Chapitre 54. De l’eau dans le gaz

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Le couple était hilare en rentrant de leur visite en famille,

— Leurs têtes quand on leur a dit qu’on attendait des jumeaux !

— Oui, et les calculs mentaux pour savoir si j’allais accoucher en plein mariage, j’ai adoré ! C’est vrai que les bébés naitront mi-octobre si j’arrive à terme… Mais vu mon âge et le fait qu’ils soient deux, il y a effectivement des risques !

Amoureusement, il s’enquit,

— Mais jusqu’ici, ça va, non ?

— Oui, je me sens bien, j’ai hâte qu’ils grandissent pour que tu puisses les sentir quand ils bougent, pour le moment, il n’y a que moi qui peut sentir comme des papillons dans le ventre.

— J’ai hâte ! Ça doit faire bizarre pour toi de les sentir dans ton ventre.

— La grossesse en est à plus de quatre mois maintenant, j’ai commencé à les sentir après ton anniversaire, j’aurais bien voulu que tu puisses les sentir, toi aussi.

— Il ne me reste plus qu’à attendre quelques semaines, comme ils sont deux, ils prendront aussi plus de place, plus rapidement.

Elle prit ses mains et les posa sur son ventre qui commençait à s’arrondir.

— J’aime quand tu me tiens le ventre… Je crois que d’ici quelques mois je te demanderais carrément de le soutenir !

— Viens ici, que je te masse le ventre avec de l’huile, autant éviter les vergetures tant qu’on le peut !

La séance de massage qui suivit prit un tournant érotique, mais fut interrompu par la sonnette de la porte d’entrée.

Tous les deux se regardèrent en haussant les sourcils et en dodelinant de la tête… Allaient-ils répondre ? La sonnette retentit à nouveau.

— Oh mais non… Je n’ai pas envie qu’on s’arrête… T’attendais quelqu’un ?

— Non, je n’attends personne… Ce sont peut-être des Témoins de Jéhovah ?

— Bon, je décroche le parlophone pour en avoir le cœur net.

Il se dirigea vers le parlophone en se dandinant ce qui fit rire Rachel qui l’attendit couchée sur le divan.

— Oui, qui a sonné ?

— C’est Sophie, je peux monter ?

— Oui, je t’ouvre, Sophie !

Rachel se redressa et se rhabilla alors que Louis revint vers elle et lui glissa en la prenant dans ses bras,

— J’espère qu’elle a une bonne excuse pour nous interrompre en plein soin prénatal…

En se dirigeant vers la porte pour attendre Sophie sur le palier, Rachel lui répondit,

— J’espère aussi.

Elle entendit Sophie pester sur les trois étages qu’elle devait monter à pied, Rachel se pencha au-dessus de la balustrade en lui faisant signe de la main.

— Salut Rachel, vous devriez déménager avant la fin de ta grossesse, tu vas t’épuiser rien qu’à monter et descendre ces escaliers !

— T’inquiète, je prendrais mon temps…

Arrivée au même palier, elles se firent la bise, Rachel la fit entrer, elle embrassa Louis aussi, qui lui demanda,

— Eh bien, qu’est-ce qui t’amènes Sophie ?

— Je voulais vous prévenir des rumeurs qui circulent à l’hôpital.

Curieuse, Rachel s’enquit,

— Des rumeurs, à quel sujet ?

— Sur vous deux et Ambre…

En écarquillant les yeux, Rachel répéta,

— Et Ambre ? … Je ne comprends pas ?

— Eh bien, je la soupçonne d’en être la source…

Louis intervint,

— Qu’est-ce qu’elle dit cette rumeur, Sophie ?

Sophie les regarda tous les deux, l’un après l’autre, pris une grande inspiration puis se lança ;

— Elle diffuse la rumeur qu’entre vous deux, il y a de l’eau dans le gaz.

— Et ?

— Et alors… Elle a affirmé que Louis était prêt à revenir vers elle… Elle laisse entendre que c’est même déjà fait.

Sceptique, Louis lança,

— Et quoi, les gens y croient ?

