Chapitre 9 : Transport spécial

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— Et tu lui en veux, du coup, à cette nana…

L’homme, au volant de sa fourgonnette blanche, semblait s’adresser à un kit main libre.

— Remarque je peux comprendre. Après ce qu’elle t’a fait…

Un bruit sourd retentit dans le compartiment fret du fourgon, derrière le siège du conducteur, alors que celui-ci prit un virage un peu trop serré pour la vitesse à laquelle il roulait.

— Merde ! jura-t-il pour lui-même, j’aurais dû l’attacher mieux que ça, cette armoire à glace ! Bon, et… tu t’es pas dit qu’elle y était peut-être pour rien ? Non, évidemment !

Quiconque se serait trouvé sur le siège passager du véhicule utilitaire eût juré que le conducteur faisait les questions et les réponses, tant son discours ressemblait à un monologue à deux voix.

— Pourtant, c’est con, mais il paraît que c’est le cas, ce ne serait pas de sa faute, à elle… Quoi ? Ça te fait chier d’entendre ça ? Ouais, je comprends, mais bon, voilà, apparemment, c’est la vérité.

Un nouveau coup de volant par trop brutal fit basculer dans un bruit sourd un nouvel objet dans le compartiment arrière, faisant perdre son calme au conducteur qui frappa violemment de son poing droit la paroi de séparation.

— Tu sais, j’ai une copine qui en sait un bout sur ce genre de type. Elle dit que c’est ce gars qui lui a forcé la main. Attends, faut que je te raconte ! Il lui aurait fait prendre un truc au hasard d’une rencontre, après elle aurait plus vraiment été elle-même. C’est un truc de malade, tu vas voir. Il paraît que si tu prends ce truc et que tu as une poussée d’adrénaline dans les trois heures, ça déclenche un mécanisme neuro-musculaire, et tu as encore des pics d’activité une fois toutes les soixante minutes pendant douze heures. Un truc de fou ! Bon, sauf si tu arrives à tout évacuer d’un coup… Ça, en plus de ne plus maîtriser ta propre volonté, tu imagines ? Apparemment, il l’aurait manipulée et c’est pour ça qu’elle aurait fait ce qu’elle a fait. C’est dingue, non ?

Après quelques minutes encore de cette course folle à travers la ville, la fourgonnette se gara dans une petite cour qui semblait n’avoir jamais été touchée par le moindre rayon de soleil, tant l’humidité qui y régnait était étouffante. La porte du conducteur s’ouvrit. En descendant du véhicule, l’homme, au crâne luisant uniquement couvert d’une casquette, prit son téléphone portable, composa une combinaison de chiffres et appela.

— C’est moi, je suis arrivé.

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