Chapitre IV

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  Bien entendu, tout le monde (ou presque) connaît le Père Noël, ce bedonnant personnage au bon sourire qui se faufile la nuit dans des cheminées, bien trop étroites pour lui, afin d’apporter des cadeaux aux enfants sages. Un travail harassant il faut bien le reconnaître, même aidé par un lutin gaffeur et des rennes un peu récalcitrants (1).

  Bon, malgré tout, il lui reste trois cent soixante-quatre jours pour se reposer et si on y réfléchit bien, normal que Paul Emploi (le copain qui le fait vivre le reste de l’année) ait des difficultés de fin de mois, passons.

  Donc le Père Noël habillé de rouge et de blanc (tiens, les couleurs de Monaco, paradis sur terre pour milliardaire !), un soir de décembre, froid et brumeux des années trente, pénètre dans un appartement rue du général Gallieni. Il est minuit doct… non ! Ça c’est une autre histoire, il est en fait minuit passé, mais la belle occupante, trentenaire en nuisette déshabillée sexy, endormie devant sa cheminée dans une pose lascive bien qu’inconsciente, ronflant légèrement, attire le regard lubrique du visiteur du soir venu déposer les cadeaux dans les souliers gentiment alignés au pied du sapin. Discrètement il s’approche de cette jolie brunette afin de l’admirer de plus près car il est légèrement myope et ce satané NdD... deP... de lutin a égaré ses lunettes. Il soulève un pan de la nuisette qui pourtant ne dissimulait pas grand-chose, afin d'examiner plus en détail et ce faisant réveille la belle au bois dor.. décidément non, c’est encore une autre histoire ! Bref, elle se redresse effrayée en cachant de la main son petit trésor et reconnaît alors le visiteur :

  • Oh Père Noêl, comme vous êtes beau, comme vous avez de grands yeux !
  • C’est pour mieux te voir mon enfant !

Mais bon sang, c’est encore une autre histoire ça, on ne va pas s’en sortir à ce rythme là !

  • Asseyez-vous à côté de moi et mettez-vous à l’aise, vous avez bien droit à un peu de repos, vous devez être fatigué, je vais vous servir une tasse de thé bien chaud ! Savez-vous que toute petite, je rêvais de me blottir dans vos bras pour obtenir un baiser et faire râler mes copines, mais mes parents ne voulaient jamais s’arrêter dans le magasin.

— Eh bien, rattrape-toi, tu n'es plus une peite fille. Ça tombe bien, je suis là ! Répond-il, l’air concupiscent, en ouvrant les bras et tout excité en profite alors pour déposer un petit baiser sur ses lèvres. La belle lui rendit son baiser avec ardeur et d’une caresse à l’autre, d’une câlinerie à un attouchement, à la faveur d’un baiser enflammé, d’une étreinte passionnée elle put réaliser son fantasme et le père Noël repartit promettant de revenir bientôt ce qu’il ne fit pas évidemment !

  C’est ainsi que trente-six semaines plus tard naquit celle que chanta bien plus tard un certain Jacques (2).

  L’époque n’étant pas tendre avec les filles-mères, la malheureuse alla nuitamment la veille de Noël, déposer un panier devant l’entrée arrière du palais de l’Élysée, en se disant que là, elle sera bien élevée et à l'abri du besoin (3). Le lendemain, l’enfant et son panier furent alors apportés discrètement devant l’abbaye Ste Marie de Paris du seizième arrondissement par le personnel du palais. Les bénédictines l'ayant recueillie l’ont appelée Denoël et prénommée Rose du nom de la sœur qui avait récupéré le panier.

  Dès lors, durant plusieurs années, les religieuses eurent la surprise de découvrir des cadeaux le matin de Noël, cadeaux manifestement destinés à une petite fille !!!

  Alors père Noël, des remords ?

  À moins que le lutin ayant tout vu… Ou les rennes… Ou l’Élysée… Ou la jolie brunette, bref, qui que ce soit, il va falloir mener une enquête approfondie afin de vous conter la vérité sur la petite Rose Denoël et ce qu’il advint d’elle (4).

  En fait, j’en connais qui doivent savoir… Ils ont même écrit quelque chose là-dessus, je crois que ça s’appelle "Le Père Noël est une ordure". Ne vous en faites pas, je vais vérifier ! Non mais !

Notes :

1) Voir les chapitres précédents de Mytifle, Corail et Costello.

2) Mais non, pas Ioneau, Dutronc bien sûr dans « La fille du père Noël ».

3) Je crois bien que c’est à partir de ce jour que des enfants plus ou moins légitimes ont été déposés et élevés clandestinement au palais de l’Élysée !!!

4) Un jour peut-être, si le cœur vous en dit !

JI 20/12

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