— Tu connais les rumeurs, elles courent et risquent toujours de faire des dégâts…

Quelque peu embêtée par cette situation Rachel réfléchit tout haut,

— Tu retournes au boulot demain, moi dans deux jours, à nous de faire quelques coups de sondes, personnellement, je vais un peu travailler Edith, elle connait tous les potins et si je fais partie de l’un d’eux, elle viendra d’elle-même me questionner.

Louis alla plus loin et lui proposa,

— Oui, je vais aussi glaner des infos autour de moi. Et je propose que nous mangions ensemble à midi, plus régulièrement, en fonction de nos horaires, histoire qu’on nous voit ensemble ce qui permettrait de tuer dans l’œuf cette rumeur débile. T’en pense quoi Rachel ?

— Tout à fait d’accord, cela pourrait déjà faire taire certaines personnes.

Elle le prit par la taille et posa sa tête sur son torse. Sophie sourit et changea de conversation,

— Et sinon, toi, ça se passe bien la grossesse ?

— Oh oui, je n’ai pas de souci, au boulot, j’ai des horaires de journée et j’ai essentiellement du travail administratif.

— Et tu vas tenir jusqu’au bout ?

— Non, je m’arrêterais à six mois, mon gynéco est catégorique.

— C’est bien, tu seras plus à l’aise pour terminer les préparatifs du mariage aussi.

— Oui, je l’espère… Et j’espère aussi que je n’aurais pas besoin de faire retoucher ma robe avec l’ampleur que prendra mon ventre…

Louis les regarda papoter entre elles, échangeant leurs sensations autour de la grossesse. Il rapporta du thé léger pour accompagner cet échange et prépara un goûter improvisé avec quelques friandises trouvées dans le placard.

Il s’installa aux cotés des deux femmes, souriant des petits soucis de la grossesse dont elles faisaient état entre elles. Après un moment Sophie décida de les quitter,

— Bon et bien, ce n’est pas tout ça mais je vais vous laisser mes deux tourtereaux.

Sophie prit congé du couple et les laissa à nouveau seuls. En fermant la porte d’entrée, Louis glissa,

— Enfin seuls… Et Maddy ne revient pas avant ce soir, Capucine adore l’emmener au parc avec ses filles… Elle sera fatiguée et dormira vite !

— Profitons-en alors, parce qu’au plus tard dans quatre mois, nous serons cinq…

Il l’enlaça et lui avoua,

— Et entre temps, j’espère que tes seins vont encore grossir !

— Parle pour toi ! Moi j’ai parfois l’impression qu’ils vont éclater ! Et, au fait, vas-y un peu plus doucement en les caressant, ils sont plus sensibles.

En minaudant, il lui rétorqua,

— Tu as mal quand je te tripote ? Dis-le-moi ma puce !

— Mais justement, je te le dis… Cependant, cela ne doit pas t’empêcher de continuer à les caresser…

— Tu m’en vois ravi ! Je peux te les masser aussi, avec la même huile que là tantôt, t’en pense quoi ?

— J’en pense que tu devrais t’y remettre de suite !

Elle se laissa glisser sur le divan et se débarrassa du haut de ses vêtements en attendant que Louis réchauffe l’huile dans ses mains.

Après l’amour, tendrement enlacés, Rachel pris la main de Louis pour la poser sur son ventre.

— Là, est-ce que tu sens quelque chose ?

— Là ? Qui vient de frôler ?

— Oui et je peux te dire qu’ils gigotent bien tous les deux… Je crois qu’ils aiment nos échanges.

Étonné, il réagit vivement,

— Non ?!

— Oui, quand nous faisons l’amour, ils bougent beaucoup, eux aussi… Je dois dire qu’au début, ça m’a semblé bizarre.

— Et quoi, ils bougent… Au même rythme ? Ils te donnent des coups de pieds ?

— Un peu tout cela… Et après un orgasme, j’ai l’impression qu’ils s’étendent. Mais d’ici un mois ou deux, ils n’auront plus autant de place, cela risque d’être folklorique !

Louis colla son visage contre le ventre de sa compagne et s’adressa aux jumeaux ;

— Et alors les petits gars, on s’agite ? Ne perturbez pas votre maman mes petits chéris.

Il appuya sur le ventre de Rachel, de ses deux mains, palpant le ventre à la recherche d’un signe de l’un des deux fœtus et fut tout fou de capter la présence des deux petits êtres en formation.

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