Chapitre 35. Contacts avec Audrey

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Elle savait que depuis leur rupture, certains de ses amis avaient pris leurs distances avec lui, surtout après avoir eu la confirmation, par ses maitresses, du fond de la personnalité de ce dernier. Du coup, même au travail, sa réputation en avait pris un coup. Audrey, une de ses maitresses bafouées ayant pris un malin plaisir à raconter à tout le monde comment il se comportait réellement. Cette dernière tenta aussi de se racheter face à Rachel en lui trouvant rapidement un appartement pour qu’elle puisse déménager et laisser Jean face à lui-même.

Travaillant avec Jean dans une agence immobilière, Audrey n’avait eu aucun mal à trouver ce qu’il fallait pour Rachel… Loin de son ancien quartier.

Rachel s’en souvenait très bien.

Le lendemain du repas entre amis qui avait consommé la séparation de Jean et Rachel, Audrey avait pris contact avec Rachel, sur son portable.

— Bonjour Rachel, c’est Audrey, ne raccroche pas, s’il te plait

— Que veux-tu Audrey ? Jean n’est pas avec moi et je te le donne volontiers

— Rachel, je n’en veux pas, la scène d’hier m’a confirmé ce que je pensais de sa véritable personnalité, celle que toi, tu sembles, hélas, bien connaître

— Et ? Que veux-tu que cela me fasse ?

— Je sais que je suis mal placée par rapport à toi… Comment dire, je me sens mal par rapport à toi.

Sèchement, Rachel lui avait répondu,

— Je t’invite à consulter un psy pour gérer ta culpabilité d’avoir couché avec l’homme d’une autre, j’ai des adresses si tu veux !

— Je sais que tu ne pourras jamais me pardonner ce que j’ai fait, mais permets moi de faire amende honorable envers toi.

Sceptique, elle lui demanda,

— Et comment proposes-tu de faire cela ?

— J’ai une série d’appartement à te proposer pour que tu puisses rapidement sortir de cette relation toxique avec Jean.

Estomaquée, Rachel lui lança,

— Mais, tu me semble que trop pressée de me faire débarrasser le plancher, dis-moi !

Vivement, Audrey tenta de s’expliquer,

— Non, non, ce n’est pas ce que tu crois, Jean n’est plus rien pour moi, je ne veux plus rien avoir à faire avec lui

Suspicieuse, Rachel siffla,

— Pourtant, tu devras, puisque tu travailles avec lui, dans la même agence immobilière

— Justement, c’est pour cela que je me dois de faire quelque chose pour toi, il s’est servi de moi, entre autres, pour te blesser. Je veux t’aider pour tenter de panser un peu cette plaie.

Ironiquement, Rachel lui jeta,

— Comme c’est louable !

Prenant son courage à deux mains pour insister, Audrey tenta,

— Je t’en prie, est-ce qu’on pourrait au moins se voir, quelque part, pour que je puisse te montrer ce que j’ai ? Je t’en prie, accepte.

Après quelques secondes de réflexions, Rachel céda,

— Pourquoi pas, j’ai de toute façon besoin de trouver un autre appartement.

Rachel lui avait alors donné rendez-vous deux jours plus tard dans l’un des fastfoods bio qui fleurissaient au centre-ville.

C’est dans cette ambiance un peu cosy que Rachel avait choisi de s’installer dans l’un des divans disponibles, tout en sirotant un thé glacé.

Audrey était arrivée cinq minutes plus tard, chargée de sa valisette de représentante d’agence immobilière et d’une boisson chaude. En déposant ses affaires et en la rejoignant sur le divan, elle lui avait demandé,

— Bonjour Rachel, j’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre.

Un peu mal à l’aise de se retrouver face à face avec l’une des « autres » de cette manière, elle avait répondu,

— Bonjour Audrey, j’espère que je n’ai pas fait un mauvais choix en acceptant de te rencontrer.

L’ambiance était effectivement plutôt froide, Rachel sur la défensive et Audrey un peu trop prévenante. Au bout d’un moment Rachel avait réagi en tentant de crever l’abcès,

— Bon, arrête Audrey, je ne suis pas en sucre, je ne vais pas casser, j’aimerais que tu arrêtes de me parler comme à une mourante ou à une handicapée ! Ce qui est fait est fait, tu as couché avec celui qui se destinait à devenir mon mari et le père de mes enfants, il s’est révélé être un parfait trou du cul, tant pour toi que pour moi, même si j’imagine que l’implication devait être moindre dans ton cas, en tant que maitresse

Audrey n’avait plus parlé et avait regardé ses pieds, secouée par un léger sanglot. Rachel l’avait interpellée,

— Quoi ? Tu étais amoureuse, il t’a promis de l’épouser ? Et tu y as cru ?

Tout bas, Audrey lui avait répondu,

— Oui, oui, j’y ai cru, au début.

— Au début ?

La curiosité de Rachel avait été quelque peu piquée, elle avait alors invité Audrey à en parler, ce qu’elle avait fait avec à la fois tristesse et soulagement,

— Oui, au début que je travaillais avec lui et qu’il m’a fait des avances, je savais que vous étiez ensemble lui et toi, mais il n’arrêtait pas de me dire comme c’était difficile entre vous, qu’avec tes horaires, vous ne vous voyez plus, que tu étais toujours fatiguée, que du coup, coté sexualité, il était frustré, plein de choses comme cela.

