J'étais en pleine concentration devant mon immense panneau électrique afin de couper le bon fil. Le rouge, le bleu, le jaune ou peut-être le brun… Mes neurones s'entrechoquaient tandis qu'une obscurité impénétrable venait de s'abattre dans le secteur.

- Mais qu'est-ce que tu as foutu ! brailla Adrien depuis le fond du couloir. C'était un peu plus et je réduisais le bâtiment en cendre !!

Trop occupée à écouter les bruissements de pas à l'étage supérieur, les paroles de mon acolyte me parvinrent sans trop que j'y prête attention. Mais étant donné la situation je me devais de lui donner quelques explications.

- Au moins nous aurions été débarrassés de nos visiteurs imprévus et sache que je n'ai pas coupé le circuit électrique. Je m'apprêtais juste à…

Ma phrase fut étouffée par la lame glacéé qui glissait le long de ma gorge. Aiguisée ? Oh oui ! Une goutte de ce que je jugeais être du sang (le mien) s'échappa puis continua sa descente pour se déposer sur mon perfecto anthracite. Ma gorge s'était nouée et la plaie emplie de picotements me démangeait. Était-ce une femme ? Un homme ? Rien ne me paru utile pour connaitre l'identité de mon ravisseur. Son souffle me lasserait le visage de façon à ce qu'aucun mot ne puisse traverser le seuil de mes lèvres. Un frisson me parcouru tandis que mon compagnon désarmé par le noir tenta de me repérer…

- Alice, où es-tu ? Tout va bien ?

En vain. Je ne pouvais me résoudre à parler face à la tranche qui se pressait sur mon cou m'indiquant de ne laisser passer aucune indication. Je n'avais pas peur de mourir, c'était plutôt le fait d'avoir failli à ma tâche (arrêter l'apocalypse) qui me tracassait. Impuissante, j'attendais, debout, dans l'opacité de l'étroit couloir. Je sentis le temps s'étreindre puis une ombre s'arrêta net, avant de m'assener un coup qui me fit flancher.