Chapitre 55. Ambre n’apprécie pas…

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Ambre les épiait, ils prenaient leur repas de midi à deux à la cafeteria et étalaient leur bonheur. Ces manifestations allaient à l’encontre des rumeurs qu’elle voulait répandre et cela la mit en colère.

Alban eut beau lui demander ce qui la mettait dans un état pareil, elle n’arriva pas à trouver de réponse si ce n’est qu’elle ne supportait pas de perdre.

— Mais nous ne sommes plus dans le pari Ambre, tu l’as largement gagné ce pari, les jeux sont clos, tu peux le laisser partir !

— Je sais, je sais ! Mais ça m’énerve de les voir à deux se pavaner en exhibant ce ventre rond !

— Et quoi ? Il a trouvé sa pouliche, c’est ce qu’il cherchait, non ?

— Oui et il l’aime en plus !

— Eh bien, oui, et tant mieux pour eux, non ?

Hargneusement, elle rétorqua,

— Mais non, il est à moi !

Exaspéré, Alban la confronta à une certaine réalité,

— Il n’est plus à toi, il le serait resté si tu avais accepté de porter ses enfants…

— Il est hors de question que je déforme mon corps pour ce genre de bêtises ! En plus elle en a fait deux d’un coup, la salope !

Alban soupira lourdement et lui confia,

— Franchement, Ambre, tu me fatigues ! Je ne te reconnais plus, tu es focalisée sur le ventre de cette blonde depuis que tu sais qu’ils sont ensemble. J’en viens parfois à penser que t’aurais peut-être bien voulu en avoir avec lui, des enfants !

— Mais qu’est-ce que tu racontes-là, tu divagues complètement !

— Non, tu es jalouse de cette fille et surtout de la place qu’elle a auprès de ton ex compagnon.

— Cette fille ne m’arrive pas à la cheville, il va la larguer, t’as vu combien elle est déjà grosse, à peine cinq mois et t’as l’impression qu’elle va accoucher demain !

— Mais il semble aimer ça, ton ex, pas comme ton père qui insultait ta mère quand elle était enceinte de ta petite sœur… Tous les hommes ne sont pas comme lui, certains, comme Louis, sont heureux d’être père, aiment et soutiennent leur compagne durant les changements de la grossesse. Ton père n’aimait pas les femmes enceintes, je ne sais pas ce que cela représentait pour lui, mais tu en as hérité ma chère ; tu ne peux voir la beauté de l’instant.

Elle s’esclaffa puis lui demanda, sur un ton moqueur,

— « La beauté de l’instant », mais tu parles de quoi Alban ? Ne me dis pas que t’es sous le charme toi aussi ?

— Pas sous le charme, mais je trouve que la grossesse lui va bien.

— Une grossesse c’est laid, c’est tout !

— C’est ta conception de la grossesse Ambre…

Agacée par ce que son compère lui renvoyait, elle décida de clore la discussion.

— Oh et puis, tu ne comprends rien ! Je rentre chez moi !

— Si tu le dis…

Arrivée à son domicile, elle tenta de se relaxer pour réfléchir à ce qu’elle pourrait bien faire pour calmer cette colère qui la tenaillait jour et nuit, mais qu’elle refusait de remettre en question. Elle décida que le seul moyen d’apaiser cette dernière serait de se réapproprier Louis. Elle décida donc de mettre tout en œuvre pour atteindre cet objectif.

Après avoir eu accès à leurs horaires respectifs via ses connaissances au sein de l’hôpital, elle repéra un jour où Louis était d’horaire d’après-midi et Rachel d’horaire de journée, cette dernière quittant alors l’hôpital vers 16h, laissant le champ libre à Ambre.

Elle se rendit dans le bureau de Louis et attendit qu’il vienne remplir des papiers dans ce dernier. Elle prit une pose langoureuse, à moitié affalée sur le bureau, le chemisier déboutonné et la jupe légèrement remontée. Il entra,

— Oh, bonjour, que fais-tu ici ?

— Je viens te faire un petit coucou, Louis, ça te dérange ?

— Tu m’indiffères, donc je ne suis pas dérangé.

Elle gloussa de rire, jetant sa tête en arrière, mettant en avant ses seins,

— Je t’indiffère… Mais que c’est mignon mon petit Louis.

Il leva un œil sur elle, puis repris ses transcriptions de résultats.

— Trouves cela mignon si tu veux, je n’en ai cure.

Elle gigota sur sa chaise, tentant de capter son attention, mais, voyant qu’il ne lui prêtait effectivement aucune espèce d’attention, elle finit par changer de registre et exploser de colère ;

— Mais quoi, elle te l’a coupée ou quoi cette salope ?

Louis leva les yeux vers elle puis répondit,

— Je te demanderais de ne pas hurler, je ne suis pas sourd et je ne comprends pas ce qu’il te prend.

— Ouais, c’est ça, elle te fait quoi pour que tu ne me regarde plus, hein ?

— Je ne te regarde plus depuis que tu m’as trahi, toi… Rachel n’a rien à voir là-dedans.

— Tu parles, tu revenais quand même vers moi après la rupture, tu ne pouvais pas te passer de moi !

— Et toi, tu t’es bien, une fois encore, servi de moi, non ? C’est bien à ces « moments » là que tu as préparé mon « cadeau » avec la mère porteuse, non ?

Ambre souri, elle songea, yes, là j’ai son attention,

— Oui, effectivement, je t’ai fait ce cadeau-là, et tout ce que je reçois maintenant, c’est du mépris de ta part… Sans moi, tu ne l’aurais jamais eue ta fille !

Sur un ton toujours neutre, il lui rétorqua,

— Et quoi ? Tu veux être sa marraine ? Mais je te vois mal la garder un weekend pour que je puisse jouir d’un moment de calme avec ma fiancée.

Elle reprit un ton enjôleur et tenta,

— De fait, tu me connais assez… Mais pour ce qui est de jouir, je peux parfaitement t’aider et je sais que tu en es parfaitement conscient.

— Oh oui, je connais tes techniques, mais sache que depuis que j’ai goûté à l’amour, cette technique dont tu es si fière n’a plus aucune espèce d’intérêt à mes yeux.

Piquée dans son amour propre, elle minauda,

— Oh, tu as goûté à l’amour… Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !

— Une réalité, Ambre, je pense que l’amour, tu n’as jamais connu ça, et franchement, j’en suis triste pour toi.

— Arrête, tu vas me faire pleurer, mon chou !

— Si tu pouvais aller pleurer ailleurs, cela m’aiderait, j’ai du boulot.

Incrédule Ambre le regarda et lui dit,

— Quoi ? Tu m’évacues comme une malpropre ?

— Non, comme une personne indésirable dans ce service.

Louis continua son travail administratif, en niant complètement sa présence. Ambre finit par comprendre qu’elle n’en tirerait rien. C’est blessée et pleine de colère qu’elle lui lança,

— Ça Louis, tu vas me le payer !

Elle se leva et sorti du bureau en claquant la porte.

Elle mit sa menace à exécution, quelques jours plus tard, en s’attaquant à Rachel.

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