— Et tu es tombée dans le panneau…

Elle avait fermé ses yeux qui s’étaient remplis de larmes.

— Oui, je suis tombée dans le panneau, comme une conne !

Étonnée par ce qu’elle présentait, Rachel demanda,

— Et, qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis à son propos ?

— Ecoute, je n’avais pas beaucoup d’expérience en matière de sexualité, ce qu’il me donnait me semblait tout à fait correct… Et puis, j’ai eu une aventure avec un autre homme. Ce n’était vraiment pas pareil, loin de là, crois-moi !

En ricanant doucement, Rachel avait soufflé,

— Mais je te crois sans aucun problème !

Lancée, Audrey avait continué son récit, elle avait enfin trouvé quelqu’un qui la comprenait et avait besoin de vider son sac.

— Lorsque, par la suite, comme il me considérait toujours comme « sa petite maitresse chérie qui deviendra sa femme », je lui ai demandé des variantes dans nos jeux sexuels, il a été outré et il m’a dit qu’il n’aurait jamais cru que j’étais une telle salope, alors qu’il comptait tant faire de moi sa femme après avoir rompu avec toi.

Audrey s’était tue puis avait repris

— J’imagine que c’est le genre de choses qu’il t’a fait subir aussi, d’après ce que j’ai pu entendre lors du repas chez toi, c’était du même genre ?

Rachel avait confirmé, en murmurant,

— Oui, du même genre.

Audrey avait alors repris son récit, sur un ton qui reflétait le dégoût qu’elle ressentait pour Jean.

— Tu sais, par la suite, il a dragué d’autres femmes, il les choisissait justement pour leur aspect « salope » comme il disait. Et avec elles, il testait toutes sortes de choses au niveau sexuel… Et puis il me les racontait en me demandant de « juger » ces femmes qui avaient « osé » prendre du plaisir.

Songeuse, Rachel lui avait répondu,

— C’est un vrai tordu, je ne pensais pas qu’il avait été aussi tordu avec l’une de ses maitresses… Donc, il te gardait comme roue de secours en cas de rupture avec moi, mais quel beau salaud !

Rassurée de voir de la compréhension dans le regard de Rachel, Audrey avait avoué,

— Est-ce que tu comprends mieux pourquoi je me sens proche de toi et que j’ai envie de t’aider à t’éloigner de lui ?

Rachel l’avait regardé, d’un autre œil, et avec beaucoup plus de compassion qu’elle ne l’aurait cru. Sa rage initiale s’était évaporée.

— Oui, je comprends maintenant, je comprends mieux, effectivement.

Elles étaient restées un moment en silence, toutes les deux. Chacune sirotant sa boisson. C’est Audrey qui avait fini par rompre le silence,

— Mon café est froid.

En souriant, Rachel lui avait répondu

— Et mon thé glacé est tiède, même ça, Jean arrive à nous le gâcher !

Audrey avait souri, elle aussi. Rachel lui avait alors proposé,

— Prépare les appartements que tu voulais me présenter, je vais nous chercher des recharges… Et un morceau de gâteau ? Leur nougatine est excellente

— Oh oui, une bonne pâtisserie, comme qui dirait, on n’a que le bien qu’on se fait !

Une fois remontée, Rachel avait été très attentive à toutes les explications fournies par Audrey concernant les appartements proposés. Cette dernière s’était montrée très professionnelle et attentive aux besoins de Rachel ; elle avait réussi à trouver trois appartements à proximité de l’hôpital où elle travaillait, pas trop grands, et pas trop petits non plus, bien orientés, etc. Rachel avait juste eu un sursaut, à un moment donné ;

— Mais, Audrey, si je passe par toi pour cet appartement, je dois obligatoirement passer par l’agence. Qui dit agence dit Jean… Je n’ai pas spécialement envie qu’il ait accès à tous les renseignements concernant mes choix à ce niveau.

Audrey l’avait alors rassurée ;

— Ne t’inquiète pas, nous avons chacun nos portefeuilles de gestion, il ne pourra pas avoir accès à tes renseignements sans mon autorisation préalable. Et il ne la recevra pas.

— Et si je signe avec toi, devrais-je aller à l’agence ? Cela m’ennuierait, vraiment, je n’ai pas envie de me retrouver nez à nez avec lui en ce moment, même dans l’appart, je béni mes horaires inconfortables qui me permettent de ne faire que le croiser.

— Ici aussi, pas de souci, nous pouvons signer les papiers ailleurs, sans aucun problème.

— Ok, si c’est faisable de cette façon, et bien j’aimerais que tu me fasses visiter ces deux-là.

Elle avait désigné les deux appartements qui avaient retenu son attention.

— D’accord sortons nos agendas !

Elles étaient rapidement tombées d’accord pour deux moments de visites et une amitié avait fini par naitre de ces rencontres. Endéans le mois, Rachel avait réussi à trouver un appartement.

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