa famille, du bruit, des chants, des cris des enfants, des vélos jetés dans la cour, les maillots de bains qui trainaient par terre. Il aurait donné sa vie pour un semblant de rire, de bruit de vaisselle.

Exténués, les deux garçons n’avaient plus aucune idée. Ils se cachèrent à l’abri des regards, assis à l’ombre, les bras entourant leurs jambes sales et écorchées. Les minutes qui s’écoulaient étaient effrayantes. Leurs cerveaux n’étaient plus connectés, les larmes noyaient leurs yeux. Quel gâchis cette guerre. Tous les deux, les meilleurs amis, allaient certainement être séparés un jour, pour des causes qu’ils ne comprenaient pas. Le soleil, la mer, les parties de basket, les courses sur le sable, les filles brunes et jolies qui se joignaient à eux le samedi soir pour aller au bal du village. Tout cela, ils savaient qu’ils devraient y renoncer, mais pour l’instant la vie de leurs proches était leur principal souci, plus que ça, une angoisse qui faisait battre leur cœur encore plus fort.

Et puis, ils virent arriver au loin, en file indienne, menés par Jean-Claude, toute la bande de copains, toute la famille de Pierrot au grand complet, marchant d’un pas lourd, les regards fuyaient l’horizon, tristement. Jean-Claude poussa un cri perçant lorsqu’il aperçut les deux jeunes dans l’ombre de la maison. L’ensemble du groupe leva les yeux dans un même élan et aucun d’eux n’eut conscience des cris de joie qu’ils poussaient. De part et d’autre, tout le monde croyait que personne ne survivrait à cette attaque surprise. Jean-Claude était arrivé à temps pour emmener toute la famille se cacher dans une grotte dans les rochers. Il avait donné toute son énergie, la rage et la colère aidant, ses forces décuplèrent. Ensuite leur attente fut aussi longue que pour les deux jeunes gens. Lorsque la nuit tombée, ils n’entendirent plus aucun bruit dans le maquis, ils sortirent de leur refuge, avec appréhension.

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